Vous ne savez pas quoi faire le week-end prochain? Je vous conseille l’exposition Philippe Halsman : Etonnez-moi! au Jeu de Paume du 20 octobre au 24 janvier 2016 (place de la Concorde). Si vous êtes usagers des transports en commun parisiens, vous n’avez pas pu passer à côté des affiches des oeuvres du photographe dans le métro! Suivez Marylin et faites un saut.
|
-
Biographie
-
Le portrait
-
Salvador Dali et le surréalisme
-
La jumpology
1- Biographie
Philippe Halsman est né le 2 mai 1906, à Riga en Lettonie dans une famille juive. Il suit des études d’ingénieur à l’université d’élite de Dresde en Allemagne en 1924.
En 1928, Philippe Halsman part en randonnée dans les Alpes autrichiennes avec son père. Il meurt au cours de cette randonnée de blessures graves à la tête. Suite aux circonstances plus que douteuses de cet accident, Halsman est condamné à tort à dix ans d’emprisonnement pour parricide.
Sa soeur Lubia travaille pour sa libération et contacte de grandes personnalités comme Einstein, Thomas Mann, Freud et Paul Painlevé qui ordonnera sa relaxe. Libéré en 1931, à condition de quitter définitivement l’Autriche, il part s’installer en France. Il commence à Paris en 1930 comme photographe indépendant pour des magazines comme Vogue et gagne rapidement la réputation d’être l’un des meilleurs photographes de « portraits de célébrités ».
Son premier studio de portrait ouvre au 22 rue Delambre, dans le quartier de Montparnasse à Paris. Quand la France est envahit par l’Allemagne, il gagne d’abord Marseille puis aidé par la famille d’Albert Einstein (qu’il photographiera en 1947) se rendra aux Etats-Unis.
Son premier succès aux US sera la campagne de pub pour le rouge-à-lèvres « Victory Red » d’Elizabeth Arden où il photographie le mannequin Constance Ford.
C’est avec le portrait de Lilly Daché, qu’il signe son premier contrat pour LIFE. S’en suivra 101 couvertures! Il photographiera : Marylin Monroe, Albert Einstein, Grace Kelly, Pablo Picasso, Louis Armstrong… LIFE est alors le premier magazine qui privilégie l’image et n’hésite pas à investir de gros moyens financiers pour ses photographes.
On remarque chez lui l’importance donnée aux détails du portrait. On dit qu’il participe au courant photographique de La Nouvelle Vision. Il n’hésite pas à utiliser des objectifs Fisheye, mais aussi des angles de vue inédits comme la plongée et la contre-plongée. Il utilise un important équipement photographique, comme par exemple de la lumière stroboscopique.
On dit que ses séances photos sont très courtes, maximum 3h. Il cherche le naturel et fait tout pour mettre à l’aise ses modèles.
En 1941, Philippe Halsman fait la rencontre du surréaliste Salvador Dali. S’en suit alors une grande collaboration et le même sens de l’esthétique : des détails, des montages et beaucoup de travail.
« Créer une image qui n’existe que dans mon imagination se révèle un jeu exaltant » Philippe Halsman
En 1951 il est missionné par la chaîne NBC pour prendre en photos les personnalités du siècle : Marylin Monroe, Richard Nixon, le Duc et la Duchesse de Windsor… Il inventera alors la « jumpology« , cet art de faire sauter ses modèles devant son objectif dans le but de révéler leur vraie nature. Par la suite, il photographiera également Hitchock, Kennedy, Judy Garland, Audrey Hepburn, Grace Kelly, etc.
En 1958, Philippe Halsman rentre dans les 10 meilleurs photographes du monde selon le magazine Popular Photography.
Il meurt le 25 juin 1979 à New York.
2- Le Portrait
Philippe Halsman est le roi du portrait. Il est l’un des premiers à faire attention à la lumière qu’il utilise pour sublimer les visages. Tout est millimétré. Il prépare son studio avant l’arrivée de son modèle. Il imortalisera actrices, acteurs et personnalités.
Il cherche surtout à révéler les expressions. Avec Marylin Monroe, il l’exercera à mimer la peur, la joie, la séduction… et révèlera son jeu d’actrice.
Il photographie en plein format pour être sûr de ne manquer aucun détail.
3- Salvador Dali et le surréalisme
C’est en 1941 que Philippe Halsman commence sa collaboration avec Salvador Dali. A cette époque, Salvador Dali est déjà célèbre et aime se mettre en scène.
Beaucoup d’oeuvres de cette période m’ont marquée. D’abord celle appelée « Tête sur table » de 1943 est un photomontage de la tête de Dali posée sur une table. Les photomontages demandaient beaucoup de travail à l’époque : découper l’épreuve argentique puis reprendre en photo cette photo… Remarquez le détail de la photo dans la photo!
Une autre beaucoup plus connue est « Dali Atomicus ». Dans cette photo, Dali saute devant son oeuvre « Leda Atomica ».
Pour réaliser cette photo, il a fallu suspendre la chaise, le chevalier et la peinture avec des fils transparents, 26 lancers de chats et de seaux d’eau, 26 coups de serpillères et au total 5h de travail! Halsman a même raconté comment les chats ne voulaient plus se laisser faire…
La photo appelée « Voluptate Mars » représente quand à elle une tête de mort souriante formée par des corps de femme nue et Dali au premier plan. Dali et Halsman se rejoignent dans les détails du symbolisme. Dans cette photo, Dali habillé en dandy semble résister à la tentation de ce qui le caractérise : la morbidité et l’érotisme.
Sur cette photo, on distingue tout le boulot de préparation…
Leur collaboration s’immortalise aussi dans un livre : « Dali’s Mustache » où le surréaliste se met en scène. Toutes les photos sont prises au Rolleiflex avec son flash pour plus de mobilité.
4- La Jumpology
Alors que Philippe Halsman photographie les grands de ce monde pour NBC, LIFE ou d’autres commandes privées, il prend également l’habitude de demander à ces personnalités de participer à son projet personnel : la Jumpology. Il croit dur comme fer, que les personnes révèlent leur vraie personnalité lorsqu’elles « sautent » devant l’objectif car elles sont concentrées sur leur saut et ne peuvent pas en même temps porter un masque.
Il ira même jusqu’à trouver que les anglaises gardent leur flegme alors que les actrices américaines sont plus expansives! Marylin quant à elle, photographiée des centaines de fois par Halsman, réfusa tout d’abord de participer car elle avait peur de montrer son vrai visage.
En bref : Exposition « Philippe Halsman. Etonnez-moi! » au Jeu de Paume à Paris jusqu’au 24 janvier 2016. 1, Place de la Concorde, 75008 Paris Tel : 01 53 79 59 59
Comissaires de l’exposition : Anne Lacoste et Sam Stourdzé
Réservez votre billet sur : Jeu de Paume