Baptiste de E.M.G.K photographie


Mariage de Camille et Maxime (c) EMGK Photographie

Ils ne sont pas nombreux les photographes de mariage qui préfèrent l’argentique au numérique. En 35 mm, en moyen format et même avec un peu de pola, ce photographe lillois est spécialisé dans la photographie argentique. Baptiste est le photographe qui se cache derrière E.M.G.K PhotographiePour lui, l’argentique, c’est choisir une esthétique différente, organique. Ce qui a commencé comme une passion est vite devenu une obsession et sa vie tourne aujourd’hui entièrement autour de la photographie. Il photographie les mariages depuis 2015, principalement en argentique. Il réalise aussi des portraits, également en argentique. Mais Baptiste ne s’arrête pas là : il propose aussi des cours et des formations autour de la photographie argentique. Il propose même une box photo et des tutos sur Youtube ! Issu d’une formation en histoire de l’art, et en gestion de projet culturel, il a gardé la passion de la transmission de la connaissance. Il a accepté gentiment de répondre à mes questions. Merci à lui ! 

  • Salut Baptiste, merci d’avoir accepté de répondre à mes questions, peux-tu te présenter s’il te plait?

Bonjour, et merci pour ton invitation ! En quelques mots, je m’appelle Baptiste, et je pratique la photographie depuis environ 5 ans, et plus particulièrement la photographie argentique. J’anime également une chaine Youtube sur la photographie argentique, et, au-delà de la photo, j’ai un intérêt particulier pour la vidéo et la musique.

 

  • Peux-tu nous expliquer depuis quand tu t’intéresses à la photographie et qu’est-ce qui t’y a amené ?

Enfant, j’ai fait de la photographie en vacances, d’abord avec des appareils jetables, puis avec un petit compact argentique… J’ai perdu cette habitude à l’adolescence, où j’ai beaucoup pratiqué la musique. Je me suis mis ensuite à la vidéo, ce qui m’a rapproché de la photographie, mais c’est finalement ma femme qui m’a transmis le virus de la photographie, et notamment de la photographie argentique il y a 5 ans. C’est ensuite passé d’une passion à un métier, et il est rare que je passe une semaine sans prendre une seule photo !

  • Quelle est ta formation ?

Je n’ai pas de formation à la photographie en particulier. Après le bac, j’ai fait une classe prépa littéraire, avec une spécialisation en histoire de l’art. J’ai continué ensuite en licence d’histoire et d’histoire de l’art, et j’ai terminé mes études avec un master en gestion de projet culturel, avec une spécialisation en musique et audiovisuel…. J’ai toujours été un peu touche-à-tout !

Mariage de Flora et Julien (c) EMGK Photographie

 

  •  Peux-tu nous citer une photo qui t’a marquée et nous la décrire ? (de toi ou de quelqu’un d’autre)

J’aime beaucoup cette image, que j’ai prise à la fin de l’année 2018 (photo ci-dessous). Je l’ai même fait tirer et elle est exposée dans mon espace de travail. C’est une image en tension, ou le jeune homme est en suspension, et il est impossible de savoir si sa cascade est réussie ou non. Elle représente bien ma façon de voir mon travail en photo, où j’ai constamment l’impression d’être en suspension, sans savoir comment je vais retomber sur mes pieds : j’ai tendance à lancer beaucoup de projets, et je travaille beaucoup sur chacun d’entre eux, sans forcément toujours pouvoir prévoir l’issue des projets.

(c) EMGK Photographie

  • Qu’est-ce qui t’intéresse dans la photo de mariage ? Les shootings ?

En tant que photographe, nous sommes souvent le prestataire le plus présent dans la journée. Si je couvre la journée entière et que j’arrive au moment des préparatifs, c’est souvent un moment où seule la proche famille ou les amis intimes partagent, et je suis la seule personne extérieure présente. Il y a quelque chose de fascinant à participer à cette journée de l’extérieur, et de saisir toute la complexité des émotions et des événements.

Je trouve qu’il y a quelque chose de très particulier à photographier un mariage : pour les mariés, c’est un moment fort, très intime de leur vie.

Il faut rapidement saisir l’ambiance de la journée, pour la raconter de façon sincère et honnête, et c’est un défi que j’apprécie. En tant que photographe, nous créons le support des souvenirs de la journée, et nous sommes pourtant la seule personne qui n’apparaît sur aucune image. J’aime cette position d’observateur, et le défi que représente le récit d’une journée aussi importante que celle d’un mariage.

Mariage de Flora et Julien (c) EMGK Photographie

Mariage de Flora et Julien (c) EMGK Photographie

  •  Pourquoi faire de la photo argentique à un mariage ?

Il y a plusieurs raison, personnelles, photographiques, et commerciales.

Pour moi, travailler en argentique, avant d’être une question de look, est une question d’attitude photographique : il y a un côté rafraîchissant à avoir une limite, à devoir réfléchir aux images, et à devoir les imaginer sans pouvoir les voir immédiatement. Pour moi, le matériel doit être le plus «transparent » possible. Le numérique, avec tous ses écrans et ses menus, offre beaucoup de distraction. L’argentique est pour moi plus simple, et permet de se concentrer sur les réglages photographiques simple, la composition, et la relations avec l’événement et les personnes photographiées.

C’est aussi une question d’esthétique : la pellicule offre un « look » particulier, directement depuis la prise de vue, sans avoir besoin de longues retouches sur ordinateur. De façon générale, je trouve la pellicule plus « lumineuse », notamment pour les portraits.

Cela permet aussi de travailler plus facilement avec des appareil « moyen format », qui offre une taille de négatifs de 3 à 6 fois plus importante que le « plein format » numérique, avec des effets particuliers sur la profondeur de champ, la résolution d’image… C’est une façon unique de travailler (qui n’est possible qu’en argentique à moins d’un investissement très important sur un moyen format numérique).

Enfin, le marché de la photographie de mariage est de plus en plus chargé, avec un nombre de mariage décroissant : Choisir l’argentique est aussi une façon pour moi de proposer quelque chose de différent, et de me démarquer par rapport à d’autre photographes.

Mariage de Flora et Julien (c) EMGK Photographie

  • Qui sont ces clients qui veulent de l’argentique et pourquoi ?

En général, les clients qui réclament un travail en argentique cherchent justement une manière différente de photographier pour leur mariage. Comme je le disais, lorsque l’on regarde sur les sites de prestataires de mariage, il y a des centaines de photographes qui proposent les mêmes formules, et la même façon de travailler, et l’argentique offre une alternative.

Également, lorsque l’on dépense un budget important pour la photographie, avec l’argentique, cette dépense semble dirigée vers quelque chose de tangible : il y a des frais incompressibles de pellicule et de traitement d’image, et je pense que, pour certains clients, cela aide à comprendre la dépense nécessaire pour la photographie dans un mariage, par rapport à une prestation numérique qui parait plus abstraite. C’est une dépense qui semble plus logique.

Mariage de Pierre et Anne-Sophie (c) EMGK Photographie

Mariage de Pierre et Anne-Sophie (c) EMGK Photographie

Mariage de Pierre et Anne-Sophie (c) EMGK Photographie

Mariage de Pierre et Anne-Sophie (c) EMGK Photographie

  • Qu’est-ce qui change dans ta pratique entre un reportage de mariage en numérique et un en argentique ?

C’est déjà une autre manière d’aborder la journée, dans sa préparation. Sur une prestation argentique, je dois réfléchir à l’avance au nombre de films que j’emporte selon la journée, et la répartition entre films couleur et noir et blanc, selon la météo, la saison, et les préférences des clients… Des questions qui ne se posent pas en numérique !

Sur le déroulé de la journée, la différence majeure pour moi et le poids de mon sac. En argentique, j’emporte un système 35mm, et un système moyen format, avec chacun deux à trois optiques. En numérique, j’ai besoin de beaucoup moins de matériel. Dans le déroulé, je m’arrange pour ne pas toujours avoir tous sur moi pour rester mobile, notamment lors des cérémonies civiles et religieuses.

Je n’aime pas opposer argentique et numérique : ce sont des procédés tellement différents, tant dans le rendu que la façon de travailler, que je trouve dommage de toujours les comparer. Je pense que les deux ont leur place dans la photographie moderne. Je trouve intéressant de pratiquer argentique et numérique, pour ce que chaque technique peut apporter à l’autre.

Il y a également des difficultés qui se posent en argentique qui ne se pose pas en numérique, notamment dans des situations de basses lumières, avec du film couleur. Il y a toujours des solutions, soit à la prise de vue, soit au développement, mais j’aborde ces moments différemment en argentique qu’en numérique, où je peux simplement monter un peu la sensibilité. De manière général, après le coucher du soleil, je préfère travailler en noir et blanc, mais ce n’est pas toujours possible selon les consignes des mariés.

Enfin, après la journée, le traitement des images est différent. En argentique, après le développement des films, les négatifs sont numérisés, et les retouches sont minimales (équilibre des couleurs, ajustement pour la cohérence du reportage…) et je livre généralement un mariage tout argentique en moins d’un mois. En numérique, le tri est plus long, parce que j’ai tendance à prendre plus de photos (pour en livrer le même nombre), et la retouche prend également plus de temps.

Mariage de Pierre et Anne-Sophie (c) EMGK Photographie

  • Peux-tu nous expliquer comment tu fonctionnes ?

Voici comment j’organise un mariage et la relation avec les mariés en général :

  • J’aime pouvoir rencontrer les mariés avec la journée du mariage, à la fois en rendez-vous, mais aussi lors d’une séance engagement (qui est toujours offerte) : cela permet de faire connaissance au travers de l’appareil photo. J’attache beaucoup d’importance à la relation humaine au travers de la photographie, et cette étape d’échange et de préparation est très importante pour moi dans mon rapport avec mes clients.
  • Ma préparation dépend de l’organisation de la journée de mariage : le jour J, j’aime être autonome, et je demande plusieurs informations au mariés (programme de la journée, shot-list, adresse…).

Selon la prestation, le budget des mariés et la durée de la journée, le nombre de pellicule varie : De manière général, il est lié au nombre photo qui va être livré, qui a été discuté avec les mariés. Sur une journée entière, des préparatifs à la soirée, je pars en moyenne avec 10 à 15 pellicules 35mm pour le reportage et une dizaine de pellicule moyen format pour les portraits et les photos plus artistiques… Mais c’est très variable selon les mariages et les mariés ! J’ai toujours plus de pellicules que nécessaire, pour éviter de tomber à cours en cas d’imprévus.

  • Concernant le traitement des images, je laisse la couleur à un laboratoire local de confiance (je n’aime pas envoyer mes films par La Poste…), mais je développe moi-même le noir et blanc. Je numérise par contre toute les images sur un scanner haute définition, directement à partir du négatif. Pour moi c’est une étape importante à contrôler pour le rendu final des images et assurer une cohérence dans le reportage. Je travaille à pouvoir proposer une sélection de tirage argentique noir et blanc, très certainement dès l’année prochaine !

Mariage de Pierre et Anne-Sophie (c) EMGK Photographie

Mariage de Flora et Julien (c) EMGK Photographie

  • Quelles sont tes pellicules préférées ? Ton/tes boitier(s) ?

Pour les mariages, je travaille avec des appareils assez modernes, un Canon EOS 3 et un EOS 5, qui sont sortis respectivement en 2002 et 1992, et qui offrent tout le confort moderne (autofocus, PASM…), la compatibilité avec des optiques récentes, et une fiabilité à toute épreuve. Pour le moyen format, je travaille avec un Mamyia 645 Pro, et un jeu de trois optiques (55mm, 80mm, 150mm)… C’est un boitier que j’affectionne beaucoup, et dont les images n’ont rien à envier à des systèmes plus coûteux.

Par contraste, dans ma pratique personnelle, je préfère les boitier 100% mécaniques, comme le Canon FTb QL. J’ai une affection particulière pour le matériel de la marque Miranda, et je possède un Sensorex et un Sensorex EE, qui ont une place de choix dans ma petite collection.

Depuis peu, j’ai restreint le nombre de mes appareils pour ne conserver que ceux que j’utilise et affectionne tout particulièrement, et ne garder que mes préférés.

Question pellicules, difficile de ne pas aimer la Kodak Portra, qui est le film parfait pour moi, même si la Pro 400H n’est vraiment pas loin derrière. En noir et blanc, mon cœur va à Ilford avec la Delta 400 (que j’aime pousser à 1600 ISO), avec un mention d’honneur pour la Kodak P3200 pour ses contrastes et son grain.

  • Dans ce blog, on parle d’appareils photos argentiques ou numériques qui ont une âme. Quel a été ton premier appareil photo? Peux-tu nous raconter son histoire ?

Mon premier appareil photo d’enfance était un Yashica Zoom, un petit compact que j’ai reçu pour mes dix ans. J’ai retrouvé des images prise avec récemment, et elle n’était pas si mal ! Je l’utilise encore de temps en temps, pour partir en vacances. Il m’avait été offert pour mes dix ans.

Quand je me suis remis à l’argentique, j’ai acheté un Canon A1, que je possède encore. C’est un appareil qui m’a permis de renouer avec la créativité et le goût de la photo, au moment où je me perdais dans la possibilité de la photo numérique. Il m’a donné un cadre, et, même s’il n’est plus mon appareil de premier choix, il garde une place particulière dans mon parcours photographique.

  • Quels sont tes futurs projets ?

Mon plus gros projet pour l’année qui vient sera de me mettre sérieusement au tirage argentique. C’est quelque chose que je veux developer depuis longtemps, et j’ai hate de découvrir ce pan de la photo argentique qui m’est encore inconnu !

Mille mercis !

 

Retrouvez Baptiste ici !

EMGK Photographie : son site internet, son twitter, son facebook, son instagram, sa chaîne Youtube et son blog !

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