L’Ektachrome 100 est de retour !


Cancale en hiver – Canon EOS 100 – Kodak Ektachrome E100 – 24-105 mm f/4.0

Contrairement aux autres blogs photo argentique, je vais avoir du mal à vous la jouer nostalgie de mes débuts. Quand l’Ektachrome a cessé d’être produite, en 2012, je finissais ma thèse (j’avais autre chose à faire, soyons clairs) et le peu de temps et d’argent que je pouvais dépenser le week-end, je le consacrais plutôt à dormir ou à shooter des pellicules négatives pas chères avec mon seul appareil ancien (Canon EF avec des lomo ou des agfa). Les diapos à 15 euros le film, gloups. Joie de la vie étudiante. L’expérience en photo (et mon salaire) grandissant, je me suis un peu plus laissée séduire par la magie des films inversibles (ou diapositives). Et bim. C’est comme la classe business, je comprends qu’on ait du mal à revenir sur du lowcost quand on a pu étaler ses jambes pendant un long courrier de 13h.  D’abord la Provia, puis la Velvia et la Sensia: c’est là que j’ai définitivement admis que la course au mégapixel était une belle connerie. Les films diapositives offraient il y a déjà plus de 30 ans et offrent toujours des couleurs, de la résolution et de la finesse absolument incroyables. Non, je ne fais pas partie de ces gens qui ont subi la frustration de l’arrêt de la production de l’Ektachrome. Je ne vis donc pas son retour comme une renaissance, mais comme une naissance et c’est tout aussi passionnant. On l’a attendue, elle est aujourd’hui disponible. Petit bijou de qualité exceptionnelle. Faites des économies. Faites vous plaisir. Essayez la et puis c’est tout ! 

Un peu d’histoire

Ektachrome est un film inversible couleur qui fut produit par la firme américaine Kodak jusque fin 2012. Il était disponible dans de nombreux formats pour le cinéma (35 mm, 16 mm, Super 8) et la photographie (notamment en 35 mm, 120 et en plans-films). Plusieurs années avant la fin de l’Ektachrome, Kodak a rebaptisé « Elite Chrome » certains de ses films de type E-6 pour la photographie. Par la suite, les films Ektachrome ont été considérés comme la version professionnelle des Elite Chrome. Une question de qualité et de budget donc.

L’Allier – Canon EOS 1V – Elitechrome (E6) 100 iso – 24-105 mm f/4.0

L’Ektachrome, initialement développée au début des années 1940 permit aux professionnels et aux amateurs de traiter eux-mêmes leurs films. Son ancêtre, le Kodachrome fut longtemps considéré comme un film de qualité supérieure. Mais le développement du Kodachrome nécessitait de faire appel à un laboratoire de la marque, ce qui allongeait le délai de traitement (de l’ordre de sept jours). Après les années 1950, il fut possible à de petits laboratoires professionnels de s’équiper pour le développement de l’Ektachrome. Au fil du temps, le procédé a évolué de l’E-1 à l’E-5 puis au traitement E-6. Celui-ci pouvait être mis en œuvre par de petits laboratoires ou par l’amateur avec une simple cuve de développement. Alors que le Kodachrome n’offrait qu’un choix limité de sensibilités (25 et 64 ISO, et plus tard 200 ISO), les films Ektachrome ont été disponibles dans de nombreuses sensibilités : pour les versions « lumière du jour » (daylight) en 50, 64, 100, 200, 400, et P800/1 600 ISO, et pour la lumière artificielle (tungsten) en 64, 160, et 320 ISO, lesquelles pouvaient être « poussées » pour des utilisations extrêmes.

C’est finalement en septembre 2018, que Kodak relance la production de l’Ektachrome en 35 mm. Le temps qu’elle arrive en France chez nos fournisseurs habituels, je me suis ravitaillée en décembre chez Nation Photo (14,90 euros la pellicule de 36 poses). Elle délivre un grain extrêmement fin (valeur quadratique moyenne 8), des blancs plus brillants et plus lumineux, une saturation des couleurs avec une balance des couleurs neutre et une faible échelle de tonalité de contraste. Ce film est conçu pour une exposition avec lumière du jour ou au flash électronique.

Note de Phototrend (10/01/2017) : C’est au CES 2017, le salon de la high-tech à Las Vegas, que Kodak annonce la réédition de sa pellicule inversible couleur mythique, l’Ektachrome 100. Après avoir lancé une nouvelle caméra Super 8 au CES 2016, la marque revivifie une fois de plus le marché de l’analogique avec la production prochaine de la pellicule au format 135, appelé 35mm, prévue pour le dernier trimestre de 2017. Une annonce qui va ravir les professionnels et les adeptes de l’argentique ! Reconnue pour l’éclat naturel de ses couleurs, la qualité de ses contrastes et la finesse de son grain, l’Ektachrome 100 demeure pendant longtemps l’une des icônes majeures du National Geographic. Ce film inversible couleur, c’est-à-dire qui produit une image positive donc sans inversion des couleurs (au contraire d’un film négatif), se développe selon le procédé E6, encore disponible dans de nombreux labos photo. L’image finale est ainsi adaptée aux projections haute-résolution.

C’est lors du dernier CES de Las Vegas que Kodak a annoncé le retour de sa pellicule Ektachrome. Photo : Kodak

Le Monde de la Photo (09/01/2017) : « Le film est notre héritage, nous souhaitons satisfaire les besoins des photographes d’aujourd’hui  », a commenté Dennis Olbrich, le président de Kodak Alaris à propos de ce revirement. « Nous souhaitons répondre aux demandes des photographes qui depuis plusieurs années réclament le retour du film transparent. » Initialement disponible aux formats cinéma (35 mm, 16 mm, Super 8) et photo (35 mm, 120 et plans-films) la pellicule positive devrait pour l’instant être proposée au format 135 (100 Iso). Côté caractéristiques, le support produisant des images visibles directement sur une table lumineuse ou par projection pourra être développé – comme la plupart des films inversibles couleur – en labo avec un traitement E-6, un procédé universel défini par Kodak dès 1977.

Nous y voilà enfin! Elle est là! Voyons maintenant si la petite Ekta attendue comme le messie dans la communauté argentique tient ses promesses. C’est parti pour la grande messe.

Les résultats 

Me voilà prête à chatouiller la gâchette de mon Canon EOS 10. La diapo Ektachrome, on le sait et on nous le répète, est capable de sublimer la lumière et les couleurs. Mais est-elle capable de sublimer AUSSI les couleurs de l’hiver de la Bretagne et de la Normandie du mois de décembre? C’est ce que l’on va voir…

Mont St Michel – Canon EOS 10 – Kodak Ektachrome E100 – 24-105 mm f/4.0

Cancale en hiver – Canon EOS 10 – Kodak Ektachrome E100 – 24-105 mm f/4.0

Cancale en hiver – Canon EOS 10 – Kodak Ektachrome E100 – 24-105 mm f/4.0

Cancale en hiver – Canon EOS 10 – Kodak Ektachrome E100 – 24-105 mm f/4.0

Cancale en hiver – Canon EOS 10 – Kodak Ektachrome E100 – 24-105 mm f/4.0

Cancale en hiver – Canon EOS 10 – Kodak Ektachrome E100 – 24-105 mm f/4.0

Cancale en hiver – Canon EOS 10 – Kodak Ektachrome E100 – 24-105 mm f/4.0

Dinan – Canon EOS 10 – Kodak Ektachrome E100 – 24-105 mm f/4.0

Mont St Michel – Canon EOS 10 – Kodak Ektachrome E100 – 24-105 mm f/4.0

Mont St Michel – Canon EOS 10 – Kodak Ektachrome E100 – 24-105 mm f/4.0

Mont St Michel – Canon EOS 10 – Kodak Ektachrome E100 – 24-105 mm f/4.0

Dinan – Canon EOS 10 – Kodak Ektachrome E100 – 24-105 mm f/4.0

Dinan – Canon EOS 10 – Kodak Ektachrome E100 – 24-105 mm f/4.0

Dinan – Canon EOS 10 – Kodak Ektachrome E100 – 24-105 mm f/4.0

Cancale – Canon EOS 10 – Kodak Ektachrome E100 – 24-105 mm f/4.0

Cancale – Canon EOS 10 – Kodak Ektachrome E100 – 24-105 mm f/4.0 et flash électronique

Cancale et tout au bout St Mich-Mich – Canon EOS 10 – Kodak Ektachrome E100 – 24-105 mm f/4.0

La qualité est là. Je n’ai pas été déçue du résultat. Les couleurs bleues de la nuit tombante sont restituées fidèlement. Amen.

En avril, j’ai réitéré mon essai en Ektachrome, cette fois, à Marrakech. Les couleurs tirent encore vers le bleu vous allez me dire… Oui, je ne peux pas le nier. Même si il s’agit de l’heure bleue du coucher de soleil sur le souk.

Marrakech – Canon EOS 1V – Kodak Ektachrome E100

Marrakech – Canon EOS 1V – Kodak Ektachrome E100

Pour aller plus loin : revue de presse

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11 commentaires

  1. La Kodak Ektachrome offre une très belle finesse dans les détails et des couleurs fidèles. Pendant longtemps, je ne jurais que par la Sensia ou la Velvia. Je pense m’offrir une petite nostalgie avec ce film inversible. Dommage que son prix soit si élevé. Mais quand on aime on ne compte pas.

  2. Ce film inversible est en effet d’une qualité exceptionnel et je le trouve même supérieur à la Velvia 50. J’attends avec impatience qu’il soit produit en format 120 et aussi en film ciné 16mm… OT

  3. Je me lance tout juste dans la photographie argentique (et la photographie tout court) avec un vieux lomo LCA acheté d’occasion. Je n’ai aucune prétention si ce n’est de retrouver le grain chaleureux des photographie argentiques et me faire des beaux souvenirs.
    Et je me demandais si ça vaut le coût ce genre de pellicule dans un appareil aussi « basique » que le mien ? Je sais déjà que j’essaierai au moins une fois (quand j’aurais plus d’expérience et que je serais sur de ne pas rater la moitié de ce que je photographie) mais je suis quand même curieux d’avoir des retours là-dessus..

    • Bonjour Olivier! Le lomo LC-A est un bon appareil, mais il fait du vignetage (du noir dans les coins) et l’image n’a pas forcément beaucoup de piqué (une bonne résolution). C’est vrai que pour un film à plus de 10 euros, avec une netteté et des couleurs aussi vives, je ne suis pas sûre que le LCA soit une bonne idée. Essaie déjà des pellicules négatives de bonne qualité comme des Ektar 100 ou des Portra 160 ou 400 iso, et tu verras si la qualité reste au rendez-vous et te plait ou pas! 😉

  4. Bonsoir, je parcours à l’instant votre blog, je regarde vos ektas et je trouve étrange cette dominante un peu cyan, froide, pourtant si peu répandus chez Kodak. Ou bien cela viendrait- il du scan ? À 15 euros le film, j’avoue hésiter encore…

  5. Bonjour,

    Super article ! J’ai toutefois une questions :

    Par curiosité, j’ai acheté des films périmés Ektachrome 100hc datant de 1992. Le développement se fait avec la chimie E-6 donc. Je n’attends rien de particulier, voir même à ce que la pellicule soit complètement inutilisable. Toutefois je me demande si les labo « génériques » tels que ceux qui développent les pellicules envoyées par les grandes surfaces sont en mesure de prendre en charge la chimie E-6 et par extension le développement des nouvelles pellicules Ektachrome 100 justement ? Ou est-ce que je dois passer par un labo plus spécialisé ?

    • Bonjour Annie et merci de ta visite! Le développement E6 est un développement qui est classique pour les labos photos. D’autres pellicules diapositives, comme la Provia 100 F par exemple, n’ont pas cessé d’être fabriqué et sont toujours développés dans les labos photos. Il suffit de préciser E6. Car une diapo peut aussi être développée par une chimie C41 de pellicule négative pour obtenir des effets particuliers. A bientôt !

  6. Merci pour cet article et ces magnifiques photos! je viens de finir 2 pellicules Ektachrome pour la première fois! , j’ai hâte de voir le résultat!

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