L’objectif artistique Neptune de Lomography

Le nouvel objectif artistique Neptune Convertible Art Lens System est disponible dans les boutiques et le site internet de Lomography depuis décembre 2017. La campagne Kickstarter, lancée le mercredi 3 mai 2017 à 11h, a connu un franc succès et l’objectif initial des 100 000$ a été atteint en deux heures et demi ! Un vrai record pour Lomography ! En une semaine, plus de 430 000$ ont déjà été collectés. Ce septième succès sur Kickstarter vient à nouveau souligner l’enthousiasme des photographes et des membres de la communauté pour la gamme des objectifs artistiques Lomography. Je remercie la boutique Lomography du marais à Paris pour le prêt de cet objectif. On peut quand même se poser la question : est-ce que Lomography a réellement besoin d’une campagne de financement pour lancer ses nouveaux objectifs? Mais laissons Lomo nous en dire un peu plus sur sa nouvelle création :

Le Neptune Convertible Art Lens System offre aux nouvelles générations de photographes des possibilités stylistiques illimitées. Il s’agit d’un seul système composé d’une base optique à laquelle viennent s’associer trois objectifs interchangeables qui vous permettent de shooter avec les trois focales fixes 3.5/35mm, 2.8/50mm ou 4/80mm. Choisissez ensuite la plage d’ouverture correspondant à la focale et utilisez des plaques spéciales pour une infinité de possibilités stylistiques. Grâce à son réglage d’ouverture continu et sans butée, ce système est idéal tant pour les photographes que les cinéastes. C’est la solution pour une totale liberté créative, peu importe le style de photographie auquel vous souhaitez vous adonner.

Mais regardez plutôt la vidéo de Lomography pour mieux comprendre le système interchangeable Neptune :

Un nouvel objectif artistique chez Lomography

Dans la famille des objectifs artistiques de chez lomography, on compte déjà le Petzval 85 mm, le Petzval 58 mm, le Jupiter 3+, Russar+, Lomo LC-A Minitar-1, le Daguerreotype Achromat…. Le système Neptune nous promet bien des choses. Tout d’abord il faut bien comprendre qu’il s’agit d’un système avec trois objectifs et non d’un seul objectif. Il comprend un adaptateur pour votre boitier (Nikon, Pentax K ou Canon), un objectif Thalassa 35 mm f/3.5, un objectif Despina 50mm f/2.8, un objectif Proteus 80 mm f/4.0 mais aussi des plaques d’ouverture artistiques comme le Daguerreotype ou le Petzval. En bref une fois l’adaptateur fixé sur votre boitier, vous vous baladerez avec les trois objectifs et pourrez les interchanger au grès de vos envies et cela très rapidement avec un système à baïonette.

L’intérêt de ce nouveau système?

  • Il s’agit d’un système versatile et facile à utiliser. Une fois la bague d’adaptation montée, les trois objectifs sont très compacts et vous pouvez les emmener partout avec vous dans une petite pochette. C’est d’ailleurs ce que j’ai fait. Beaucoup plus facilement que si vous vouliez vous déplacer avec trois objectifs : 35, 50 et 80 mm. Chaque objectif tient dans une main!
  • Deuxième avantage : la qualité d’image. Ces trois objectifs vous permettent une qualité d’image exceptionnelle. J’ai vraiment été épatée. La netteté est incroyable et cela quelque soit l’ouverture.
  • Enfin, le gros plus ce sont les plaques d’ouverture artistiques que l’on peut ajouter entre l’adaptateur et l’objectif pour obtenir un bokeh original en forme d’étoile, de croix, de soleil, etc.
  • Parlons du prix? 790 euros pour le système au complet (Nikon, Canon ou Pentax K). Si vous utilisez un hybride micro 4/3, il faudra alors mettre 814 euros pour disposer en plus de la bague d’adaptation. Finalement, ce n’est pas si excessif quand on pense qu’il s’agit de trois objectifs!

Focus sur le bokeh artistique

Apparus pour la première fois sur le Petzval, puis de retour sur le Daguerreotype, tout deux dotés d’une fente pour y insérer les plaques d’ouverture, les effets de bokeh artistiques permettent des effets très créatifs. Regardez plutôt les différences sur les images ci-dessous. Pour un portrait ou juste pour encadrer un sujet au premier plan, c’est le top. Il suffit d’utiliser une grande ouverture et de jouer sur le « flou arrière ». Une petite plaque créative en plus et hop le tour est joué!

Plaques d’ouverture artistiques du Neptune

Pour le Neptune, le système a changé! Et ce n’est pas une mauvaise chose car les plaques qui s’inséraient par la fente avaient un peu tendance à tomber quand on souhaitait faire une photo. Sur le Neptune, cette fois, les plaques sont circulaires et s’insèrent entre l’objectif et l’adaptateur. Elles sont bien fixées. Pas très pratique non plus finalement : pour en changer rapidement, il va falloir à chaque fois enlever l’objectif! 😀

Système Neptune par Petapixel A = plaque d’ouverture B = adaptateur C = boîtier F = objectif

Caractéristiques techniques

• Focales : 35mm, 50mm, 80mm, groupe convertible d’éléments avant
• Ouverture : mécanisme double d’ouverture
• Ouverture via un diaphragme à iris : 35mm: f/3.5, étendue – f/22 , 50mm: f/2.8 – f/22, 80mm : f/4 – f/22, étendue
• Plaques d’ouverture
• Champ de vision : 35mm: 46°, 50mm: 63°, 80mm: 30°
• Montures disponibles : Canon EF, Nikon F ou Pentax K
• Distance minimale de mise au point : 35mm : 0.25m, 50mm : 0.4m, 80mm : 0,8mm
• Composition du système : base de 3 éléments en 3 groupes ; objectifs : 4 éléments en 4 groupes pour chaque focale
• Diamètre du pas de vis pour filtre : 52mm
• Traitement optique : multicouche
• Contacts électroniques : non
• Mécanisme de la mise au point : hélicoïdal

Essai du Neptune

Et me voilà avec le système Neptune en main : l’adaptateur Canon, les trois objectifs et les plaques d’ouverture. Cela tombe plutôt bien puisque je m’en vais faire un petit week-end à Lisbonne! Et mes vacances se prolongeront à Calvi, en Corse. 😉 Ne serait-ce pas justement l’occasion de tester le rendu des couleurs et la netteté des images? Allez c’est parti, je charge mon appareil digital Canon EOS 6D et mes argentiques : Canon EOS 1V et EOS 100. Et si on évaluait ensemble la netteté et le rendu des couleurs en numérique ?

Lisbonne – Canon EOS 6D – Neptune 35 mm

Lisbonne – Canon EOS 6D – Neptune 35 mm

Lisbonne – Canon EOS 6D – Neptune 35 mm

Calvi – Canon EOS 6D – Neptune 35 mm

Calvi – Canon EOS 6D – Neptune 35 mm

Calvi – Canon EOS 6D – Neptune 35 mm

Alors? Qu’en pensez-vous? Pour ma part, je trouve qu’à pleine ouverture et sans plaque, on obtient une netteté d’image dingue. J’ai eu un peu de mal au début avec le système à baïonette qui coince quelques fois, mais globalement, il est effectivement très facile de changer rapidement d’objectif. Les objectifs, eux-mêmes, ont l’air solides et résistants. Même leurs capuchons métalliques forcent le respect. La mise au point manuel, on aime ou on déteste. Ce n’est pas toujours évident de faire le point rapidement, même quand on a l’habitude malheureusement. Il n’y a absolument aucune électronique pour que votre objectif discute avec votre boitier. Résultat, j’ai uniquement travaillé en mode priorité à l’ouverture même si le boitier ne reconnaissait pas l’ouverture de l’objectif. Dans le cas de mon EOS 100, même si le boitier ne reconnaissait pas l’ouverture de l’objectif, j’ai pu lui indiquer manuellement l’ouverture que j’avais choisie sur l’objectif.

Très impatiente de tester en argentique, j’ai choisi d’utiliser les pellicules Kosmo 100 iso (noir et blanc) et les pellicules couleurs Kodak Gold 200 iso et Portra 160. Pas de regret : regardez moi ces détails!

Lisbonne – Canon EOS 1V – Kodak Gold 200 – Neptune 50 mm

Elevador De Santa Justa Lisbonne – Canon EOS 1V – Kodak Gold 200 – Neptune 50 mm

Lisbonne – Canon EOS 1V – Kodak Portra 160 – Neptune 80 mm

Lisbonne – Canon EOS 1V – Kodak Portra 160 – Neptune 80 mm

Lisbonne – Canon EOS 1V – Kodak Portra 160 – Neptune 80 mm

Lisbonne – Canon EOS 1V – Kodak Portra 160 – Neptune 80 mm

Lisbonne – Canon EOS 1V – Kodak Portra 160 – Neptune 80 mm

Lisbonne – Canon EOS 1V – Kodak Portra 160 – Neptune 80 mm

Et avec des plaques artistiques, ça donne quoi? Et bien c’est carrément pas mal! 😀

Vincent et Sofia – Canon EOS 6D – Neptune 80 mm

Vincent et Sofia – Canon EOS 6D – Neptune 80 mm

Mélanie et Sofia – Canon EOS 6D – Neptune 80 mm

Verdict

Nouveau système convertible aux multiples possibilités, le Neptune est simple à utiliser, est compact et offre une vraie qualité d’image. Quelle netteté! Plutôt que d’investir dans 3 optiques focales fixes différentes, gagnez de la place et de la créativité. Les plaques d’ouverture apportent un vrai plus aux photos artistiques, notamment aux portraits. Ce matériel est solide, durable, facile à utiliser et vous suivra sur le long terme. Dommage que pour des focales fixes, les ouvertures ne soient pas si grandes. f/4.0 pour un 80 mm, quelle tristesse. Enfin, le petit bémol : la mise au point et l’ouverture tout manuel qui oblige à bracketer pour ne pas se planter dans l’exposition. Sans parler du temps perdu à faire le point (je pense notamment aux photos de nuit). C’est le cas également pour le Petzval et le Daguerreotype, ok, je l’avoue, on s’y fait. Enfin, les objectifs artistiques Lomography restent des objets qui ne sont pas forcément accessibles à tous les photographes débutants puisqu’il vous faudra investir plus de 700 euros quand même.

Sachez que Lomography a d’ores et déjà sorti l’objectif Naiad (15 mm) : le super grand angle qui s’adapte au système Neptune.

Encore merci à la boutique Lomo du marais! 😀

Pour aller plus loin :

 

Séance famille avec Sofia

Analog Collection

Mélanie, ma Mélou, je l’ai rencontrée à l’école. Nous avions 18 ans en 2003. En colocation pendant 3 ans, nous avons vécu ensemble : les amphis, les examens, les soirées, les associations. Et puis bien-sûr sa rencontre avec Vincent. Tout ça, ça nous rajeunit pas ! Surtout depuis qu’est née leur adorable petite Sofia qui les comble de bonheur. Photos numériques prises au Canon EOS 6D, objectifs 24-105 mm f/4.0, 85 mm f/1.8 et Neptune 80 mm f/2.8 plaque étoile.

Voir l’article original

Fabriquer son sténopé

Auto-portrait au sténopé avec papier sensible positif 1-6 iso

Bienvenue dans le monde de la chambre noire et des sels d’argent! Rejoignez-nous dans le darkside! Un sténopé est un dispositif optique très simple qui permet de prendre des photos sans lentille mais en utilisant un minuscule trou en lieu et place de l’objectif. Le principe? La lumière de la scène à photographier passe à travers le trou, est diffractée, et il se forme une image inversée au fond de l’appareil photographique à distance focale, là où se trouve la pellicule ou le papier sensible. Je vous avais déjà expliqué comment réaliser un sténopé pour pellicule 24X36 : vous n’aviez plus qu’à la faire développer dans votre labo photo préféré. Nous avions également testé le sténopé mini-labo de Sténoflex. Cette fois, c’est sans filet que nous allons réaliser un sténopé pour papier sensible noir et blanc (négatif ou positif direct). Pour réaliser un sténopé pour papier, il vous faut donc une boîte noire dans laquelle mettre votre papier sensible et de quoi faire un trou! Dans cet article, je vais vous expliquer comment réaliser vous-même un sténopé tout simple à partir de ce que vous trouverez chez vous : boîte de thé, de café, boîte à chaussures, canette de soda…


Liste du matériel

De quoi ai-je besoin pour réaliser mon sténopé maison?

  • de peinture noire mat pour recouvrir l’intérieur de votre « boîte » afin d’éviter les reflets de lumière
  • d’un cuter, d’une paire de ciseaux, d’un marteau, d’une lime, d’un petit couteau pointu ou d’un clou pour faire un trou
  • d’une boîte de votre choix! 

Pour le développement :

  • une lumière inactinique (lumière rouge obtenue avec une ampoule LED ou un plastique rouge)
  • 2 à 3 cuves de développement assez grandes pour votre papier
  • une solution de développement papier
  • une solution de fixateur papier
  • optionnel : une solution d’arrêt

 Un peu d’histoire!

Inventé par Ibn al-Haytham, c’est Nicéphore Niépce qui aurait réalisé les premiers clichés photographiques avec un sténopé. Au tout début du sténopé, un peintre se plaçait dans la chambre noire et « fixait » l’image virtuelle qui se créait.

chambre noire et peintre chambre noire selon l'encyclopédie de Diderot et D'AlembertLe dispositif physique permettant de créer l’image étant inventé, il restait une étape importante à franchir : comment faire en sorte que la vision fugitive créée par la lumière dans la chambre noire se transforme en une image véritable, stable et durable comme un dessin ou une peinture. Autrement dit, comment supprimer le travail du dessinateur ou du peintre, avec tout ce qu’il suppose d’interprétation personnelle, d’erreurs et d’imprécisions, et faire exécuter ce travail automatiquement par la lumière elle-même ? Et là : c’est toute la chimie de la photographie qui se développe à commencer par les essais au chlorure d’argent de Nièpce.

Première photo de Nièpce à Legras

Le principal inconvénient du sténopé est son manque de luminosité. En effet, la définition de l’image produite, c’est-à-dire la finesse des détails, est fonction de la dimension du trou. Pour obtenir une image suffisamment détaillée, celui-ci doit être le plus petit possible ; mais alors il ne passe que très peu de lumière et l’image est peu visible. Une lentille de verre, qui peut focaliser les rayons lumineux, améliore les performances du sténopé : le diamètre de l’ouverture étant plus important, on admet davantage de lumière et l’image est plus claire. Vous l’avez compris le temps d’exposition d’un sténopé est beaucoup plus long que pour un appareil photo avec lentille.


Introduction

Passons aux choses sérieuses! Pour fabriquer un sténopé : rien de plus simple. Vous devez seulement disposer d’une boite étanche à la lumière (la fameuse chambre noire) dont l’intérieur est complètement noir et mat et d’un trou minuscule sur une face de cette boite. Libre à vous d’imaginer n’importe quel support : boite de Pringles, canette de soda, boite à chaussures, boite d’allumettes. Le sténopé c’est tellement simple, que les enfants vous explique même comment on fait (vidéo ci-dessous). Et y’a même du suspens : non, elle ne s’est pas coupée un doigt, on est rassuré. 😀

I – Faire son trou et peindre en noir

Vous avez choisi votre boîte? Maintenant y’a plus qu’à percer! Pour cela munissez-vous de ce que vous trouverez de plus précis : vis, clou très fin, épingle, aiguilles d’acuponcteur (car le diamètre est connu et précis) ou bien perceuse à maquette. Prenez des précautions pour ne pas vous faire mal non plus! Ensuite, utilisez de la peinture noire mat pour peindre l’intérieur de votre sténopé ce qui évitera des reflets de lumière à l’intérieur de votre chambre noire. Cela est encore plus vrai si vous utilisez une canette de soda ou n’importe qu’elle boîte en aluminium qui réfléchira la lumière.

Pour cet article, j’ai un peu tout testé! J’ai fait des trous dans des boîtes de pellicules, des boîtes de thé, une boîte en carton et une boîte à chaussures. Le gros avantage des boîtes en plastique des pellicules c’est qu’il suffit de prendre une aiguille fine (aiguille de couturier) et de la chauffer avec la flamme d’un briquet pour faire un trou très net dans le plastique!

Une épingle à nourrice chauffée au briquet

Vous obtiendrez des photos au format photo d’identité avec un sténopé tout léger et qui ne prend pas de place! J’en ai réalisé cinq et j’ai pu comparer les temps d’exposition pour le même objet à photographier. La photo ci-dessous prise le 14 juillet à 19h a nécessité 6 minutes de pose avec un soleil couvert pour un papier Harman Direct Positif.

Boîte de pellicule Agfa – Eglise St Etienne-du-Mont (Paris 5ème)

Les canettes et les boîtes de thé, bref, les boîtes en aluminium permettent quant à elles d’obtenir des trous très précis et bien circulaires. Mention spéciale pour ma boîte de Kusmi tea (pas de sponsor) dont j’ai percé le couvercle avec un clou fin et un marteau. Un joli trou bien homogène.

Boîte de thé – Panthéon (Paris 5ème)

Maintenant il ne vous reste plus qu’à peindre en noir l’intérieur de votre sténopé et le laisser sécher! Pourquoi est-ce que c’est important? Car dans le cas contraire, vous pourriez avoir des reflets de lumière.

L’intérieur de la boîte de thé et le trou

On peint en noir mat l’intérieur des sténopés

Vous souhaitez savoir si l’image sera bien nette? Mesurez la distance entre le trou que vous allez percer et l’emplacement de votre papier sensible, typiquement le diamètre de votre cylindre si vous avez pris une boite de thé, un tube de Pringles ou un pot de peinture. En effet, c’est ce que l’on va appeler la distance focale. Pour que votre image soit parfaitement nette, il faut dans l’idéal que votre papier se trouve exactement dans le plan focal de la diffraction du trou. Or cette distance focale dépend de votre taille de trou et inversement!

Pour connaitre le diamètre précis de votre sténopé (le trou), il vous suffit de vous reporter aux tables de correspondance comme celle décrite sur sténocamera. Pour un diamètre de 0,37 mm, par exemple, il faut donc que je place mon film à 10 cm environ de mon sténopé. Vous l’avez compris, plus votre trou est grand, plus votre distance focale le sera aussi. Et comme il est plus facile de faire un grand trou qu’un petit, débutez plutôt avec une grande boîte! Retenez que plus le trou sera petit et aura des contours réguliers et propres et plus il vous permettra d’avoir une image nette. Si vous avez renoncé au produit en croix,  sténocamera fait aussi des « trous » à la demande.  Ouf, sauvé!

II – Acheter le bon papier sensible et la chimie

Il existe pléthore de papiers sensibles : tailles, sensibilité et surtout positif ou négatif. Sachez que les papiers négatifs sont moins chers que les positifs mais que ceux-ci vous obligeront à transformer ensuite votre image en positif : soit en scannant votre photo négative et en la transformant sur paint ou photoshop (image ci-dessous), soit en utilisant la technique du papier contact (qui vous fera utiliser une seconde feuille de papier négatif). Les papiers positifs sont plus chers mais ont l’avantage de vous donner directement l’image finale. Le prix? Compter environ 25 euros les 25 feuilles pour un format 4X5. Cela revient à un euro la feuille. Cher cher. 

Dans tous les cas, votre papier devra être développé en cuvette avec de la chimie de développement papier (une solution de développement puis un bain d’arrêt ou un rinçage à l’eau et un bain fixateur).

Papier positif ou négatif : même chimie.

Il vous faudra donc aussi vous munir d’une pièce à lumière inactinique (rouge). Vous l’avez compris, le sténopé, ça se mérite… Pour en savoir plus aller faire un tour sur le blog de Franck Rondot.

1) Le papier sensible

L’avis du blog de Guillaume Foucart : Le DPP (Direct Positive Paper) Harman est un papier direct positif baryté avec une sensibilité de 1.5 iso environ et fournit un très important contraste.  Il se développe avec la chimie papier standard. Pour diminuer le contraste, il vaut mieux le pré-flasher c’est à dire l’exposer brièvement à la lumière. Ainsi la gamme de demi-tons s’adoucit et se rapproche d’un tirage photo en labo classique. Le problème est de déterminer la bonne exposition au flashage.

Place maintenant à la chimie! Quoi acheter et comment? Attention à vos mimines et à votre porte-monnaie.


Papier RC ou FB? Quésako? 

  • Les papiers dit RC (Resin Coated) : l’émulsion sensible est enfermée entre deux couches de plastiques : du polyéthylène. Ainsi lors du développement, la chimie ne rentre pas dans le papier. Le papier ne gondole pas au séchage. Ce papier est bon marché.
  • Les papiers dit barytés ou FB (Fiber Base) : ils sont entièrement constitués de fibres de cellulose. Ce papier nu est recouvert de sulfate de baryum. La fonction du sulfate de barium est double : il empêche les impuretés du papier de migrer dans la gélatine et la lumière est réfléchit ce qui vous donne une image éclatante. Avantages: noirs profonds, absence de matières plastiques et nature du papier en font un support considéré comme « archivable » et stable dans le temps. Inconvénients : Le papier n’étant préservé des chimies lors des étapes du développement il doit être rincé très longtemps afin de laver tous les résidus de produits qui pourraient détériorer le support au cours du temps. Il gondole au séchage. Il est plus onéreux que le papier RC.

Pour en savoir plus sur le papier : la photo argentique.com


2) Point sécurité et danger des produits chimiques

On l’oublie trop souvent, les produits de développement et de fixation sont des produits chimiques qui ne sont pas anodins et potentiellement toxiques. Faire un petit rappel sur les pictogrammes et les règles de sécurité n’est pas du luxe. Lisez toujours les étiquettes avant de manipuler. N’utilisez jamais de la verrerie/des pinces que vous utilisez également pour un usage alimentaire. Dédiez du matériel à votre labo. Choisissez si possible un emplacement réservé : un garage? une cave? évitez la cuisine!

Ci-dessous, vous trouverez les significations des pictogrammes que vous verrez sur les flacons (merci les fautes d’orthographe du tableau que j’ai trouvé). J’en profite pour vous rappeler que certains de ces symboles sont aussi présents sur vos bouteilles de produits ménagers : détartrant (acide donc corrosif), déboucheur de canalisations type destop (basique donc irritant pour la peau), détergents pour lave-vaisselle (acide), dégraissants (inflammables), white spirit … Parmi les plus utilisés, on retrouve la flamme, la corrosion, la tête de mort, le danger pour la santé et la pollution de l’environnement. Les pictogrammes ont récemment été « relookés » pour être plus lisibles par le grand public mais aussi les industriels. Cependant, les bouteilles de solution de développement contiennent parfois les anciens pictogrammes. Méfiez-vous! Adaptez toujours votre équipement en fonction de la notice et de ces pictogrammes. Vous risquez au mieux de vous abîmer les mains (boutons, brûlures) et au pire de vous créer des infections sévères des voix respiratoires. Sympa!

Revenons à nos produits de développement. Vous trouverez couramment le symbole avec la croix : X. Ce pictogramme signifie : Nocif. Les solutions de développement peuvent empoisonner à forte dose, irriter la peau et/ou les voies respiratoires, provoquer des allergies cutanées ou des vertiges. Parmi les produits les plus nuisibles pour la santé : les cancérigènes et mutagènes. Il faut donc toujours travailler dans des pièces qui sont bien ventilées et assez grandes pour ne pas respirer les produits chimiques. Il faut bien-sûr mettre des gants, utiliser des pinces pour plonger les papiers dans les cuvettes, bien rincer son matériel et enfin récupérer vos solutions dans des bidons de récupération et NE JAMAIS JETER à l’EVIER!

Portez des gants, travailler dans des pièces ventilées, utilisez des pinces et ne jetez rien à l’évier ! 

Ce pictogramme avec le poisson et l’arbre signifie que vos solutions polluent l’environnement. On ne jette rien à l’évier. D’autant plus que vos solutions peuvent être utilisées pour plusieurs développement alors réutilisez les! Vous allez me dire, mais comment fait-on? Et bien soit on est copains avec le laboratoire argentique et ils récupèrent nos produits (un litre ou 2 ne vont pas changer de beaucoup leurs dépenses en retraitement de déchets) soit on contacte directement sa mairie pour connaître les points de collectes des produits toxiques.

3) La chimie du développement : le révélateur papier

Passons maintenant au choix des solutions. Il existe autant de solution de développement que de papiers, alors c’est vous dire! Je ne vais pas vous faire une liste exhaustive ici. Bpour commencer, je vous conseille de choisir le révélateur de la marque de votre papier. Chez MX2, par exemple, toutes les marques sont représentées : Kodak, Foma, Agfa, Ilford… Si votre papier est de marque Ilford, choisissez le révélateur Ilford. Pas de surprise : la solution a été optimisée pour ce papier. Plus tard, quand vous deviendrez un expert, vous pourrez alors apprécier les nuances de contraste, de piqué ou de finesse que vous apportent certains révélateurs plutôt que d’autres.

Révélateur Papier ILFORD PQ UNIVERSAL 1Litre

Révélateur universel convenant pour le traitement de tous papiers RC ou FB, à grade variable ou à grade fixe. Il offre une souplesse d’emploi et une résistance remarquables, avec des durées de développement standard de 2 minutes. Liquide concentré à diluer 1+9.

Deuxième chose : n’achetez pas de grands volumes de produits chimiques si vous ne souhaitez faire qu’un essai. Les solutions se trouvent sous plusieurs formes : bouteilles de solution à diluer ou bien poudres. Dans les deux cas, vous serez obligés de vous faire vos propres solutions diluées (comme lorsque vous développez vos pellicules). Un révélateur Ilford d’un litre (image ci-dessous) à diluer à 1+9 signifie qu’avec un litre de solution, vous allez pouvoir fabriquer 10L de solution de développement! N’achetez pas ce produit si vous n’êtes pas certains d’utiliser ces 10L. Il existe également des petites bouteilles de 250 ml à diluer 1+4, soit 1L de solution. C’est bien mieux. Vous aurez moins de déchets. Vous aurez besoin d’acheter des bidons en plastique opaque pour conserver vos solutions et les réutiliser. Passé 6 mois, il est conseillé de changer.

Révélateur Papier N&B TETENAL Eukobrom 250ml

Révélateur Papier N&B Tetenal Eukobrom 250ml. Dilution de 1+4 à 1+9.
Le Tetenal Eukobrom produit des tirages tons neutres, des noirs profonds et des hautes lumières éclatantes.

4) Le bain d’arrêt 

Le bain d’arrêt est le bain que vous utiliserez entre le révélateur et le fixateur. Il permet de stopper l’effet du révélateur et donc de bien contrôler le temps de développement. Il contient de l’acide acétique (du vinaigre) qui neutralise la chimie du développement. Ce bain vous permet également de ne pas contaminer votre solution de fixateur. Inconvénient : ce bain sent généralement fort ! L’odeur de vinaigre peut importuner certaines personnes. Mais en fait, ce bain n’est pas obligatoire. Pour certaines chimies papier et spécialement celles du sténopé, vous pouvez vous contenter de bien rincer votre papier sous l’eau claire, puis de passer au fixateur. Un rinçage d’au moins 5 minutes au robinet est nécessaire. Le seul avantage que j’y vois : protéger votre solution de fixation pour mieux la réutiliser. Petit bémol cependant si vous utilisez du papier baryté (voir encadré plus haut) : passer du temps sur le rinçage est loin d’être superflu. Bref, le rinçage à l’eau a un seul inconvénient : vous risquez d’abîmer votre papier si vous y allez comme un bourrin.

Bain d’arret sans odeur ILFORD ILFOSTOP 500ml pour films et papiers. Dilution 1+ 19 pour préparer 10 Litres

Bain d’arrêt acide inodore, pour films et papiers. Stoppe l’action du révélateur et préserve le bain de fixage. Contient un indicateur coloré orange, virant au bleu lorsque la solution est saturée.

Et si vous le faisiez vous-même ? Une possibilité est d’utiliser du vinaigre blanc dilué dans de l’eau. Une solution acide stoppe net l’action du révélateur qui ne peut agir qu’en pH basique. Le vinaigre blanc se trouve généralement avec une concentration de 5 à 8 % d’acide acétique. Pour un bain d’arrêt efficace, la concentration d’acide doit être de 2%. Une solution trop peu acide n’aura pas l’efficacité escomptée. À l’inverse, une solution trop acide endommagera votre papier. Les vendeurs de consommables argentiques vendent l’acide acétique sous forme concentrée à 60%, le plus souvent sous forme de bidons de 1 ou 5 litres. Ils sont respectivement vendus à environ 5€ et 20€. L’acide acétique vendu à ce prix et à cette concentration est donc peu onéreux. Même si une solution préparée de bain d’arrêt peut être réutilisée à plusieurs reprises, il est préférable de la jeter après chaque séance de développement et cela sans risque pour l’environnement (c’est du vinaigre).

5) Le fixateur

Le fixateur est la solution qui vous permettra de garder votre tirage le plus longtemps possible sans que votre image ne s’altère avec le temps. Le fixateur est une solution spécifique à la photographie qu’il vous faudra acheter dans une boutique spécialisée. Là encore de nombreux produits s’offrent à vous : fixateur liquide concentré à diluer/en poudre à solubiliser, normal ou rapide, avec agent tannant ou non. Si vous pouvez vous rendre en boutique, prenez le sous forme liquide. Sinon, un révélateur en poudre à diluer soi même sera plus économique. Comptez moins de 10 euros pour une bouteille de 500 ml, maximum 15 euros pour 1L à diluer.

Fixateur Films et papiers ILFORD RAPID FIXER 1Litre

Fixateur Films et papiers ILFORD Rapid Fixer 1Litre Dilution : 1+4 pour les films, 1+4 ou 1+9 pour les papiers

Fixateur rapide film/papier Tetenal Superfix Plus 0.25L 250ml

Fixateur rapide film/papier Tetenal Superfix Plus 0.25L 250ml. Dilution de 1+3 à 1+9

III – Installer le papier dans le sténopé en lumière inactinique

On ne rigole plus! On retient son souffle! Il est temps d’aller dans votre chambre noire, du moins votre pièce à la lumière rouge pour charger votre sténopé de son papier sensible. Pour cela, il va vous falloir une pièce aveugle (sans fenêtre) et sans fuite de lumière. Vous n’aurez besoin que d’un seul éclairage : celui de votre ampoule inactinique. Ces ampoules sont disponibles soit dans les magasins argentiques spécialisés soit dans les brocantes, ebay et autre le bon coin. Vous pouvez aussi aller chez votre droguiste, acheter une ampoule LED rouge. Cela fera très bien l’affaire.

Une ampoule LED rouge fera l’affaire

Selfie dans la salle de bain baignée par la lumière rouge (inactinique)

Maintenant vous pouvez ouvrir votre boîte de papier sensible et charger vos sténopés. Le côté brillant (donc lisse, glissant) est celui qui contient les sels d’argent. Le côté mat, non brillant est l’envers de votre papier, ne vous trompez pas! N’oubliez pas de bien boucher le trou de votre sténopé avec un scotch noir pour qu’il reste bien étanche à la lumière avant que vous ne preniez votre photo.

IV – Prendre une photo

Il est temps de choisir votre sujet et de bien stabiliser votre sténopé. En fonction du papier que vous aurez choisi : négatif ou positif et de la référence les temps d’exposition peuvent varier. En général vous aurez besoin de 2 minutes en plein soleil pour le papier direct positif ilford. S’il fait déjà tard et que votre ciel est ombragé vous pourrez compter jusqu’à 10 minutes d’exposition même en été. Ces temps sont indicatifs et dépendent aussi du diamètre de votre trou. Il est donc préférable que vous fassiez plusieurs essais avec votre sténopé pour bien définir le temps d’exposition. A titre indicatif, avec un posemètre, j’ai mesuré qu’à une sensibilité de 1 iso, avec 5 min 30 de pose, mon « trou » de pellicule correspondait à un diaphragme de f/45.

V – Développer en lumière inactinique 

Le suspens est à son comble. Voilà le moment de développer vos papiers. Pour cela, reportez-vous au point plus haut sur le développement. Lisez bien les notices de vos solutions de révélateur et de fixateur avant de commencer. Déjà, pour vous rappeler les règles de sécurité et ensuite pour bien connaître les temps de développement et de fixation.

Munissez-vous d’un minuteur ou d’une montre avec trotteuse pour être précis. Vous aurez également besoin de trois cuves : une pour le révélateur, une pour le bain d’arrêt et une pour le fixateur. Préparez aussi des pinces pour tenir vos papiers et des gants pour protégez vos mains. Vérifiez également la température de vos bains avec un thermomètre car cela peut modifier vos temps de développement (reportez vous à la notice).

Il est temps (à la lumière normale) de préparer vos dilutions. 1 + 9 par exemple correspond à un volume de solution concentrée à laquelle vous ajoutez 9 volumes d’eau. Éteignez la lumière et allumez la lumière rouge. Vous pouvez maintenant ouvrir vos boîtes et sortir vos papiers sensibles exposés. Plongez ensuite les papiers rapidement en prenant bien la précaution que toute la surface du papier soit immergée en même temps. Après 2 minutes voire 3 minutes, l’image apparaît comme par magie.  Respectez bien le temps et passez au bain d’arrêt. Puis au bain fixateur. Finissez par un rinçage prolongé d’au moins 10 minutes, surtout s’il s’agit d’un papier baryté.

Développement en cuvette à la lumière rouge

Et voilà! Vous n’avez plus qu’à laisser sécher vos œuvres d’art. Une fois que vos papiers sont dans le bain fixateur, vous pouvez rallumer la lumière.

Sténopé : 1 min 40 les yeux ouverts

Pour aller plus loin

Vous n’avez rien compris? Vous vous êtes coupé un doigt ou bien votre boîte de thé n’était pas étanche? Pas de panique! Il existe également des kits sténopé tout monté! Accessibles entre 60 et 300 euros en fonction des modèles avec : un sténopé, du papier et aussi des produits chimiques pour développer votre photo pour certains kits.

Ilford Kit Sténopé Harman Obscura (109 euros chez Digit Photo)

  • 1 Chambre Sténopé Obscura
  • 10 plan-films ILFORD DELTA 100 Professionnal
  • 20 feuilles de papier ILFORD MULTIGRADE IV RC
  • Calculateur d’Exposition

 

Harman Titan Pinhole Camera kit (279 euros chez MX2)

  • un sténopé HARMAN TiTAN en ABS avec un cône grand angle de 72mm de focal et un sténopé
  • 10 feuilles de papier Harman Direct Positive, 10 feuilles d’Ilford Multigrade IV RC, 10 plans-films d’Ilford Delta100
  • 1 calculateur d’exposition pour STENOPE

Un petit article dessus dans Focus Numérique.

Le sténoflex, sténopé mini labo (39 euros chez lomography)

  • 1 chambre noire
  • 1 papier inactinique
  • 1 sachet de fixateur (poudre)
  • 1 sachet de révélateur (poudre)
  • 10 feuilles de papier photo

Testé et approuvé dans l’article Sténoflex!

Séance famille avec Garance

Un grand merci à ces deux-là qui m’ont fait confiance pour la deuxième fois! J’avais déjà photographié Anne-Gaëlle pendant sa grossesse. A 7 mois et demi. Elle était magnifique et rayonnante de bonheur. Nous étions en hiver, alors le studio nous avait permis de rester au chaud de mon appartement! Un petite bière pour Clément et un thé pour Anne-Gaëlle. J’avais adoré faire des photos de ce joli couple tout sourire. 

Et puis leur poupée est venue au monde. Clément et Anne-Gaëlle chouchoutent leur petite Garance depuis déjà 4 mois. Petite princesse aux grands yeux bleus clairs, elle fait le bonheur de ses parents et a déjà un tempérament bien trempé. Son meilleur copain, le hibou, et sa poupée en tissu étaient aussi au rendez-vous pour cette séance photos. Je les remercie pour leur collaboration 😉 Nous nous sommes retrouvés à l’ombre des arbres du parc Georges Brassens (dans le 15ème) un dimanche matin de juillet, avant qu’il ne fasse trop chaud. J’ai choisi mon appareil Canon EOS 6D, un objectif 85 mm f/1.8, un zoom 24-105 mm f/4.0 et mon objectif artistique Petzval 85 mm pour des rendus plus sophistiqués (avec une plaque étoile bien reconnaissable sur le bokeh!). 

Au revoir pellicules Agfa Vista 200 et 400 iso (35 mm)

Toutes les bonnes choses ont une fin. Il en est ainsi de l’Agfa Vista 200 iso, dont la disparition a été annoncée par le célèbre site Japan Camera Hunter d’un joli : « Asta la Vista Baby« . Elle rejoint donc la Kodachrome, la Scala 200, la Provia 400 et la Neopan… Même si la photographie argentique profite d’un regain d’intérêt des photographes et des fabricants, cela ne signifie pas que les références que nous connaissons subsisteront pour autant… Pire, nous allons bientôt au devant d’une crise des pièces détachées pour réparer nos appareils photos vintage, et cela personne n’en parle (sauf Lionel!). Il n’empêche, si vous faites partie de ces chanceux qui ont fait des stocks, profitez-en. La pellicule Agfa Vista 200 et sa grande soeur la 400 iso sont des pellicules de très bonne qualité. Grain fin, bon rapport qualité/prix, piqué et couleurs fidèles, elles ont tout bon. Dommage que la 200 et la 400 nous quittent si vite. Votre engouement pour les pellicules, même s’il est ajouté à celui de tous les clubs photos argentiques du monde n’y changera pas grand chose. Notre fabricant japonais préféré a annoncé la couleur : la direction de ses actionnaires n’est pas celle que vous attendez. En attendant sa disparition, faisons le tour ensemble de ces valeurs sûres.

Agfa Vista 200 iso

La Panne – Canon EOS 100 – Agfa Vista 200

 

Nom Agfa Vista 200
Type Pellicule négative
Sensibilité 200 iso
Nombre de poses 36
Fabricant Agfaphoto
Où l’acheter ? un peu partout même à la fnac, négatif plus et chez lomography
Prix 3-4 euros
Développement C41
Caractéristiques Rapport qualité/prix imbattable! Excellente qualité du grain et de la gamme de lumière
Couleurs De jolis dégradés tout en nuances avec beaucoup de douceur (surtout pour les paysages, pas de saturation excessive des couleurs)

Comment vous dire? Ses couleurs pops, ses saturations, son petit grain… aie aie aie… il va être très très difficile de s’en séparer et de la remplacer. Je peux éventuellement vous proposer des alternatives? Allez, la 200 Fuji Superia est top! La Fujicolor C200 est canon. Et pas chère non plus. La Ferrania Solaris 200 : pas mal…. mais disponible uniquement sur Ebay en version périmée. La bonne nouvelle c’est que Ferrania se remet à fabriquer des films : peut-on donc garder espoir?

Swane – Agfa Vista 200 – Canon EOS 1V

La Panne – Agfa Vista 200 – Canon EOS 100

Lisbonne – Agfa Vista 200 – Canon EOS 1V

La Panne – Canon EOS 100 – Agfa Vista 200

Bonifacio – Konika MR70 – Agfa Vista 200

Bonifacio – Konika MR70 – Agfa Vista 200

Lisbonne – Agfa Vista 200 – Canon EOS 1V

Conleau – Agfa Vista 200 – Canon EOS 1V

Lisbonne – Agfa Vista 200 – Canon EOS 1V

Agfa Vista 400 iso

Emeline – Canon EOS 100 – Agfa Vista 400

Nom Agfa Vista 400
Type Pellicule négative
Sensibilité 400 iso
Nombre de poses 36
Fabricant Agfaphoto
Où l’acheter ? un peu partout même à la fnac, négatif plus et chez lomography
Prix 3-4 euros
Développement C41
Caractéristiques Rapport qualité/prix imbattable! Excellente qualité du grain et de la gamme de lumière
Couleurs De jolis dégradés tout en nuances avec beaucoup de douceur (surtout pour les paysages, pas de saturation excessive des couleurs)

Parfaite pour les paysages, mais aussi parfaite pour les portraits. L’Agfa Vista 400 est rapide et garde les couleurs pops de sa petite soeur. Une alternative? La Kodak Ultramax 400, plus chère (6 euros) est très bien.

Cauterets – Canon EOS 100 – Agfa Vista 400

Cauterets – Canon EOS 100 – Agfa Vista 400

L’Ile-Rousse – Konika MR70 – Agfa Vista 400

Calvi – Konika MR70 – Agfa Vista 400

Bonifacio – Konika MR70 – Agfa Vista 400

Ile-Rousse – Canon EOS 1V – Agfa Vista 400

Ile-Rousse – Canon EOS 1V – Agfa Vista 400

Ile-Rousse – Canon EOS 1V – Agfa Vista 400

Ile-Rousse – Canon EOS 1V – Agfa Vista 400

Sant’ Antonino – Canon EOS 1V – Agfa Vista 400

La société japonaise a annoncé l’arrêt de la fabrication de nombreux films en mars 2018 / The company announced earlier this month on its Japanese website that a number of multi-film packs will be discontinued starting in March 2018.

Voilà la liste :

Pour aller plus loin

Apéro rencontre le mercredi 4 juillet sur Paris

Salut les amis!

Que diriez-vous d’une rencontre apéro sur Paris pour échanger sur la photo argentique?

Si cela vous intéresse, rien de plus simple, envoyez moi un petit message, par exemple un commentaire sous cet article pour me prévenir de votre venue. Ainsi, je pourrais réserver une table.

Apéro du 7 juin

Pour suivre l’évènement Facebok c’est ici : évènement Facebook. 

Retrouvons-nous le mercredi 4 juillet à 19h00 au « Le Mouffetard »  restaurant, 116 rue Mouffetard dans le 5ème arrondissement. Un quartier sympa où boire un coca ou une bière en terrasse.

 

La new Lomochrome Purple XR 100-400 de Lomography 35 mm

 

On l’aimait déjà bien la petite Lomochrome Purple de chez Lomography. Une pellicule négative à la sensibilité étendue de 100 à 400 iso (XR = extended range), complètement folle qui transforme les couleurs naturelles en tonalités psychédéliques. Le vert devient violet, le rose orange … le ciel qui prend des tonalités bleu fluo ! Au départ, elle avait même l’ambition de proposer des couleurs façon pellicule « infrarouge » mais sans les ennuis qui vont avec (précautions de température, de lumière et de boîtier). En réalité, la Lomochrome Purple n’est pas une version moderne de l’infrarouge, mais bien une pellicule qui a sa personnalité unique, bien à elle.

Rouen – appareil jetable Lomography Lomochrome Purple

Elle est devenue une référence. A tel point, qu’ils l’ont même sorti en version appareil jetable. Et puis Lomo a décidé de nous rendre encore plus accroc en créant une nouvelle émulsion, plus stable. Vendue en pack de 5, 10 et 15, en version 35 mm et 120 et comme d’habitude, déjà en rupture de stock, vous la trouverez exclusivement dans les boutiques Lomo ou en ligne :

Cette pellicule négative couleur unique va vous surprendre en transformant les couleurs naturelles de vos photos en nouvelles teintes éclatantes. Véritable renaissance du look infrarouge psychédélique de la pellicule Aerochrome que nous aimons tous, cette pellicule vous garantit des résultats photographiques stupéfiants.

Spinner 360 – Lomochrome Purple 400 iso (ancienne formule)

Et puisqu’on est dans les effets spéciaux et les images oniriques, jetez un coup d’oeil au film de Julian Hand, « Kissing the Sun » réalisé à partir d’une bobine 16 mm de Lomochrome Purple 400 iso.

C’est parti !

J’en ai fait des essais, depuis mes premières lignes sur sa réapparition en 2018. Alors suivez l’article jusqu’au bout! Première pellicule de Lomochrome Purple XR 100-400 nouvelle formule à tester : nous sommes en Corse, en mai, et la végétation est verdoyante… Même si le soleil lui, est absent. Est-ce que ce ne serait pas justement l’occasion de tester cette petite nouvelle? Mon premier verdict : y’a beaucoup de grain! Deuxième constatation : les couleurs tirent plus sur le rose que le violet. Snif, moi j’aimais bien le violet. Est-ce que cette pâleur serait due à l’iso que j’ai choisis : 400? Le grain et ses tonalités grises donnent définitivement un côté vintage à ces images. Quand pensez-vous?

 

Domaine Orsini – Canon EOS 1V – Pellicule Lomochrome Purple 400 iso nouvelle formule

Coquelicots – Canon EOS 1V – Pellicule Lomochrome Purple 400 iso nouvelle formule

Domaine Orsini – Canon EOS 1V – Pellicule Lomochrome Purple 400 iso nouvelle formule

Domaine Orsini – Canon EOS 1V – Pellicule Lomochrome Purple 400 iso nouvelle formule

Le train de la Balagne – Canon EOS 1V – Pellicule Lomochrome Purple 400 iso nouvelle formule

La plage de Calvi – Canon EOS 1V – Pellicule Lomochrome Purple 400 iso nouvelle formule

Le port de Calvi – Canon EOS 1V – Pellicule Lomochrome Purple 400 iso nouvelle formule

Calvi – Canon EOS 1V – Pellicule Lomochrome Purple 400 iso nouvelle formule

Calvi – Canon EOS 1V – Pellicule Lomochrome Purple 400 iso nouvelle formule

Calvi – Canon EOS 1V – Pellicule Lomochrome Purple 400 iso nouvelle formule

Deuxième essai à Paris, cette fois début novembre. Moins de lumière, et un peu plus de violet! 😉

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Paris – Canon EOS 1V – Pellicule Lomochrome Purple 400 iso nouvelle formule

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Paris – Canon EOS 1V – Pellicule Lomochrome Purple 400 iso nouvelle formule

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Paris – Canon EOS 1V – Pellicule Lomochrome Purple 400 iso nouvelle formule

En version moyen format : même constat !

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Troisième essai, cette fois-ci en Bretagne au mois de janvier. Il fait froid (5°C), le soleil est voilé voir absent. J’en profite pour shooter avec mon EOS 1V à 400 iso dès que je vois un peu de vert. Cette fois, le rendu est plus violacé, disons plus rose flashy. Est-ce une histoire de lumière? A vous de me dire!

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Dinan- Canon EOS 1V – Pellicule Lomochrome Purple 400 iso nouvelle formule

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St Malo – Canon EOS 1V – Pellicule Lomochrome Purple 400 iso nouvelle formule

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St Malo – Canon EOS 1V – Pellicule Lomochrome Purple 400 iso nouvelle formule

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Cancale – Canon EOS 1V – Pellicule Lomochrome Purple 400 iso nouvelle formule

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Dinan – Canon EOS 1V – Pellicule Lomochrome Purple 400 iso nouvelle formule

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Dinan – Canon EOS 1V – Pellicule Lomochrome Purple 400 iso nouvelle formule

Personnellement, je préfère quand cette pellicule tire sur le violet que sur le rose et je n’arrive pas encore bien à comprendre ce qui pourrait influencer ses tons. Cet été, un petit tour en montgolfière et des balades dans la région du Lot m’ont permis d’obtenir de nouvelles nuances de rose et de violet!

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Vers, Midi-Pyrénées – Canon EOS 10 – Pellicule Lomochrome Purple 400 iso nouvelle formule

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Vers, Midi-Pyrénées – Canon EOS 10 – Pellicule Lomochrome Purple 400 iso nouvelle formule

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Vers, Midi-Pyrénées – Canon EOS 10 – Pellicule Lomochrome Purple 400 iso nouvelle formule

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Vers, Midi-Pyrénées – Canon EOS 10 – Pellicule Lomochrome Purple 400 iso nouvelle formule

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Vers, Midi-Pyrénées – Canon EOS 10 – Pellicule Lomochrome Purple 400 iso nouvelle formule

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Le Pont Valentré à Cahors, Midi-Pyrénées – Canon EOS 10 – Pellicule Lomochrome Purple 400 iso nouvelle formule

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Rocamadour, Midi-Pyrénées – Canon EOS 10 – Pellicule Lomochrome Purple 400 iso nouvelle formule

Vacances 2019-28

Rocamadour, Midi-Pyrénées – Canon EOS 10 – Pellicule Lomochrome Purple 400 iso nouvelle formule

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Cahors, Midi-Pyrénées – Canon EOS 10 – Pellicule Lomochrome Purple 400 iso nouvelle formule

Verdict : Oui bien entendu que je suis fan de cette pellicule! Je ne lui reproche qu’une seule chose : son grain trop marqué gâche tout. Lomo… tu ne pourrais pas faire une purple avec plus de finesse ? 

Et pour plus d’effets magiques, je vous propose de jeter un œil au travail d’Eden Carter en Iceland :

Pour aller plus loin

Pellicule négative Street Candy ATM 400 35 mm

Bien-sûr que beaucoup de fabricants de films arrêtent leur production… Agfa, Fuji… quelle déception! Mais vous trouverez aussi, sur le marché, des petits malins, qui eux, y croient encore et sont plein de créativité! Film is not dead on vous dit! Parmi eux, on trouve Vincent Moschetti, son site internet et sa chaîne You Tube plein de tutos et d’essais d’appareils et de pellicules. Je vous conseille!

Qu’est-ce qu’elle nous raconte cette petite nouvelle? 

Intended to fight crime against humanity, banks, ATM, offices or any sensible locations, Street Candy ATM 400 was originally used for security and surveillance cameras. A 36 exposure, panchromatic black and white 400 speed film, ATM 400 film is something your already know how to shoot, just pop it in any 35mm camera for some sweet results!

With its high contrast and sensitivity, it’s the perfect companion for Street Photography, urban scenery and harsh light conditions. ATM 400 gives great results when exposed at the box speed but can also be pushed or pulled up to 1 stop.

Traduction? Ce film négatif noir et blanc panchromatique était utilisé dans les appareils de surveillance type banques ou distributeurs de billets. On nous prédit un contraste élévé et une haute sensibilité, c’est ce que nous allons voir… La Street Candy peut être poussée mais comme son émulsion est fine, 800 iso ça passe, mais on évitera les 1600 iso ou plus. Les amateurs de photos de rue sauront, je pense, l’apprécier. Ce film noir et blanc est disponible directement sur le site de One Year with Film Only pour 36 euros le pack de 5. Bienvenue dans la grande famille des films noir et blanc. Je remercie Vincent d’avoir proposé sur sa page Facebook un petit concours qui m’a permis de gagner un pack de 5! :-p

C’est parti !

J’ai shooté ma première pellicule avec un Canon EOS 1V et à 400 iso. J’ai essayé de tester intérieur et extérieur pour qu’on puisse apprécier les spectres de contraste et de grain. Aucun photoshop pour les photos suivantes. J’ai demandé à mon labo photo de faire le job, je n’ai pris aucun risque. Je suis assez contente du résultat car le grain n’est pas trop présent. Je trouve que les contrastes pourraient être un poil plus élevés pour une pellicule décrite comme « à haut contraste ». Peut-être que pour mon deuxième essai, je shooterai en plein soleil et dans la rue. Je vous laisse faire vos commentaires!

Pour aller plus loin : 

MA BOX PHOTO

Connaissez-vous les box? Mais si, vous connaissez forcément … les box, c’est le concept des colis thématiques que vous recevez chez vous tous les mois. Il en existe sur à peu près tout! Les box vin (comme celles du Petit Ballon, vous recevez une sélection de vins chaque mois), les box cuisine (comme Kitchen Trotter : des recettes du monde accompagnées de leur histoire et des ingrédients), les box voyage (comme Made in City : partez à la découverte d’une ville! ). Sans oublier les box fringues, les box maquillage, les box jouets, les box fleurs … etc. Je continue? Non, vous avez compris le concept! Aujourd’hui, je vous parle d’une box photo qui pourrait vous plaire et qui a besoin de votre soutien. Mais, comment est venu l’idée à Lucile Buès?

C’était un peu une « idée cadeau de Noël » !
Pour Noël ma mère a voulu m’acheter une box. Quand elle m’a demandé le thème, j’ai répondu sans hésiter : la photographie!
Malheureusement, impossible de trouver ce que je voulais….
Raphaël m’a donc motivé pour la confectionner nous même en associant nos parcours.

Vous l’aurez compris, Raphaël et Lucile sont en couple. Lui est informaticien, elle, est photographe. Ils ont décidé de se lancer dans la folle aventure de l’entrepreneuriat en lançant un projet sur la plateforme Ulule. Jettez-y un oeil! Ça a le mérite d’être original et de parler de la photographie! Deux points gagnants.

Ma Box Photo est une box mensuelle axée sur la photographie. Notre but étant de viser une niche : les box liées avec la photo ne sont développées sur aucun marché actuellement.

Choisissez une des trois box de leur offre (une pellicule, un appareil photo jetable ou des tirages)

Chaque box sera composée de :

  • l’étude d’une photographie,
  • un petit mot sur un photographe,
  • une revue d’exposition,
  • un tirage photo,
  • un tutoriel sur une technique précise.

Le financement est utile pour payer les frais de communication, trouver des partenaires qui seront des petits artisans et des entreprises locales (région parisienne) pour privilégier les circuits courts, ainsi que de pouvoir développer notre offre, mettre en place des éditons spéciales et si possible embaucher un stagiaire d’une école de communication qui pourrait apprendre à travailler en startup avec nous. Le financement est sous forme de pré-commande pour estimer le nombre de client.

Souhaitons leur bonne chance dans leur entreprise et leur projet original!

Vous pouvez les retrouver sur facebook ( https://www.facebook.com/maboxphoto/ ), Instagram ( https://www.instagram.com/maboxphoto/ ) ou leur site internet ( https://maboxphoto.fr ).

Le tirage au palladium

Tirage au palladium

Le procédé alternatif au palladium est le tirage par contact que j’affectionne le plus et pour cause : le rendu est tout simplement unique. J’apprécie la qualité de l’image : finesse des détails, contraste et nuances des bruns mais aussi l’aspect mat dû à l’imprégnation des particules de palladium dans le papier. On croirait presque du dessin au fusain. J’ai mis du temps à l’essayer : la chimie du palladium nécessite rigueur et patience et les produits chimiques ne sont pas accessibles à toutes les bourses : comptez entre 70 et 100 euros pour un kit de démarrage (sans compter l’achat de papier de qualité supérieure). Ne prenez pas peur : le jeu en vaut la chandelle! Vous obtiendrez des tirages uniques aux tonalités variant du noir froid au brun roux et qui se conserveront aussi longtemps que le support. Le procédé platine-palladium est considéré actuellement comme la technique de tirage photographique la plus stable . 

Un peu d’histoire

En 1883, le capitaine William de Wiveleslie Abney (1843-1920) rendit un service considérable aux photographes anglophones en publiant dans The Journal of The Photographic Society (devenu The Photographic Journal de la Royal Photographic Society of Great Britain) une traduction d’un mémoire primé de deux officiers de l’armée autrichienne : le captaine Josef Pizzighelli et le baron Arthur von Hübl. La brochure nommée « Die Platinotypie » avait été publiée en Autriche quelques années plus tôt et présentait un platinotype original d’une taille de 4X5 pouces (à partir d’un négatif du photographe Viktor Angerer). Le mémoire a également été traduit et publié en français en 1883 mais malheureusement ce platinotype original n’y figurait plus. Le manuscrit décrit brièvement leurs premiers travaux sur les propriétés de sensibilité à la lumière de certains sels de platine et le rôle clé de William Willis, junior (Kent, Angleterre).

« Die Platinotypie »

Mais remettons nous dans le contexte de l’époque. Le monde de la photographie n’utilise l’action de la lumière et plus exactement de l’énergie radiante et les propriétés réductrices de certains sels métalliques que depuis 1839. C’est en 1763, que le Dr. William Lewis, l’un des premiers chercheurs travaillant sur le platine a continué et approfondi les travaux de Johann Heinrich Schulze qui découvrit en 1727 les propriétés de certains sels d’argent à réagir à la lumière. Quand Lewis mourut, c’est Josiah Wedgwood qui racheta ses carnets de notes. Alexander Chisholm, l’ancien assistant de Lewis, commence à travailler avec Wedgwood comme chimiste assistant. Il enseignera directement son savoir-faire à Thomas Wedgwood (l’un de ses fils). Thomas publiera la première méthode de reproduction de dessins sur des plaques de verre à partir de sels d’argent : chlorure d’argent et nitrate d’argent. En parallèle, en 1776, Torbern Olof Bergman, professeur de chimie à l’Université d’Uppsala, celui-là même qui donna le nom de « Platinum » à l’élément, découvrait le sulfate d’argent et l’oxalate d’argent.

Platinotype original contenu dans « Die Platinotypie »

Les premiers travaux sur le platine

Les premiers travaux décrivant la sensibilité à la lumière de certains sels de platine et d’uranium sont attribués à Adolf Ferdinand Gehlen en 1804. Connu pour ses travaux sur les propriétés catalytiques du platine, le célèbre chimiste Johann Wolfgang Döbereiner était également très investi dans la recherche en photochimie. En 1826, il réduit des sels de platine (plus exactement, le chlorure de platine PtCl2) par l’action de la lumière. Et deux ans plus tard, il décrit la sensibilité à la lumière du chlorure de platine en solution dans de l’alcool et de la potasse (KOH). Ses observations sur la sensibilité des sels de fer oxalate contribuera largement au développement du procédé platine basé sur la réactivité des sels de platine avec de l’acide oxalique. Il découvrira également les propriétés du salmiac d’iridium (salmiac ou salammoniaque est en fait le chlorure d’ammoniaque obtenu sous sa forme de crystal naturel).

En 1832, Sir J. W. Hershel travaille sur la dissolution du platine par de l’eau régale (mélange d’acide nitrique et d’acide chlorhydrique) pour donner d’abord de l’acide chloroplatineux (H2PtCl4) puis du chlorure nitrosoplatinique (NO)2PtCl4. Cette solution exposée à la lumière donnera du platine métallique.

Platine dissout dans de l’eau régale (Wikipedia)

William Willis et « The Platinotype Company »

Considérée comme l’un des summums de la photographie alternative, la platinotypie est un processus de tirage photographique qui a finalement été breveté par William Willis, junior, en 1873. Les premiers procédés étaient longs et fastidieux. Trois opérations de couchage étaient nécessaires : d’abord le chlorure de platine, puis du nitrate d’argent et enfin de l’oxalate de fer. Après exposition, l’image était ensuite développée avec de l’oxalate de potassium, puis rincée avec de l’acide dilué et fixée avec de l’hyposulfite de sodium. Entre 1878 et 1880 Willis écrivit plusieurs brevets avec dans chacun des améliorations significatives du protocole. En 1881, Willis reçut la médaille du progrès de la Société Photographique pour son invention du procédé de platinotypie avec Herbert Bowyer Berkeley, l’un des plus anciens employés de l’entreprise « The Platinotype Company » créé par Willis.

William Willis fondateur du procédé de platinotypie et de l’entreprise « The Platinotype Company« 

Durant la première guerre mondiale, l’augmentation du prix du platine, alors utilisé comme catalyseur de produits explosifs, encourage la plupart des photographes à se tourner vers d’autres procédés photographiques, dont l’argentique, jusqu’à faire complètement disparaître les papiers de platine du marché. Redécouvert en 1960-70, ce procédé alternatif est apprécié notamment pour sa gamme étendue de tonalités et l’unicité qu’il offre à chaque image. Il s’agit d’un procédé alternatif utilisé par une minorité d’artistes photographes dont, au début du 20ème siècle, Alfred Stieglitz, Edward Weston et, plus récemment, Irving Penn.

Retrouvez toute l’histoire de la platinotypie dans : Platinum and Early Photography, Some aspects of the evolution of the platinotype par Ian E. Cottington, The Johnson Matthey Group, Platinum Metals Rev. 1984, 28(4), 178. 

Comment ça marche? 

Le procédé platine-palladium est une méthode de tirage par contact passablement lente, qui nécessite une forte lumière UV et des négatifs de la taille de l’image souhaitée (on parle de technique POP pour Print Over Paper, ou tirage contact en français). La lenteur du procédé s’explique par le fait que les ions ferriques sont sensibles uniquement aux Ultra-Violets (UV). La qualité du papier est très importante pour plusieurs raisons : le métal formé sera incrusté dans les fibres du papier et celles-ci assureront la longévité du tirage. De plus, l’usage de papiers traités avec des solutions oxydantes ou acides doit être évité pour minimiser les réactions parasites avec les métaux sensibles. On se tournera préférentiellement vers des papiers coton de haut grammage.

Preparation-solution-sensible par Laurent Lafolie

Ce procédé utilise des sels de palladium et/ou des sels de platine. Les sels de platine étant beaucoup plus chers que leurs analogues au palladium, la recette utilisée aujourd’hui n’utilise que du chlorure de palladium. Mais sachez qu’il existe des solutions contenant un mélange des deux métaux nobles ou bien uniquement du platine. Le papier est sensibilisé par un mélange d’une solution d’oxalate ferrique Fe(III)(C2O4)33− et d’une solution de tetrachloropalladate de sodium (K2PdCl4). Le tetrachloropalladate de sodium peut être obtenu en mélengeant in situ, en mélangeant du chlorure de palladium (PdCl2) avec un excès de NaCl dans de l’eau.

C’est le composé palladium qui rend le procédé très cher. A titre indicatif, le chlorure de palladium (PdCl2) coûte entre  30 et 60 euros le gramme en fonction de sa pureté contre 160 euros/g pour son analogue de platine (PtCl2) et 50 euros/g minimum pour le tetrachlroroplatinate (PdCl42−).

L’oxalate ferrique est lui plutôt bon marché à côté du palladium (17 euros/g). Il peut se trouver sous forme de poudre verte de potassium d’oxalate ferrique anhydre ou hydratée. Dans cette molécule, l’atome de fer est au degré d’oxydation (+3 ou III) et est entouré de trois anions oxalates. Sous sa forme solide et dissout dans l’eau, il est vert. Sous l’action de la lumière, l’oxalate ferrique Fe(III)(C2O4)33− en solution dans l’eau devient oxalate ferreux Fe(II)(C2O4)22−. C’est à dire que l’atome de fer absorbe un photon de la lumière et se décompose instantanément en Fe(II)(C2O4)22−, en CO2 et en ion ferreux oxalate. On parle de photoréduction car l’atome de fer gagne un électron et passe du degré d’oxydation +3 à +2.

Source : « New Insight Into Photochemistry of Ferrioxalate », J. Phys. Chem. 2008, 112, 8316.

La solution devient orange. L’oxalate ferreux réagit alors avec le palladium au degré d’oxydation +2 et le réduit. On voit alors apparaître l’image légèrement  sur un fond orange. Mais elle n’a pas encore ses tons définitifs. Après action du révélateur (citrate de potassium par exemple), le palladium est réduit complètement. On forme alors du palladium au degré d’oxydation 0, du palladium métallique de couleur noire. Le bain clarifiant à base d’EDTA permet d’éliminer les ions fer de notre papier qui s’oxyderait avec le temps et donnerait une couleur jaune/orange à notre tirage.

La platinotypie et le tirage platine-palladium a fait l’objet d’un dossier dans le magazine « Chasseurs d’images » de 2014 que je vous invite à consulter, ainsi que les travaux de Laurent Lafolie (merci Patrick pour ce tuyau).

Dossier sur le procédé platine-palladium de « Chasseur d’images » N°367 de octobre 2014

Allons-y !

Attention, le procédé palladium est couteux et demande de la rigueur. Je vous conseille fortement de travailler avec le plus de propreté possible et de ne pas oublier de faire de nombreux essais pour obtenir le rendu le plus satisfaisant possible. N’hésitez pas à suivre les conseils de Paul ALLAIN sur les méthodes utilisées pour les procédés anciens.

Kit Palladium S de chez Disactis

Pour mon premier essai, j’ai choisi de travailler avec un kit de chez Disactis. Il permet de faire environ 30 tirages 10X12 cm ou 15 tirages 13X18. J’ai aussi acheté du papier de haute qualité BERGGER Cot 320 (disponible aussi chez Disactis).

papier Bergger COT 320


Le kit Disactis contient :

  • une solution d’oxalate ferrique préparée à 27% 15ml : solution A
  • une solution de tetrachloropalladate de sodium ou de potassium à 17% de 15ml (Na2PdCl4), obtenu en mélangeant du chlorure de palladium (PdCl2) avec un excès de NaCl : solution B. Attention, la solution est toxique et corrosive (gants obligatoires et pas de rejets dans les égouts)
  • du chlorate de potassium (KClO3) 5ml (pour augmenter les contrastes) : solution contrastante C
  • du citrate de sodium en poudre 250gr : révélateur
  • de l’EDTA en poudre 250gr : bain clarifiant

En plus du kit et du papier, vous devrez vous munir de :

  • votre/vos négatif(s) sur papier transparent jet d’encre ou tout autre négatif (plaque de verre) bien résolus
  • de une voire deux cuvettes en plastiques pouvant recevoir vos tirages
  • un châssis presse ou un cadre photo
  • un pinceau de bonne qualité (mousse)
  • d’eau déminéralisée (5 litres) que vous pourrez trouver au supermarché

Inutile de vous dire qu’il faudra être extrêmement vigilant sur la propreté du papier, du matériel, des cuvettes…

Deux cuvettes en plastique

  • Préparation des solutions de développement et de clarification

Avant tout, il va nous falloir préparer nos deux solutions de traitement : révélateur et bain clarifiant. Pour cela, il vous faudra juste dissoudre 100g par litre d’eau déminéralisée chacune des poudres dans des récipients différents. Ces solutions sont réutilisables pour la totalité des tirages du kit. 250 ml ou 500ml sont suffisants pour être utilisés dans chacune des cuvettes.

Révélateur du kit palladium

Mes deux solutions préparées de révélateur et bain clarifiant

  • Préparation du papier sensible

Sous un faible éclairage électrique (éviter les néons qui envoient des rayons UV), et dans le petit gobelet fourni, mélanger les solutions A et les solutions B en proportions exactement égales. Pour cela, comptez bien le nombre de gouttes que vous utilisez grâce au bouchon pipette.

Ensuite, à l’aide de votre pinceau mousse que vous aurez préalablement mouillé avec de l’eau déminéralisée et essoré, étalez la solution que vous venez de préparer en couche bien uniforne et très fine. Pour éviter que votre papier ne gondole, je vous conseille de le fixer avec du scotch sur une surface qui ne craint pas (papier journal, plastique). Vous pouvez également ajouter du scotch à peintre sur les bords pour obtenir un rendu bien rectangulaire et que l’on ne voit pas les traces de pinceaux.

Vous pouvez maintenant laisser sécher vos papiers sensibilisés (une nuit) dans un endroit obscur.

Etendre la solution sur la feuille sèche sans surplus

Séchage des papiers sensibilisés dans un endroit obscur

  • Préparation du négatif

Choisissez des photos de très haute résolution et imprimer les en négatif sur du papier transparent avec une imprimante jet d’encre. Surtout veillez à la grande qualité de votre négatif. Pour cela, il vous faut tout d’abord retourner l’image puis la transformer en négatif. Le procédé palladium est un procédé de tirage contact. La taille de votre tirage sera de la taille de votre négatif. Durant l’exposition à la lumière le négatif est maintenu sur la surface sensible. Pour éviter un effet de diffusion de la lumière qui rendra votre image moins nette à cause de l’épaisseur du transparent, il vous faudra appliquer la surface imprimée contre la surface sensible. En palladium, vous n’aurez pas besoin d’augmenter ou de diminuer les contrastes de votre photo d’origine. C’est un procédé assez fidèle.  Pour ma part, j’ai choisi des portraits au format A4 car je souhaitais juger de la finesse du procédé en appréciant le grain de la peau.

Photo originale

Négatif à tirer sur papier transparent

  • Exposition à la lumière

Pour connaitre votre temps d’exposition, rien de tel que de vous faire un étalonnage du temps d’exposition. Pour cela rien de plus simple. Tracez des lignes avec un crayon papier sur votre papier sensible et décider d’une intervalle de temps : 5 min par exemple début novembre à Paris. Placez ensuite quelquechose pour recouvrir toutes les bandes sauf une et exposez à la lumière. Toutes les 5 minutes, vous pourrez découvrir une bande supplémentaire. Réalisez le reste du protocole et laissez bien sécher votre papier. Vous aurez ainsi une idée de la profondeur des noirs que vous pourrez obtenir et le temps d’exposition correspondant.

Papier sensible séparé en bandes

Traitement de la feuille étalon

Résultat après séchage de la feuille étalon d’exposition lumineuse

Maintenant, on ne rigole plus. Placez votre cliché négatif en contact direct avec la surface de votre papier sensible émulsion contre face sensible. Placez ensuite votre plaque de verre et veillez à maintenir le tout de façon ferme. Un cadre photo ou un châssis-presse fera l’affaire.

Laissez agir la lumière en choisissant d’exposer soit à la lumière du soleil directement, soit sur un banc UV en fonction des premiers essais que vous avez réalisés ou votre mesure test étalon.

Exposition à la lumière sous un cadre photo : 40 minutes

  • Développement et clarification

Une fois votre temps d’exposition terminé et de retour sous lumière atténuée, sortez votre papier et placez le dans une des larges cuvettes en plastique bien propre. Versez d’un coup et rapidemant la solution de révélateur. L’image apparait alors instantanément et se stabilise au bout de quelques secondes.

Après exposition à la lumière

Ajout du révélateur

Rincez maintenant votre tirage à l’eau claire 2 à 3 minutes. Récupérez le révélateur qui servira pour d’autres tirages.

Versez maintenant la solution clarifiante sur votre tirage dans la deuxième cuvette. Cette étape a pour but d’éliminer les restes de sels de fer qui pourraient modifier le rendu de votre tirage avec le temps. Agitez la cuvette de temps en temps et laissez le tirage dans la solution de 10 à 15 minutes. La teinte jaune disparait et les blancs deviennent bien blanc. Récupérez la solution clarifiante et laver votre tirage à l’eau claire au moins 5 minutes.

Ajout de la solution clarifiante qui devient jaune

Récupération de la solution clarifiante pour un autre tirage

Rinçage à l’eau claire

Résultats après rinçage

Résultat après rinçage

Résultat final après séchage

Résultat final après séchage (temps d’exposition trop long)

Pour aller plus loin : 

Dossier sur le procédé platine-palladium de « Chasseur d’images » N°367 de octobre 2014

Dossier sur le procédé platine-palladium de « Chasseur d’images » N°367 de octobre 2014