Ça y est vous avez enfin acheté/volé/récupéré votre premier appareil argentique. Maintenant y’a plus qu’à… y’à plus qu’à? Le charger avec une pellicule pardi! Euh… oui, mais laquelle? Après avoir tout retenu sur la FAQ de la photo argentique, faisons le tour des types de pellicules qui existent pour que vous fassiez le bon choix. Pour plus de clarté et parce que je ne pouvais pas faire une liste exhaustive, j’ai préféré vous parler d’abord des pellicules de type 35 mm et non 120. Pas de panique, si vous avez un coup de foudre sur l’une des pellicules suivantes mais que vous la cherchez en 120, la majeure partie du temps elle existe.

Enfin, après avoir lu cet article, n’hésitez pas à aller faire un tour sur les pages qui répertorient les pellicules que j’ai déjà essayées! Cela peut vous donner des idées, des envies. Vous saurez où les acheter et à quel prix :
De temps en temps, je vous dirais aussi quelles sont les nouveautés qui sortent!
Les caractéristiques de votre film
La sensibilité (notée en iso)
Pour bien choisir votre pellicule, vous allez d’abord regarder sa sensibilité (dont l’unité est l’iso). Plus le chiffre devant l’iso est faible, par exemple : 50 iso, plus votre pellicule est peu sensible à la lumière. Vous devrez donc l’utiliser dans un environnement très lumineux : grand soleil, montagne enneigée. En contre partie, votre pellicule aura ce que l’on appelle un « grain » plus fin. Et oui, votre pellicule a un grain, peut-être comme votre collègue de bureau. C’est à dire que même en agrandissant votre photo, les détails de l’image seront respectés très fidèlement. Les contrastes et la finesse du grain rendront votre photo très réaliste. Dans des conditions moins lumineuses : par exemple un ciel très nuageux ou bien des photos en intérieur, préférez une pellicule 400 iso. Enfin, si vous voulez prendre des clichés la nuit ou la lumière d’une bougie optez carrément pour une 1600 ou 3200 iso. Dans ce cas, votre pellicule sera plus sensible. Mais vous pourrez aussi faire des photos de nuit, en utilisant un trépied et en faisant des poses longues. Cela dépend aussi du matériel que vous avez sous la main et de ce que vous désirez. Par contre si vous utilisez une pellicule très sensible dans des conditions plutôt lumineuses, vous obtiendrez une photo plutôt « granuleuse », avec un gros grain. Avec votre appareil photo numérique, vous pouvez également régler cette sensibilité ISO (image ci-dessous).

Vous l’avez compris, choisir la bonne sensibilité c’est déjà un challenge! Réfléchissez bien à l’environnement dans lequel vous allez prendre vos photos! Et surtout, par défaut, si vous allez utiliser plusieurs environnements différents et que vous n’arrivez pas à vous décider, ne choisissez pas un ISO trop grand ou vous le regretterez en obtenant des photos granuleuses. Nous revenons plus en détails sur la sensibilité de la pellicule dans un autre article plus détaillé : la sensibilité.
Le code DX d’une pellicule
Les pellicules photos communiquent parfois avec certains boîtiers d’appareil photos avec ce que l’on appelle un code DX. Il s’agit d’un damier de cases noires et de cases blanches donnant les informations suivantes : sensibilité de la pellicule, nombre de poses, latitude d’exposition. Ce code DX est très pratique car votre appareil va directement savoir la sensibilité et faire les bons réglages. Dans certains appareils (les anciens), il n’y a pas de lecteur de code DX et vous allez donner ces informations manuellement (par une bague iso par exemple). Dans d’autres cas, ce sont les pellicules qui ne contiennent pas de code DX (comme les pellicules Washi), pas de panique, vous pourrez rentrer manuellement les informations. Vous pouvez aussi vous amuser à les modifier (en crayonnant un carré noir avec un feutre indélibile ou bien en grattant les cases) pour retenir ou pousser votre pellicule. Ce n’est pas « chimiquement » possible avec toutes les pellicules mais certaines se prêtent très bien au jeu (l’Ektar y arrive très bien). Si cela vous intéresse, allez faire un tour sur l’excellent site : la photo argentique.com.

Codes DX et significations
Vous avez peut-être remarqué que beaucoup de pellicules disparaissent mais aussi que plein d’autres sortent sur le marché… puis disparaissent.
🤔 En fait ces films sont des vieilles émulsions qui sortent aujourd’hui avec de nouveaux noms et de nouvelles étiquettes ! Certaines marques, comme Rollei,
Lomography, ou
Kosmo Foto ne fabriquent rien, mais font des commandes spécifiques aux usines, ou plus généralement ré-étiquettent tout simplement une émulsion existante. Cependant, le code DX reste le même ! Pour savoir à qui vous avez vraiment à faire, je vous conseille le super site qui vous dira ce qui se chache derrière l’étiquette :
http://industrieplus.net/dxdatabase/
La saturation des couleurs et la tonalité des ombres
Certains films sont connus pour avoir des couleurs plus vives que d’autres. C’est le cas par exemple des pellicules diapositives développées en E6 (voir plus bas). En fonction de ce que vous photographiez, il sera donc important de bien choisir votre pellicule : une pellicule avec des tons chair doux pour des portraits (comme les pellicules négatives Portra de Kodak par exemple) ou bien plutôt des couleurs explosives pour des paysages. Comment savoir? Rien de plus simple! Il suffit de bien lire le descriptif de votre film! La photo ci-dessous a été prise avec une pellicule diapositive Fuji Sensia 200. On remarque la finesse du grain, la netteté des couleurs, les dégradés doux et les couleurs vives d’une diapositive. Vous trouvez des effets similaires avec les diapo Fuji Velvia 50, Kodak Elitechrome 100 et Fuji Provia 100 F que j’ai déjà testées. Un bon choix pour photographier de la nature et les architectures colorées.

Dans la rosée du matin – Canon EOS 100 – 50 mm f/1.4 – Fuji Sensia 200
Il peut arriver que des pellicules aient des ombres qui tirent sur le bleu ou bien des tonalités de couleurs étonnantes/imprévues. C’est le cas par exemple des pellicules Tungsten utilisées à l’extérieur, ou bien de la pellicule Kodak Ektar 100 au ombres bleues (photo ci-dessous). Vous ne pourrez pas forcément le prévoir, il faut donc essayer! Je parie qu’avec la pratique, vous aurez bientôt des petites préférences.

Poule d’eau – Canon EOS 100 – 50 mm f/1.4 – Kodak Ektar 100
Le grain et la netteté
Même si le grain est intimement lié à la sensibilité de votre pellicule (plus l’iso est élevé, plus vous aurez de chance d’avoir du grain), certaines pellicules sont réputées pour en avoir plus que d’autres si c’est ce que vous recherchez! Et inversement, certaines vous permettront d’avoir un rendu très net. Même si la photo ci-dessous a été prise avec une pellicule 100 iso, le grain est très marqué et c’est ce qui fait la particularité de la pellicule négative Color Implosion Surreal CN 100 iso (dévelopement en C41) de chez Adox. Un petit côté vintage?

Pellicule négative Color Implosion Surreal CN 100 iso (dévelopement en C41) de chez Adox
Le contraste
C’est particulièrement vrai en argentique noir et blanc, le contraste peut apporter de la force ou de la douceur à votre cliché, mais aussi influencer sur le rendu des détails. En noir et blanc, plus vous aurez de contraste, plus les noirs seront foncés et les blancs très blancs. A défaut, avec un contraste très fort, vous aurez peu de dégradés et de nuances dans les détails. Les détails pourraient s’en trouver moins mis en valeur. Un contraste intense peut donner un style à un portrait par exemple (ci-dessous une photo avec beaucoup de contraste prise avec la pellicule Film Washi Z 400 iso). La pellicule idéale est celle dont les noirs et les blancs sont intenses mais avec de jolis dégradés de gris et du piqué dans les détails (Rollei RPX 400, Ilford HP4+, Kodak Tmax 400…).

Film Washi Z 400 iso – Canon EOS 100 – 50 mm f 1.4
Avec une pellicule peu contrastée, vous apporterez beaucoup de douceur et vous apprécierez plus les détails des dégradés, comme c’est le cas avec la pellicule Rollei Retro 100 ci-dessous. Attention, une photo avec aucun contraste manquera de tonus et paraîtra uniformément grise.

Canon EF – 50 mm – Rollei Retro 100
Les différentes catégories de film
Les pellicules couleur négatives
Les pellicules couleur dites négatives sont développées selon un procédé chimique apellé C-41. Ce sont les pellicules les plus utilisées, les plus connues. Il en existe beaucoup. Lors du développement du film, une image négative de la réalité se forme avec une couleur uniforme orangé qui est filtrée au tirage.
Si vous regardez votre film, appelé aussi « négatif » à la lumière, vous verrez que les couleurs sont inversées, d’où le nom « pellicule négative ».
Les films les plus récents comportent une couche complémentaire sensible au cyan devenant magenta clair pour un rendu optimal des nuances douces notamment de la peau. Ça c’était pour la base. Afin de ne pas vous tromper de pellicule et après avoir choisi la bonne sensibilité, regardez bien les indications du fabricant sur la boîte. Pour commencer et vous familiariser avec les pellicules négatives, testez des pellicules peu onéreuses (comme la Kodak Colorplus 200, la Fuji C200 ou les Agfa Vista) puis montez en gamme (Kodak Portra).
En effet, il est souvent mentionné : portrait, nature, intérieur, etc.
Si cet article ne vous suffit pas, n’hésitez pas à aller faire un tour régulièrement sur Choisir sa pellicule couleur, un véritable répertoire. La photo ci-dessous a été prise avec une pellicule Kodak Portra 800 (un peu chère pour commencer).

Shibuya Tokyo – Kodak Portra 800
Les généralistes
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Fuji Superia et ses petites soeurs : « 4th layer » et X-Tra
Vous cherchez une pellicule au rendu des couleurs réalistes? C’est la pellicule faite pour vous! Avec un bon raport qualité/prix, la Fuji Superia 200 est très abordable : 22,40 euros le pack de 5 sur amazon! Vous pourrez l’utiliser à l’intérieur/extérieur, avec flash ou sans flash. Une pellicule passe-partout. Ici, pas de surprise, les couleurs seront respectées avec neutralité. Mention spéciale pour la version « 4th color layer » (4 couches sensibles aux couleurs au lieu de 3) qui permet d’enregistrer les couleurs à l’identique de l’oeil humain. En effet, les films conventionnels à 3 couches (rouge, vert et bleu) ont des difficultés à reproduire certaines teintes spécialement dans les tons verts foncés du spectre lumineux. A l’opposé cette technologie permet d’obtenir des couleurs exceptionnellement fidèles. Elle bat des records de stabilité de performances : vous la conserverez très longtemps! Bref la Superia : une bonne pelloche pour commencer! Si vous voulez vous donner une idée, faites un tour à Calvi au 15 août.

Feux d’artifices du 15 août à Calvi – Canon EOS 100 – Fuji Superia 200
Vous serez sûrement ravis par son petit côté rétro. L’Agfa Vista est très flexible : extérieur, intérieur, flash ou non. Ses couleurs lui donnent un petit côté vintage pas désagréable. Et pour 400 iso, vous aurez un peu de grain mais cela reste très raisonnable. C’est une pellicule très populaire et on comprend pourquoi : elle a tout bon! Faites des stocks si vous en trouvez, car Agfa a malheureusement arrêté sa fabrication. 3 – 4 euros la pellicule, elle n’est pas chère du tout!

Cauteret – Canon EOS 100 – Agfa Vista 400
Les spécialistes du portrait et de la finesse du grain
Voilà une pellicule qui a de la personnalité! C’est la pellicule au grain le plus fin au monde (selon Kodak) à développer en C-41. Que peut être reproché à cette pellicule? Peut-être le rendu des ombres un peu trop froid (allez faire un tour au Parc du Marquenterre, vous verrez que les couleurs sont vraiment spéciales). En faible luminosité, on retrouve des teintes bleues (on aime ou on n’aime pas). Les détails et la finesse au rendez-vous, les ombres sont très détaillées et donc pas du tout granuleuses. Des couleurs qui claquent! L’avantage du grain fin, ne l’oublions pas, c’est la possibilité des agrandissements mieux réussis. Moi ce que j’aime dans cette pellicule, c’est que la peau a toujours une jolie couleur. Un petit teint abricot. Par contre, Madame Ektar n’est pas accessible à toutes les bourses. Compter 10 euros dans certaines boutiques. Je l’ai quand même choisie pour shooter le mariage de mes amis.

Lucie – Ektar 100
Annoncée comme la pellicule à l’iso 400 au grain le plus fin, cette pellicule est celle qu’il vous faut si vous souhaitez shooter en faible luminosité sans perdre en finesse. Comme son nom l’indique, elle est idéale pour faire des portraits car les couleurs de la peau sont respectées. C’est la pellicule 400 iso, que j’utilise en routine. Un seul bémol : elle est un peu chère! 40 euros environ le pack de 5. En contrepartie, comme elle est assez réputée, vous la trouverez assez facilement et même dans les magasins de type fnac comme ses variantes : la Portra 400 CN (CN pour Natural Color), et la Portra 800. Si vous cherchez une bonne pellicule 800, aucun doute, comparé à la Lomo 800, la Portra l’emporte largement : un rendu moins fade et un grain nettement moins moche. Par contre pour le prix d’une Portra on peut s’acheter un pack de trois Lomo 800… à méditer! A noter : Kodak précisait à l’époque de sa sortie, qu’elle était aussi plus facile à scanner.

Kodak Portra 400
Je veux du grain et du rétro!
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Washi X couleur 400 iso sans masque
Plus originale et donc aussi plus chère et plus difficile à trouver la Washi X 400 iso peut être développée en E-6 ou en C-41. Ces couleurs sont assez pop, presque aussi explosives que la Color Implosion CN d’Adox (épuisée). Vous pourrez choisir à la dernière minute ce que vous préférez. Le développement en E6 permet d’avoir des couleurs plus contrastées. Pas de code DX pour cette pellicule, donc il faudra choisir un appareil avec réglage manuel des iso (assurez vous que c’est possible avec votre appareil). J’ai testé pour vous en développement C41! Ce qui est dommage c’est qu’elle est malheureusement très chère et ses stocks sont épuisés. Comptez quand même 12,90 euros chez Lomography. Aie Aie Aie.

Rouen – Canon EOS 100 – Film Washi X 400 iso
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La Color Implosion Surreal CN (Adox) : épuisé
La Color Implosion est une pellicule couleur 100 iso (dévelopement en C41) aux gris granuleux, aux tons brunâtres et aux couleurs « explosives ». En vrai, c’est une pellicule avec beaucoup de grain donnant un vrai look vintage 70’s. Les contrastes sont variables, les rouges peuvent surprendre. Niveau grain, vous allez être servis! C’est LA pellicule au grain le plus fort pour une sensibilité si faible. Son prix : 5,90 euros la pellicule

Brooklyn (Color Implosion Surreal CN)
- La XPro slide 200 de lomography
Cette pellicule est une diapo à développer comme une pellicule négative (en C-41). Vous trouverez plus d’explications sur le traitement croisé et les pellicules positives plus loin. En attendant, cette pellicule n’est pas très chère et donne des effets vieillo très très sympa : couleurs jaunies et grain! Alors si le vintage vous branche, essayez la! Attention les labos de developpement pour vous demander un supplément pour le traitement croisé.

XPro slide 200 – Agfa Silette LK (à partir de 1958)
NB : j’ai volontairement « oublié » les pellicules Tungsten (un article lui est dédié) et les Revolog dans cet article. Pourquoi? Parce que j’en parle de façon plus détaillée dans l’article : Pellicules, les nouveautés. Les Revolog sont des pellicules négatives mais qui ont subis un travail spécial. Quant aux pelloches lomo, ce sont des bonnes pellicules négatives classiques. Mais elles n’apportent rien d’exceptionnel… Le gros avantage, c’est qu’elles sont disponibles dans les boutiques!
Les effets « cinématographiques »
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Cinestill 800 Tungsten XPro C-41
Le grain de cette pellicule est excessivement fin pour une pellicule à haute sensibilité. Le rendu est donc étonnant: des images tellement nettes qu’elles ressemblent à des images de cinéma. Si vous souhaitez faire des portraits en intérieur, cette pellicule 35 mm est faite pour vous! Si vous souhaitez shooter à l’extérieur, les tons seront certainement modifiés vers les bleus… Son prix : 12,90 euros. Très chère! Elle est disponible dans les boutiques lomography. Pour plus d’infos, faites un tour dans Pellicules : les nouveautés.

Cinestill 800
En conclusion: Choisissez votre pellicule en fonction de l’environnement dans lequel vous allez shooter (peu ou beaucoup de lumière) mais aussi de la texture que vous désirez obtenir! Vous cherchez du grain? Obtez pour un iso élevé ET/OU des pellicules aux grains présents comme la Color Implosion Surreal CN. Au contraire, choisissez l’Ektar ou la Portra pour un grain très fin et des portraits aux couleurs parfaites. Enfin, si vous photographiez de la nature, pensez à la Fujifilm Superia. Retrouvez toutes les pellicules couleurs en détail ici.
Les pellicules négatives à effets
Dans la catégorie des pellicules négatives, vous trouverez bien entendu : la pellicule Red Scale! A faire soi-même ou à acheter chez Lomography. Il s’agit de pellicules « inversées », c’est à dire que vous exposez à la lumière le côté « rouge » (moins sensible) de votre film. Vous obtenez ainsi un effet de couleur sur vos photos.

Pellicule Redscale maison à partir d’une pellicule lomography 800 iso
Bien-sûr, il existe des milliers de déclinaisons de couleurs avec les pellicules négatives! Je vous invite à découvrir celles qui permettent des shifts de couleur comme les lomochromes. L’une des plus connues, c’est la Lomochrome purple avec ses tons violacés! Tout ce qui est vert deviendra purple. Voici une photo ci-dessous. Toujours à développer en C-41.

Le Pont Valentré à Cahors, Midi-Pyrénées – Canon EOS 10 – Pellicule Lomochrome Purple 400 iso nouvelle formule
Mais ça ne s’arrête pas là, puisque Lomography a sorti également sa petite soeur, la lomochrome turquoise! Elle transforme les bleus en brun et les couleurs chaudes comme le rouge en bleu. Dommage, qu’elle soit si chère et jamais en stock : 11 euros la pellicule!

Moulin Rouge – Lomochrome Turquoise – Canon A1
Pour en savoir plus sur ces pellicules un peu spéciales : choisir sa pellicule à effets.
Les pellicules diapositives (ou positives)
Etes-vous suffisamment âgés comme moi pour avoir connu les projecteurs de diapositives? Je me souviens qu’en classe de primaire, ma maitresse en utilisait un. C’était l’appareil super moderne de l’époque! Surtout si il avait l’option : télécommande pour changer la diapo automatiquement… Certaines personnes en possédaient aussi chez eux, ça permettait de regarder les photos de vacances en famille. Chaque image était alors encadré par un petit cadre en plastique blanc pour éviter de mettre les doigts directement sur la photo. LA différence avec la pellicule négative c’est que l’image de la diapo possède les couleurs réelles et non négatives, on parle de pellicules diapositives ou bien positives.
Contrairement aux films « négatifs », les films positifs (pellicules diapositives) sont faites pour être développées par un procédé appelé E-6. Vous obtiendrez des couleurs aux tonalités saturées et un grain très fin. D’excellentes images.
Les diapositives sont destinées à être projetées et offrent un plus grand spectre de couleurs que le négatif. Pendant des années, les diapos était le choix des professionnels avant que le numérique n’arrive, car il offrait des couleurs incroyables et des détails éblouissants. Aujourd’hui, il est toujours possible de faire développer des pellicules « diapositives » chez son labo photo en demandant un développement diapositive E6. Le seul hic : c’est que c’est souvent beaucoup plus cher. Il faut compter en moyenne 5 euros pour le développement d’une pellicule couleur négative (procédé C-41) contre 10 euros pour un développement de pellicule diapositive au procédé E-6 (Tarif Négatif + de 2015).
La Velvia est un film avec une résolution et une saturation des couleurs très haute. Elle est réservée aux photos à la lumière du jour et est peu sensible. C’est un film professionnel qui n’est pas accessible à toutes les bourses (15 euros environ). Si vous photographiez de la nature ou des paysages, c’est le top du top. Des couchers de soleil à tomber!

Calvi – Canon EOS 100 – Fuji Velvia 50 en E6 (diapositive)
La provia est un peu la diapo passe-partout. C’est un film professionnel à la qualité exceptionnelle avec des couleurs aux dégradés fidèles. Vous pouvez l’utiliser pour le portrait, la nature, l’intérieur… Chère également : environ 15 euros pour une netteté d’image sans précédent.

Calvi – Canon EOS 100 – Fuji Provia 100 en E6 (diapositive)
C’est quoi le traitement croisé?
Outre la grande qualité du résultat des pellicules diapositives, elles peuvent offrir un tout autre résultat si elles sont développées par traitement croisé! Elles permettent un côté vintage! Les pellicules diapositives et le traitement croisé, c’est génial! Je m’explique … Les pellicules diapositives normalement développées par le procédé E-6, peuvent être développées par le procédé C-41 (le procédé des pellicules négatives): on parle alors de traitement croisé (ou X-processing). Et c’est de là que vient toute la puissance des pellicules diapositives! Car vous obtiendrez des effets de couleurs différents pour chaque pellicule diapositive différente (allez faire un tour sur mon article). Comment faire? Et bien c’est tout simple! Il suffit de shooter bien entendu avec des pellicules diapositives dans un premier temps, puis de préciser à votre laboratoire que vous désirez un traitement croisé.
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X-Pro Slide 200 de lomography
Comme je viens de vous le dire, les diapositives peuvent donner une tonalité de couleur à votre photo. Par exemple, la pellicule X-Pro slide 200 de lomography (une photo ci-dessous) jaunit votre cliché. Je suis fan! Ça donne un super côté rétro! Les contrastes sont importants et le grain aussi.
Certaines pellicules diapositives sont mêmes exclusivement fabriqués pour un usage en traitement croisé! Si vous n’êtes pas familiarisés avec leurs petits noms , vous les retrouverez avec la mention E-6 sur la boîte. Elles peuvent aussi avoir une inscription : X-Slide, X-Pro.

Louis 1 an – Canon EF – XPro slide 200 en C41
En Conclusion: Les pellicules diapositives developpées par traitement croisé sont contrairement à ce qu’on l’on pense, aussi faciles à utiliser que les pellicules négatives. Alors que les pellicules négatives offrent une image très fidèle de la réalité, les diapositives en X-Process, sont elles recherchées pour leur couleurs faussées et accentuées. Elles offrent une palette large de couleurs et par conséquent sont très amusantes à utiliser. On regrette juste qu’elles soient plus chères que leur homologues négatives. Il est également à noter que les couleurs obtenues peuvent être nuancées en changeant le réglage iso de son appareil. En général, en exposition longue, les couleurs seront plus marquées qu’en vitesse rapide. Mais surtout les diapositives sont des pellicules de qualité professionnelle pour vos photos à la netteté irréprochable.
Les pellicules Infrarouge
Oulalala! Alors là, il s’agit d’un chapitre tout aussi large et complexe que les pellicules diapositives. J’ai même consacré plusieurs articles entiers (pellicules infrarouge)! Essayons néanmoins, de faire un rapide tour d’horizon. Les pellicules IR, comme leur nom l’indique sont sensibles à la lumière infrarouge. Elles existent en couleur (j’ai testé) ou en Noir et Blanc (testé aussi). L’effet obtenu est totalement onirique puisque les couleurs sont quasiment inversées! Le ciel est foncé, la végétation est blanche.

Jardin des Tuileries – Canon A1 – Pellicule SFX 200 Ilford
La plus célèbre des pellicules IR couleur, la pellicule Aerochrome IR 1443 de Kodak n’est malheureusement plus produite. J’ai même renvoyé un mail à Kodak récemment, qui m’a remerciée gentiment.
La Kodak Aerochrome c’est une des pellicules les plus spectaculaires.
Richard Moos est l’auteur d’une série de clichés splendides au Congo avec des films infrarouge couleur, que vous voyez ci-dessous.

Richard Moos
On différencie les IR proches du spectre visible (entre 700 et environ 900 mn) et les IR lointains utilisés en imagerie thermique. Il s’agit donc ici de parler des IR proches. Pour faire de la photo IR, il faut d’abord s’assurer que son capteur d’appareil photo (pour un numérique) est sensible au spectre IR. Dans le cas de la photo argentique, il faut donc utiliser une pellicule sensible à la lumière IR (allez faire un tour sur mon article sur la photo IR numérique)! C’est plus simple. La deuxième chose à penser est que la pellicule IR, donc, est sensible aux IR mais aussi au spectre visible. Afin de ne retenir que les rayons IR et non le spectre visible (qui cacherait les photos de l’IR et donnerait une photo classique), il faut donc utiliser un filtre IR qui se place sur l’objectif de votre appareil photo. Celui-ci ne laissera alors passer que la lumière IR. Ces filtres sont généralement rouges foncés presque noirs. Il faut alors faire le point manuellement car il est quasi impossible d’utiliser un auto-focus. Il existe d’autres détails techniques que vous pourrez approfondir.
Mais voici aussi certaines précisions à connaitre pour faire de la photo IR:
- Le filtre peut également être rouge, orange, jaune ou vert
- Les pellicules IR sont très sensibles et nécessitent d’être conservées au congélateur
- Utiliser un boîtier d’appareil photo en métal car un appareil en plastique laisse traverser les rayons IR
- Charger votre pellicule dans une chambre noire ou au mieux dans une pièce complètement sombre
- Les pellicules IR se trouvent sur internet car elles sont quasi introuvables dans les magasins

Central Park – Canon EF – InfraChrome FPP IR Color – filtre rouge

Paris – Canon EF – InfraChrome FPP 400 iso – filtre rouge
Conclusion: C’est de loin le type de pellicule que je rêvais de tester. Et je rêve encore de recommencer…
En bref, les pellicules c’est comme le fromage, il y en a pour tous les goûts! De l’exotique au classique, en passant par les pellicules de caractère! Tout est une question de budget, d’expérience et de prise de risques! Alors, je n’ai qu’une chose à dire : amusez-vous!
N’oubliez pas de faire un tour dans l’onglet Pellicules pour voir les nouveautés! Voici un article par exemple où je parle des pellicules Revolog, Cinestill et Ciné 400…
Bonus : le poisson d’avril de Re-35 digital cartridge (j’ai versé deux larmes quand même)
Ahlalala… comment j’y ai cru… Re-35 c’est un concept génial : une pellicule « numérique » à charger dans nos appareils argentiques afin de faire revivre nos appareils photos vintage comme si on les chargeait avec une carte mémoire digitale! Malheureusement cette idée innovante est en fait un poisson d’avril. 😥
