Atelier Lomography X Analog You, le 5 août 2017

Atelier Lomography X Analog You le samedi 5 août 2017 

Lomography et Analog You s’associent pour vous faire mettre la main à la pâte! Venez apprendre à faire des procédés anciens. L’atelier aura lieu à la boutique Lomography Gallerie Store du Marais, 17 rue Ste Croix de la Bretonnerie, 75004 Paris. Pour 15 euros, apprenez à faire un cyanotype ou un Van Dike (procédés anciens de 1840) et repartez avec votre sac de plage fait maison avec vos petites mains et votre photo préférée. La séance dure maximum deux heures et vous pourrez même choisir quel moment de la journée vous arrange. 

 

C’est génial ! Comment faire pour s’inscrire ?

Rien de plus simple! Il suffit de remplir le formulaire de contact ci-dessous ou d’envoyer un mail à store.paris.marais@lomography.com avec vos préférences horaires. On vous répond tout de suite et vous pourrez ensuite envoyer la photo que vous souhaitez imprimer sur votre tote bag (résolution 300 dpi). A la boutique, on préparera un négatif à partir de votre photo. Et on vous attendra impatiemment pour vous voir à l’oeuvre. A très vite!

Pour suivre l’évènement sur Facebook, c’est ici.

Le Spinner 360° de Lomography

Spinner 360° – Kodak Portra 800

Dans la grande famille des appareils photo de la marque Lomography, on trouve des panoramiques comme le Sprocket Rocket, le Bel Air, l’Horizon ou bien le Spinner 360. La specificité du Spinner 360? Il vous permet de faire des photos à 360°C car il tourne sur lui-même en tirant sur une petite cordelette! Oui Oui!

Le spinner 360° de la marque Lomography

L’histoire des panoramiques

Le Spinner 360° est loin d’être le premier panoramique à 360 ° de l’histoire. Le peintre anglais Robert Barker donna le nom de « panorama » à une de ses peintures sur une surface cylindrique. Le nom de panorama vient du grec « pan » qui signifie tout et « horama » : la vue.  Dans la Rotonde du Leicester Square de Londres, les visiteurs rentraient par une plateforme surélevée et pouvaient profiter de la peinture en montant dans les étages. Ils pouvaient par exemple y voir la ville de Londres au milieu de la révolution industrielle.

Rotonde de Leicester Square à Londres 1793

Plus tard, en 1826, Nicéphore Niépce invente la photographie. Et même si les peintures panoramas étaient très intéressantes, à côté de l’émergence de la photographie, cela n’avait pas grand intérêt. L’invention du premier panorama photo par Joseph Puchberger (un autrichien) fit son apparition en 1843. L’apareil permettait de faire du 180°!

Appareil panoramique de Puchberger en 1843

En 1857, M. Garrela (un anglais) invente le premier appareil à 360° avec son mécanisme d’horloge qui lui permet de tourner autour de son axe. Après l’invention du support photographique flexible (en remplacement des plaques en verre en 1888), tout devient possible. L’appareil le plus populaire est alors le Cirkut en 1904 développé par Rochester Panoramic Camera Co. factory. Même si la société a été rachetée par la suite par Kodak et que le Cirkut a été vendu pendant une dizaine d’années, il restait le privilège de certains riches passionnés. Je vous laisse apprécier l’originalité de la bête dans cette vidéo :

C’est alors que Frederick W. Mueller (Baltimore) breveta le Cyclorama, utilisé avant la première guerre mondiale pour des photos aériennes des avions US de la navy. Pendant ce temps, Goeorge Lawrence (Chicago) construisait ses appareils photos panoramiques depuis 1902 et photographiait San Francisco.

Panoramique de John Connon (1887)

Allez, maintenant que l’on sait que le lomo Spinner 360° n’est pas le premier appareil panoramique, intéressons-nous à lui de plus près!

Spécificité technique

Le Spinner 360° de lomography est disponible sur le shop et dans les boutiques pour 89 euros environ. Il se charge avec des pellicules 35 mm couleur ou noir et blanc. Vous n’aurez pas besoin de faire la mise au point, elle est fixe! Vos photos seront nettes de 1 m à l’infini. Son objectif est un peu bizarre puisqu’il est muni d’une fente! Vous disposez aussi d’un pare-soleil en métal que je vous conseille de toujours garder pour ne pas voiler vos photos. Pour prendre une photo, il faudra tirer à fond sur la cordelette, vous tenir prêt et lâcher! Le spinner commencera alors à tourner et à prendre la photo en même temps. Le film avancera par lui-même. Une seule photo fera alors 6X24X36. Le spinner dispose aussi d’un niveau à bulle (avec un petit dauphin dessiné dessus… me demandez pas pourquoi ils ont mis un dauphin!…).

spinner leather edition

Même si le pare-soleil est en métal, par contre le corps, lui, est en plastique. Il existe deux versions : la version beige LEITHER Edition et la version noire. Le seul réglage dont vous disposez est le mode d’ouverture :

  • le mode petit nuage pour les temps couverts ou les photos à l’intérieur (f/8)
  • le mode petit soleil (f/16) quand il fait beau

les modes d’exposition sur le côté de l’objectif

La vitesse d’obturation (donc finalement la vitesse à laquelle l’appareil fait un tour) se situe entre 1/125 et 1/250 ce qui est assez rapide! Normalement ces deux modes sont utilisés pour une pellicule classique de 400 iso.

Spinner 360° – Lomochrome purple 400 iso


Mais nous allons le voir, avec ces réglages, vous avez plutôt intérêt à shooter en 800 iso par mi-saison. Trois choses importantes à garder en tête :

  • pensez toujours à ces réglages de f/8 et f/16 et utilisez toujours le bon mode
  • en iso 100 ou 200 iso, vous prenez des risques d’être trop sombre (sauf en plein soleil sur les pistes de ski) alors placez vous en mode nuageux
  • évitez les photos à l’intérieur car le résultat sera certainement des photos sous-exposées : c’est trop risqué!

Comment prendre une photo?

Quelle pellicule choisir?

Vous l’avez compris, le Spinner 360° doit être utilisé dans des environnements très lumineux. Même s’il possède une griffe de flash (qui ne sert pas à grand chose car aucun flash n’a un éclair aussi long), prendre une photo dans l’obscurité est impossible. Il va vous falloir du grand soleil! Et j’irai même jusqu’à dire une pellicule avec beaucoup de sensibilité!

  • Lumière du soir (17h fin août) : 800 iso
  • Favorisez le plein soleil
  • Vérifiez vos réglages avec un posemètre en imposant 1/250 et f/16 ou f/8 pour connaître la sensibilité à utiliser

Le Spinner 360° prend 6 photos 24X36 à la suite. Vous ne ferez donc au mieux que 6 photos panoramiques par pellicule de 36 poses.

Spinner 360° noir

Charger l’appareil

Pour charger l’appareil d’une pellicule, rien de plus simple. Dans un premier temps, enlevez le caoutchouc de son rouage. Puis ouvrez le boitier avec le petit bouton sur le côté. Placez votre pellicule à gauche et tirez sur le film pour l’accrocher sur les crans de droite. Tournez le manche tout doucement pour faire avancer un peu le film. Refermez le boitier et continuer d’avancer un peu le film en tournant le manche. Maintenant, remettez le caoutchouc, vous êtes prêts à shooter!

Prendre une photo

Il existe plein de façons différentes! Mais dans tous les cas, vous allez devoir saisir d’une main le manche du spinner et de l’autre tirer sur la cordelette à fond. Maintenez bien la cordelette tirée. Une fois que vous aurez lâcher la cordelette, l’appareil va se mettre à tourner sur lui-même pour faire la photo.

Laissez libre cours à votre imagination! Mais voici quand même quelques bonnes idées :

1 ) Réunissez vos amis en cercle autour de vous pour faire une photo de copains

Maître mot : plus vous serez nombreux, plus ce sera fou! Et alors, s’ils font des grimaces c’est encore mieux.

2) Placez le Spinner 360° de façon horizontal pour une photo sans queue ni tête

Prêts pour le grand 8? Où est le ciel? Où est la terre ferme? On est un peu perdu là.

3) Oubliez de le tenir droit

Faites tourbilloner l’horizon!

4) Profitez des paysages

Et si le Spinner 360 était l’occasion de faire des photos de paysages magiques?

5) Utilisez des pellicules exotiques

Et pourquoi pas une Revolog Kolor pour commencer?

Rembobinez

Lorsque la cordelette ne veut plus revenir dans le boitier, c’est que votre film est entièrement exposé. Décrochez le caoutchouc. Maintenant poussez le bouton du mode soleil/nuage vers le mode R et rembobinez avec la petite molette situé au-dessus.

Développez et scannez

Votre film est rembobiné. Vous allez pouvoir maintenant le faire développer au labo comme un film normal. Attention! Certains labo ne scannent pas les Spinner 360° car ils n’ont pas les accessoires pour le faire. Cependant, lomography le fait pour vous. Pour cela, il suffit de soit aller en boutique lomo, soit envoyer votre pellicule par voie postale en passant le site internet. Pour les panoramiques, développement + tirage + scans sont à 19 euros!

Comment utiliser ce service :
1. Choisissez le type de pellicule, de développement et le nombre de pellicules que vous souhaitez développer.
2. Ajoutez au panier et passez au règlement. Choisissez l’option de livraison LomoLab Standard.
3. Lomo vous envoie par email les codes de développement. Notez-les sur les pellicules correspondantes puis envoyez les pellicules avec les codes au Lomography Gallery Store
le plus proche. Pour la France : Lomography Gallery Store, 17 rue Sainte-Croix de la Bretonnerie – 75004 Paris
4. ou directement au siège de Lomography à Vienne. Lomo développe vos photos et les envoie directement chez vous !

Une autre possibilité est d’utiliser le  scanner pour smartphone de chez lomography (60 euros environ) qui vous permet de scanner vos films 35 mm (après développement) avec votre téléphone portable (tout modèle confondu). Souvent long et fastidieux comme opération! Vous devez télécharger l’application gratuite Lomoscanner (google play ou iTunes store) puis choisir votre modèle de pellicule et régler le contraste, la luminosité ou la température de couleur. Ce scanner pour téléphone fera sûrement l’objet d’un nouvel article! 😉

Scanner pour smartphone de chez lomography

Conclusion

Le Spinner 360° est un appareil très sympa à utiliser. Personnellement, chaque fois que je pars en week-end avec des amis (mariage, voyage…) je l’emmène avec moi. Le seul bémol (et quel bémol) c’est le développement et le scan des photos. Je vous conseille vivement de passer par la boutique lomography et de ne pas chercher à faire plus économique. Vous aurez toujours des problèmes : les labos qui ne scannent pas, l’application smartphone du lomoscanner qui plante avec votre téléphone, etc. Un appareil qui vous fera tourner la tête! Un incontournable de chez lomo!

Si vraiment vous devenez accro au Spinner 360°, sachez qu’il existe aussi des accessoires! Parmi eux, vous trouverez le Motorizer qui vous permettra de « poser » votre appareil photo et de la faire tourner à distance avec une télécommande. Comptez quand même 150 euros de budget pour le gadget (donc plus cher que l’appareil en lui-même aïe aïe aïe).

Motorizer pour le Spinner 360°

Vous trouverez aussi le flash IBLAZR dans un kit Spinner 360° + flash IBLAZR pour 71 euros (oui je sais c’est moins cher que la version spinner seul… va comprendre Charles…).

Spinner 360° surmonté du flash IBLAZR avec adaptateur pour spinner

Sources :

https://microsites.lomography.com/spinner-360/history/

Pour aller plus loin :

Un petit reportage sur les collections d’appareils panoramiques :

Mariage Alice et Florent 13 mai 2017

Analog Collection

Alice, c’est ma copine d’école qui rigolote tout le temps, a toujours la patate et vous subjugue de son regard magnifique. Pour faire connaissance avec Florent, j’avais déjà réalisé quelques photos de couple à la maison. Canon EOS 6D et Flash 430 EX III RT

Et puis est venu le temps du mariage. Nous sommes près d’Angers. Il commence à faire chaud. Les festivités dureront 3j : mariage religieux le samedi puis brunch le dimanche et photos de couple le lundi sur des bateaux traditionnels de l’Anjou. Le thème des bateaux , vous allez le voir, est très présent et pour cause : Florent travaille dans la marine marchande! Photos numériques prises au Canon EOS 6D, EF 75-300 mm usm, EF L 24-105 mm usm, 50 mm f/1.4 .

Les préparatifs

Mariage Alice et Florent 12 mai 2017 - préparatifs-11Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - préparatifs-16Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - préparatifs-20Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - préparatifs-21Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - préparatifs-24Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - préparatifs-27Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - préparatifs-33Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - préparatifs-36RemerciementsRemerciements-3Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - préparatifs-35L’église et le vin d’honneur

Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - eglise-3Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - eglise-14Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - eglise-10Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - eglise-15Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - eglise-41Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - eglise-43Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - eglise-25Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - eglise-26Remerciements-29Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - eglise-39Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - eglise-46Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - eglise-52Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - eglise-58Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - vin d'honneur-14Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - vin d'honneur-32Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - vin d'honneur-59Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - vin d'honneur-75Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - vin d'honneur-93Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - vin d'honneur-96Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - vin d'honneur-114Remerciements-34Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - soirée-66Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - soirée-82La soirée

Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - soirée-47Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - soirée-10Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - soirée-9Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - soirée-100Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - soirée-113Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - soirée-109Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - soirée-119Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - soirée-127Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - soirée-154Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - soirée-175Mariage Alice et Florent 13 mai 2017 - soirée-199Remerciements-26Remerciements-27

Il fait beau et il commence à faire chaud. Nous sommes le 15 mai 2017…

Voir l’article original 106 mots de plus

Le papier salé

La technique du papier salé

Dans la grande famille des procédés anciens et plus particulièrement parmi ceux utilisant des sels d’argent, la technique du papier salé est une des plus simples. Mais attention, elle est légèrement plus complexe et plus longue à mettre en oeuvre que le cyanotype ou le procédé Van Dike. Pour le papier salé, vous n’aurez besoin que de deux produits pour préparer votre surface sensible (du sel de table et du nitrate d’argent) mais les étapes de séchage et les précautions à prendre peuvent être délicates. De plus, vous allez devoir fixer votre tirage pour ne pas qu’il continue à évoluer avec la lumière. Pour cela, un seul produit: de l’hyposulfite de sodium. Vous pourrez éventuellement ajouter de l’acide citrique (ou du jus de citron!) pour acidifier la solution de nitrate d’argent que vous aurez préparé. Le nitrate d’argent (26 euros les 25g) et l’hyposulfite de sodium (4,5 euros les 250g) sont disponibles facilement chez des revendeurs de produits chimiques pour labo photo (Disactis par exemple) et même dans certaines pharmacies (!). Il existe beaucoup de variantes de cette technique : avec gélatine, papier albuminé, iodé, noircissement au développement par l’acide gallique, etc. Nous ne verrons pas ces variantes ici. J’ai d’abord voulu tester la version la plus simple avant de monter dans la complexité! 

Un peu d’histoire

Henry Fox Talbot

William Henry Fox Talbot

En 1835, William Henry Fox Talbot réalisait ses premières photographies avec des sels d’argent et plus précisément avec du chlorure d’argent (AgCl) couché sur du papier. Le papier sensible était exposé à la lumière avec un appareil photo jusqu’à ce que l’image soit complètement visible sur le papier. Le temps d’exposition pouvait alors dépasser une heure. On obtenait alors une image en négatif. Puis à partir de ce négatif, on pouvait créer un positif selon le même procédé chimique par « tirage contact ». Le négatif papier pouvait même être enduit d’huile pour plus de transparence.

Il a fallu attendre les débuts du daguerreotype de Louis Daguerre vers 1840 pour que les temps d’exposition diminue drastiquement atteignant ainsi quelques minutes. Talbot, pendant ce temps là, travaillait une version bien plus rapide du papier salé : le calotype, utilisant des sels d’iodure d’argent et un révélateur (de l’acide gallique et du nitrate d’argent). Mais alors, pour le daguerreotype ou le calotype, il n’était déjà plus question d’observer l’image directement sur le papier sensible, on parlait déjà d’image latente et de développement. Alors que Talbot se spécialisait dans les solutions à coucher sur papier, Daguerre lui, travaillait des plaques de cuivre avec de l’iode, de l’argent et du mercure (sympa niveau toxicité…). Le daguerrotype était un procédé permettant d’obtenir une image positive mais malheureusement il n’était pas possible contrairement au callotype de Talbot de reproduire l’image. L’autre avantage du callotype associé au papier salé de Talbot, est que le papier sensibilisé au AgCl était quasiment insensible à la lumière et pouvait être stocké longtemps. Il est alors devenu la technique économique et facile à utiliser pour réaliser des positifs à partir de négatifs transparents. Le tirage du positif par papier salé est devenu partie intégrante du procédé complet de calotypie. Cette technique est un peu l’ancêtre de nos tirages papier d’aujourd’hui. Alors que le daguerreotype est devenu célèbre rapidement, le calotype, lui, a été breveté par Talbot en 1841, ce qui limita pour un temps sa diffusion.

Et pour commencer, une petite vidéo!

C’est quoi le principe ?

La photographie utilise la propriété de certains produits chimiques à se transformer en présence de lumière (exposition aux rayons UV) pour fixer une image. La photographie argentique, comme son nom l’indique, se base sur la formation d’argent métallique. Dans le cas du papier salé et du calotype, il s’agit plus exactement de jouer sur les propriétés photochimiques des halogénures d’argent : chlorure d’argent, bromure d’argent ou iodure d’argent. C’est eux qui vont foncer à la lumière et donner nos fameuses nuances de noir, de marron, …

La technique du papier salé se base sur l’utilisation du chlorure d’argent (schéma ci-dessus). Pour préparer une feuille sensible, il va falloir la recouvrir de chlorure d’argent. Le hic, c’est qu’il est impossible de préparer une solution de chlorure d’argent dans de l’eau pour en badigeonner une feuille de papier, car AgCl est insoluble dans l’eau. Pas de problème, les chimistes de l’époque, comme notre ami William Henry, avait trouvé la solution, préparer deux solutions de sels solubles dans l’eau : le chlorure de sodium (le sel de table) et le nitrate d’argent, qui une fois en contact sur la feuille de papier vont réagir pour donner du chlorure d’argent. Le précipité d’AgCl sera piéger dans les fibres du papier. On dit que le papier sera notre matrice, comme peut l’être une pellicule en polyester, du collodion ou de la gélatine pour d’autres procédés.

solution de nitrate d’argent seul : peu sensible au soleil

ajout de sel de table et exposition au soleil : on voit noircir les sels d’argent

Préparation du papier salé

Le plus long dans la technique du papier salé, ce n’est pas de préparer les solutions, mais de sécher le papier car il doit être séché en tout trois fois! 😀 Heureusement, il n’est absolument pas interdit d’utiliser un sèche-cheveux pour aller plus vite. Seul petit bémol : attention à ne pas souffler directement l’air chaud sur votre papier humide pour ne pas créer des « trous » de sels dans votre feuille.

Si vous êtes patients, je vous recommande fortement de préparer sur plusieurs jours : une nuit pour sécher le papier avec NaCl, une autre nuit pour sécher avec le nitrate d’argent dessus. Vous serez sûrs d’obtenir une couche sensible bien dense et bien sèche.

Nous allons procéder ainsi :

  • Etape 1 : Préparer une solution d’eau salée tiède (40°C) dans une cuvette, immerger nos papiers plusieurs minutes afin qu’ils s’imprègnent de NaCl puis les sécher (ou les laisser sécher à l’air libre).
  • Etape 2 : Ensuite il faudra y déposer la solution de nitrate d’argent (soit avec un pinceau, soit en immergeant de nouveau la surface des feuilles dans une cuvette contenant la solution). Des sels d’AgCl précipitent alors dans les fibres du papier.
  • Etape 3 : Le papier devient sensible à la lumière! Il va falloir de nouveau le laisser sécher ou bien le sécher avec un sèche-cheveux.
  • Etape 4 : Nous sommes prêts pour exposer notre papier à la lumière! Et observer les sels qui se foncent…
  • Etape 5 : Enfin il faudra rincer à l’eau notre papier pour éliminer les sels de AgCl qui n’ont pas réagit et fixer à l’hyposulfite de sodium. Dernière étape assez longue.

 

  • Préparer les solutions et le papier sensible

Tout d’abord, vous allez devoir vérifier que vous avez bien tout le matériel. Les produits que vous allez utiliser ne sont pas toxiques, mais peuvent vous tacher (vous noircir les mains). Utilisez donc des gants quand vous pesez le nitrate d’argent ou quand vous utilisez vos solutions. Travaillez plutôt dans une pièce sans lumière du jour et avec une lumière artificielle atténuée. Enfin, il est important d’utiliser plutôt de l’eau déminéralisée ou distillée plutôt que de l’eau du robinet qui contient des sels minéraux. Vous en trouverez dans les supermarchés au rayon produits d’entretien et repassage.

Vous n’aurez besoin pour cette technique que de très peu de produits chimiques : nitrate d’argent et hyposulfite de sodium. Vous pouvez vous les procurér chez Disactis comme d’habitude. Attention! Le nitrate d’argent est un peu cher et toutes les eaux que vous aurez souillées avec doivent être récupérées dans un bidon. On ne jette aucune solution dans l’évier!

Préparation de la solution d’eau salée

Tout d’abord remplissez une casserole avec 1L d’eau déminéralisée et faites la chauffer. Puis ajoutez 20g de sel de table dans la casserole. Versez ensuite cette eau salée chaude dans une cuvette un peu plus grande que votre feuille de papier. Vérifiez la température avec un thermomètre : il ne s’agit pas de vous bruler! Elle doit être à peu près à 40°C.

Du sel de table fera très bien l’affaire

pesez 20g de sel pour 1 litre d’eau distillée

 

 

 

 

Remplir la cuvette d’eau chaude et salée

Contrôler la température : environ 40°C

Prenez ensuite votre feuille de papier type papier canson et plongez la dans l’eau salée. Vérifiez qu’il n’y a pas de bulles. Laissez la flotter ainsi 3 minutes environ puis sortez la. Égouttez la grossièrement et faites la sécher avec une pince à linge sur un fil. Quand elle sera un peu plus sèche, vous pouvez la sécher au sèche-cheveux.

Plonger la feuille de papier dans le bain salé

Préparation de la solution de nitrate d’argent

Maintenant que votre feuille salée est sèche. Nous allons y déposer la solution de nitrate d’argent. Deux possibilités : préparer une « cuvette » de solution où nous allons plonger de nouveau notre feuille de papier, ou bien préparer une plus petite quantité de solution et l’ajouter au pinceau. La deuxième possibilité est plus économique en nitrate d’argent qui est un composé assez cher. J’ai donc opté pour cette option!

Ma solution de nitrate d’argent n’est pas très sensible à la lumière

Pour préparer la solution de nitrate d’argent, je pèse avec des gants 10g d’AgNO3 puis 0,5g d’acide citrique dans un bol (ci-dessus). J’ajoute ensuite 100 ml d’eau distillée et je mélange pour obtenir une solution bien homogène et aucun cristal insoluble.

Ici, une variante existe! Vous pouvez également peser 100g de nitrate d’argent, préparer 1 L de solution et la placer dans une cuvette. Enfin totalement immerger votre papier salé ou bien le laisser flotter sur la surface de votre solution afin qu’il s’imprègne de votre solution d’argent. Deux inconvénients à cela : la quantité de nitrate d’argent utilisée est plus conséquente et votre NaCl va légèrement se dissoudre dans votre nouveau bain. Mais à vous de tester!

Je vais pouvoir maintenant badigeonner la feuille salée avec cette solution à l’aide du pinceau. Attention : placez vous dans une pièce à la lumière faible car vous allez former des sels de chlorure d’argent, bien plus sensible que le nitrate d’argent.

On badigeonne la solution de nitrate d’argent au pinceau en lumière faible

Votre papier sensibilisé où l’on distingue un précipité blanc à la surface : le chlorure d’argent AgCl

  • Préparer vos négatifs

Le papier salé est un procédé négatif. Vous allez donc devoir imprimer des négatifs de vos images à tirer de la taille que vous désirez sur des feuilles transparentes afin d’en obtenir des positifs. Je vous explique comment faire dans le procédé cyanotype. Vous aurez également besoin d’un dispositif pour maintenir fermement le négatif  sur la surface sensible. Pour ma part, j’utilise un cadre photo avec une vitre en verre. Cela maintient très bien le négatif bien en contact avec la feuille de papier sensible.

  • Exposition à la lumière

En lumière faible et après avoir vérifié que votre papier est bien sec « à coeur », placer votre négatif, le papier sensibilisé et maintenez les fermement l’un contre l’autre. L’idéal, c’est d’utiliser un cadre photo. La lumière passera à travers le verre et le papier sensible sera bien en contact avec le négatif. Si ils ne sont pas bien maintenus ensemble ou qu’il « gondole », vous allez perdre en netteté des détails. votre image paraîtra « floue ».

Exposition au soleil

Maintenant vous allez pouvoir exposer au soleil votre montage : soit en plein soleil, soit légèrement à l’ombre. Comptez des temps différents : de 5 à 15 minutes et en fonction de la luminosité ambiante et de la saison. Au fur et à mesure votre papier va prendre de jolies couleurs rouge-brun, comme sur l’image ci-dessous. Contrôlez l’intensité et arrêtez vous quand vous le souhaitez. Sachez cependant que l’intensité diminuera un peu au rinçage/fixage.

Après 15 minutes à l’ombre mais par une journée ensoleillée du mois de mai

Vous pouvez maintenant retournez dans une pièce sombre, enlever le négatif et admirez le résultat! Des tons chauds et de très jolis détails.

On enlève le négatif

Les couleurs rose-marron caractéristiques d’un papier salé avant rinçage/fixage

Et on enlève le négatif!

Les couleurs rose-marron caractéristiques d’un papier salé avant rinçage/fixage

Les couleurs rose-marron caractéristiques d’un papier salé avant rinçage/fixage

Les couleurs rose-marron caractéristiques d’un papier salé avant rinçage/fixage

  • Rinçage et fixage

Le rinçage et le fixage sont très importants pour que votre tirage perdure dans le temps! Vous allez donc devoir y faire très attention. Sinon? Votre tirage continuera de foncer à la lumière et vous perdrez totalement vos contrastes. Prévoyez deux cuvettes : une remplie d’eau distillée et une qui contiendra la solution de fixateur. Tout d’abord, nous allons remettre les gants et peser 200g d’hyposulfite de sodium. Placez vous ensuite dans une pièce bien aérée pour jeter l’hyposulfite de sodium en pluie dans votre cuvette contenant un litre d’eau distillée. L’hyposulfite de sodium peut avoir une odeur légèrement entêtante. Une fois terminé, n’oubliez pas de récupérer votre bain dans votre bidon de récupération. On ne jette toujours rien à l’évier! 😉

Peser l’hyposulfite de sodium avec des gants

La cuvette de gauche contiendra de l’eau claire pour rincer et celle de droite la solution de fixateur. Dans un premier temps, nous allons rincer notre tirage en le laissant flotter dans notre cuvette d’eau claire. Vous allez alors voir apparaître un précipité blanc : il s’agit du chlorure d’argent qui n’a pas réagit. Votre tirage est encore fragile, manipulez le délicatement. Mais attention, vous devez absolument rincer votre tirage jusqu’à ce que l’eau soit totalement claire. Videz votre cuvette et recommencez plusieurs fois. Il ne doit plus rester de sels d’argents sensibles à la lumière.

Les deux cuvettes pour le rinçage et le fixage

Précipité de sels d’argent après rinçage

Couleurs obtenues après rinçage abondant à l’eau claire

Maintenant, il va falloir de nouveau plonger notre tirage dans notre bain fixateur et le laisser 8 à 10 minutes. Agitez de temps en temps la cuvette.

On plonge ensuite le tirage dans l’hyposulfite de sodium pour fixer le tirage. Temps de fixage : 8 à 10 minutes

Couleurs obtenues dans le bain de fixation

Enfin, nous allons terminer cette longue étage de rinçage/fixage par un rinçage à grande eau de 15 minutes. Ce dernier rinçage sert à enlever l’hyposulfite de sodium en excès qui risquerait de complètement jaunir votre tirage.

Dernier rinçage de notre tirage : 15 minutes

Voilà, c’est terminé! Vous allez pouvoir laisser sécher une dernière fois votre tirage et admirer les résultats!

Tirage au papier salé : terminé!

Pour aller plus loin :

54ème Foire internationale de la Photo à Bièvres

Foire de la Photo à Bièvres 2016

Cette année c’est avant la date fatidique et pour vous mettre l’eau à la bouche que je vous propose le programme de la 54ème Foire internationale de la Photo à Bièvres : le 3 et 4 juin! Evénement immanquable! Le texte ci-dessous est issu du communiqué de presse de la Foire. Pour tout renseignements pratiques : dirigez-vous vers la fin de l’article. 😉

La photo est plurielle : technique, art, elle se décline de mille façons. Elle s’adapte, compose, évolue au fil du temps, toujours en phase avec son époque et dialoguant avec ses origines. La Foire internationale de la Photo à Bièvres illustre le dynamisme de la photographie. Véritable institution pour tous les amateurs et passionnés de photo, les collectionneurs à la recherche de l’objet photographique rare, la Foire demeure, depuis plus de 50 ans, l’un des plus grands marchés de l’occasion et des antiquités photographiques d’Europe.

Ce marché ne constitue d’ailleurs pas son seul attrait puisque expositions, conférences, animations, ateliers, signatures et marché des artistes  viennent étayer cette véritable fête de la photographie. Depuis quelques années, la Foire innove, se rapproche des nouvelles technologies et s’intéresse à la jeune création. Elle continue de séduire les professionnels et les simples visiteurs dans le cadre verdoyant de Bièvres.

Pépites anciennes ou plus récentes

Imaginez deux hectares entièrement dédiés à la photographie. Cette année encore, plus de 200 exposants ont répondu présents pour participer à cet événement international. Le marché de l’occasion et des antiquités photographiques proposera des boîtiers, filtres, objectifs, trépieds mais aussi des objets qui peuvent paraître étranges aux néophytes : photosphères, lanternes magiques, chambres de voyage, stéréoscopes. Les affiches et les caméras de cinéma, livres rares, photos anciennes, objets publicitaires viennent compléter cet inventaire à la Prévert. Tous ces objets participent à la renommée de la Foire et constituent un patrimoine historique et artistique reconnu. Les appareils argentiques, pellicules, papier photographique et autres accessoires comblent toujours les photographes amateurs ou professionnels. Des appareils numériques d’occasion sont également proposés.

Retrouvez par exemple : Dans Ta Cuve au pôle des procédés anciens le dimanche à 14h. Et pourquoi pas faire des cyanotypes?

 

Une rétrospective des œuvres d’Isabel Muñoz au travers d’extraits de différentes séries emblématiques 

Isabel Muñoz – Le ballet

Photographe espagnole, Isabel Muñoz, a reçu, en 2016, le prix national de la photographie du ministère espagnol de la culture. Commencées au Foto Centro de Madrid, ses études photographiques l’ont conduite ensuite aux États-Unis pour maîtriser différentes techniques photographiques, notamment les procédés anciens dont elle est une grande spécialiste. Ses tirages au platine sur papier albumine sont d’une grande subtilité et délicatesse, cependant l’artiste travaille aussi en couleurs. Des danseurs de tango et de flamenco aux ethnies guerrières d’Éthiopie, des portraits des Maras, les membres de gangs du Salvador, aux adeptes d’une confrérie religieuse en Irak, sa photographie est centrée sur l’être humain, entre sensualité et paraître, entre intimité et communauté. Elle sait capter les chairs, les formes, les postures, mais aussi les codes, les signes et les rituels de communautés. Elle explore l’univers des corps en action, en mouvement, au travers de la danse, de la lutte, des arts martiaux, de la tauromachie. Elle travaille tout autant sur les corps mis en scène, sublimés, peints, parés, scarifiés, tatoués, des corps sociaux.

Exposition de Christian Izorce, une journée à Dapelogo, Pogbi ou la scolarisation des jeunes filles au Burkina Faso : un projet qui s’inscrit dans la tradition du reportage humaniste, véritable leçon de vie.

Les 10èmes Rencontres de Bièvres

Les 10e Rencontres de Bièvres (conférences, débats et démonstrations sur la photographie) accueilleront des invités prestigieux parmi lesquels Jean-Christophe Béchet (le livre photo, cet obscur objet du désir) ou Roland et Sabrina Michaud, voyageurs passionnés et passionnants, « inventeurs » de la photo de voyage. Les procédés émergents, le matériel, le numérique, la chaîne graphique, l’histoire de la photographie seront également au cœur des débats animés par des spécialistes.

Photos d’artistes, le dimanche 

La jeune création s’illustre dans le marché des artistes qui accueille une centaine d’artistes-photographes dont les expositions sont individuelles ou collectives. Ils offrent un regard croisé sur la photographie d’aujourd’hui et permettent de découvrir de nombreux styles et une grande variété de sujets. Le jury, présidé cette année par Martine Ravache (Diplômée de l’Ecole du Louvre, historienne de l’art, critique et spécialiste de la photographie), remet de nombreux prix et lots dont le Grand Prix Jean & André Fage.


Retrouvez également mon article sur l’opus de 2016 et un petit reportage vidéo ici : 


Pôle des procédés alternatifs, un an déjà

Preuve du dynamisme de la Foire, le pôle des procédés alternatifs permet d’acheter le matériel et les produits nécessaires à ces procédés, ainsi que ceux pour les prises de vues au sténopé ou Polaroïd®. On peut s’y informer sur les formations à ces procédés et assister à des ateliers ou démonstrations tels que le Cyanotype, l’art du blanchiment ou du transfert de Polaroïd®.

Collodion by Street Collodion Art

Animations pour tous 

La Foire propose de nombreuses animations : portraits gratuits dans le studio éphémère (dimanche), panneaux à trous et cadres, signatures d’ouvrages, lectures de portfolio (gratuit, sur réservation http://www.foirephoto-bievre.com). La commune de Bièvres organise un concours photo ouvert aux Biévrois et aux membres d’associations de photographie biévroises. Les photos sélectionnées seront affichées dans les rues de la commune pendant tout le mois de juin.

Informations pratiques

Entrée libre

Sam. 3 juin : 13h-20h
Dim. 4 juin : 7h-18h – (marché des artistes : 9h-18h)
Place de la Mairie de Bièvres (Essonne – France)
Accès : 12 km au sud de Paris, par la N118 – RER C : gare de Bièvres
Site internet : http://www.foirephoto-bievre.com
Facebook : https://www.facebook.com/Foire.Photo.Bievres/

Balade en toue sur la Loire

 

La toue sur la Loire - Canon EOS 6D - Canon EF 25-105 mm f/4.0

La toue sablière – Canon EOS 6D – Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Il fait beau et il commence à faire chaud. Nous sommes le 15 mai 2017 et je vous propose un petit tour sur la Loire près d’Angers. Naviguons, une fois n’est pas coutume! Une balade pittoresque, puisque nous allons affréter des bateaux traditionnels de l’Anjou : le fûtreau et la toue. Alice et Florent célèbrent leur mariage de la blus belle des façons : un peu de crémant et une eau toute calme. Je remercie particulièrement Christophe et Michel de l’association « Bâbord à Mûrs », nos maîtres à bord et nos guides, assistés d’Alexander et Sebastien.

Christophe et Michel sur "L'Amazone" - Canon EOS 6D - Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Christophe et Michel sur la toue sablière – Canon EOS 6D – Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Mais avant tout, venez prendre la température de l’eau avec cette petite vidéo.


Un peu d’Histoire

Dès le XVe siècle, il existe en Anjou une corporation maritime importante à laquelle appartiennent les marchands d’Angers, la « Communauté des Marchands fréquentant la rivière de Loire et autres fleuves descendant en icelle ». On utilise alors plusieurs types de bateaux, comme les gabarres ou les fûtreaux, mais aussi des chalands, des sainte-rambertes et des saumuroises. Les bateaux de Loire sont légers et effilés pour remonter le courant. Ils servent au transport de marchandises, vin ou autres productions agricoles, charbon, tuffeau, chanvre, etc.

On compte au XVIIIe siècle, pour la seule batellerie d’Angers, plus de 130 bateaux employant environ 600 mariniers.

Au XIXe siècle le trafic sur la Loire est surtout celui d’une petite batellerie plutôt que d’une marine. Le tonnage transporté est de 360 000 tonnes en 1850 et de 67 000 tonnes en 1891. Peu à peu il diminue, notamment au profit du chemin de fer, pour disparaitre en amont de Bouchemaine à la fin du XIXe, bien que le nombre de mariniers reste important à Chênehutte-Trèves-Cunault et au Thoureil.

Au milieu du XXe siècle la batellerie a presque disparu, beaucoup de chalands ayant notamment été coulés par les troupes allemandes avant leur départ. Ce n’est qu’à la fin des années 1980 qu’on assiste à la renaissance de la marine de Loire, comme à Montjean, Saumur et Chinon.

Les embarcations se caractérisent par leur fond plat qui permet de naviguer sur une eau très peu profonde (25 cm par endroit!). Les marins sont munis d’un baton qui leur permet régulièrement de sonder la profondeur.

Il existe différentes embarcations :

Chaland

Le chaland est un grand bateau plat qu’on utilise pour transporter les marchandises, équipé d’un mât abattable pour passer sous les ponts et d’une voile carrée. Sur la Loire on parle de chaland de Loire. Il est à fond plat afin de pouvoir naviguer sur des eaux peu profondes.

Fûtreau

Le fûtreau (ou fustreau, futereau) est un petit bateau des riverains de la Loire, qui sert à passer d’une rive à l’autre, ou bien faire de la petite pêche. C’est le plus petit des bateaux de Loire.

Fûtreau sur le Loire - Canon EOS 6D - Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Fûtreau sur la Loire – Canon EOS 6D – Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Gabare

La gabare est une embarcation à voile et à rames, servant à charger et décharger les grands. De construction inspirée des bateaux de mer, elles peuvent atteindre 30 mètres de longueur pour un poids de 22 tonnes, et une longueur de 33 mètres pour les auriers. Le maître de la gabare s’appelle le gabarier. Il arrivait que l’on forme un « train » à partir de plusieurs bateaux. On positionnait en tête une gabare avec la voilure la plus haute, puis ensuite d’autres de voilures moins importantes, formant ainsi un convoi.

Toue

Plus petit que la gabare, la toue est un bateau plat qui sert de bac ou de bateau de pêche, d’une longueur de 20 à 30 mètres. On trouve des toues équipées d’un mât et d’une cabane, appelée toue cabanée. Aujourd’hui, les fûtreaux et les toues cabanées servent encore à la petite pêche.

La toue sablière "L'Amazone" - Canon EOS 6D - Canon EF L 24-105 mm f/4.0

La toue sablière – Canon EOS 6D – Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Une jolie balade

Pendant que Michel et Christophe sont déjà au travail pour préparer le mât et la voile, Alice et Florent montent sur la toue et se préparent pour leurs photos de couple. Alexander et Sébastien seront avec moi sur un petit bâteau : le fûtreau, équipé d’un moteur. Nous allons nous efforcer (enfin surtout eux, car je serai bien incapable de faire quoi que ce soit sur un bateau) de suivre la toue à étroite distance pour prendre en photos les amoureux.

Alexander et Sébastien préparent le mât - Canon EOS 6D - Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Alexander et Sébastien préparent le mât – Canon EOS 6D – Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Alice et Florent prêts pour naviguer - Canon EOS 6D - Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Alice et Florent prêts pour naviguer – Canon EOS 6D – Canon EF L 24-105 mm f/4.0

A la suite de la toue sur notre fûtreau - Canon EOS 6D - Canon EF L 24-105 mm f/4.0

A la suite de la toue sur notre fûtreau – Canon EOS 6D – Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Alexander - Canon EOS 6D - Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Alexander – Canon EOS 6D – Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Sébastien - Canon EOS 6D - Canon EF 50 mm f/1.4

Sébastien – Canon EOS 6D – Canon EF 50 mm f/1.4

Pour l’instant, nous n’avons pas hisser la voile. Nous profitons du soleil, de la douceur de la température et des paysages magnifiques qui jalonnent le fleuve. L’eau est particulièrement calme et joue le miroir avec nos amoureux. J’avais fait le voeux d’un ciel parsemé de nuages moutonneux, du soleil mais ombragé. Une lumière plus diffuse et moins agressive sur les visages. J’ai été exaucée n’est-ce pas?

Alice et Florent - Canon EOS 6D - Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Alice et Florent – Canon EOS 6D – Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Alice et Florent - Canon EOS 6D - Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Alice et Florent – Canon EOS 6D – Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Alexander - Canon EOS 6D - Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Alexander – Canon EOS 6D – Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Alice et Florent - Canon EOS 6D - Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Alice et Florent – Canon EOS 6D – Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Alice et Florent - Canon EOS 6D - Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Alice et Florent – Canon EOS 6D – Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Alice - Canon EOS 6D - Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Alice – Canon EOS 6D – Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Florent - Canon EOS 6D - Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Florent – Canon EOS 6D – Canon EF 50 mm f/1.4

Alice et Florent - Canon EOS 6D - Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Alice et Florent – Canon EOS 6D – Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Vous l’avez compris, Florent travaille dans la marine marchande. Faire des photos sur un bateau traditionnel de sa région et en plus avec son papa à la barre lui tenait à coeur. Alexander et Sébastien (les témoins) sont eux aussi des marins. Un équipage adorable et au petit soin pour des photos de mariage originales, que demande le peuple? Nous nous arrêtons maintenant quelques minutes pour faire une pause et monter la voile.

La Loire - Canon EOS 6D - Canon EF L 24-105 mm f/4.0

La Loire – Canon EOS 6D – Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Hissons la voile! - Canon EOS 6D - Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Hissons la voile! – Canon EOS 6D – Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Michel - Canon EOS 6D - Canon EF 50 mm f/1.4

Michel – Canon EOS 6D – Canon EF 50 mm f/1.4

Christophe - Canon EOS 6D - Canon EF 50 mm f/1.4

Christophe – Canon EOS 6D – Canon EF 50 mm f/1.4

La Loire - Canon EOS 6D - Canon EF 50 mm f/1.4

La Loire – Canon EOS 6D – Canon EF 50 mm f/1.4

Sébastien - Canon EOS 6D - Canon EF 50 mm f/1.4

Sébastien – Canon EOS 6D – Canon EF 50 mm f/1.4

Et c’est reparti! Nous voilà cette fois-ci naviguant avec la voile qui dessine des « fesses » (oui oui) devant la barre. La toue est encore plus majestueuse. Et l’eau est de plus en plus calme.

Alice et Florent - Canon EOS 6D - Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Alice et Florent – Canon EOS 6D – Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Alice et Florent - Canon EOS 6D - Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Alice et Florent – Canon EOS 6D – Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Alice et Florent - Canon EOS 6D - Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Alice et Florent – Canon EOS 6D – Canon EF L 24-105 mm f/4.0

C’est maintenant à moi de monter sur la toue et de les rejoindre pour faire des photos de ces fameuses « fesses » que dessine la voile. Le ciel s’assombrit de plus en plus. Mes amoureux commencent à être un peu fatigués et c’est bien normal après trois jours de festivités intenses.

Alice et Florent - Canon EOS 6D - Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Alice et Florent – Canon EOS 6D – Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Alice et Florent - Canon EOS 6D - Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Alice et Florent – Canon EOS 6D – Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Alice et Florent - Canon EOS 6D - Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Alice et Florent – Canon EOS 6D – Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Alice et Florent - Canon EOS 6D - Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Alice et Florent – Canon EOS 6D – Canon EF L 24-105 mm f/4.0

Alice - Canon EOS 6D - Canon EF 50 mm f/1.4

Alice – Canon EOS 6D – Canon EF 50 mm f/1.4

J’espère que vous avez apprécié cette balade sur l’eau autant que moi. Si vous cherchez des idées de photos de couple pour votre mariage, je suis persuadée qu’une balade sur la toue est une excellente idée! Et votre photographe ne craindra même pas le mal de mer. Pour une balade en famille, un verre entre amis, découvrir la région avec des guides super sympas… je ne peux que vous recommander de faire un tour sur les bâteaux traditionnels de la Loire avec Michel et Christophe! Allez faire un tour sur leur blog (http://babordamurs.over-blog.org/) et sur leur page Facebook! Et si vous souhaitez voir l’intégralité des photos de couple de Florent et Alice : c’est par ici!

Alice - Canon EOS 6D - Canon EF 50 mm f/1.4

Alice – Canon EOS 6D – Canon EF 50 mm f/1.4

Pour aller plus loin

  • vidéo de France 3 Midi en France

Petite chronologie des surfaces sensibles — photo chroniques

1824 Premiers essais de « photographie ” par Nicéphore Niépce (Héliographie au bitume de Judée). Images non conservées. 1827 « Le point de vue du Gras » par Nicéphore Niépce. Première photographie connue. 1829 Contrat entre Nicéphore Niépce et Louis Daguerre. 1832 Physautotype de Niépce et Daguerre. 1833 Décès de Nicéphore Niépce 1839 Daguerréotype. Présentation à la chambre […]

via Petite chronologie des surfaces sensibles — photo chroniques

Créer son studio photo maison

Louis - Canon EOS 20D - Flash déporté

Louis – Canon EOS 20D – Flash cobra déporté Canon Speedlite 430 EX III RT + STE2

Vous voulez vous essayer à la photographie de studio? Quelle bonne idée! Faire des portraits sur des fonds différents et sculpter la lumière pour souligner les expressions du visage : génial! Le problème : vous ne savez pas quel matériel choisir sans vous ruiner. Alors bien-sûr y’a le système D : un éclairage de chantier pourrait très bien faire l’affaire mais bonjour la chaleur dégagée et la facture d’électricité! Vous allez faire cuire vos modèles. Pas de panique! En fait, deux possibilités s’offrent à vous, c’est ce que nous allons voir : la lumière au flash ou la lumière continue. Nous verrons les avantages et les inconvénients des deux options. Mais attention, il va vous falloir quand même un minimum de matériel en plus de l’éclairage : fond de studio, parapluies et trépied… Prêts?


Prologue

Il est toujours possible selon votre témérité et avec un peu de bidouille de vous débrouiller sans investir dans du matériel de studio! Un mur uni ou un papier peint vintage peuvent faire l’affaire. Il y a quelques années (il y a 15 ans), j’ai réalisé des portraits façon studio avec ce que je trouvais chez moi : un grand carton noir fixé sur une chaise ou un mur avec de la patafix (carton format raisin minimum pour bien encadrer le visage), une lampe de bureau articulée façon lampe d’architecte pour éclairer mon sujet, un objectif avec une grande ouverture (minimum f/2 ou f/4). Finalement, le résultat n’était pas si mal. Le seul hic : le peu de lumière m’obligeait souvent soit à monter en iso, soit à trouver des sujets immobiles. La calvaire : du grain, du flou de bougé et des photos parfois sous ou surexposés. Ma parade de l’époque, ça a été de faire des doubles expositions (qui elles, ont souvent besoin d’être sous-exposées). Un petit extrait ci-dessous (en argentique : Canon EF et Ilford HP5 + 400 iso, et en numérique : Bridge Panasonic FZ5).


Installer le décor

éclairage continu avec fond de studio noir

Eclairage continu avec fond de studio noir

Dans un premier temps, nous allons voir ensemble le matériel dont vous aurez besoin pour commencer vos portraits. Nous allons commencer par passer en revue les fonds de studio et les accessoires importants en dehors de l’éclairage (qui fera l’objet d’une partie à part entière plus loin).

  • Le fond de studio et le support de fond

Il existe différents types de fonds de studio : papier, tissus, vinyls… effets différents, avantages et inconvénients…

Les fonds papier :

Ils sont pratiques, abordables, existent en plusieurs coloris, largeurs et longueurs. Le fond papier est facilement transportable, en voiture, en transports en commun ou à pied, il est facile à positionner, se découpe facilement et se fixe n’importe où avec de la patafix ou du scotch.

Le seul soucis : il est fragile et peut se froisser.

Pratique quand vous n’avez pas à le changer de place tout le temps et que votre studio est fixe (une pièce dédiée chez vous?).

 

Comment installer ses fonds papier ?

Les supports de fond vous permettent de fixer et de dérouler vos fonds simplement. Vous pouvez aussi les fixer sur un mur. Le kit support de fonds mi-axe par Manfrotto (MAKIT02) est un kit complet vous permettant de dérouler facilement vos fonds papier studio sans les abîmer. Mais il est assez cher déjà! Utilisez du scotch ou du ruban adhésif technique pour positionner le fond sur le sol.

Les fonds tissu :

Les fonds tissus s’installent sur la barre télescopique livrée avec le support de fond. Ils se fixent avec des pinces, rien de plus simple! Facile à transporter, ils sont très pratiques pour les photographes mobiles ayant besoin de déplacer un fond grand format. Choisissez bien vos tissus pour ne pas avoir de reflets. Il faut qu’ils soient assez épais. Ils peuvent également se repasser pour ne pas avoir de plis hideux sur vos photos.

Moi, je repasse très mal, alors j’enlève plutôt les plis sur Photoshop. 😉 Il existe un large choix de coloris et de motifs. N’hésitez pas à aller dans une boutique de coupons et de tissus (par exemple le marché St Pierre, au pied de Montmartre à Paris) car vous y trouverez des motifs originaux et des matériaux de qualité à faible coût.

support télescopique et fond tissu

Les fonds Vinyle :

A installer sur la barre télescopique livrée avec le support de fond (comme pour le tissu). De la simple feuille, au format de 1,52m x 2,13m, pour des mises en scène d’objets, au format large de 2,75m x 6,09m, il est beaucoup plus cher que le fond papier mais il se nettoie (parfait pour des portraits mouillés !), est très résistant, sans plis, ni reflets. Il est destiné à être installé à demeure au studio. Vous trouverez aussi les fameux décors façon trompe l’oeil : un brin kitchouille parfois.

Loïs – Canon EOS 6D – Flash cobra déporté Canon Speedlite 430 EX III RT et EX II + ST E2

  • Les autres accessoires et détails importants

Le trépied d’appareil photo

Si vous utilisez de l’éclairage continu surtout, le trépied sera très important! En dessous d’une vitesse de 1/30 ème, vous risquez le flou de bougé avec votre appareil photo!

Le trépied c’est aussi une façon de stabiliser votre cadrage et de ne plus y toucher. Vous faites le réglage une fois et hop c’est bon!

Mieux, c’est très important de pouvoir vous concentrer sur votre sujet, discuter avec lui et ne pas focaliser sur votre appareil photo.

Le(s) parapluie(s)

Il existe beaucoup de systèmes de diffusion de la lumière adaptés à vos attentes : ombres dures, satinées, etc. Ils sont indispensables et se fixent en général sur un pied téléscopique par une broche qui vous permet ensuite de l’orienter. Les parapluies vous permettent de diffuser la lumière sans aveugler vos modèles. L’effet attendu n’est pas forcément le plus sophistiqué, mais les parapluies ont un gros avantage : ils sont très bon marché. Blanc ou noir avec intérieur réflecteur, choisissez ce que vous préférez. Comptez 15 euros environ le parapluie de taille moyenne.

parapluie et pince support

parapluie et pince support

Le tabouret plutôt que le fauteuil

Si vous prenez des portraits, surtout, n’installez pas vos modèles dans des fauteuils dans lesquels ils vont s’avachir! Il est important de garder le dos droit, les épaules en arrière et de ne pas piquer du nez!

Forcer le maquillage

Avec les éclairages de studio, la peau peut paraître luisante, le teint blafard et les yeux un peu ternes. Rajouter un peu voire beaucoup de maquillage se verra à peine sur les photos. Alors pensez-y! Un peu de fond de teint matifiant, un peu d’anti-cernes… et le tour est joué! Pas besoin non plus d’en mettre trop : restez naturel.

Sophie – Canon EOS 6D – flashs déportés Speedlite 430 EX II et III RT avec ST-E2

Le choix de l’éclairage

  • Rappel sur la lumière

La température de Couleur

Petit rappel utile : la température de couleur de vos éclairages. Vous vous souvenez de ces fameux degrés Kelvin? Plus la valeur en Kelvin est élevée et plus la lumière est bien blanche, tirant vers le bleu. Par contre plus cette valeur est faible et plus la lumière tire vers le rouge orangé. Une ampoule à incandescence tirera donc vers le rouge… Il faudra donc bien entendu penser à régler votre appareil numérique sur la bonne balance des blancs ou bien choisir votre pellicule! Sinon? Les couleurs de vos visages ne seront pas fidèles à la réalité.

  • ampoule à incandescence : 2500 °K
  • ampoule halogène : 3400 °K
  • lumière au flash : 5500 °K

 

Temperatures de couleur

Watt et Watt-seconde

La puissance électrique du flash est exprimé en watt-seconde (ws), la puissance d’une lumière continue est exprimée en watt (w). La transformation de l’énergie électrique exprimé en watt et watt-seconde en énergie lumineuse se réalise avec une perte d’énergie plus ou moins importante. La différence entre le flash et la lumière continue est que le flash stocke l’énergie nécessaire dans un accumulateur et libère cette énergie dans un laps de temps extrêmement court (entre 1/500s et 1/5000s). Pour démontrer l’équivalence de puissance de lumière émise par un flash et une lumière continue, il faut donc transformer les watt en watt-seconde ou l’inverse. C’est assez simple. Il suffit de diviser la puissance du flash par le temps de l’éclair ou de multiplier ce temps par la puissance de la lumière continue.

Un exemple simple. Prenons un flash standard avec une vitesse d’éclair de 1/1000 sec.. Un flash de 1000ws libèrera 1000w/1 soit 1000w lors du flash. Dans le même laps de temps la lumière continue de 1000w produira 1000/1000 sec. soit 1w.

En gros pour une vitesse de flash de 1/1000 sec. en lumière continue pour que la scène prise en photo reçoive la même lumière qu’avec un flash, il faut que la lumière continue soit 1000 fois plus puissante que le flash! Si vous rajouter à cette démonstration la chaleur dégagée et la consommation électrique : vous allez donc 1) griller vos modèles 2) tripler votre facture d’électricité.

Les capteurs des appareils photo numériques et les pellicules accumulent l’intensité lumineuse d’une scène le temps de la pose. Si on part de ce principe et que l’on retient les principes physiques cités au paragraphe précédent, on peut en conclure que pour avoir la même lumière sur une photo pour une scène il faut, soit avoir une puissance de lumière continue très importante (beaucoup de watt!) soit allonger le temps de pose (et donc demander à vos modèles de ne pas bouger).

JB et Carole – Canon EOS 6D – Flash cobra déporté Canon Speedlite 430 EX III RT et EX II + ST E2

ASTUCES REGLAGES #1sensibilité et ouverture D’une manière générale, vous aurez toujours intérêt à faire différents tests avec votre boitier numérique (puis éventuellement passer à l’argentique). Les premiers paramètres à étudier seront la sensibilité iso : je recommande plutôt 400 iso pour garder une bonne qualité d’image même si 1600 est tolérable pour certains boîtiers sans trop de bruit numérique. Le mode P de votre boîtier lorsque vous utilisez un flash vous amènera certainement à travailler avec une vitesse de 1/60 (vitesse de synchronisation du flash) et des ouvertures de f/4.0 environ. Intéressant et suffisant pour un seul sujet. Rien d’humiliant à utiliser le mode tout automatique si le résultat vous convient. Mais rien ne vous empêche non plus pour un sujet particulier de travailler sur une ouverture beaucoup plus grande pour une profondeur de champ plus restreinte (comme c’est le cas sur la photo suivante à f/2.5)! Attention, lorsque plusieurs sujets sont à shooter (un couple, une famille) le diaphragme de f/4.0 ne sera pas suffisant! Utilisez du f/6.0 au moins car tout le monde ne sera pas forcément sur le même plan.

ASTUCES REGLAGES #2 focale Je conseille des objectifs grande focale ou zoom pour ne pas agresser son sujet! 😉 85 mm est un bon début. Un zoom 24-105 mm f/4.0 vous permettra par exemple de varier les cadrages sans trop changer de place.

Louis – Canon EOS 6D – Flash cobra déporté Canon Speedlite 430 EX III RT et EX II + ST E2

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Louis – Canon EOS 6D – Flash cobra déporté Canon Speedlite 430 EX III RT et EX II + ST E2

ASTUCES REGLAGES #3 retouche Lightroom Enfin, pour des photos numériques, il vous faudra certainement retoucher légèrement vos photos. Créer du relief avec des ombres, mettre en valeur des détails ou augmenter la profondeur de champ vous permettront d’obtenir très très facilement des styles différents : plus graves, plus doux, plus intenses. Je travaille essentiellement mes photos portraits de studio avec le logiciel Lightroom. J’obtiens des noirs et des blancs plus profonds en réglant les paramètres de noirs et de blancs plutôt qu’en utilisant le contraste. Je corrige les hautes lumières d’un tee-shirt trop blanc qui sature mon image. Je « décolle » d’un fond noir le contour des cheveux en éclairant les ombres ou bien je crée un fond très noir et fondu avec les cheveux en rendant les ombres plus sombres. Je joue sur la réglette contraste lorsque ma photo est mal éclairée (par exemple uniquement une partie de l’image) puis je compense avec blancs/noirs pour recréer du contraste. Enfin, lorsque je veux voir plus de détails : tâches de rousseurs par exemple, j’utilise la « clarté ». Attention, je n’en abuse pas car on peut vite se retrouver avec beaucoup de rides…

  • La lumière continue

Tout petit budget? Alors la lumière continue est faite pour vous!  Sur internet (Amazon par exemple), vous trouverez des kits de studio avec lampes, ampoules, pieds et parapluies pour environ 40 euros. Essentiel pour demarrer et commencer déjà à bien s’amuser. C’est par là que j’ai commencé. En général ces kits sont livrés avec des housses qui vous permettent en plus de vous déplacer chez des amis sans soucis. Les pieds sont en aluminium et modulables, suffisamment robustes pour porter une ampoule et son parapluie mais n’essayez pas d’y fixer un boitier un peu lourd. En général ce type d’éclairage se branche à une prise électrique classique. Prévoyez éventuellement une rallonge et/ou multiprise.

Inconvénient : ces kits ne sont pas très puissants.

Si vous êtes un peu bricoleur, vous pouvez même construire votre kit vous même. Pour monter un éclairage continu, il vous suffit d’avoir des pieds modulables en hauteur avec des douilles pour visser des ampoules E27 de minimum 85 W. Des pinces font très bien l’affaire. Pour quelque chose de plus puissant, il faudra penser aux torches de chantier qui elles, dégagent beaucoup de chaleur.

Swane 2 mois et demi – Canon EOS 6D – lumière fixe et lumière naturelle

Et si vous voulez utiliser une chambre photographique avec du papier sensible ? La lumière continue est assez pratique pour moduler la lumière et de voir le résultat avant de prendre la photo. Cependant, utilisée seule, vous allez devoir utiliser des temps de pose relativement longs : environ 9 secondes pour du papier Ilford négatif (estimé à 5 iso) et deux éclairages de 100 W avec parapluie. Cela commence à être difficile pour le modèle mais aussi pour obtenir une image bien nette. Vous pouvez éventuellement diminuer le temps de pose avec un petit flash déclenché manuellement pendant ce long temps de pose. Avec deux petits éclairs, j’ai pu diviser par deux mon temps de pose : 4 secondes et pas de flou de bougé!

Les plus de la lumière continue

  • Le budget est son point fort : 40 euros, et vous pouvez démarrer 🙂
  • La lumière continue a un premier gros avantage sur celle au flash : vous allez pouvoir anticiper le résultat de vos photos et donc mieux diriger vos éclairages et vos modèles. Ce que vous voyez avant de prendre la photo devrait être proche du résultat final.
  • Deuxième atout : en général, puisque ce type de lumière consomme moins d’énergie, vous ne risquez pas que votre flash ne surchauffe. Vous allez pouvoir prendre autant de photos que vous le souhaitez.
  • Pas de risque non plus d’éblouir ou de cuire vos modèles
  • La lumière continue est beaucoup plus douce sur les visages et crée des ombres moins dures
  • Vous pouvez utiliser la lumière continue pour prendre des photos d’enfants… Attention, le flash est dangereux pour les yeux des tout petits!
Marine et Quentin Décembre 2015 - Canon EOS 20D - Lumière continue

Marine et Quentin Décembre 2015 – Canon EOS 20D – Lumière continue

Marine et Quentin Décembre 2015 - Canon EOS 20D - Lumière continue

Marine et Quentin Décembre 2015 – Canon EOS 20D – Lumière continue

Marine et Quentin Décembre 2015 - Canon EOS 20D - Lumière continue

Marine et Quentin Décembre 2015 – Canon EOS 20D – Lumière continue

Les moins de la lumière continue

  • Choisissez bien les températures de couleur de vos ampoules ou vous allez vous retrouver avec des visages gris/verts de zombies. Réglez la balance des blancs de votre appareil numérique et choisissez bien les pellicules argentiques. Même si vous retraitez vos couleurs ensuite en post-traitement, vous aurez peut-être du mal à les rattraper. Choisissez plutôt des couleurs chaudes (donc à une température basse en Kelvin)
  • La quantité de lumière est souvent trop faible pour que vous puissiez déclencher avec une vitesse rapide/iso faible. Vous devrez sûrement monter en iso pour compenser (si votre boitier numérique vous permet de conserver une bonne qualité d’image) ou bien demander à vos modèles de prendre la pose. Niveau naturel : on repasse! Monter en iso, c’est prendre le risque d’avoir des photos avec beaucoup de grain/de bruit.

Swane 2 mois et demi – Canon EOS 6D – lumière fixe et lumière naturelle

  • La lumière au Flash

La lumière produite par un éclair de flash est parfois complexe à maîtriser car on ne peut pas visualiser son rendu en direct. Il est donc nécessaire de prendre des photos d’essais pour savoir si l’exposition est juste, tester différents réglages de sur/sous-exposition pour finalement obtenir un résultat satisfaisant. Le plus difficile, ce n’est pas forcément de contrôler l’exposition mais plus de maîtriser la dureté des ombres sur les visages et leurs orientations (notamment les flashs cobras). Il faut alors incliner le flash, le placer plus ou moins en avant ou en arrière du modèle. Bien entendu, cela est bien plus pratique lorsque l’on utilise le flash de façon déportée, c’est à dire éloigné du boitier et pas sur la griffe du boitier.

Pierre et sa fille

Pierre et sa fille – Canon EOS 6D – flashs déportés

Les flashs Cobra

Il existe plusieurs types de flashs qui peuvent être classés selon leurs puissances. Les flashs cobras sont peu puissants mais si vous n’êtes pas certains de continuer dans le studio, ce sont de très bons flashs d’appareils photos et ce ne sera pas perdu. Contrairement aux flashs standards bas de gamme, ils peuvent être déportés, c’est à dire être ôtés de la griffe du flash et être déclenchés à distance par un transmetteur ou un câble. Ils « communiquent » avec le boitier de votre appareil sur les réglages : iso, diaphragme, vitesse et ainsi permettent d’obtenir des réglages de luminosité de manière contrôlée (TTL ou Through The Lens). Attention tout de même : ces flashs déportés doivent être placés suffisamment prêts du sujet sinon ils ne seront pas assez puissants. Les flashs cobras, même montés sur une griffe de boitier apportent une multitude de variations de contraste et de couleurs lorsqu’on y ajoute par exemple des accessoires (filtre orange, diffuseurs…). Bien choisir son flash changera la qualité de vos photos, bien comprendre comment il fonctionne aussi (cela fait l’objet d’un autre article).

Flash cobra Speedlite Canon TTL

Pour les débutants, je conseille d’acheter un flash « cobra » de la marque de votre boîtier d’appareil photo (comme les Speedlite 430 EX de Canon). Comptez un budget de minimum 300 euros. En le plaçant sur la griffe de votre appareil photo, vous éclairerez le visage directement au centre. L’avantage c’est que si vous choisissez un flash avec réglage TTL (Through the Lens), en mode automatique, l’image sera satisfaisante et en plus vous n’aurez quasi rien à faire. Sur la photo ci-dessous, on obtient une image bien résolu avec peu de bruit numérique, car l’iso utilisé est resté faible (400).  On peut juste reprocher le côté peu naturel du flash au centre du visage.

Alice - Canon EOS 6D - Canon Speedlite 430 EX sur la griffe

Alice – Canon EOS 6D – Canon Speedlite 430 EX III RT sur la griffe

Alice et Flo - Canon EOS 6D - Canon Speedlite 430 EX sur la griffe

Alice et Flo – Canon EOS 6D – Canon Speedlite 430 EX III RT sur la griffe

En photo de studio, on évite le flash centré. Pourquoi? Et bien parce qu’au fond, il est très rare et donc peu naturel de voir dans la vie de tous les jours des visages éclairés de façon centrée. Pour avoir un rendu plus naturel, voire créer des effets dramatiques ou sculpter les visages, il faut déporter le flash sur le côté. Sur la photo ci-dessous, le rendu est plus doux sur le visage de Rosalie, et c’est tant mieux.

Rosalie – Canon EOS 6D – Flash cobra déporté Canon Speedlite 430 EX III RT et EX II + ST E2

Comment faire? Il existe plein de possibilités pour déporter votre flash! Tout dépendra de votre boitier et de votre budget. Vous pouvez acheter des systèmes permettant de faire communiquer votre boitier et votre flash avec un câble ou sans câble :

  • un câble synchro flash PC standard
  • un câble TTL (pour Through the Lens)
  • un transmetteur radio (sans câble)
  • un transmetteur par éclair (sans câble)
Transmetteur par éclair Canon STE2

Transmetteur par éclair Canon STE2

Chiara – Canon EOS 6D – Flash cobra déporté Canon Speedlite 430 EX III RT et EX II + ST E2

Attention, en fonction de votre boitier, toutes les communications ne seront pas envisageables. Pour ma part, j’ai investi dans l’achat d’un transmetteur STE2 pour 200 euros environ qui me permet de déporter mon flash sur le côté avec une distance de 15 m maximum et même de commander deux flashs avec des intensités différentes. Le luxe! A quoi cela vous sert? Et bien à créer des ombres sur les visages tout en gardant les mêmes distances sujet-flash pour les deux flashs. Si vous regardez les photos ci-dessous par exemple, j’ai utilisé une lumière fixe (derrière à droite) et deux flashs déportés dont l’un a une plus forte intensité que l’autre.

Anne-Gaëlle – Canon EOS 6D – Flash cobra déporté Canon Speedlite 430 EX III RT et EX II + ST E2

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Marie – Canon EOS 6D – Flash cobra déporté Canon Speedlite 430 EX III RT et EX II + ST E2

L’autre possibilité avec la lumière au flash cobra déporté, c’est d’y ajouter des filtres de couleur et de se lancer dans le Pop Art ou dans le design d’une pochette d’album Pop Rock! 😉 Les photos ci-dessous ont été prises avec un boitier argentique et une pellicule Kodak Ultramax 400.

Les flashes Compacts

Parmi les flashs plus puissants que les cobras, vous trouverez les « Compacts« . Ils sont abordables, courants et pratiques. Ils intègrent  l’alimentation, les condensateurs, la torche, la lampe pilote, le tube éclair, l’électronique, la ventilation et les réglages de puissance. Ils s’utilisent le plus souvent sur une prise secteur, délivrant simplement le courant nécessaire à leur fonctionnement. Je vous conseille d’ailleurs de ne pas les utiliser sur des multi-prises, mais de brancher chaque flash sur sa propre prise secteur. Comptez quand même un budget de 600 euros pour une puissance qui sera à peu près trois fois supérieure à celle d’un flash cobra. L’Elinchrom Kit de 2 flashs 100J D-Lite RX One – ELI20847  possède une puissance de 100 W, largement suffisante pour un portrait (photo ci-dessous du site digixo).

Elinchron Kit de deux flashs

Elinchron Kit de deux flashs

Les plus de la lumière au flash

  • Le flash est plus puissant que la lumière continue : vous n’aurez pas besoin de faire poser vos modèles dans des poses interminables. A vous les expressions plus naturelles et même … les grimaces!

Anaïs – Canon EOS 20D – Canon Speedlite 430 EX III RT

Les moins de la lumière au flash

  • Le prix assurément est un inconvénient : comptez 300 euros minimum pour un flash cobra, et 600 euros pour les kits de flashs compact
  • Les réglages d’un flash peuvent être parfois compliqués à comprendre : lisez bien la notice d’utilisation
  • L’idéal c’est d’avoir deux flashs et un transmetteur permettant de moduler l’intensité des deux flashs, mais alors il faut doubler voir tripler le budget!
Laura - Canon EOS 20D - Canon Speedlite 430 EX

Laura – Canon EOS 20D – Canon Speedlite 430 EX III RT

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Romain – Canon EOS 6D – Flash cobra déporté Canon Speedlite 430 EX III RT et EX II + ST E2

Carine – Canon EOS 6D – Flash cobra déporté Canon Speedlite 430 EX III RT et EX II + ST E2

Et si la solution n’était pas tout simplement d’utiliser deux flashs cobra déportés et une lumière continue pour créer trois effets de lumière? A vous de juger…

Sophie – Canon EOS 6D – flashs déportés Canon 430 EX II et RT III avec ST-E2 et lumière fixe!

Sources et liens utiles :

 

Ilford HP5 + 400 iso : pourquoi tant de succès ?

L’Ilford HP5 plus 400 est l’incontournable du photographe argenteux noir et blanc! Certains l’adorent et ne shootent qu’avec ce film alors que d’autres refusent de l’utiliser : trop « mainstream ».  Il existe en format 135, 120, plan-film et bobine de 30 m. Ce film, créé en 1935 et décliné en 1989 sous son nom actuel et ses 400 iso est un grand classique du fabricant Ilford. Utilisé par de nombreux grands photographes, il s’est posé comme le concurrent direct de la TRI-X de Kodak. En format 135, la pellicule est disponible partout en 24 poses (4,80 euros) et 36 poses (6 euros). Faisons ensemble le tour de cette pellicule si répandue!

MX2 : « HP5 Plus est un film sensible, dont la granulation fine, l’excellent contraste de bordure et la netteté élevée garantissent des images de qualité, brillantes et nuancées. Il offre une très grande souplesse en traitement poussé. La grande latitude de ce film permet d’utiliser des indices d’exposition jusqu’à EI 3200/36 en poussant le développement avec un révélateur adapté. L’augmentation de contraste et de granulation liée à cette technique reste modérée et les négatifs obtenus se tirent aisément. Ces caractéristiques font de HP5 Plus un film parfaitement adapté aux prises de vues en faible lumière ou aux sujets en mouvement.
Applications : Sport, spectacle, reportage, prise de vues en lumière ambiante et faible éclairage…« 

Une sensibilité passe-partout

400 iso, c’est l’idéal pour photographier dans à peu près tous les environments lumineux : hiver, mi-saison ou plein été, intérieur ou extérieur. Cette pellicule était d’abord utilisée comme pellicule de presse et de reportages. Elle est devenue parfaitement adaptée à une utilisation généraliste : architecture, portraits, nature, action. Elle est suffisament rapide pour permettre une modularité des réglages de profondeur de champ et de vitesse. A l’intérieur ou à l’extérieur : pas de problème.

EVJF Mélanie – Villefranche/mer – Leica R5 Ilford HP5 plus B&W 400 iso

Lucie et Pierro – Leica R5 – Ilford HP5 plus B&W 400 iso

Chloé – Leica R5 – Ilford HP 5 + 400

Mélanie – Leica R5 – Ilford HP 5 + 400

Pierre et Arthur – Canon A1 – Ilford HP 5 + 400

Le sens du détail

La petite touche de la Ilford 400 HP5 + c’est son piqué! Les détails sont mis en valeur par ses nuances bien franches : des clairs bien blancs et des noirs profonds. Le contraste est marqué sans être pour autant exagéré. Sa netteté est son grand atout. Cette particularité fait que cette pellicule est très appropriée pour la nature et les portraits.

Petit chemin - Canon EOS 100 - Ilford HP 5 + 400

Petit chemin – Canon EOS 100 – Ilford HP 5 + 400

Emeline et Lucie - Leica R5 - Ilford HP 5 + 400

Emeline et Lucie – Leica R5 – Ilford HP 5 + 400

La Loire – Canon EOS 100 – Ilford HP 5 + 400

Claire – Canon A1 – Ilford HP 5 + 400

Lucie 16 mois – Canon EOS 100 – Ilford HP5+ 400

Du grain un peu vintage

Contrairement à ce que l’on peut lire : oui la Ilford 400 HP5 + a du grain! Et c’est loin d’être désagréable d’ailleurs : contraste + grain = un joli style vintage.

Mariage Cyrielle et Fabien - Leica R5 - Ilford HP 5 + 400

Mariage Cyrielle et Fabien – Leica R5 – Ilford HP 5 + 400

Mariage Cyrielle et Fabien - Leica R5 - Ilford HP 5 + 400

Mariage Cyrielle et Fabien – Leica R5 – Ilford HP 5 + 400

Ses derniers atouts

  • La Ilford HP5 + 400 est approppriée pour les appareils en plastique, qui ont des lentilles moins claires que celles de leurs cousins en verre. Ils laissent rentrer moins de lumière même à la lumière du jour avec le Diana par exemple, donc une vitesse de 400 est ce qu’il y a de mieux.
  • Vous pourrez la trouver vraiment partout (certains diront qu’Ilford rend presque invisibles les autres pellicules) : fnac, lomography, MX2, labo argentique, etc.
  • On peut la pousser/la retenir de 200 à 1600/3200 iso : c’est à dire shooter dans les conditions d’une 1600 iso et la développer avec des temps de révélation plus longs
  • La Ilford HP5+ 400 se développe facilement à la maison et ne souffrira pas si vous avez un ou deux degrés celsius de trop!
Manuel de la photographie argentique de Danny Dulieu

Manuel de la photographie argentique de Danny Dulieu

Sources :

Le procédé Van Dyke

Le port de Calvi – procédé Van Dike – Kit Disactis et papier Bergger 320

John Frederick William Herschel

John Frederick William Herschel

Dès 1842, Sir John Herschel (1792-1871) avait découvert que la lumière pouvait transformer le citrate ferrique  ammoniacal en un état ferreux, et que cela pouvait être mis à profit pour créer des images permanentes par la  réduction d’un sel de métal noble quand il entre en contact avec les sels de fer. Il utilisa ainsi le pigment bleu de Prusse, le mercure , l’or et l’argent, pour mettre au point des procédés qu’il appela respectivement: cyanotypie, amphitypie, chrysotypie et argentotypie  (l’ancêtre du Van Dyke). Mais malheureusement, il ne continua pas ses recherches.

Ce ne fut qu’en 1889 que le Dr. W.W.J. Nicol développa et breveta la Callitypie (à base d’oxalate ferrique) et ses variantes, qu’il appela sans beaucoup d’originalité Kallitype I, II, et III (*: Kallitype en anglais, Callitype en français, du grec καλὸς – beau). Ces variantes faisaient appel à des sels tels que le citrate ferrique de soude, l’oxalate de potassium, l’oxalate ferrique, l’acide oxalique, ainsi qu’à différents produits révélateurs (informations tirées du livre de Christopher James, The Book of Alternative Photographic Processes, third edition, Ed : Cengage Learning).

En 1895, la firme Fabrik Technischer Papiere Arndt und Troost de Francfort breveta un procédé appelé  ῝Braundruckverfahren῎ permettant le tirage d’épreuves de teinte sépia. Ce brevet décrit un mélange de citrate de fer ammoniacal, de nitrate d’argent, d’acide tartrique et de gélatine. Cette formule a connu par la suite de nombreuses évolutions, dans lesquelles on a fini par abandonner la gélatine dès lors que les papiers modernes ont été encollés à la fabrication. En français, on parlera de ῝tirage bistre῎ (LP Clerc), ou tirage sépia.

Autoportrait d'Anton Van Dyck

Autoportrait d’Anton Van Dyck

Il faut noter que l’appellation ῝Brun Van Dyke῎ n’est apparue que bien plus tard, vers la fin des années 1930-début des années 1940. On ne connaît pas l’origine de cette appellation (certains pensent qu’elle fait référence à la palette de couleurs chaudes du peintre flamand Anton Van Dyck). Quoi qu’il en soit, elle est utilisée à tort pour le procédé qui nous intéresse ici, car le procédé ῝Vandyke῎ mentionné dans la littérature du début du 20e siècle visait une technique photo-lithographique pour la réalisation de cartes topographiques. Cette technique fut développée par Frederick Reginald Vandyke qui s’engagea au ῝Survey of India῎ (un organisme de cartographie) en 1889 et termina sa carrière comme directeur du Photo-Litho office en 1923.

Peu à peu, l’appellation ῝Brun Van Dyke῎ est devenu d’utilisation courante; le terme a été défini pour la première fois comme technique photographique fer-argent dans l’Encyclopaedia Britannica de 1961.

Réaliser des Van Dyke est vraiment facile, au moins aussi facile que sa variante : le cyanotype. Le développement s’effectue tout simplement à l’eau et il peut ensuite être fixé à l’hyposulfite de sodium. Le plus compliqué est de trouver les produits chimiques : eau distillée, acide tartrique, citrate de fer ammoniacal et nitrate d’argent (assez onéreux). Vous pouvez les commander sur le site de Disactis pour les procédés anciens. Ensuite, il va falloir vous munir du matériel du petit chimiste : éprouvette graduée, gants, trois flacons fumés et un grand flacon imperméable à la lumière (une bouteille de lait vide fera l’affaire). Vérifiez que vous avez une pièce isolée de la lumière du jour.

C’est quoi le principe?

Le Van Dyke est un procédé POP (Print Over Paper) tout comme le cyanotype, c’est à dire que vous déposez la solution sensible à la lumière sur un papier, un carton ou n’importe quelle surface. Vous ajoutez ensuite un négatif dessus (par exemple une feuille transparente sur laquelle est imprimé une image). On parle de tirage contact. En exposant le tout à la lumière, les zones noires du négatif deviendront claires sur votre papier et les zones claires les zones sombres (procédé négatif à positif). Comme écrit précédemment, la solution de Van Dyke est composé de Fe(III) et de sel d’argent.

Avant-Propos

Tout comme le cyanotype, il va vous falloir choisir les images que vous souhaitez imprimer et ensuite les transformer sur Paint ou Photoshop en négatif (voir plus loin). Voici quelques conseils et erreurs à éviter précifiques.

  • Des négatifs contrastés pour le Van Dike. Contrairement au cyanotype, qui est un procédé apportant beaucoup de contraste à vos tirages, le Van Dike est lui très très doux dans les contrastes. Comment choisir votre photo? Et bien deux possibilités : soit vous choisissez une photo déjà plus contrastée qu’une photo ordinaire, soit vous choisissez la photo que vous voulez mais vous poussez les contrastes sur Photoshop avant d’imprimer votre négatif. Dans tous les cas je vous conseille de faire des essais.
  • Du papier de qualité. Le nitrate d’argent rend ce procédé plus sensible à la lumière que le cyanotype. Préférez des supports papier à fort grammage, 100% coton et neutres afin d’éviter les zones de variations de teinte. Dans le commerce, vous en trouverez des plus ou moins chers en boutique de matériel artistique. A vous de choisir le rendu du papier que vous souhaitez : grain fin, grain torchon, etc. Personnellement je préfère le grain absent.

Papier Bergger 320g disponible chez Disactis 25 feuilles pour 16 euros

  • Propreté. Il faudra rester vigilent sur la propreté des outils, des surfaces de travail car sinon vous verrez apparaître des tâches indélibiles sur vos tirages! Oui oui j’ai testé!
  • Protégez vos mains. Le nitrate d’argent tâche énormément les mains. De plus, l’hyposulfite de sodium est irritant et doit être préférentiellement récupéré dans un bidon de récuprération des déchets.
  • Préférez les pinceaux mousse aux pinceaux à poils.
  • Rincez vos tirages avec délicatesse plutôt qu’au jet d’eau. Dans le cas contraire, vous risquez d’abîmer vos tirages. Préférez changer 5 fois l’eau d’une cuvette.
  • Il existe des kits de procédé Van Dike! Alors pas de panique si vous êtes nuls pour pesez des produits chimiques ou les mélanger. 🙂

Kit Van Dike de chez Disactis à 26,33 euros

Préparation du Van Dike

  • Préparer les solutions

Tout d’abord, vous allez devoir vérifier que vous avez bien tout le matériel. Les produits que vous allez utiliser ne sont pas toxiques, mais peuvent vous tacher (y compris les mains). Utilisez donc des gants quand vous pesez chaque produit. Travaillez plutôt dans une pièce sans lumière du jour et avec une lumière artificielle atténuée.Choisissez préférentiellement de l’eau distillée plutôt que de l’eau du robinet. En effet, l’eau contient des ions comme le NaCl par exemple. Ils peuvent réagir avec les sels d’argent et vous obtiendrez alors des traces noires pas forcément régulières.  Les flacons et le matériel de laboratoire sont aussi disponibles sur Disactis.

Les trois solutions

Solution A

Dans le premier flacon A, ajoutez 30g de citrate de fer ammoniacal et 100 ml d’eau distillée. Pensez à bien étiqueter.

Solution B

Dans le flacon B, ajoutez 5g d’acide tartrique et 100 ml d’eau distillée.

Solution C

Dans le flacon C, ajoutez 10g de nitrate d’argent et 100 ml d’eau distillée.

Mélange des solutions

Munissez vous de votre bouteille de lait vide qui protègera la solution de la lumière UV.

– Prélever le même volume des solutions A et B. Par exemple : 100 ml.
– Incorporer ensuite lentement le même volume de solution C tout doucement.
– Laisser reposer 24 heures avant l’emploi.

Bouteille de lait pour conserver le Van Dike

  • Préparez vos négatifs

Le Van Dyke est un procédé négatif. Vous allez donc devoir imprimer des négatifs de vos images à tirer de la taille que vous désirez sur des feuilles transparentes. Je vous explique comment faire dans le procédé cyanotype. Attention! Comme déjà expliqué dans l’avant-propos, il vous faut absolument des négatifs très très contrastés. Ensuite, il va falloir les retourner horizontalement et inverser les couleurs.

Vous aurez également besoin d’un dispositif pour maintenir fermement le négatif  sur la surface sensible. Pour ma part, j’utilise un cadre photo avec une vitre en verre. Et je rajoute des pinces pour bien maintenir le négatif sur le papier. Cela maintient très bien le négatif bien en contact avec la feuille de papier sensible.

Cadre photo pour maintenir le négatif

  • Préparer le papier sensible

Maintenant, il va vous falloir étaler la solution de Van Dyke avec un pinceau sur vos feuilles de papier. Restez bien dans une pièce à lumière atténuée. Vous pouvez déposer plusieurs couches. Ensuite laisser sécher une nuit en lumière faible. Vous pouvez également utiliser un sèche-cheveux.

Je vous recommande de laisser sécher à l’air libre plutôt qu’au sèche-cheveux car votre solution répandue sera bien plus homogène sur le papier.

Attention, il est important de ne pas envoyer l’air chaud du sèche-cheveux directement sur la surface humide. Cela voilerait les hautes lumières. Réglez l’appareil à basse température et soufflez par l’arrière. Mieux, remplacez le sèche-cheveux par un ventilateur. Attention! Le papier doit être complètement sec, ῝à coeur῎ avant utilisation! Par temps humide, un simple séchage à l’air libre, même prolongé, peut ne pas être suffisant.

ERREUR A NE PAS COMMETRE! Le Van Dike ne supportera aucun coup de pinceau en trop ou en moins. La surface doit être complètement homogène en solution sensible.Vous avez plutôt intérêt à fixer votre papier sur un support pour qu’il ne gondole pas quand vous donnerez des coups de pinceaux.  Sinon quoi? Une région plus dense se verra inévitablement sur votre tirage, comme sur l’image ci-dessous. Et oui, fatal!

  • Exposez à la lumière

Maintenant que votre feuille est bien sèche, vous pouvez l’exposer avec votre négatif dessus à travers le cadre! En plein soleil, 3 à 5 minutes suffiront largement. Les bords vont devenir orange-marron. Pensez à légèrement sous-exposer. En effet les couleurs prendront en intensité après rinçage à l’eau.

Début de l’exposition

Fin de l’exposition

ERREUR A NE PAS COMMETRE! Attention, assurez-vous que votre négatif est bien écrasé sur votre feuille de papier sensible! Dans le cas contraire votre image sera moins résolue voire floue à certains endroits. Quel dommage! Regardez les deux images ci-dessous le premier plan de la basilique du Sacré-coeur… 

Retournez maintenant en lumière atténuée et enlever le négatif de votre tirage. Vous obtiendrez votre tirage avec des couleurs allant du orange au marron en passant par le rouge brique.

Il est temps d’enlever le négatif!

  • Rincer le tirage

Maintenant il ne vous reste à rincer à l’eau froide votre tirage jusqu’à ce que l’eau soit claire. Vous pouvez même intensifier ce rinçage si vous trouvez que votre tirage est trop foncé. Votre image devient orange brique. Et vous allez perdre un peu les blancs qui vont devenir orange.

Couleur orange après rinçage à l’eau

Procédé Van Dike après rinçage et avant fixage

Procédé Van Dike après rinçage et avant fixage

  • Fixer le tirage avec de l’hyposulfite de sodium

Sur le site de Galerie photo, il n’est pas précisé de fixer à l’hyposulfite de sodium, mais je vous le conseille quand même. En fonction de la qualité de votre papier et aussi de la qualité de votre mélange photosensible, vous aurez alors un virage foncé très joli! Pour cela, rien de plus simple : plongez votre tirage dans un bain d’hyposulfite de sodium pendant trois minutes.

 

Fixation à l’hyposulfite de sodium du tirage Van Dike

Fixation à l’hyposulfite de soude

Finis les couleurs oranges et bonjour le chocolat. Le virage va être immédiat. Quand vous observez que l’image s’éclaircit sortez la du bain (environ 3 minutes suffisent).

ERREUR A NE PAS COMMETRE! Ne laissez pas trop longtemps votre tirage, car il va perdre en intensité. Pour exemple, voici deux tirages qui étaient similaires mais l’un d’entre eux à passer plus de temps dans le bain fixateur :

Trois minutes dans l’hyposulfite

10 grosses minutes dans l’hyposulfite

Maintenant, dernière étape : Rincez abondamment votre tirage afin d’éliminer les traces d’hyposulfite de sodium!

Dernier rinçage à l’eau (qui éclaircit légèrement)

En séchant, vos tirages vont retrouver leur densité et tirer plus sur le brun et moins sur le orange, c’est tout à fait normal. Vous obtiendrez des rendus plus sépia et vintage.

  • Et voilà le résultat!

Montmartre – Procédé Van Dike – Papier Bergger 320

Oh c’est moi – Procédé Van Dike – Papier Bergger 320

Lucie – Procédé Van Dike – Papier Bergger 320

JB – Procédé Van Dike – Papier Bergger 320

Le buddha de Kamakura – Procédé Van Dike – Papier Bergger 320

Pour aller plus loin

Il est également possible de faire de très jolies impressions sur toutes sortes de support. Les tissus notamment donnent de merveilleux résultats. A vous d’essayer, ou participez à un atelier pour découvrir les procédés anciens sur tote bag avec Lomography.

Impression Van Dike sur tote bag

Détails du tissu après séchage du sac

Je vous conseille les sites et les vidéos suivantes :

Et le plus grand Van Dyke du monde!