Une histoire marocaine

Place Jemaa El-Fna – Marrakech – Canon EOS 1V – Kodak Ektachrome E100

Ali et Anna se sont rencontrés pendant leurs études de chimie à Cergy, il y a déjà plus de 10 ans. Séparés ensuite : Ali au Maroc et Anna à Paris, ils ont continué de s’aimer malgré la distance. Anna a ensuite rejoint son amoureux à Casa. Aujourd’hui, ils vivent leur idylle au Maroc et ont souhaité se dire OUI devant leur famille et leurs amis à Marrakech. L’occasion pour moi de célébrer leur union en argentique, de flâner dans les ruelles marocaines, de me délecter des spécialités culinaires, de ressentir cette atmosphère orientale et de tenter de l’immortaliser sur pellicules. Ce voyage a fait remonter chez moi des souvenirs de famille : la jeunesse de mon grand-père à Casa qu’il me racontait volontiers comme une histoire enchantée et les vacances avec mes parents, ado, à visiter le nord et le sud du Maroc. Marrakech a changé en 20 ans. Plus moderne, plus pragmatique, elle a su s’adapter au tourisme occidental toujours plus présent. Restaurants et boutiques ont fait peau neuve. Mais cette ville n’a rien perdu de sa magie, à l’image de l’emblématique place Jemaa El-Fna : lumières et fumées féériques, musiques, chaleurs et parfums qui s’en échappent.

Célébration du mariage

Nous sommes le samedi 27 avril. Après avoir lézardé à la piscine de l’hôtel, nous voilà à la station service dans la médina, à nous régaler d’un bon tajine. Même si un os de poulet a failli avoir raison de ma présence au mariage, nous voilà enfin habillés et prêts à célébrer avec nos amis cette union pleine d’amour lors d’une cérémonie laïque. Il fait bon, il fait chaud, le soleil commence à décliner et quelques nuages apportent une touche de romantisme à ce tableau. Je me suis préparée quelques petites pellicules de choix à mettre dans mes deux boitiers argentiques : Canon EOS 1V pour la couleur et Canon EOS 10 pour le noir et blanc. Ce sera donc Ilford fp4 + 125 puis Kodak T-Max 400 pour le noir et blanc. Kodak Gold 200, Portra 160, Fuji Provia 100F et Kodak Color Plus 200 (flash) pour la couleur.

Canon EOS 1V – Kodak Gold 200

Canon EOS 1V – Kodak Gold 200

Canon EOS 1V – Kodak Gold 200

Canon EOS 1V – Kodak Gold 200

Canon EOS 1V – Kodak Gold 200

Canon EOS 1V – Kodak Gold 200

Canon EOS 1V – Kodak Gold 200

Canon EOS 1V – Kodak Gold 200

Canon EOS 1V – Kodak Gold 200

Canon EOS 1V – Kodak Gold 200

Canon EOS 1V – Kodak Gold 200

Canon EOS 1V – Kodak Gold 200

Canon EOS 1V – Kodak Gold 200

Canon EOS 1V – Kodak Gold 200

Et voilà la mariée! Rayonnante au bras de son papa!

Canon EOS 1V – Kodak Gold 200

Canon EOS 1V – Kodak Gold 200

Canon EOS 1V – Kodak Gold 200

Canon EOS 1V – Kodak Gold 200

Canon EOS 1V – Kodak Gold 200

Canon EOS 1V – Kodak Portra 160

Canon EOS 1V – Kodak Portra 160

Canon EOS 1V – Kodak Portra 160

Canon EOS 1V – Kodak Portra 160

Canon EOS 1V – Kodak Portra 160

Canon EOS 1V – Kodak Portra 160

Canon EOS 1V – Kodak Portra 160

Canon EOS 1V – Kodak Portra 160

Canon EOS 1V – Kodak Portra 160

Canon EOS 1V – Kodak Portra 160

Canon EOS 10 – Ilford FP4+ 125

Canon EOS 10 – Ilford FP4+ 125

Canon EOS 10 – Ilford FP4+ 125

Canon EOS 10 – Ilford FP4+ 125

Canon EOS 10 – Ilford FP4+ 125

Canon EOS 1V – Kodak Portra 160

Canon EOS 1V – Fuji Provia 100 F

Canon EOS 1V – Fuji Provia 100 F

Canon EOS 1V – Fuji Provia 100 F

Canon EOS 1V – Fuji Provia 100 F

Canon EOS 1V – Fuji Provia 100 F

Canon EOS 1V – Fuji Provia 100 F

Ali peut embrasser la mariée!!! La célébration est finie, nous pouvons maintenant faire la fête au son de la musique traditionnelle marocaine !

Canon EOS 1 V – Kodak T Max 400

Canon EOS 1V – Fuji Provia 100 F

Canon EOS 10 – Kodak T Max 400

Canon EOS 10 – Kodak T Max 400

Canon EOS 10 – Kodak T Max 400

Canon EOS 10 – Kodak T Max 400

Canon EOS 10 – Kodak T Max 400

Canon EOS 10 – Kodak T Max 400

Canon EOS 10 – Kodak T Max 400

Canon EOS 10 – Kodak T Max 400

Canon EOS 10 – Kodak T Max 400

Canon EOS 10 – Kodak T Max 400

Canon EOS 10 – Kodak T Max 400

Canon EOS 10 – Kodak T Max 400

Canon EOS 10 – Kodak T Max 400

Canon EOS 10 – Kodak T Max 400

Canon EOS 10 – Kodak T Max 400

Canon EOS 10 – Kodak T Max 400

Nous pouvons continuer la soirée sous les couleurs de la golden hour et des bulles de champagne! Moi je suis déjà en rade de pellicule… ahahah Heureusement que JB est là pour me dépanner!

Canon EOS 1V – Kodak Color plus 200

Canon EOS 1V – Kodak Color plus 200

Canon EOS 1V – Kodak Color plus 200

Canon EOS 1V – Kodak Color plus 200

Canon EOS 1V – Kodak Color plus 200

Et voilà qu’Ali et Anna (dans une nouvelle tenue) reviennent mettre l’ambiance avec des danseuses à plateau et des porteurs ! Absolument magique!

Canon EOS 1V – Kodak Color plus 200

Canon EOS 1V – Kodak Color plus 200

Canon EOS 1V – Kodak Color plus 200

Canon EOS 1V – Kodak Color plus 200

Canon EOS 1V – Kodak Color plus 200

La fête bat son plein même pour les enfants !

Canon EOS 1V – Kodak Color plus 200

Canon EOS 1V – Kodak Color plus 200

Canon EOS 1V – Kodak Color plus 200

Canon EOS 1V – Kodak Color plus 200

Canon EOS 1V – Kodak Color plus 200

Les ruelles de Marrakech et la place Jemaa El-Fna

5h30 du matin… il est l’heure d’aller se coucher alors que le soleil, lui, se lève. Autant vous dire que je n’ai pas vraiment profité du brunch! ahah! Dans l’après-midi, nous nous sommes échappés de la palmeraie pour retrouver un ryad dans le centre de Marrakech. Merveilleux havre de paix. Le soleil va bientôt se coucher, nous partons à la découverte du souk, des ruelles et de l’emblématique place. L’occasion pour moi de sortir ma pellicule diapositive Kodak Ektachrome E100.

Canon EOS 1V – Kodak Ektachrome E100

Canon EOS 1V – Kodak Ektachrome E100

Canon EOS 1V – Kodak Ektachrome E100

Canon EOS 1V – Kodak Ektachrome E100

Canon EOS 1V – Kodak Ektachrome E100

Canon EOS 1V – Kodak Ektachrome E100

Canon EOS 1V – Kodak Ektachrome E100

Canon EOS 1V – Kodak Ektachrome E100

Canon EOS 1V – Kodak Ektachrome E100

Canon EOS 1V – Kodak Ektachrome E100

Canon EOS 1V – Kodak Ektachrome E100

Canon EOS 1V – Kodak Ektachrome E100

Canon EOS 1V – Kodak Ektachrome E100

Canon EOS 1V – Kodak Ektachrome E100

ça y est : la nuit est tombée sur Marrakech et l’ambiance a changé. Rabatteurs pour les restaurants, boni-menteurs, charmeurs de serpents, dresseurs de singes, escargots à la douzaine, côtelettes grillées et joueurs de cartes sont de sortie. Les lanternes illuminent nos pieds et les fumées s’envolent lourdement vers le ciel.

Canon EOS 1V – Kodak Color plus 200

Canon EOS 1V – Kodak Color plus 200

Canon EOS 1V – Kodak Color plus 200

Canon EOS 1V – Kodak Color plus 200

Canon EOS 1V – Kodak Color plus 200

Canon EOS 1V – Kodak Color plus 200

Canon EOS 1V – Kodak Color plus 200

Canon EOS 1V – Kodak Color plus 200

Canon EOS 1V – Kodak Color plus 200

Canon EOS 1V – Kodak Color plus 200

Canon EOS 1V – Kodak Color plus 200

Canon EOS 1V – Kodak Color plus 200

Canon EOS 1V – Kodak Color plus 200

Notre voyage touche à sa fin. Demain il faut reprendre l’avion pour Paris et retourner travailler. J’espère que ces quelques moments avec moi au Maroc vous ont plu et vous ont définitivement convaincu que les mariages en argentique c’est super. Alors n’hésitez plus !

Sébastien Bergeron de Street Box Camera

dessin de Sacha Wewiorski

Connaissez-vous les afghan box, kamra-e-faoree, minuteros, lambé lambé, chambre gabonaise, cuban polaroïd, street box  ? A chaque pays, son nom pour désigner ces appareils ! Boîte en bois de la taille d’une petite valise cabine, les appareils de rue (d)étonnent dans le paysage argentique moderne. Vouées à disparaître dans l’indifférence totale à la fin des années 2000, elles font un retour fracassant depuis quelques années, grâce au travail de plusieurs passionnés bien décidés, à les sortir des oubliettes et leur redonner leurs lettres de noblesses, dans une renaissance aussi surprenante qu’inattendue. Peut-être en avez-vous déjà croisées sur les marchés cet été ? Résolument pédagogiques, insolites et globe-trotteuses. Hors norme. Elles ne laissent pas indifférent. Pourtant, rien de plus simple qu’une boîte afghane. Ces mallettes magiques combinent appareil photo (ou plutôt une chambre photographique archaïque) et une chambre noire pour le développement. Une afghan box c’est une « camera-labo », l’indispensable outil du photographe ambulant, du photographe de rue. C’est en octobre 2018 que j’ai moi-même craqué! J’ai alors fait connaissance avec Sébastien Bergeron et « Street Box Camera » sur les réseaux sociaux. Je reluquais depuis un bon moment les box artisanales qu’il fabriquait. Lorsqu’elle est enfin arrivée, avec sa bonne odeur de bois, j’étais hyper excitée mais  j’avais aussi une trouille dingue de ne pas réussir à m’en servir. Sébastien a été de très bons conseils pour mon démarrage. Pour en apprendre d’avantage sur lui, ces jolies boîtes et la photographie itinérante, nous allons aujourd’hui à la rencontre de Sébastien Bergeron, intervenant avec une amie au sein de « L’Ateliers des Petits Photographes », auprès d’enfants des écoles primaires, mais aussi et surtout fondateur de « Street Box Camera ».

Street Box Camera

Salut Sébastien, merci d’avoir accepté de répondre à mes questions, peux-tu te présenter s’il te plait ?

Salut Carine,

Hé bien, Sébastien, 36 ans, actuellement artisan à Street Box Camera, petite fabrique d’appareils photos pour photographes ambulants, passionné de photographie depuis de longues années, débrouillard depuis longtemps, menuisier autodidacte en apprentissage permanent. 

Sébastien Bergeron – Street Box Camera

Peux-tu nous expliquer depuis quand tu t’intéresses à la photographie et qu’est-ce qui t’y a amené ?

J’ai découvert mon intérêt pour la photographie un peu par hasard, en 2003, à l’époque où je travaillais dans une usine de brochage de magazines, en tant qu’ouvrier-intérimaire. Les cadences étaient infernales, et quand les machines tombaient en panne (ce qui arrivaient régulièrement), j’en profitais pour aller lire les magazines en bout de chaîne, pour passer le temps. Il y avait parfois le magazine GEO, ou le National Geographic. Je trouvais les photos super belles. A l’époque, pour moi, être photographe, c’était inenvisageable, c’était un truc de bourgeois, la peinture, la poésie, les arts en général, pareil. Ça m’intéressait pas du tout, j’avais beaucoup d’à priori surtout parce que je n’y connaissais absolument rien, et que je me projetais pas du tout dans ce milieu. Mais le magazine GEO, c’était une fenêtre ouverte sur des beaux paysages, et puis ça passait le temps.  Puis un jour, je me suis dit qu’avec ma paye, j’allais me payer un appareil-photo. J’ai acheté un appareil argentique, j’ai lu vite fait le manuel d’utilisation, et j’ai pris les murs de Paris en photo, en mode automatique (je t’ai dit que j’avais lu le manuel vite fait). Les peintures des artistes de rue (Mesnager, Mosko & Associés, Jef Aérosol, Speedy Graphito, Nemo, etc.) principalement, et quelques graffs.

Nemo Paris Veme

J’ai fait ça pendant deux ans, en notant les rues, le nom de l’artiste, les dates. Un travail de collectionneur plus que de photographe, comme dira plus tard, un de mes profs. C’était exactement ça, mais au moins, c’était très spontané. Au bout de deux ans, je me suis dit que j’allais peut-être reprendre les études et en apprendre plus sur la photo. Je vais faire court, c’est une cuite monumentale au nouvel an 2005, qui m’a permis de trouver ma future école photo, par chance. Ensuite, j’ai fait une demande de prêt étudiant, non sans mal, et huit mois après, je commençais mon école au Québec. Les frais de scolarité étaient gratuits pour les français, dans les Cégep. Le prêt m’a donc servi à vivre là-bas, plutôt qu’à payer mes études, à proprement parler.

Quelle est ta formation ?

J’ai étudié au Cégep de Matane, en Techniques de photographie, au Québec. Avec le recul, j’ai fait la bonne école, au mauvais moment, je dirais. J’étais trop immature, à l’époque. Mais malgré cela, les profs ont été extrêmement patients avec moi, m’ont donné la passion de la photographie, et peut-être sans s’en rendre compte d’excellentes bases pour continuer l’apprentissage par moi-même, ensuite.

Je ne regrette absolument pas d’avoir fait cette école, bien au contraire. L’équipe sur le département de photo était passionnée, très ouverte, d’excellents pédagogues. Ça m’a permis de découvrir plusieurs facettes du métier, et de faire le tri, entre ce qui me plaisait vraiment, et ce qui ne me servira sûrement plus jamais. Ça m’a été très utile, par la suite. Je m’en suis rendu compte plus tard. Avec le temps, je me suis même découvert un intérêt insoupçonnable pour la peinture, l’Histoire de l’Art et l’Histoire de la Photographie, grâce à Jean-Martin. Ce prof m’a appris une nouvelle langue, tout simplement. Cette expérience au Québec m’a permis de beaucoup réfléchir sur moi-même, mon comportement et d’évoluer.

Massiga et sa femme (c) Sébastien Bergeron – Street Box Camera

Peux-tu nous citer une photo qui t’a marquée et nous la décrire ?

Ces dernières années, j’ai découvert plusieurs photos qui m’ont marquées. On est bombardé de photographies à longueur de journées, des photographies marquantes, il y en a des tonnes. Le niveau est très élevé de nos jours.

Je vais plutôt te parler de deux photographies qui m’ont bouleversé. Dans mon échelle personnelle, c’est le niveau au dessus…

La première, c’est une photographie en noir et blanc de Yongzhi Chu, qui a gagné le World Press Photo dans la catégorie « Nature », en 2015. On y voit un singe dos à un mur, complètement apeuré, attaché avec une chaîne, à un petit vélo de cirque . Un homme est devant lui, et le menace, un fouet, à la main. On ne voit pas son visage. Cette image m’a fait pleuré de colère, la première fois que je l’ai vu. Pour moi, elle symbolise notre rapport actuel avec les animaux, et de manière plus large avec la Nature, dans sa globalité. Une névrose perpétuelle à vouloir exploiter et dominer jusqu’au ridicule. Cette photo, c’est notre profonde bêtise, mise en image. Il y a une autre photo de ce singe sur internet, où on le voit être obligé de marcher avec des échasses. Putain, quand je vois des images comme ça, une connerie d’un tel niveau, j’ai presque l’impression d’être un prix Nobel…

©Yongzhi Chu

La deuxième, c’est une photographie de Robin Hammond, tirée de son travail « Condemned », sur le traitement des maladies mentales dans les pays d’Afrique en crise. Ce travail photographique et ce livre ont été une véritable claque pour moi, tant par l’implication personnelle dans le travail, que par les photographies d’extrême qualité. C’est devenue une de mes références personnelles, de ce qu’est un travail de qualité, profond, et sur la manière de traiter un sujet, tant sur le plan photographique qu’humain.

La photographie en question a été prise en Somalie. En premier-plan, on y voit un jeune garçon de 13 ans, Ahmed Adan Ahmed, souffrant d’une maladie mentale, assis dans le sable, dans une tente d’un camp de Galkayo, les yeux dans le vide, une larme coulant le long de sa joue. En arrière-plan, on voit son pied, nu, attaché à un poteau. La légende de la photo sur le site du photographe nous apprend que… Je vous laisse aller voir, je ne vais pas recopier la légende. C’est la photo n°17.

Pour moi, cette image représente l’abandon résigné, les dangers de l’ignorance qui déshumanise et le manque de moyens. Je la trouve violente, très forte, très dure, mais nécessaire. C’est en voyant cette image, que j’ai eu envie d’acheter le livre, le lire, et au final, en apprendre plus sur un sujet, dont je n’avais jamais entendu parler.

Le travail de ce photographe dans son ensemble mérite un vrai coup d’œil.

Tu as pas mal bourlingué. En Afrique, notamment. A travers tous ces voyages, qu’as-tu appris sur toi ? Et sur ta relation avec la photographie ?

Bonne question. Qu’est-ce que j’ai appris sur moi… la débrouille, déjà, j’avais des bonnes bases, mais j’ai énormément progressé dans ce domaine grâce aux voyages, à me sortir de situations délicates en trouvant des solutions le plus rapidement possible, à me taire et plus écouter, à plus oser, à tomber réellement amoureux, à développer ma curiosité.

Tous mes voyages ont été systématiquement des expériences de plusieurs mois ou quelques années, parsemés en grande partie de bonnes rencontres, bonnes et mauvaises expériences, d’échec total et de réussites rassurantes, d’états de grâce et de journées chaotiques. Je n’ai jamais fait de voyages « parfaits », je te le dis honnêtement. L’expérience n’en est que plus enrichissante. On s’en rend compte après. Un voyage qui te fait vivre des états de grâce, mais met aussi l’accent sur ta propre connerie ou une que tu rencontres, te fait évoluer. C’est le but, non ?

Et sur ma relation à la photographie… apprendre que tout n’a pas besoin d’être pris en photo lors d’un voyage, d’une expérience, à essayer de trouver une photographie qui me ressemble. La fameuse « écriture photographique », c’est un saint graal pour moi. C’est dur à trouver, à honnêtement trouver. C’est elle qui rend la photographie, beaucoup plus subtile et compliquée, qu’elle en a l’air, et qui à mes yeux, en fait, l’aide à en faire un véritable métier.

Tata & son scooter. Fana, Mali – 2014. (c) Sébastien Bergeron

Yela, Mali – 2014. (c) Sébastien Bergeron

Y’a-t-il des points communs entre tous les photographes de rue ?

Mis à part un appareil-photo, je ne sais pas trop quoi répondre. J’ai été quelques fois très surpris, par le décalage entre le site internet d’une personne, sa démarche à l’écrit, son comportement sur internet, et voir la personne en vrai, travailler en direct, discuter avec. Comme l’impression de me faire arnaquer, et de me rendre compte, qu’Internet, c’est l’art de transformer une cerise en pastèque.

Je préfère donc pas trop m’aventurer à lister les points communs.

Sébastien à Avignon

Avignon 2013

Est-il facile de trouver de la chimie/du papier sensible partout dans le monde ?

J’ai envie de te dire oui, hormis dans quelques régions du continent africain, où ce sont souvent des voyageurs d’Europe ou de Russie, qui ramènent les consommables style chimies, papiers photo, à des locaux.

J’ai fait une liste dans un article sur la page Facebook de Street Box Camera. J’avais listé pas mal de labos et boutiques photos, à travers le monde.

Il existe différents types de chambres de rue. Afghanes, africaines… Peux-tu nous expliquer les différences ?

Il existe effectivement des différences, mais le principe du procédé reste exactement le même.

Les chambres dites « Africaines » ont le manchon à l’arrière fixé à une porte, et une boite en ex-croissance sur le côté qui sert à stocker le papier à l’intérieur de l’appareil. On fait la mise au point en regardant à travers le manchon. L’avantage, c’est qu’elle sont très pratiques à utiliser, car on a la place de bien manœuvrer à l’intérieur, les mouvements sont aisés. Par contre, elles sont plus grosses, plus lourdes, plus encombrantes.

Les chambres dites « afghanes » ont le manchon sur le côté, le système de mise au point est plus condensé. Avec un peu de patience, on arrive à très bien se débrouiller avec.

Voilà, ce que j’en ai compris, en tout cas.

Box 29, 30 et 31 par Street Box Camera

N’est-il pas un peu contradictoire d’enseigner la photo argentique à des enfants qui ont tous un smartphone ? Qu’est-ce qui te motive à transmettre ?

Contradictoire, je ne sais pas, anachronique, sûrement ! En 2011, on a créé « L’Atelier Des Petits Photographes » avec Justine, des ateliers de photo destinés aux enfants des écoles primaires. Les enfants ont une curiosité naturelle, leur faire découvrir la photo argentique, c’est leur faire faire un voyage dans le temps, et leur montrer qu’il n’existe pas qu’une seule façon de faire des photographies, et qu’une image peut avoir plus d’impact, qu’ils ne peuvent imaginer. Atelier sténopé, photogramme géant, mise en scène, construction de street box, on a essayé plusieurs types d’ateliers, toujours en rapport avec la photo argentique, parfois en labo, parfois plus axé sur le bricolage. Avec Justine, on a souvent travaillé avec des enfants de 6 à 12 ans.

Atelier St Martin du Bois-SBC

Atelier St Martin du Bois-SBC

Atelier St Martin du Bois- SBC

Le but est de leur faire découvrir une technique, sans les termes lourds techniques, que de toute manière, très peu retiennent. Vulgariser sans dénaturer. C’est pas toujours évident.

Les chimies sont devenus des « eaux magiques », par exemple, dans le langage enfantin. Faire appel à leur imagination pour retenir, plutôt que les assommer de termes techniques, et de noms de produits.

J’ai même parfois l’impression qu’ils savent mieux appréciés la magie des procédés que les adultes. On met aussi un point d’honneur à présenter sur le blog, les véritables travaux des enfants, et pas des travaux qu’on aurait retouchés pour améliorer, ou dirigés à notre sauce. Le but, c’est de les mettre en valeur eux, pas nous. L’idée, c’est de partager un bon moment ensemble, pas de faire une performance. C’est pour cela qu’on les prévient toujours en début d’atelier, que ce n’est pas noté.

Atelier St Martin du Bois- SBC

Pourquoi transmettre ?! Une question de continuité ! Tu penses qu’on a appris comment, nous ?! 🙂 On n’a pas été frappé par la « sainte connaissance », un doux matin. On nous a transmis à nous, aussi. C’est le moyen de garder les connaissances vivantes. C’est ce qu’on fait  des milliards d’humains, depuis la nuit des temps.

Pourquoi à deux ? Un homme et une femme, c’est toujours plus rassurant pour les enfants, et ça permet aussi de recentrer les ateliers sur l’essentiel, quand un des intervenants, au lieu  de faire l’atelier, et de dire aux enfants de ne pas jouer avec des pistolets fabriqués en lego, s’en fabrique un aussi, et se met à jouer avec eux.

Selon toi, qu’est-ce que l’argentique apporte de plus que le numérique aujourd’hui ?

Je ne suis pas certain que l’argentique apporte « quelque chose de plus ». Ce sont deux technologies pour atteindre le même but, finalement : interpréter une réalité, avec sa propre sensibilité. Chacun choisit celle avec laquelle il est le plus à l’aise, le plus touché et rien n’empêche d’utiliser et de marier les deux. Beaucoup de gens le font, je le fais aussi. Ce n’est pas une question que je me pose, pour être honnête. Je préfère l’argentique, parce que je suis une personne très manuelle, et que j’ai besoin de toucher les choses, les transformer, pour prendre plaisir, et que j’ai moins de patience, devant les ordinateurs, que ce n’est pas mon fort, tout simplement. C’est une question de confort. Cette question, c’est un peu comme si tu me demandais si je préfère utiliser un marteau ou un tournevis, en atelier, alors que j’ai besoin des deux. Pour moi, ce sont des outils, juste des outils, et une question de pratique, dans le sens « être à l’aise ». La poésie dans tout ça, elle se trouve ailleurs pour moi, pas dans un boitier avec des machins électroniques, ou dans des produits chimiques qui puent.

Street Box Camera – (c) Sébastien Bergeron

Street Box Camera – (c) Sébastien Bergeron

« Je reprends petit à petit mes archives, et vous propose aujourd’hui une nouvelle petite madeleine.
J’avais déjà posté ce portrait il y a deux ans, sans parler du personnage…

Gueule cassée par les accidents de la vie, burinée par le temps et les excès, je l’ai rencontré dans les rues d’Avignon, pendant le festival de théâtre.

Tatouages d’ombre et d’ennui sur les bras, costard nonchalant sur les épaules, et cigarette éternelle entre les doigts, il parlait d’une voix écorchée, mais calme, avec le charme des gens qui ont du vécu.

La plupart des gens restent quelques minutes au stand, lui a passé une partie de l’après-midi à mes côtés.

Dans nos conversations entre-coupées par mon travail de photographe ambulant, une courte anecdote m’a marqué.

Celle de la rencontre avec sa femme, dans sa jeunesse turbulante.

Une journée, sur les routes du sud de la France, Mouss faisait du stop.
Quelques minutes après son arrivée, une belle jeune femme fit son apparition et se mit elle aussi à faire du stop, juste en face de lui, en direction opposée.
Un silence et des regards.

C’est le coup de foudre.

Il lui fit des signes de la main, lui dit de l’attendre ici, et lui fait comprendre qu’il allait trouver une solution pour qu’ils arrêtent d’attendre sur le bord de la route.
Une demi-heure plus tard, il revenait au volant d’une voiture sans clef…
Il s’avança à son niveau et lui dit de monter.
Le problème du transport était désormais réglé.
Depuis ce jour, ils ne s’étaient plus quittés.
Quelques temps après, ils se sont mariés.

Il y a quelques années, la femme de Mouss est partie danser avec un crabe.
Lui, s’est mis à boire ses larmes, puis à boire tout court.

J’ai fait deux portraits de Mouss ce jour-là. Je n’ai gardé que celui-ci.
Le visage dur contrastant avec son regard doux.
Celui d’un homme en survie. »

Mouss, Avignon. Street Box Camera (c) Sébastien Bergeron

Quels sont les artistes/ les artisans qui t’inspirent ?

Je ne lis jamais cette question dans les interviews, les réponses sont toujours un peu branlette.   🙂  Des noms, des noms, des noms…zzzz (ronflements)…zzzzzzz (ronflements)…zzzzz.

Mais évidemment, je suis inspiré par les travaux de plusieurs personnes, comme tout le monde.

Je lis «Zara’s tales » de Peter Beard, en ce moment.

«Zara’s tales » de Peter Beard

Plutôt que de te faire une liste interminable de références, je vais te dire comment avoir des monographies pas chères et se faire une bibliothèque pour quasiment rien.

Les brocantes et Emmaüs. On ne va pas se mentir, les monographies, ça intéresse surtout les gens qui aiment l’art, et les photographes. C’est le cadeau pourri par excellence, à un Noël ou un anniversaire, pour beaucoup de personnes (il faut prendre la chose avec humour). Et ces cadeaux empoisonnés se retrouvent souvent dans les brocantes, et les bacs Emmaüs, à des prix de misère. La plupart du temps, ils sont tous neufs. J’ai découvert beaucoup de photographes comme cela.

Dans ce blog, on parle d’appareils photos argentiques ou numériques qui ont une âme. Quel a été ton premier appareil photo? Peux-tu nous raconter son histoire ?

Mon premier appareil photo était le Canon argentique acheté pendant que je travaillais à l’usine, en 2003. Je ne saurais même pas te redire la référence. Il ne m’a pas marqué plus que cela. Un argentique du début des années 2000.

Le premier appareil qui m’a vraiment plu, parce que je me sentais à l’aise avec, c’était un Pentax MX, que j’avais acheté sur une brocante, pour une misère. Je l’ai toujours. Je l’ai amené en Afrique de l’Ouest, plusieurs fois. Je l’adore. Léger, discret, tout mécanique, et si je le perds ou si on me le vole, je ne pleurerais pas pendant des semaines. Pour les gens, il est plus rassurant, car petit. Il tient dans une poche, en plus ! Après, ça reste un outil, juste un outil pour moi pour tout te dire, ce que ça m’a permis de vivre, ou les personnes que ça m’a permis de rencontrer, à largement plus de valeur à mes yeux.

Sébastien par Issa Samado

Peux-tu nous décrire ton projet en détail ?

Street Box Camera est une petite entreprise qui a pour vocation, de participer à la renaissance et à la démocratisation de la photographie ambulante, comme pratique photographique d’utilité sociale, en facilitant l’accès à des appareils photos artisanaux faits à partir de matériaux recyclés, à des prix abordables.

Une vrai phrase pompeuse de brochure publicitaire, t’as vu ça !  😉

L’idée est là, en tout cas.

Comment t’es venu l’idée/l’envie de Street Box Camera ?

Issa Samado

En 2010, j’ai bossé six mois, dans un zoo, pour financer mon premier voyage en Afrique de l’Ouest. Fin 2010, je suis parti avec plusieurs personnes, en camion, du sud de la France jusqu’au Mali. A Mopthi, au Mali, j’ai rencontré par hasard dans une rue, un photographe ambulant, Issa Samado, qui a changé ma vie de photographe. Pendant ce voyage, j’ai aussi fait la rencontre de Justine. A notre retour, nous avons fabriqué de mémoire notre première chambre ambulante, la chambre ISSA, que l’on a nommé ainsi, en hommage au photographe malien qui nous avait permis de découvrir ce procédé et cette manière de vivre la photographie. Il faut bien comprendre qu’à l’époque, il n’y avait rien sur internet qui parlait ce procédé et de ce type d’appareils. L’envie était donc très spontanée, sincère, limite naïve. Nous avons eu le droit à des réflexions d’une bêtise affolante, au début, de la part de quelques photographes, et d’autres qui étaient émerveillés par la simplicité du truc.

Issa Samado (c) Sébastien Bergeron

Issa Samado (c) Sébastien Bergeron

Le tout premier prototype en 2011 (c) Sébastien Bergeron

Nous avons fait le chapeau, dans les rues, pendant quatre années ensemble, à prix libre, ce qui nous a permis de rencontrer beaucoup de personnes et d’apprivoiser le procédé. Quand on a commencé, on bossait dans les rues, parce que l’on trouvait ça juste tripant, que l’on voulait un peu gagner notre vie avec ça. Le reste, internet, les expos, on s’en foutait royalement. L’idée de remettre le photographe à une place plus humble, anonyme, de faire revivre un ancien métier des rues, de mélanger photographie et nomadisme, d’en faire une pratique socialement ancrée et de gratter quelques billets pour faire tourner tout ça, c’était l’idéal. Avec le luxe de se libérer d’énormément de contraintes techniques, de certaines « obligations » esthétiques. Dormir dehors, se laver dans la rivière, et ensuite, aller travailler dans les rues, faire des portraits à prix accessibles pour tous, rencontrer pleins pleins pleins pleins pleins pleins de gens. Une pratique vivante, nomade, déconstruite, sauvage presque. « Good old days » ! Ça a été fulgurant ! C’est passé tellement vite…

Street Box Camera, c’est venu par hasard, en continuité, des années à faire le chapeau. J’avais construit une dizaine d’appareils, à l’atelier, par pur plaisir et curiosité, pour améliorer le poids, la taille. La dixième, un prototype, je l’ai vendu, à un artiste peintre espagnol, Israël. La onzième, un modèle unique jusqu’à ce jour, a été vendue à Thomas Bohl, un génial photographe d’Avignon. Puis j’ai continué… jusqu’à finir récemment la 98ème. En tout cas, tant que ça marche, que j’y prends du plaisir, je continue.

Street Box Camera

Quelle est la demande la plus folle que tu aies reçue ?

Je n’ai malheureusement pas encore reçu de demande complètement perchée, à mon grand regret. Mais je suis tout ouï pour des demandes loufoques !

Est-ce qu’il y a des choses que tu trouves difficile dans ton travail? Et quelles sont les choses que tu apprécies par-dessus tout ?

J’ai réalisé un désir : être mon propre patron, et vivre d’un travail qui me procure beaucoup de plaisir. J’apprends en autodidacte, j’ai un goût grandissant pour le travail du bois, je travaille à l’heure que je souhaite, quand je le souhaite.  Pour l’instant, je savoure cette chance, car elle ne durera pas éternellement. Elle disparaîtra ou évoluera. J’y réfléchis déjà, de temps en temps. Comme m’a dit une personne passée à l’atelier, on me paye pour « apprendre et progresser ». Ce n’est pas faux. C’est un privilège dont j’ai pleinement conscience.

La seule pénibilité de mon travail actuellement est purement physique. C’est un stigmate classique  : le mal de dos. Autre réalité, la création d’une entreprise artisanale, c’est beaucoup d’incertitudes et énormément de travail.

Une fois la création terminée, savoir qu’une personne va utiliser un de mes appareils pour un travail photographique, pour gagner sa vie, en travaillant dans les rues ou ailleurs, me fait très plaisir. C’est mon gros kif ! En fabriquant un appareil, je rend service à cette personne, qui, elle-même, va donner du sens à mon travail, et aux heures passées en atelier, en plus de permettre de faire vivre un artisan, plutôt qu’une grosse entreprise sans âme. Elle me rend service à son tour. C’est un cercle vertueux.

Le travail manuel est revalorisé depuis quelques années. Nous sommes passés de personnes qui veulent des « chinoiseries » au prix d’une « chinoiserie », à des personnes qui veulent de l’artisanat, aider un artisan, ou une artiste locale, mais… toujours au prix d’une chinoiserie, si possible. Ce n’est pas parfait, mais il y a du progrès. 🙂 Allez dans dix ans, c’est bon, la transition sera faite, on croise les doigts !

Une autre chose, quand une Street Box Camera part pour une destination improbable ! Dernièrement, j’ai vendu une Street Box Camera à une femme au Bangladesh, avec qui j’ai dialogué par vidéo, pour lui montrer l’appareil, en direct de l’atelier. Ça me dépasse. C’est génial.

Street Box Camera

Quel type de client rencontres-tu ?

La quasi-totalité sont des photographes pro ou amateurs avertis, des studios photos, des collectionneurs, et dernièrement un musée de photographie, en Belgique. Je fabrique un produit de niche, par excellence, donc mes « clients » sont à peu près tous les mêmes. Des passionné(e)s ou des curieux de la photographie argentique, qui apprécient l’approche humaine d’un procédé pédagogique et très simple. Depuis un an et demi, cela s’est (un peu) emballé, donc plusieurs profils apparaissent.

Street Box Camera

Quels sont tes prochains projets ?

Une voiture appareil-photo, que je suis en train de finir ! La numéro 100 ! La partie aménagement a déjà été faite, la partie labo est finie, il ne reste plus qu’à monter le système de l’appareil-photo. J’ai travaillé sur ce projet, depuis deux ans, par période.  Je pense que cela sera prêt pour cet été, pour voir large, pour les premiers tests. Et le reste, je garde ça pour moi, pour le moment.

Merci d’avoir répondu à toutes mes questions. On te souhaite de continuer ce travail magnifique !

Vous souhaitez une chambre de rue fabriquée à la main par un artisan? Faites confiance à Sébastien.

Retrouvez Sébastien Bergeron sur la page Facebook de Street Box Camera 

dessin de Sacha Wewiorski

Pellicule Noir et Blanc Washi F 100 iso (35 mm)

Washi « F » : film radiofluorographique 100 iso – Canon EOS 1V

Lomig Perrotin, le créateur et unique employé de Film Washi est loin d’être à court d’idées! Cet été, en 2018, il présentait son nouveau film noir et blanc 100 iso : le « F »! Une nouvelle pellicule qui s’ajoute à la longue liste de films originaux : A, D, S et Z. Il sera bientôt en rade de lettres dans l’alphabet. Ces films spéciaux sont couchés industriellement. Ils ne sont donc pas fabriqués artisanalement par les petites mains de Lomig, comme le V ou le W par exemple. Néanmoins ce sont des films qui ne sont pas destinés à la photographie classique. Ils ont été conçus pour une exposition en machine, comme les films de son ou d’amorce de cinéma, ou bien ne sont pas faits pour la lumière visible, comme les films de radiographie. D’autres encore sont réservés à des usages administratifs ou militaires. Film Washi les convertit en formats standards pour les rendre utilisables dans les appareils photo classiques et les détourner de leurs usages premiers dans un but ludique ou artistique. Vous cherchez un film original? Allez donc taper dans cette réserve merveilleuse! Aujourd’hui, je vous présente le « F », film radio fluorographique noir et blanc sans couche anti-halo d’une sensibilité de 100 iso.

Les promesses : « F » est un film polyester couché industriellement de radiographie médicale utilisé pour les diagnostics de maladies pulmonaires. C’est la première fois que ce type de film est disponible en format 135. Un film vraiment unique qui, n’ayant pas de couche anti-halo, offre un effet de diffusion très fort et un grain très marqué. Cet effet peut être plus ou moins marqué en fonction de l’angle de l’éclairage et il est beaucoup plus marqué en 120 qu’en 135. Il est orthochromatique, ce qui veut dire qu’il peut se développer à la lumière rouge. Il est important de le charger à l’ombre et de prendre 6 vues vides avant de commencer les prises de vues pour les 135 (pas besoin pour les 120). Il est contenu dans des cartouches recyclées sans code DX.

Où est-ce que je l’ai trouvée? Vous la trouverez chez Nation photo et comme la totalité des pellicules photos de Film Washi chez ses revendeurs partout dans le monde.  Elle est également disponible sur le site internet de Film Washi. Chez Nation, elle coûte 9 euros. Seulement 24 poses. Un peu chère, mais c’est le prix de l’originalité. Sa cartouche ne contient pas de code DX, car Lomig recycle! Rien n’est perdu! Vous devrez donc l’utiliser dans un appareil photo où vous fixez manuellement la sensibilité de la pellicule (iso).

Nom Film Washi “F”
Type Film noir et blanc orthochromatique 24×36 radio fluorographique
Sensibilité 100 iso
Nombre de poses 24
Fabricant Film Washi
Où est-elle disponible? Film Washi, Nation Photo, les ateliers de Marinette
Caractéritiques Forte diffusion, beaucoup de grain, fort contraste

Et le traitement dans tout ça? Ce film se développe dans les révélateurs classiques comme une Ilford FP4. Mais si vous cherchez la structure du film, allez faire un tour sur la fiche technique.

Maintenant les résultats!

Pour du surprenant et de l’original, ça en est! J’ai testé deux pellicules : une en Bretagne l’été dernier (trop de soleil, sisi je vous assure) et une autre à Stockholm en octobre. Une bonne partie de mes clichés de la première pellicule ont donné des résultats médiocres : photos surexposées. J’ai été déçue. D’autant plus que c’est une bobine que Lomig m’avait gentiment demandé d’essayer. J’ai racheté immédiatement une pellicule. J’ai voulu recommencer dans les ruelles de la capitale suédoise : des ombres et du soleil voilé, moins direct, moins intense. Et là, bim ! Tellement mieux! Je conseillerai donc de légèrement sous exposer. Parmi les premières personnes qui l’ont testés, beaucoup ont des images trop blanches. Évitez une lumière directe trop forte. Prenez plutôt des objets faiblement éclairés, ou pas directement. Vous verrez la différence ci-dessous. Les photos sont assez représentatives de ce que l’on peut obtenir comme résultat de diffusion. Vous aurez également des résultats intéressants en la poussant à 800 iso. Pour d’autres exemples (et aussi d’autres références) allez voir le Forum de Film Washi sur Facebook où se retrouvent les photographes qui utilisent ces pelloches. Echanges de trucs et bonnes astuces mais aussi un bon éventail des résultats obtenus avec des appareils et des environnements différents. Il arrive que Lomig réponde aussi aux questions directement.

Washi « F » : film radiofluorographique 100 iso – Canon EOS 1V

Washi « F » : film radiofluorographique 100 iso – Canon EOS 1V

Washi « F » : film radiofluorographique 100 iso – Canon EOS 1V

Washi « F » : film radiofluorographique 100 iso – Canon EOS 1V

Washi « F » : film radiofluorographique 100 iso – Canon EOS 1V

Washi « F » : film radiofluorographique 100 iso – Canon EOS 1V

Washi « F » : film radiofluorographique 100 iso – Canon EOS 1V

Washi « F » : film radiofluorographique 100 iso – Canon EOS 1V

Washi « F » : film radiofluorographique 100 iso – Canon EOS 1V

Retrouvez les pellicules Film Washi dans un nouveau packaging : ROUGE !

Pellicule négative Kosmo Foto Mono 100 35 mm

Chez Analog You, avouons-le, on adore l’idée de tester de nouvelles pellicules et cela pour deux raisons : d’abord pour l’excitation que procure la découverte des photos dont on ne connait pas à l’avance le rendu et ensuite, parce que tester une nouvelle pellicule signifie que « oui » le marché de l’argentique reprend du poil de la bête! Et ça, c’est super! C’est donc avec grand plaisir que j’ai testé cette petite « nouvelle ». Un moit-moit avec mon ami JB (trop merci! coeur coeur paillettes) et me voilà repartie avec deux pellicules 100 iso noir et blanc à tester. Je n’ai même pas regardé à quoi elle ressemble… C’te déglinguo! Hop direct dans mon Canon EOS 10. C’est après avoir récupéré mes scans et mes négatifs chez Nation Photo, que je me suis intéressée de près à cette petite bête. Et vous allez voir, c’est le vrai feuilleton de l’été : polémique à souhait!

La fin de l’année 2017 se marquait par une nouvelle tendance : les blogs de photos argentiques qui se mettaient à produire/vendre leur propre film. Nous avions d’ailleurs discuter ensemble du blog et de la chaîne You Tube de OnFilmonly et de sa pellicule Street Candy issue des appareils de surveillance des distributeurs de billets. Kosmo Foto Mono en fait partie. D’abord dénommé Zorki Foto Mono (voir photo ci-dessous du blog Zorki Photo), la petite pellicule noir et blanc 100 iso du blog Zorki Foto (dont le créateur est Stephen Dowling) s’est vite fait retirer son nom d’usage pour cause évidente de copyright avec la marque Zorki. N’empêche, une nouvelle pellicule noir et blanc de 100 iso et 36 poses est née en juin 2017 : pour appareils 24X36.

Made by a leading film producer with many decades of film-making experience, Zorki Photo is a tried-and-trusted panchromatic emulsion with a traditional feel. It has biting contrast and a traditional grain structure that gives a pleasing, classic black-and-white film look. It’s a film I’ve used for some years, and I love it.

While rated at 100 ISO, the film can also be pulled to 50 or pushed to 400 ISO, (with a corresponding change in development times).

You can either take your films into a lab offering black-and-white development or develop at home – it can be developed in all common developers, including Kodak Xtol, Ilford Perceptol and Tetenal.

Un lecteur du Phoblographer, Joshua Fast, tout excité de la nouvelle découvrit alors que sous l’étiquette Kosmo Foto se trouvait une étiquette Foma. Hein hein… Est-il possible que le blog Zorki Photo, qui rappelons le, ne donne que très peu d’informations techniques sur les origines de cette nouvelle émulsion ait juste rajouté une étiquette colorée pour vendre sa propre pellicule noir et blanc? Le doute s’installe dans les blogs et les forums argentiques. Suspens.

Photo de Joshua Fast, un lecteur du Phoblographer

Le Phoblographer s’est mis à scruter les blogs et les commentaires en attendant une réaction de Stephen Dowling. Réaction qui ne s’est pas fait attendre très longtemps.

« I was always very clear that Kosmo Foto Mono was not a new emulsion – I said it was a film that I’d used for a long time and loved.

I understand people go into detective mode and want to find out what it is, and that people might think that the fact I haven’t stated explicitly what the film is means I’ve got something to hide – like that it’s expired stock, for instance. But this is new stock made by Foma – the reason why the film is currently unavailable in my shop right now is because the factory is still making the second batch. This isn’t stuff that’s been sitting in a warehouse for two years.

Whenever someone has emailed or messaged me asking directly what the film I’ve always told them.

So why buy repackaged film from Kosmo Foto? Because I’m putting my money where my mouth is and creating a new film brand. Kosmo Foto Mono, a repackaged film, is the start of things but very definitely not the end. »

Traduction : j’ai toujours été clair sur le fait que Kosmo Foto Mono n’était pas une nouvelle émulsion – j’ai dit que c’était un film que j’avais utilisé pendant longtemps et que j’adorais. Je comprends que les gens se mettent en mode détective et veulent savoir de quoi il s’agit, qu’ils pensent que si je n’ai pas explicitement expliqué de quel film il s’agissait c’est forcément que j’avais quelque chose à cacher, comme le fait que ces stocks sont expirés pour le moment. Mais ce sont de nouveaux stocks fabriqués par Foma, raison pour laquelle cette pellicule est justement en rupture de stock sur mon site car l’usine est en ce moment même en train de fabriquer le deuxième lot. Ce ne sont pas des films qui sont restés dans un entrepôt pendant deux ans. Chaque fois que quelqu’un m’a envoyé un e-mail ou m’a envoyé un message me demandant directement de quel film il s’agissait, je lui ai toujours dit. Alors, pourquoi acheter un film reconditionné de Kosmo Foto? Parce que je mets mon argent là où je pense qu’il est bon de le mettre et que je crée une nouvelle marque de film. Kosmo Foto Mono, film reconditionné, est le début de nouvelles choses mais certainement pas la fin.

Avec un peu de recul, on se rend compte, que oui, il n’a pas menti. Effectivement, sa description était claire : ce n’est pas un nouveau film et ce film est fabriqué par une industrie européenne. On peut juste se poser la question : pourquoi ne pas avoir directement été claire sur la provenance : Foma tout simplement. A vrai dire, cette histoire n’est pas très originale.

Beaucoup de revendeurs de pellicules aposent leur marque alors qu’ils ne sont pas les créateurs de l’émulsion.

Lomography utilise des films couleurs Kodak, des Fomapan pour ses pellicules négatives noir et blanc et des Rollei pour ses diapositives. Seule la Lomochrome Purple est réellement leur création. La pellicule Japan Camera Hunter’s Street Pan est un vieux film de surveillance… Quant à la CineStill c’est un film cinématographique Kodak dont on a enlevé la couche Remjet pour un usage en 35 mm ou 120. Film Washi récupère des films audio … Je continue… ? Non, non, ne soyez pas déçu. Il faut un temps avant que les grands industriels se penchent enfin sur la question de la R&D de nouvelles pellicules et qu’ils soient convaincus que le retour de l’argentique n’est pas une fausse alerte. Et il faut y croire! Alors? Longue vie à Komo Foto Mono, à ses cousines, et aux blogs photos argentiques! En attendant d’explorer d’autres horizons et surtout de nouvelles émulsions!

Goodies – A little teaser for something Kosmo Foto will be offering in the coming weeks. Art by Martin Duncan

Vous aviez remarqué que beaucoup de pellicules disparaissaient mais aussi que plein d’autres sortaient sur le marché… puis disparaissaient de nouveau. 🤔 Mais c’est que vous êtes fin détective! Pour savoir à qui vous avez vraiment à faire, et vous aider dans vos enquêtes, je vous conseille le super site qui vous dira ce qui se cache derrière l’étiquette : http://industrieplus.net/dxdatabase/

Essais de la Kosmo Foto Mono 100

Assez discuté, blablaté, passons aux choses sérieuses… Tout d’abord, mauvaise nouvelle, les photos que j’ai prises avec le Neptune et mon appareil Canon EOS 10 sont toutes surexposées. De la difficulté de manier des objectifs entièrement manuels ma petite dame. Les photos ci-dessous ont été prises avec un objectif zoom 24-105 mm f/4.0 et un 50 mm f/1.4. Vous allez voir certaines sont très contrastées voire même surex. Certainement une histoire d’exposition pondérée eu centre ou pas. Je vous les livre brut, sans correction.

Lisbonne – Canon EOS 10 – Kosmo Mono Foto 100

Elevador De Santa Justa, Lisbonne – Canon EOS 10 – Kosmo Mono Foto 100

Lisbonne – Canon EOS 10 – Kosmo Mono Foto 100

Votre serviteur.e à Calvi – Canon EOS 10 – Kosmo Mono Foto 100

La baie de Calvi – Canon EOS 10 – Kosmo Mono Foto 100

Mon modèle favori en mode Loïc Perron – Canon EOS 10 – Kosmo Mono Foto 100

Le phare de Calvi – Canon EOS 10 – Kosmo Mono Foto 100

Direction : le phare de Calvi – Canon EOS 10 – Kosmo Mono Foto 100

La baie de Calvi – Canon EOS 10 – Kosmo Mono Foto 100

Alors, qu’en pensez-vous?

Pour aller plus loin

 

Pellicule diapositive Vario Chrome 200-400 iso de Rollei

Ile Saint Louis à Paris – Canon EOS 10 – Rollei Vario Chrome 400 iso en C41

Après la Kodak et l’Ektachrome, Lomography et sa F²/400, Bergger et sa Pancro 400, c’est au tour de Rollei de sortir une nouvelle pellicule! Vous cherchez une pellicule diapositive avec un peu de grain? Et un poil vintage? Je vous recommande la nouvelle Vario Chrome de Rollei sortie en grande pompe en juillet 2017. En traitement croisé, la Vario vous séduira par son shift de couleur : jaune voire gris bleu selon l’intensité lumineuse. Vous pourrez l’utiliser avec une grande latitude d’exposition de 200 à 400 iso. Son code DX est lui réglé à 320 iso.

La Rollei Vario Chrome se caractérise par un degré de netteté moyen, un grain légèrement visible mais pas trop prononcé et une tonalité d’image chaleureuse. La pellicule est destinée à la projection en diapositives ou à la numérisation. La Rollei Vario Chrome possède une large latitude d’exposition, entre 200 et 400 ISO, ce qui est idéal pour toutes les lumières douces, que ce soit un temps gris ou une lumière tamisée intérieur. Selon le constructeur, s’il s’agit de projeter des diapositives, la sensibilité idéale est de 200 ISO alors qu’elle se situe à 320-400 ISO si le but est la numérisation.

 

Je remercie JB de m’avoir offert deux pellicules. J’ai pu en essayer une en développement E6 (diapositive) et l’autre en traitement croisé : en C41. Personnellement, j’aime beaucoup cette pellicule. Le grain est présent mais pas trop. En C41, je trouve que le shift de couleur est très joli et harmonieux. Romantique à souhait. En E6, j’ai été très déçue du peu de résolution obtenue. Je m’attendais à une vraie pellicule diapositive : peu de grain et des couleurs saturées. Or cela n’a pas vraiment été le cas. J’ai même trouvé que la qualité de la photo était meilleure en C41! A moins que mes réglages à 400 iso m’ont fait trop perdre en détails? J’ai effectué mes tests avec un Canon EOS 100 et un Canon EOS 10 (merci Célia pour le prêt) et deux objectifs : 24-105 mm f/4.0 et 50 mm f/1.4.

En traitement croisé

Canon EOS 10 – Rollei Vario Chrome 400 iso en C41

Canon EOS 10 – Rollei Vario Chrome 400 iso en C41

Canon EOS 10 – Rollei Vario Chrome 400 iso en C41

Canon EOS 10 – Rollei Vario Chrome 400 iso en C41

Canon EOS 10 – Rollei Vario Chrome 400 iso en C41

Canon EOS 10 – Rollei Vario Chrome 400 iso en C41

Canon EOS 10 – Rollei Vario Chrome 400 iso en C41

Canon EOS 10 – Rollei Vario Chrome 400 iso en C41

En diapositive : développement  E6

Canon EOS 100- Rollei Vario Chrome 400 iso en E6

 

Canon EOS 100- Rollei Vario Chrome 400 iso en E6

 

Canon EOS 100- Rollei Vario Chrome 400 iso en E6

 

Canon EOS 100- Rollei Vario Chrome 400 iso en E6

 

Canon EOS 100 – Rollei Vario Chrome 400 iso en E6

 

Canon EOS 100- Rollei Vario Chrome 400 iso en E6

Pour aller plus loin

Gloire et déboire des appareils photos jetables

Le tout premier appareil photo jetable présenté le 15 mars 1982 par Fuji

Toi aussi tu fais partie du club des « c’était mieux avant »? Les dieux de la photo ont entendu tes prières petit scarabée car… roulement de tambours… oui… oui… les bons vieux appareils photos jetables de nos colonies de vacances qui finissaient cassés, gluants ou perdus ont fait le voyage des années 90 à nos jours. A vrai dire, ils n’ont jamais vraiment quitté le marché, ils attendaient que les projecteurs reviennent sur eux! Et voilà! Tintin! Tu vas pouvoir te (re)mettre à shooter du jetable! Ne plus te poser de questions! Mais alors plus du tout! Dans une poche en soirée (si tu as pris l’option luxe avec flash et qu’il rentre dans ta pochette en lamé), sous l’eau (pour prendre en photo les fesses de Jeannot, ton pote bourré), dans ton cartable de rentrée (pour faire des selfies vintage), dans ton sac de randonnée (avec tes tee-shirts en gore-tex, le bracelet anti-moustique et les cachets anti-tourista), tu pourras rester BO-BO et argenteux. Ton Leica ne posera pas sa démission quand tu en as le plus besoin, hypothéquant un de tes reins par la même occasion. Alleluia! Faisons le tour de ce qui se (re)fait sur le marché et posons nous les bonnes questions : Nicolas (Hulot), si tu nous entends, nous donneras-tu ton point de vue?

Gloire au 90’s : quand plastique rimait avec pratique et non avec polémique

Les années 80 et 90 ont vu fleurir une multitude de petits appareils jetables, pas chers et performants.  Légers, solides (du moins suffisamment pour aller au bout des 27 ou 36 poses). Ils répondaient à une problématique bien précise : vous ne souhaitez pas acheter ou bien emporter avec vous votre appareil photo argentique pour des raisons diverses : peur de le perdre, de le casser (trek dans la savane?) ou bien parce que vous n’en avez pas. L’appareil jetable était très facile à utiliser, pas de réglage à faire, juste à armer. Un singe attardé de 4 ans savait l’utiliser! Et d’ailleurs, les enfants étaient aussi la cible! Car le maître mot était bien : le FUN! Aux antipodes de la photo professionnelle, maîtrisée, aux couleurs fidèles et au cadrage parfait, le jetable était surtout FA-CILE.

Oui, les enfants pouvaient en emporter en colonie de vacances… Bien entendu! N’est-ce pas ce que vous avez fait? Immortaliser les premiers souvenirs, créer ainsi nos premières addictions à la photo et par la suite devenir de futurs clients potentiels, non? Oh magie de la stratégie marketing. Le résultat au développement? Mais on s’en fichait bien! Bien-sûr que les photos étaient floues, mal cadrées et les sujets inintéressants (si vous saviez le nombre de pots de fleurs du jardin de ma grand-mère que j’ai pu prendre en photos… bref, passons).

Le BIBI bien cadré et bien frais

Mais est-ce que cela avait beaucoup d’importance? Et bien non ma petite dame! Avouons-le, le plaisir était là quand même au moment précis où en entendait clic! Où on demandait « le flash a marché? ». C’est dans la boîte! Clic! Clac! Merci Kodak! Kodak justement était le roi aveugle au royaume des borgnes. Tellement aveugle, que, ne l’oublions pas, il n’avait pas non plus eu de nez pour le numérique. Mais il existait également d’autres marques, Fujifilm par exemple. Faisons le tour de ceux qui ont résisté malgré la tornade pixels.

William en mode selfie vintage

Kodak, tiens, tiens, a su garder une ou deux références dont le Fun Flash version 27 poses et 39 poses. Le design est… disons… résolument moderne… Vous vous souvenez de la Ford K ou bien de la Fiat Multipla? Des boursouflures un peu partout dont on ne voit pas bien l’utilité. On va dire que la tendance fin des années 90-début 2000 est passée par là. Des formes, des rondeurs! Soit! En attendant, cela reste l’un des appareils jetables du commerce les moins chers.

Appareil jetable Kodak Fun avec Flash 27 poses = 7,80 et 39 poses = 8,90 euros

Appareil jetable Kodak Fun avec Flash 27 poses = 7,80 et 39 poses = 8,90 euros

Quicksnap Marine de Fuji – 11,90 euros – 800 iso, 27 poses et étanche

La révolution GoPro, très peu pour moi. Ok, ok c’est cool de se coller un cube sur le casque de moto quand on est sur le périph, mais à minimum 400 euros… je dis NEIN! Mais ça va pas la tête??? Fuji et Kodak, eux, avaient déjà compris que le succès viendraient des appareils photos étanches avant même le numérique. Personnellement, tu me donnes un joujou à 12 euros étanche et solide, je vais de suite prendre des cours de natation synchronisée déguisée en dauphin. Et là… là… c’est la classe!

FUJI QUICKSNAP MARINE 800 ASA 27 POSES à 11,90 euros

Quicksnap Marine de Fuji – 11,90 euros – 800 iso, 27 poses et étanche

Quicksnap Marine de Fuji – 11,90 euros – 800 iso, 27 poses et étanche

Quicksnap Marine de Fuji – 11,90 euros – 800 iso, 27 poses et étanche

Les nouveautés

Ouvrez les yeux. Vous êtes bien en 2017 et pourtant! De nouveaux appareils jetables font leurs apparitions. Lomography ne boude pas son plaisir d’être dans la vague. En effet, la marque bobo argentique lance trois nouveaux appareils jetables munis de flash baptisés : simple use film camera. Les versions couleurs sont dotés de petits filtres en plastique de couleur à mettre devant le flash. Ils possèdent une focale 31 mm, vitesse de 1/120s, ouverture f/9 et mise au point de 1 m à l’infini. En boutique et dans le shop en ligne, vous trouverez donc :

  • un film noir et blanc 400 iso (16,90 euros, pellicule Lomography Lady Grey ISO 400)
  • un film couleur (16,90 euros, chargé avec un film Color Negartive 400 iso)
  • et la fameuse lomochrome purple 200-400 iso (photo ci-dessous, 21,90 euros, 100-400 iso, 36 poses)

 

Paris – Lomochrome Purple 400 iso – appareil photo jetable

Rouen – Lomochrome Purple 400 iso – appareil photo jetable

Ces jetables ne sont pas vraiment « jetables » puisque vous pouvez vous amuser à les recharger avec une nouvelle pellicule. C’est ce qu’a fait Michael Raso de Film Project Photography avec une pellicule infrarouge couleur. A vos risques et périls… 🙂

Finalement, c’est quoi l’intérêt de ces nouvelles bestioles? Et bien tout simplement vous remettre à l’argentique en douceur. Vous n’avez pas d’appareil et vous crevez d’envie de shooter argentique sans investir dans un Diana F+ ou autre? Vous avez la solution. Je trouve que c’est une excellente idée de pouvoir proposer un film aussi emblématique que la purple en jetable. Dommage qu’il soit si cher!!! Pour la version noir et blanc et la version couleur, je ne vois pas trop l’intérêt… Mettre le pied à l’étrier de la bobo-lomo-titude? Faire croire aux incultes de l’argentique que les appareils jetables n’existent plus sauf chez lomography? Les petits filtres de couleur pour flash, avouons-le, c’est seulement du gadget, vous auriez pu les faire vous mêmes, hein, on est d’accord. Si vous cherchez un appareil jetable couleur ou noir et blanc, vous aurez un meilleur rapport qualité/prix chez Kodak, Fuji ou Ilford.

Simple use film camera Noir et Blanc de Lomography pour 16,90 euros (eh oui quand même)

Rappelons le … même si vous faites l’économie de l’appareil photo, il vous faudra compter quand même 10 euros minimum de développement en labo. Soit presque 1 euro la photo. Fun, fun, mais appliquez-vous quand même …

Loin loin, très loin des bobos, vous trouverez l’un des jetables couleur le moins cher : le Novocolor. 27 poses, un flash, garantie 2 ans et 400 iso pour 6,90 euros!!! Celui-ci, je ne sais pas si il est nouveau… A vrai dire, j’attribuerai son année de naissance à 1988, quand c’était encore la mode des K-Way de toutes les couleurs que l’on portait en banane non?

NOVOCOLOR 27 poses, un flash, garantie 2 ans et 400 iso pour 6,90 euros

Le K-Way revient aussi à la mode : se réjouir?

En version noir et blanc, vous trouverez également la cultissime HP5 plus en jetable. Design sobre, boitier compact. Pas de superflu. 27 poses pour 10,90 euros, c’est moins cher que les lomo. D’autant plus que la pellicule Ilford HP5 est vraiment un film de qualité.

Ilford HP5+ jetable pour 10,90 euros 400 iso

Film Washi aussi, se met à faire du jetable. Voyez-vous ça! Oui oui! Vous pourrez trouver la pellicule Washi Z pleine de contraste (24 poses)ou bien la pellicule Washi D 500 iso (36 poses) en version plastique. Comptez 12,90 euros. Mais c’est tout de même un grand plaisir de shooter en Film Washi.

Film Washi Z, 36 poses, 400 iso et 12,90 euros

Parmi les moins chers des appareils noir et blanc, vous retrouverez le Fujifilm Quicksnap. Il est disponible au prix de 15,90 euros pour deux appareils de 27 poses à 400 iso. Fujifilm propose un nouveau Quicksnap Fashion. Un produit simple et efficace qui séduira le plus grand nombre grâce à son design ultra-classe noir laqué, voyez-vous ça! Qualité irréprochable. Chargé du film Supéria X-TRA 400 ISO. Ce produit est recyclable car Fuji s’engage à recycler tous ses Quicksnap. Le Quicksnap version couleur existe aussi chez Fuji pour 6,90 euros.

Le quicksnap fashion de Fujifilm : le moins cher des jatables et recyclable!

Les mariages et la photo jetable

Depuis quelques années, l’appareil photo jetable a fait sa réapparition là où on ne l’attendait pas : dans les mariages! Oui oui! Laissés au centre de la table où les invités vont dîner, c’est une jolie façon d’inciter vos proches à se prendre en photo en étant quasi certains de récupérer les photos. Photos de groupe, photos de couples, photos de tables. Et en plus, vous pourrez personnaliser chaque boitier et l’assortir avec votre déco. Il existe des tutos très bien faits à ce sujet.

Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

Bien-sûr, il peut arriver que vos invités partent avec l’appareil, une fois la soirée terminée et vous fasse la délicatesse de vous payer le développement, mais soyons honnêtes, ça arrive rarement. Ou alors, vos amis sont vraiment très généreux. Pourquoi mettre des appareils jetables sur les tables? Les photos du photographe pro sont jolis (quoique) mais parfois un peu trop posées (surtout s’il s’agit uniquement de vos photos de couple). Vos invités shootent de partout mais avec leur téléphone… autant dire que vous ne verrez jamais les photos. L’appareil jetable, lui, vous assure des photos naturelles, parfois même rigolotes ou bien carrément décalées.

Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

Le concept a ses limites et cela peut coûter cher. Surtout si les invités alcoolisés ne pensent jamais à allumer le flash (les boulets), à enlever le doigts des objectifs (ça devient pénible), ou qu’ils ne prennent que des photos de fleurs (je crois qu’ils vous haïssent en secret). Il peut également arrivé qu’ils ne sachent pas cadrer, et si ils combinent tout à la fois, c’est évident : changez d’amis. Contrairement à ce que dit cette dame, le numérique ne changera rien : ils vous détestent ou sont de sombres idiots, dans tous les cas : cessez de les voir, c’est tout.

Oups ! Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

La réalité se situe certainement entre ces deux extrêmes : bien entendu que certains invités oublieront le flash et que vous n’aurez pas 36 clichés réussis sur 36. Et bien entendu qu’il y aura des photos décadrées et des clichés du plan de table ou de la déco. Cependant, vous allez forcément rigoler en voyant des oncles ou des tantes oser le selfie en douce et les réussir aussi bien que les ados ou bien tomber sur des photos de groupe très réussies.

Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

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Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

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Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

Et les ours polaires dans tout ça?

Non ce n’est pas de la déformation professionnelle que de penser à l’avenir de tous ces petits boîtiers en plastique… Alors ok, Fujifilm recycle (et encore, ça reste à vérifier) mais les autres? Que peut-on dire de tous ces déchets qui vont s’accumuler eux-aussi dans nos décharges? Bah c’est pas jojo tout ça. Oui le polypropylène, polyéthylène et autres plastiques du quotidien se recyclent mais encore très mal et de manière sporadique. Encore faut-il les récupérer dans les centres de tris. En 2017, j’attendais de lomo et des autres, un peu plus disons de … conscience environnementale? Peut-on réellement parler d’innovation lorsqu’il s’agit d’une régression en matière d’écologie? Peut-on encore fermer les yeux sur notre impact environnemental lorsque l’on lance un nouvel objet sur le marché? Je ne crois pas. Et ne me faites pas croire que l’on ne pourrait pas faire les mêmes objets mais en carton recyclé! Elle serait là la nouveauté! Kodak, Fuji, et les autres… au boulot! J’ai bien réussi avec un sténopé alors pourquoi pas vous?

Parenthèse, Ikea lui, sort des appareils en papier/carton recyclé mais numérique! Encore loupé! 😉 Par contre, avoir choisi le sosie de Philippe Katerine pour la publicité, j’avoue, ça, c’était une bonne idée.

Ilford HP5 + 400 iso : pourquoi tant de succès ?

L’Ilford HP5 plus 400 est l’incontournable du photographe argenteux noir et blanc! Certains l’adorent et ne shootent qu’avec ce film alors que d’autres refusent de l’utiliser : trop « mainstream ».  Il existe en format 135, 120, plan-film et bobine de 30 m. Ce film, créé en 1935 et décliné en 1989 sous son nom actuel et ses 400 iso est un grand classique du fabricant Ilford. Utilisé par de nombreux grands photographes, il s’est posé comme le concurrent direct de la TRI-X de Kodak. En format 135, la pellicule est disponible partout en 24 poses (4,80 euros) et 36 poses (6 euros). Faisons ensemble le tour de cette pellicule si répandue!

MX2 : « HP5 Plus est un film sensible, dont la granulation fine, l’excellent contraste de bordure et la netteté élevée garantissent des images de qualité, brillantes et nuancées. Il offre une très grande souplesse en traitement poussé. La grande latitude de ce film permet d’utiliser des indices d’exposition jusqu’à EI 3200/36 en poussant le développement avec un révélateur adapté. L’augmentation de contraste et de granulation liée à cette technique reste modérée et les négatifs obtenus se tirent aisément. Ces caractéristiques font de HP5 Plus un film parfaitement adapté aux prises de vues en faible lumière ou aux sujets en mouvement.
Applications : Sport, spectacle, reportage, prise de vues en lumière ambiante et faible éclairage…« 

Une sensibilité passe-partout

400 iso, c’est l’idéal pour photographier dans à peu près tous les environments lumineux : hiver, mi-saison ou plein été, intérieur ou extérieur. Cette pellicule était d’abord utilisée comme pellicule de presse et de reportages. Elle est devenue parfaitement adaptée à une utilisation généraliste : architecture, portraits, nature, action. Elle est suffisament rapide pour permettre une modularité des réglages de profondeur de champ et de vitesse. A l’intérieur ou à l’extérieur : pas de problème.

EVJF Mélanie – Villefranche/mer – Leica R5 Ilford HP5 plus B&W 400 iso

Lucie et Pierro – Leica R5 – Ilford HP5 plus B&W 400 iso

Chloé – Leica R5 – Ilford HP 5 + 400

Mélanie – Leica R5 – Ilford HP 5 + 400

Pierre et Arthur – Canon A1 – Ilford HP 5 + 400

Le sens du détail

La petite touche de la Ilford 400 HP5 + c’est son piqué! Les détails sont mis en valeur par ses nuances bien franches : des clairs bien blancs et des noirs profonds. Le contraste est marqué sans être pour autant exagéré. Sa netteté est son grand atout. Cette particularité fait que cette pellicule est très appropriée pour la nature et les portraits.

Petit chemin - Canon EOS 100 - Ilford HP 5 + 400

Petit chemin – Canon EOS 100 – Ilford HP 5 + 400

Emeline et Lucie - Leica R5 - Ilford HP 5 + 400

Emeline et Lucie – Leica R5 – Ilford HP 5 + 400

La Loire – Canon EOS 100 – Ilford HP 5 + 400

Claire – Canon A1 – Ilford HP 5 + 400

Lucie 16 mois – Canon EOS 100 – Ilford HP5+ 400

Du grain un peu vintage

Contrairement à ce que l’on peut lire : oui la Ilford 400 HP5 + a du grain! Et c’est loin d’être désagréable d’ailleurs : contraste + grain = un joli style vintage.

Mariage Cyrielle et Fabien - Leica R5 - Ilford HP 5 + 400

Mariage Cyrielle et Fabien – Leica R5 – Ilford HP 5 + 400

Mariage Cyrielle et Fabien - Leica R5 - Ilford HP 5 + 400

Mariage Cyrielle et Fabien – Leica R5 – Ilford HP 5 + 400

Ses derniers atouts

  • La Ilford HP5 + 400 est approppriée pour les appareils en plastique, qui ont des lentilles moins claires que celles de leurs cousins en verre. Ils laissent rentrer moins de lumière même à la lumière du jour avec le Diana par exemple, donc une vitesse de 400 est ce qu’il y a de mieux.
  • Vous pourrez la trouver vraiment partout (certains diront qu’Ilford rend presque invisibles les autres pellicules) : fnac, lomography, MX2, labo argentique, etc.
  • On peut la pousser/la retenir de 200 à 1600/3200 iso : c’est à dire shooter dans les conditions d’une 1600 iso et la développer avec des temps de révélation plus longs
  • La Ilford HP5+ 400 se développe facilement à la maison et ne souffrira pas si vous avez un ou deux degrés celsius de trop!
Manuel de la photographie argentique de Danny Dulieu

Manuel de la photographie argentique de Danny Dulieu

Sources :

Salon de la Photo 2016

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Le week-end du 11 au 13 novembre est très chargé pour les amateurs de photographie : Salon de la Photo à Paris Porte de Versailles et Photo Fair au Grand Palais! Il va falloir s’organiser pour ne rien louper. Préférez le matin pour le Grand Palais et carrément un jour de semaine pour le Salon. 30 euros pour l’un et gratuit pour l’autre (des invitations sont disponibles très facilement un peu partout sur le net). Petite émotion : il y a déjà deux ans, je vous livrais mes impressions sur le Salon 2014 alors que mon blog était tout frais (et il y avait bien moins de monde!).  Aujourd’hui, parmi mes photos, mes toutes premières prises au Canon EOS 6D (plein format!!!). 

Salon de la Photo Porte de Versailles

Le Salon de la Photo, ce n’est pas/plus le lieu des annonces officielles (allez plutôt du côté de Photokina) mais cela reste quand même un salon à la française où l’on aime toucher des appareils inabordables et discuter avec les vendeurs. Retrouvez 150 exposants autour de la pratique de la photographie et du matériel. Cette année le salon est situé dans le pavillon 5 et sur deux étages! Vous allez vous y perdre! Il faut dire qu’il attire chaque année plus de monde. La photographie ne connaît pas la crise. Au RDC, sont regroupés les offres de formation, les écoles, les cours particuliers, les voyages, les magazines, la librairie, les laboratoires photos et les sociétés d’impressions. Au deuxième étape : le matériel avec toutes les grandes marques représentées d’objectifs, de boîtiers ou d’accessoires.

Le stand de Dans Ta Cuve

Le stand de Dans Ta Cuve

Mais quel monde! Cette année encore, le salon est un véritable succès. On se croirait au salon de l’auto tellement il est difficile de se déplacer dans les allées. Les exposants sont regroupés par thématique mais il est toujours assez difficile de s’y retrouver. En entrant dans le salon, vous allez d’abord retrouver tous les stands concernant les solutions d’impression : les grandes marques comme EPSON par exemple, les photomatons, mais aussi les entreprises de livres photos… Alors là si vous cherchez du livre photo, vous allez être servis! Un peu dommage, quand même, mais soit! Ce salon est aussi pour les professionnels alors pourquoi pas! Des laboratoires de développement photo argentiques ? aie aie aie, c’est le désert… Négatif plus n’est pas présent cette année, lomography non plus… 😥 Heureusement que Nation Photo est là!

Premier constat : mais où est l’argentique???

Au deuxième étage, vous êtes bien dans le showroom et vous allez en prendre plein les yeux! Toutes les marques d’appareils (ou presque) sont représentées : Canon, Nikon, Panasonic, Olympus, Fuji… et j’en oublie! Sans parler des fabricants d’objectifs : Tamron, Sigma, … Dans chacun de ces stands, un bar à (télé)objectifs et des vendeurs assidus qui répondent à toutes vos questions (même les stupides). Je voulais toucher le nouveau Canon EOS 5D Mark IV mais il y avait tellement mais tellement de monde, que je suis vite partie. 😥 Même constat pour l’Olympus OM-D E-M1 Mark II à qui j’ai seulement fait coucou de la main!

Bar à téléobjectifs chez Tamron

Bar à téléobjectifs chez Tamron

Le public fait la queue pour pouvoir essayer un 600 mm sur un Canon 5D Mark II. C’est bien-sûr l’occasion pour les fabricants de présenter leurs nouveautés ou de confirmer leur leadership.

Deuxième constat : si peu de femmes dans les métiers de la photo?

Alors bien-sûr on retrouve les reflexes professionnels qui font rêver (et qui sont inabordables), et on remarque que cette année encore il pleut des « compacts experts ». Traduction? Des appareils photos plutôt petits à glisser dans un sac avec des objectifs non interchangeables mais avec des zooms électroniques et des capteurs surpuissants! Serait-ce vraiment la nouvelle mode? A suivre…

salon La concurrence est rude. Les uns en face des autres, les fabricants se tirent la bourre pour garder l’attention des visiteurs. Certains proposent des cours de photos (Sony par exemple), d’autres de jolis modèles (envie de photographier une japonaise en kimono?) et les plus malins des conférences. Qui mieux que des photographes professionnels peuvent parler de leur marque?

Yann Arthus-Bertrand (rien que ça) au stand Canon

Yann Arthus-Bertrand (rien que ça) au stand Canon

Les stars du salon et les autres …

Parmi les nouveautés de cette année on retrouve bien-sûr le Canon EOS 5D Mark IV… Petit bijou qui fait grand bruit chez Canon (arrivé le 8 septembre). Faut dire qu’ils n’en sont pas peu fiers. Pour 4000 euros, Canon débarque avec un boitier full frame (24X36), un écran tactile, 30 M de pixels et un AF Dual Pixel. La crème de la crème!

Canon semble également essayer de redorer le blason de ses hybrides (la série M en 2012 qui avait commencé par un flop face à la concurrence de Sony, Fuji ou Olympus). Il faut dire que la série M est sorti bien après le démarrage en force de ses concurrents. Est-ce que Canon ne croyait pas en la percée des hybrides? Un peu décevant le premier EOS M: le design est peu original, la qualité photo excellente, mais la réactivité est faible (autofocus lent) et l’autonomie mauvaise. L’EOS M3 a alors suivi, mêmes remarques : toujours pas de viseur, qualité d’images au rendez-vous mais réactivité mauvaise.

Enfin! Canon sort son EOS M5 (annonce officielle à la PhotoKina 2016)!

Viseur, capteur APS-C (celui du 80D), autofocus Dual et écran modulable… Un boitier de 427 g soit 300g de moins que son concurrent interne l’EOS 80D (réflexe) pour une image comparable (vidéo de l’excellent site : les numériques).

Restons dans les hybrides, puisque c’est le moment de parler du nouvel Olympus OM-D E-M1 Mark II. A des années lumière maintenant de mon petit OM-D E-M5 sorti en 2012, le dernier hybride 4/3 d’Olympus envoie du très très lourd. De nouvelles technologies pour une qualité d’image exceptionnelle et la gestion de l’auto-focus font que le nouveau bébé est carrément prêt à concurrencer les réflexes professionnels! Il faudra débourser quelque 1999 € pour acquérir le boîtier (en fin d’année), sans optiques. Un kit avec le Zuiko 12-40 mm f/2,8 sera proposé, pour 2599 € (ah ouais quand même…).

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Puisqu’on est dans les hybrides, descendons chez les « compacts experts » ou ce que j’appelle la bizarrerie du moment! En me perdant dans les allées, je me suis finalement retrouvée chez Sigma (pour regarder les objectifs) et je me suis fait alpaguer (il n’y a pas d’autres mots) par les représentants de la marque qui m’ont alors présenté leur nouveaux bébés : les dp quattro! Alors nouveaux, en fait, pas vraiment.

salon-2Le premier Sigma dp Quattro est sorti en juillet 2014. Il s’agit d’un compact avec un capteur Foveon (c’est à dire un capteur APS-C mais avec trois couches superposées). La particularité? Ces appareils ont un objectif non interchangeable à focale fixe. Il va donc falloir choisir de suite si vous souhaitez faire : du portrait (50 mm f/2.8), des photos de rue (30 mm f/2.8) ou du paysage (19 mm f/2.8). Ensuite : impossible de changer. Oui, c’est vrai c’est très très restrictif. Retenez quand même que l’image est d’une qualité exceptionnelle : qualité du capteur Foveon et quand même 39 Mpx.

Sigma dp Quattro et son design totalement atypique : forme bizaroïde et prise en main originale.

Dommage que la fonctionnalité ne soit pas soignée : lenteur de l’autofocus, écran tactile lent, interface peu intuitive (j’ai testé, mais allez faire un tour sur les numériques).

sigma-dp2-quattro

Sigma dp2

On va encore me reprocher de faire de la pub à Canon et pas à Nikon… Qu’y a-t-il de nouveau alors? Et bien chez Nikon, on joue à fond la carte de l’aventure et du 4K avec les caméras « d’action » façon GoPro! Il faut dire aussi que ça fait fureur… Nikon nous présente donc sa série de trois action cam aux angles différents : 360, 170 et 80. Trois types d’usages, trois designs… Comme c’est bizarre, elles arrivent en magasin en novembre… bientôt les fêtes de Noël non? 🙂

key-mission-nikonEt pour les boîtiers reflex, qu’est-ce qu’on a ? Nikon sort son D5600 un boitier reflex connecté (fonction appelée SnapBridge) juste pour le Salon! Ah quand même!

Et l’argentique dans tout ça?

Le vide sidéral… quasi inexistant! J’ai erré dans les allées, fouiné partout… à part « dans ta cuve » et « Nation Photo », juste un pauvre stand Fujifilm pour ses appareils instantanés Instax Mini! Que s’est-il passé cette année? Et bien je ne sais pas! Négatif plus, lomography, Impossible Project ont peut-être préféré eux aussi le Photokina à Cologne? C’est pas pour autant que j’ai oublié nos amis de Dans Ta Cuve! A l’occasion du Salon, Rémy nous a expliqué comment faire des sténopés avec des canettes de soda! Sabrina faisait de la lecture de portfolio et Lomig nous a présenté son travail de fabricant de films à l’ère digitale.

le stand de Dans ta Cuve

le stand de Dans ta Cuve

Au détour des allées, nous avons eu des questions assez surprenantes sur l’argentique aujourd’hui. A croire, que la majorité des photographes amateurs pensent que l’on ne trouve plus de matériel pour l’argentique. On leur a bien prouvé le contraire! 🙂

Lomig Perrotin de Films Washi

Lomig Perrotin de Films Washi

D’ailleurs, en voyant le programme de Dans ta Cuve, je serai bien restée les 5 jours: sténopé, cyanotype, tirages papiers, développement au vin ou au café… ! Retrouvez-le ici : programme Dans ta Cuve!

Rendez-vous pris pour l’année prochaine! à bientôt!

Fatiguant tout ça ...

Fatigant tout ça …

Pellicule Noir et Blanc Washi Z 400 iso (35 mm)

Vue de Paris - Film Washi Z 400 iso - Canon EOS 100

Vue de Paris – Film Washi Z 400 iso – Canon EOS 100

Cet été, je vous propose de tester de nouvelles pellicules avec moi! Pour commencer, je vous propose une pellicule noir et blanc : la pellicule Washi Z 400 iso de Film Washi! Vous vous souvenez? Film Washi est aujourd’hui la plus petite entreprise de fabrication de film et la dernière à produire des films en France (à St Nazaire). Son créateur Lomig Perrotin, nous propose des films originaux et faits à la main! J’avais déjà testé la Washi X (film couleur avec du grain) et elle m’avait beaucoup plu. Me voilà cette fois-ci dans le monde du noir et blanc… La prochaine ce sera sa petite soeur : la Washi D! Au grain fin et à 500 iso.

washi ZLes promesses : Washi Z 35mm 400 iso, pellicule panchromatique négative, proche des pellicules infrarouge noir et blanc, vous offre un contraste optimal, une bonne sensibilité à la couleur rouge et une séparation optimale entre les différents reflets verts. Cette pellicule a été créée à l’origine pour la photographie aérienne – imaginez donc les miracles qu’elle va faire pour vos photos de paysage ! Que vous shootiez dans des conditions d’éclairage ensoleillé, brumeux ou nuageux, cette pellicule garantit que vous obtiendrez des résultats impressionnants.

Washi Z emballéOù est-ce que je l’ai trouvé? Chez mes copains de la boutique lomography du marais pardi! Elle est également disponible chez Nation Photo et sur le site internet de Film Washi. Chez lomo, elle coûte quand même 12,90 euros… Aie aie aie. Seulement 24 poses. Cette pellicule, est emballée dans un petit étui noir. Sa cartouche ne contient pas de code DX, car Lomig recycle! Rien n’est perdu! Vous devrez donc l’utiliser dans un appareil photo où vous fixez manuellement la sensibilité de la pellicule (iso).

Nom Film Washi Z
Type 35 mm Noir et Blanc (BW)
Sensibilité 400 iso
Nombre de poses 24
Fabricant Film Washi
Où est-elle disponible ? Lomography, foire de Bièvres, Nation Photo, site internet de Film Washi
Caractéristiques Très fort contraste, proche infrarouge

 Maintenant les résultats!

Reichi The Cat - Film Washi Z 400 iso - Canon EOS 100

The Cat – Film Washi Z 400 iso – Canon EOS 100

Montmartre - Film Washi Z 400 iso - Canon EOS 100

Montmartre – Film Washi Z 400 iso – Canon EOS 100

Océane - Film Washi Z 400 iso - Canon EOS 100

Océane – Film Washi Z 400 iso – Canon EOS 100

Alizée - Film Washi Z 400 iso - Canon EOS 100

Alizée – Film Washi Z 400 iso – Canon EOS 100

Oh c'est moi - Film Washi Z 400 iso - Canon EOS 100

Oh c’est moi – Film Washi Z 400 iso – Canon EOS 100

The J Bi - Film Washi Z 400 iso - Canon EOS 100

The J Bi – Film Washi Z 400 iso – Canon EOS 100

The J Bi - Film Washi Z 400 iso - Canon EOS 100

The J Bi – Film Washi Z 400 iso – Canon EOS 100

Océane - Film Washi Z 400 iso - Canon EOS 100

Océane – Film Washi Z 400 iso – Canon EOS 100

Dali - Film Washi Z 400 iso - Canon EOS 100

Dali – Film Washi Z 400 iso – Canon EOS 100

Montmartre - Film Washi Z 400 iso - Canon EOS 100

Montmartre – Film Washi Z 400 iso – Canon EOS 100

Le Verdict

Lomig nous a promis du contraste… Alors là, si c’est ce que vous cherchez, vous ne serez pas déçu! Je trouve que pour les portraits, c’est carrément sympa. Limite saturé. On dirait presque que les photos ont été repassées au crayon noir. J’aime beaucoup. Ce que je trouve presque dommage, c’est que ce contraste est tellement fort, que ces fameuses nuances de verts qui donnent des nuances de gris, on en profite plus! Quand vous regardez les photos ci-dessous (de verdure) le contraste est tellement fort, que l’on ne peut pas vraiment apprécier les nuances. Bref, je suis assez contente du résultat et c’est une pellicule que je vous recommande. Mon seul regret : mais pourquoi est-elle aussi CHERE ???? 😥

Bruxelles - Film Washi Z 400 iso - Canon EOS 100

Bruxelles – Film Washi Z 400 iso – Canon EOS 100

Bruxelles - Film Washi Z 400 iso - Canon EOS 100

Bruxelles – Film Washi Z 400 iso – Canon EOS 100

Montmartre - Film Washi Z 400 iso - Canon EOS 100

Montmartre – Film Washi Z 400 iso – Canon EOS 100

 

Développer son premier film noir et blanc

Aujourd’hui, presque dernier jour de l’année, j’ai enfin essayé de développer moi-même et pour la première fois une pellicule négative noir et blanc à la maison! Et je vous montre comment. Rassurez-vous tout de suite: ça a fonctionné et mes photos de Noël n’ont pas disparu dans la cuve de développement. 😀

DSC_0007Pour ce tutoriel DIY je suis allée chercher quelques infos sur internet, j’ai consulté l’excellent article de Dans Ta Cuve! et j’ai lu avec attention le livre « Le manuel de la photographie argentique » de Danny Dulieu chez Pearson. Les pellicules négatives noir et blanc sont les plus simples à développer. Par développement, on parle du traitement de la pellicule pour fixer l’image sur les négatifs et ainsi pouvoir soit les scanner, soit les tirer sur papier. Maintenant débriefing!

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1 – Le matériel dont vous avez besoin

Pour commencer vous aurez besoin de quelques éléments un peu spécifiques et d’autres que vous avez peut-être déjà chez vous. De mon côté, comme je partais à l’aveugle, et que j’avais peur d’acheter n’importe quoi, j’ai fait confiance au site : 35mm-compact et j’ai commandé un starter kit pour développer des pellicules 35 mm.

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En gros, il contient le plus important : plusieurs pellicules noir et blanc classiques (Kodak 400 Tmax, 400 TX …), LA cuve paterson, un thermomètre et les 4 solutions chimiques importantes : révélateur, bain d’arrêt pour stopper le processus de révélation, fixateur et agent de mouillage.

cuve de développement

cuve de développement

La cuve paterson ou cuve de développement est une cuve qui est complètement étanche à la lumière mais dans laquelle on peut verser les solutions chimiques. Elle permet donc d’effectuer les différents traitements de la pellicule et cela en travaillant à la lumière. Elle contient le film qui est placé préalablement dans une spire (opération cette fois effectuée dans le noir). Les différentes solutions (révélateur, arrêt, fixateur) sont introduites dans la cuve les unes après les autres après un certain temps d’agitation qui dépend du film et de la solution chimique (Ilford, Agfa, …). Pour connaître les dilutions à effectuer et les temps de traitements : référez vous aux indications inscrites sur les bouteilles de produits et sur les emballages de pellicules noir et blanc.

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Spires contenant deux films 135

Pour vous servir de la cuve, vous aurez bien-sûr besoin d’un film exposé avec des photos, d’une pièce complètement obscure (ni fenêtre, ni liseré de lumière sous une porte) ou bien d’un manchon de chargement qui vous permettra de placer le film de votre pellicule dans la spire. Ensuite il suffira de la refermer et de rajouter les différentes solutions cette fois-ci à la lumière.

Bidon accordéon contenant les solutions

Bidon accordéon contenant les solutions

Les solutions chimiques que vous aurez achetées doivent être diluées dans des proportions précises. Vous verrez certainement les notations : 1 + 10 ou 1+5. Cela signifie que pour une quantité de produit concentré, vous devrez ajouter 5 fois la même quantité en eau. Par exemple pour 50 ml de produit auquel vous ajoutez 4X50 = 200 ml d’eau, correspond la notation 1 + 4. Vous aurez donc besoin d’être assez précis dans vos dilutions (d’où l’utilisation de verres doseurs) et d’avoir des bidons étanches à la lumière de minimum 1L. Vous pourrez ainsi préparer vos solutions. Pour ma part, j’ai choisi d’acheter des « bidons accordéons » d’1 L qui coûtent 6 euros chacun. Je les ai trouvés dans le magasin Cirque Photo du boulevard Beaumarchais à Paris.

Contrôle de la température

Contrôle de la température

solution de révélateur au bain marie dans mon évier

solution de révélateur au bain marie dans mon évier

Le thermomètre est archi important! Les différents traitements du film doivent être effectués à une température précise en général de 20°C. Vous devrez donc contrôler la température des solutions. Si la température est de 19°C ou 21°C pas de problème. Si par contre vous êtes en dessous de 18°C, vous pouvez remplir votre évier d’eau très chaude, vous en servir comme bain-marie et laisser la température remonter un peu.

Maintenant comment va-t-on faire pour sortir le film de sa cassette et l’introduire dans la spire et tout ça dans le noir? Je vous conseille de ne pas rembobiner votre film jusqu’au bout. En gardant un tout petit peu de film sorti, vous n’aurez pas besoin ni de décapsuleur pour sortir le film, ni d’extracteur d’amorce. Pour la suite, c’est plus loin!

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Matériel de développement

Petite parenthèse : l’agent de mouillage permet de ne pas laisser de traces de gouttes d’eau séchées sur le négatif. Quelques gouttes de liquide vaisselle dans un litre d’eau auront le même effet. La société Rollei propose aussi un produit Rapidry qui dispense d’agent de mouillage. La solution contient de l’alcool et une substance antistatique en 5 min, c’est sec!

2- Préparer les solutions

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Maintenant que vous avez tout votre matériel, il va d’abord falloir préparer toutes les solutions de produits chimiques. En les préparant à l’avance vous pourrez contrôler ensuite leurs températures pendant que vous vous occuperez de la cuve de développement. Vous trouverez sur le marché et à bas coût des révélateurs différents : Kodak D76, Ilford ID 11, Agfa Rodinal, Ilford Microphen… Si vous commencez, vous ne saurez pas trop quoi choisir, j’imagine. Avec l’expérience et avec certains livres que vous aurez consultés, vous pourrez affiner vos résultats. Quelques exemples dans la photo ci-dessous avec les films Ilford. Je n’avais aucun point de repère alors j’ai fait confiance au starter kit!

Manuel de la photographie argentique de Danny Dulieu

Manuel de la photographie argentique de Danny Dulieu

Dans mon starter kit, j’avais un révélateur FOMADON LQN, un bain d’arrêt FORMACITRO, un fixateur en poudre FOMAFIX P, et un agent mouillant FOTONAL. J’ai commencé par préparer ma solution de fixateur avec mon sachet de poudre à dissoudre dans l’eau. Les deux sachets plus un litre d’eau : rien de plus simple. Comme il restait quelques grains de solide non dissous, j’ai préparé un bain marie un peu chaud dans mon évier pour aider la dissolution et j’ai bien agité. J’ai noté mes bidons avec des lettres : R, S, F… pour ne pas les mélanger sinon c’est la catastrophe!

DSC_0013Pour les autres solutions à diluer, il suffit d’appliquer les indications sur les notices : dilution de 1 + 10 pour le révélateur, et de 1 + 19 pour le bain d’arrêt. Quand à l’agent mouillant, pas besoin de le préparer dans un bidon accordéon, il ne craint pas la lumière. Une bouteille d’eau vide et le tour est joué.

Vous avez vos différentes solutions? Vous avez vérifié les températures? On est tout bon! 🙂

Si vous êtes connaisseur en sciences et que vous avez accès à certains produits chimiques de base, vous pouvez même faire vous même votre révélateur!

Formule chimique pour le révélateur Ilford Microphen

Formule chimique pour le révélateur Ilford Microphen

3- Chargement de la pellicule sur la spire de la cuve

C’est peut-être bien ce qui a de plus délicat dans le développement de la pellicule! Cette étape devra s’effectuer dans le noir! Vous allez devoir charger la spire avec votre film, la placer ensuite dans la cuve et la refermer soigneusement avant de pouvoir rallumer la lumière. Ce que je vous conseille c’est de prendre un négatif déjà developpé de vous entraîner à mettre ce négatif dans la spire. Si vous avez déjà dû mal à effectuer cette étape à la lumière attendez de bien comprendre et d’être à l’aise avant de charger dans le noir avec une vraie pellicule à développer. Introduisez d’abord un peu le film, puis faites pivoter une des deux spires, le film va avancer dans la spire. Vous êtes pret? Il va maintenant falloir faire ça dans le noir!

D’abord, préparer votre pellicule en coupant l’arrondi du film.

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Commencez (à la lumière) à introduire le film dans la spire (photo ci-dessous), mais n’avancez pas trop car vous risquez de perdre des photos. Maintenant éteignez la lumière et finissez d’avancer le film à l’aveugle. Une fois que tout le film sera dans la spire, coupez le pour le libérer de la cassette avec des ciseaux. Remettez la spire dans la cuve autour de son axe (ne l’oubliez pas sinon ce n’est plus étanche!), refermez, c’est tout bon! Rallumez!

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4- Contrôler température et temps

Ouf! Maintenant vous pouvez respirer et vous détendre! Regardez bien les temps de développement selon le film que vous avez choisi et votre révélateur. Si vous avez un doute, qu’il n’y a aucune indication sur l’emballage de votre film, pas de panique, allez faire un tour sur http://www.digitaltruth.com/devchart.php . Sélectionnez votre révélateur et votre film. Voici le résultat pour ma recherche :

Kodak TMax 400 et Fomadon LQN

Kodak TMax 400 et Fomadon LQN

Il me faudra donc laisser mon révélateur 12 min dans la cuve. J’ai pris la température de mes différentes solutions : 20°C partout c’est bon. Mon chronomètre est prêt à être déclenché pour 12 min.

5- C’est parti

1- pré-mouillage

Versez de l’eau dans la cuve et agitez la environ 30 secondes. Laissez reposer pendant une minute. Le pré-mouillage n’a pas d’effet chimique. Il sert juste à enlever une couche de protection sur le film et permet d’éviter les bulles d’air avec le révélateur. Videz la cuve. Dans mon cas, l’eau était bien rose.

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2- le révélateur

Vérifiez la température du révélateur puis ajoutez le en déclenchant le chrono. Si vous ne savez pas quel volume ajouter, refermez la cuve et retournez la. Au dos de la cuve, vous verrez le volume nécessaire pour recouvrir un ou plusieurs films. Dans mon cas, il s’agissait de 375 cc. J’ai donc ajouté 400 ml de révélateur. Agitez la cuve en continu durant les trente premières secondes. Les cuves disposent généralement d’une petite tige permettant la rotation de la spire sur son axe. Agitez ensuite 10 secondes tous les minutes environ. Puis vous agiterez vigoureusement, plus vous aures des films contrastés.

Une fois le révélateur utilisé, il est soit jeté, soit récupéré dans son contenant selon les prescriptions du fabricant.

3- le bain d’arrêt

Videz la cuve et ajoutez maintenant le bain d’arrêt. Agitez pendant 30 secondes, puis une minute de temps de pose.

Le bain d’arrêt peut lui aussi être fabriqué maison. Pour le préparer, il suffit de diluer une quantité de vinaigre blanc avec trois portions d’eau. Le révélateur est une substance basique qui pourrait réagir avec le fixateur. Le rôle du bain d’arrêt est de préserver le fixateur, qui lui est acide.

4- le fixateur

Videz la cuve et ajoutez le fixateur. Le fixateur permet de stabiliser le négatif. La durée de fixage est généralement elle aussi indiquée sur l’emballage. Le temps est en général entre 5 et 10 minutes.

5- le rinçage

Le rinçage est très important et doit être efficace. En général le temps est le double de celui de la fixation. Pour cela faites couler abondamment de l’eau dans la cuve ou bien videz 4 à 5 fois la cuve après avoir agité environ 1 min à chaque fois.

6- l’agent de mouillage

L’agent de mouillage permet juste au négatif de sécher plus facilement sans avoir de traces d’eau. Une minute à agiter dans la cuve suffira

6- Verdict!

ça y est! J’ai ouvert la cuve et sorti délicatement le film de la spire. Les images sont bien apparues sur le négatif! Ouf! Je suis rassurée! 😉

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noël

Maintenant comment transformer mes négatifs en positifs? J’écrirais certainement un nouvel article sur l’utilisation des scanners à négatifs. Cette fois, j’ai utilisé mon lomoscanner (qui laisse à désirer niveau résolution). Quelques retouches de contraste, luminosité sur Photoshop et voici le résultat dans ce diaporama!

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Vous remarquerez que les photos manquent de piqué. Pourquoi? Je suis à la recherche d’explications… le temps de développement? L’agitation de la cuve? Les dernières photos du film ont quelques petits soucis sur les bords : comme si il n’y avait pas eu assez de solutions pour qu’ils s’imprégnent. En attendant pour une première fois, c’est déjà pas mal!

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Conclusion : expérience que je conseille à tous les apprentis chimistes photographes. Cela ouvre de nouvelles perspectives, comme par exemple le fait d’économiser le prix des développements en magasin spécialisé. Vous pourrez également toucher à l’excentricité des film soup (mais avant le développement) sans vous facher avec votre labo photo et utiliser des films spécifiques comme les Films Washi W qui ne se développent pas en labo photo.