Dans cet article, je voudrais faire le tour des questions que les débutants de la photo argentique se posent souvent. Si vous avez d’autres questions : n’hésitez pas!
-
Ce FAQ s’adresse à qui?
Vous êtes intéressés par la photo argentique, vous connaissez quelqu’un qui pratique encore, vous avez récupéré les appareils du papi que vous revendez à un vide-grenier et vous êtes étonnés de trouver des acheteurs ou bien vous pensez que la photo argentique est une niche, pire une lubie de certains « hipster »? Dans tous les cas, faisons un point ici sur le B.A.BA de cette pratique!
Non, il n’y a pas de questions stupides sur la photo argentique.
Aujourd’hui, à l’ère du numérique, il est facile de prendre des photos avec son smartphone, ou pour les plus riches avec un bon gros reflex dernière génération qui pèse deux kilos. Dans les deux cas, ce qui est triste, c’est que les photographes se posent de moins en moins la question de comment ça marche une photo! Savent-ils réellement en prendre? Peut-on les qualifier de photographes? Bien-sûr, prendre une photo avec un appareil argentique paraît moins évident!
Alors à ceux qui ne comprennent pas les résistants de la photo argentique, venez lire ce FAQ, et faites tomber vos préjugés…
-
On trouve encore des pellicules?
Mais bien-sûr! Alors forcément, on n’en trouve pas aussi facilement qu’à la belle époque de l’argentique… Mais les classiques sont quand même disponibles à la FNAC (Ilford, Fujifilm, Kodak), dans certains supermarchés au rayon des appareils photos jetables, dans les magasins spécialisés photos (voir plus bas labo photo et développement), et bien-sûr dans les boutiques en ligne qui sont nombreuses (marque lomography, les ateliers de Marinette, MX2, etc.) Bref, l’endroit où vous trouverez le plus de choix reste encore internet.
La grosse grosse bonne nouvelle, c’est que les pellicules commercialisées aujourd’hui peuvent être complètement délirantes et peuvent correspondre réellement à des besoins artistiques
En résumé, si vous démarrez, il n’y a peut-être pas les même choix qu’il y a 30 ans, mais il reste les meilleures des anciennes et une foultitude de nouvelles! Vous le croirez ou non, mais il y a même des nouvelles boîtes qui se montent : fabrications d’appareils photos ou nouvelles entreprises de fabrication de film (tiens une française même!)… Et encore je ne parle même pas des appareils photos instantanés qui reviennent à la mode en ce moment! De nouveaux films instantanés fleurissent comme des jolis fleurs des champs… Citons par exemple : Impossible Project, devenu ensuite Polaroid Originals. Quand Polaroid a arrêté la fabrication de ses films instantanés en 2008, Impossible a racheté les dernières machines d’une usine. Mais il ne restait plus aucune formule, recette de fabrication. Il a fallu faire renaître les films de leurs cendres.
-
Une pellicule ça coûte deux bras
Vrai et Faux! En fait, cela dépend de ce que vous cherchez. Vous trouverez des pellicules couleur ou noir et blanc à partir de 2 euros. Pour des pellicules avec des effets un plus exotiques, là forcément, ça commence à devenir plus cher. Mais finalement c’est comme tout! Ça dépend de vos délires artistiques! Comptez de 10 à 15 euros pour une pellicule diapositive de type lomochrome ou X-Pro slide chez lomography (photo ci-dessous par exemple).
L’idée, c’est qu’il vaut mieux acheter des packs de 3 ou plus. Le site 35 mm-compact vous explique même que l’on peut acheter carrément des rouleaux de son film préféré et faire soi-même ses pellicules avec une bobineuse.
J’allais oublier! Si vous tombez sur des pellicules dont la date d’expiration est dépassée… ne les jetez pas! Vous pourriez au contraire tomber sur des pellicules aux effets vintage incroyables! Si c’est pas votre truc les modifications de couleurs, passez votre tour
Pour les appareils instantanés, même chose : sans combine, une cartouche de 10 poses peut être vendu 10 euros! Mais avec internet, il est facile d’en acheter 10 à ce prix là! Sans parler du fait, que même pour des effets de pellicules vraiment spéciaux, vous pouvez les faire vous-même (voir l’article Red Scale). D’ailleurs, la firme Revolog l’a bien compris, puisqu’elle vend aux particuliers des pellicules faites maison! En résumé, ça ne coûte pas si cher!
-
On ne trouve plus d’appareil photo argentique neuf dans le commerce
FAUX! Bien-sûr que si! Vous pouvez trouver des appareils neufs très facilement. Deux possibilités : les « anciennes » marques (ex : Fuji, Polaroid … ) et les nouveaux fabricants. Lomography est l’exemple parfait de la nouvelle marque qui surfe sur la vague. Mais vous trouverez aussi : Impossible Project qui a été racheté par Polaroid, la marque hong-kongaise Mint, Black Bird Fly Camera … On trouve aussi la marque lomography dans des boutiques dédiées lomo, mais aussi maintenant chez certains revendeurs de la marque comme la FNAC! Ces nouvelles boîtes lancent de nouveaux modèles chaque année, qui correspondent à la demande actuelle : appareils instantanés, à multiple optiques, objectif Fisheye, etc.
Il a de la gueule hein cet appareil instantané de chez Impossible? Les anciennes marques, talonnées par ces nouvelles, ont eux aussi renouvelé leur offre. Vous n’avez jamais vu les nouveaux appareils instantanés dans les rayons, de chez Fuji ou Polaroid? Menteurs! Ce sont aussi des appareils argentiques! Et ils sont tout à fait en vogue! La gamme de prix est très large! Donc ouvrez l’oeil…
Comptez de 30 euros à 400 euros pour un appareil neuf.
Le prix dépend des matériaux utilisés pour le boitier (plastique, ou bien métal), de la possibilité de changer les objectifs et de leurs lentilles en verre ou en plastiques, enfin de leurs fonctionnalités (plusieurs temps de pose, plusieurs vitesses, flash intégré). Dans les moins chers chez lomo, vous trouverez : le Fisheye, le Diana et parmi les plus chers : le Lubitel, le Belair, le Lomo LC-wide.
Les marques comme : Canon, quant à elle, ont arrêté leur production d’appareils photos de type reflex ou compact. Il faut se pencher vers le marché de l’occasion sur internet ou les brocantes, qui lui, est florissant. Mais pour en savoir plus sur où et comment acheter un appareil argentique, allez voir mon article dédié!
-
Les piles de mon appareil ne se font plus. Il est bon à jeter
FAUX ! La grande partie des appareils photos argentiques n’ont pas besoin de piles, et c’est un point de plus pour l’analogique! Mais certains, dotés d’une fonction automatique, relie la mesure du posemètre (qui mesure la quantité de lumière à photographier) à la vitesse OU à l’ouverture du diaphragme. C’est le cas par exemple du Canon EF, du Canon Ftb, ou de l’Electro 35. Dès que vous avez besoin d’une petite diode ou d’alimenter un flash incorporé, il faut aussi des piles. Si votre appareil est suffisamment récent, vous n’aurez pas trop de mal à trouver des piles. Dans certains cas, si les piles étaient à l’origine en mercure, elle ne sont plus commercialisés. Les piles au mercure PX 625, 640 & 675 utilisées dans la plupart des appareils des années ’60 et ’70 sont désormais hors-la-loi: tant mieux! Pour trouver leurs homologues récents, flâner sur internet comme ici : http://www.dirapon.be/batteries.html. Apprenez à faire des montages! Des pièces de 5 centimes, du scotch technique noir et c’est parti!Dans tous les cas, je vous conseille de vous trouver un bon revendeur spécialisé dans les piles, il sera être le Mc Giver qu’il vous faut. Sur Paris, je vous conseille piles expert : 34 rue Delambre 75014, et puis vers Hôtel de Ville : 1001 piles, 22 rue des Halles. Venez carrément avec votre appareil photo, et la référence originelle de piles. Ils mesureront la taille du logement de la pile, regarderont le voltage et l’ampérage et trouveront une solution adéquate. Bref, le bricolage, ça fait aussi partie intégrante de la photographie avec des vieux appareils. Mais je dois dire que c’est assez jouissif d’arriver à les ressusciter!
La bonne nouvelle, c’est aussi que si vous tombez sur un appareil analogique qui utilise des piles et que vous n’en avez pas, souvent, il marche également sans pile! Le tout est de savoir le réglage (de vitesse) par défaut, et de faire avec. Là encore, il suffit de taper le nom de votre nouvelle acquisition et vous tomberez facilement sur internet sur des modes d’emplois scannés. Allez faire un tour sur le site 35-mm compact, merveilleux pour le nombre de références répertoriés!
-
Quel format de pellicule utiliser?
C’est pas vous qui choisissez, ahah! C’est l’appareil! Il existe une multitude de pellicules de formats différents : 120, 127, grand format, 35 mm, 110 etc… Les deux les plus utilisées (pour ne pas dire dont la production se fait toujours), c’est la pellicule 35 mm (appellée aussi 135 ou bien 24X36) et la pellicule 120 (ou moyen format). Lorsque vous aurez jeter votre dévolu sur un appareil photo argentique, vous allez d’abord regarder quel type de pellicules vous allez charger. Les appareils qui utilisent des pellicules 120 disposent d’un axe (généralement en plastique) qui est amovible et qui se place indifféremment à droite ou à gauche (voir photo de droite). Parmi les appareils utilisant des films 120 on trouve : le Rolleiflex, le Diana F+, le Lubitel. Les appareils 24X36 quand à eux ont un axe fixe et des petites dents qui maintiennent la pellicule en place et la font bouger dans le boitier (voir photo de gauche).
Charger une pellicule 120? Lorsque vous ouvrez votre appareil, il doit rester un axe (à gauche) que vous allez placer à droite. A gauche vous placerez votre pellicule 120. Une pellicule 120 est souvent vendu dans un sachet en aluminium pour la protéger de la lumière. En effet, le film est directement enroulé avec un papier protecteur qui la recouvre. En chargeant votre film, le début de votre film sera accroché sur l’axe de gauche. Au fur et à mesure que vous prendrez des clichés et que vous avancerez votre film dans le boitier de gauche à droite, le film s’enroulera autour de l’axe de droite. Une fois tout votre film utilisé, il sera complètement enroulé sur votre axe de droite. Vous pourrez alors sortir votre film à développer. L’axe de gauche (celui qui appartenait à votre pellicule) peut être de nouveau déplacé à droite. Vous n’avez rien compris? Regardez cette vidéo!
Charger une pellicule 35 mm? Le film 135 est enroulé autour d’un axe contenu dans une cassette en aluminium qui protège le film de la lumière. Il suffit de placer cette cassette à l’emplacement désiré à gauche, de tirer sur le film et de le fixer sur l’axe à droite prévu à cet effet. Veillez à bien placer les dents de la roulette dans les trous de la pellicule prévues à cet effet. Pour les pellicules 35 mm, pas d’enroulement sur un deuxième axe : le rembobinage permet à la pellicule de faire marche arrière et de retourner dans sa cassette!
Dans tous les cas, avant de vous tromper, lisez le manuel d’utilisation sur comment charger votre pellicule! Pour les appareils en plastiques, la petite mécanique peut-être très fragile.
A noter pour le choix d’un futur achat d’appareil photo : les pellicules 120 sont souvent plus chères que les 35 mm et ne contiennent que 12 poses contre 36 poses pour les 35 mm.
-
Il n’existe plus de labos qui développent les films
FAUX! Bien-sûr que si ! Nombreuses sont les personnes qui sont tentées par l’expérience argentique mais qui croient qu’il faut par conséquent savoir développer soi-même ses pellicules! Et donc avoir une chambre noire et une bonne expérience de la chimie… C’est faux, vous n’êtes pas obligés!
Il existe encore des laboratoires photos, où vous pouvez déposer vos pellicules pour obtenir le développement de vos négatifs.
Le développement de votre pellicule va vous permettre de récupérer des négatifs : votre film traité (développé) qui ne sera plus sensible à la lumière et dont vous pourrez vous servir pour obtenir autant de photos papiers que vous souhaitez et des agrandissements. Si vous voulez, le labo peut aussi vous faire un premier tirage papier dans le format que vous désirez. Cela vous permet de mieux vous rendre compte du résultat. Enfin les « scans », appelés aussi numérisations de vos négatifs vous seront fournis sur demande sur un CD ou bien envoyés par mail. Tout ça : à votre convenance!
Où sont-ils? Les anciennes grosses enseignes comme par exemple Photoservice ont retourné leur veste alors que leur cœur de métier, c’était le labo photo. Elles existent toujours mais se sont adaptées au marché du numérique et proposent une large gamme exclusivement photos numériques. Bien-sûr, dans ces magasins, vous pourrez quand même déposer vos pellicules, mais attention, vous paierez le développement assez cher et surtout il sera envoyé dans un autre labo, spécialiste lui, d’argentique. Le délai sera alors conséquent : deux semaines environ. Je vous conseille plutôt de vrais enseignes spécialistes de l’argentique qui elles, savent de quoi elles parlent. En plus des conseils, la qualité est là, et vous n’aurez jamais de soucis! Au pire, elles vont même rattraper vos erreurs de débutants : sur-exposition ou sous-exposition. Il suffit de leur préciser. Sur Paris, je vous conseille : Nation Photo, rue des Lombards à Châtelet (une boutique à Nation aussi), Négatif+ (gare du Nord), 106 rue Lafayette 75010 ou bien ARKA (Montparnasse), 52 rue Notre-Dame des Champs, 75006. Pour Négatif +, maintenant il faut compter plus de 24h pour récupérer négatifs, tirages papiers et scans, et c’est souvent l’usine. Si vous avez des films spéciaux à développer (Films Washi par exemple), oubliez, ils ne prennent pas le risque. Comptez presque une semaine pour les pellicules Noir et Blanc. Chez Nation, couleur et noir et blanc c’est 3j environ. Ils prennent tous les films! N’hésitez surtout pas à leur poser des questions, ce sont des experts! N’oubliez pas de créer une carte de fidélité ou un abonnement, très vite rentabilisées en réduction. Et pour des photos farfelues comme avec le Spinner 360? Nation encore et sinon Lomography.
Il existe cependant des labos photos qui font moins « usines » et qui seront très heureux de vous développer vos formats farfelus. Il s’agit des boutiques Nation Photo (situés à Châtelet ou à Nation). Ils sont super sympas. 😉
Une autre solution existe : envoyer vos pellicules par colis chez lomography. Lomography a aussi un labo photo! Le développement ne sera cependant pas effectué en France, mais il sera envoyé à Vienne, comme toutes les pellicules européennes. Le délai sera donc plus long : 10 jours pour une pellicule couleur mais jusqu’à deux semaines pour une pellicule noir et blanc.
Pour ceux qui ne veulent pas se déplacer : internet toujours… De nombreux labos photos proposent cette possibilité : Nation, ARKA, Négatif +, lomography… Il suffit d’envoyer par la poste vos pellicules exposées avec facture internet. Ensuite vous recevrez vos photos chez vous! Comptez quand même entre 10 et 20 euros (selon l’exotisme de votre pellicule) pour le développement, les scans et les tirages papier.
-
Et si je développais moi-même?
C’est la solution la plus économique, forcément! Il est quand même à noter que s’inventer technicien de labo photo demande une certaine dextérité, surtout il faut être méticuleux.
La première phase, celle du développement du négatif est déjà moins complexe que la deuxième : le tirage papier, qui nécessite l’achat de matériels spécifiques et assez onéreux.
D’autant plus que le tirage papier est encore plus sensible à différents paramètres comme la concentration des produits chimiques et le temps! Un vrai travail de précision. Pour commencer, je vous conseille déjà de vous amuser à développer des films noir et blanc 35 mm ou 120 (et de lire mon article sur comment faire). C’est facile, pas cher. Cela nécessite peu de matériel et très peu de place. La seule chose qu’il vous faut : une pièce complètement hermétique à la lumière. On peut déjà acheter des kits de développement de pellicules Noir et Blanc dans le commerce (comme le matériel fourni par 35-mm compact de la photo). Puis, il suffit de suivre un petit tuto soit sur un site qui explique bien (comme 35 mm compact encore), soit sur Youtube…
Vous voulez essayer la chimie couleur? Alors là, la chimie est beaucoup plus compliquée… Vous me raconterez, hein?
Je dédicace cet article à la rédactrice du blog : http://lecorpslamaisonlesprit.com/ qui se posait des questions sur la photo argentique! Et qui finalement, a acheté ses 3 premiers appareils chez lomography! Merci pour ton enthousiasme!!! J’espère que j’ai répondu à tes questions! 😉