L’autochrome de Louis Lumière

La Côte d’Azur, les archives de la planète, collection du musée départemental Albert Kahn

Louis Lumière

L’autochrome, qui désigne à la fois le procédé et l’objet, a été la première technique photographique permettant d’obtenir des photos en couleurs. Brevetée en par les frères Auguste et Louis Lumière, elle produit des images positives sur plaques de verre et fut utilisée entre 1907 et 1932 environ. Plus connu pour ses teintes bleutées voire grises, ce procédé a permis, entre autres, d’immortaliser des scènes de la première guerre mondiale ou  de faire découvrir la richesse et la diversité des cultures à travers le monde (travail d’Albert Kahn). Coûteux, encombrant et relativement difficile à utiliser, il s’est peu exporté à l’extérieur de la France et se pratiquait chez les familles bourgeoises qui souhaitaient réaliser des portraits de famille ou des natures mortes. Les autochromes de l’époque sont aujourd’hui étudiés minutieusement comme témoins de l’histoire et conservés dans les réserves des musées sous la surveillance des restaurateurs et conservateurs. Seules des reproductions ou des images scannées sont montrées au public car les autochromes sont des objets multi-couches complexes et sensibles à différentes altérations : oxydation, humidité et exposition à la lumière. Je remercie chaleureusement Stéphanie Ledamoisel, restauratrice du patrimoine, responsable du pôle conservation préventive de l’ARCP (Atelier de Restauration et de Conservation de la Ville de Paris) pour nos échanges, nos discussions, nos visites guidées et les nombreux sujets de recherche qui auront été confiés aux étudiants en chimie que j’encadre.

Altération des autochromes

« L’effet coloré obtenu n’est certes pas le reflet fidèle de la réalité, plutôt son interprétation dans des teintes pastels rehaussées par la transparence du support, mais c’est justement cette interprétation qui donne toute leur valeur à ces images. Ces clichés sont en effet à mi-chemin entre la photographie et la peinture, de par l’effet pictural donné par la granulation décelable de la fécule et sa gamme de coloris, mais aussi par le choix des sujets imposé par le temps d’exposition, suffisamment rapide pour fixer la pose d’un être vivant, mais pas son mouvement. De ce fait, ces images un peu statiques se rapprochent d’un tableau : il ne s’agit pas d’un instantané, mais de la reproduction d’un instant figé et composé, enluminé par une impression, une sensation de couleur générée par de multiples touches de pigments modelés par le pinceau de la lumière. C’est cette spécificité, qu’on pourrait au strict point de vue du progrès des techniques photographiques qualifier « d’imperfection », qui contribue à donner à un autochrome, véritable photographie picturale, une charge émotionnelle et esthétique si particulière. »

L’Institut Lumière

Madeleine et Andrée, nièce et fille d’Auguste Lumière, en 1910 Plaque Autochrome Lumière 18×24 cm

 

L’autochrome des frères Lumière

Déposée sous forme de brevet le 17 décembre 1903 mais dévoilée à l’Académie des Sciences le 30 mai 1904, la plaque Autochrome Lumière, inventée par Louis Lumière, est le premier procédé de photographie en couleur.

La trichromie : ancêtre de l’autochrome

A l’époque, seule la technique de la trichromie permettait d’obtenir des photos en couleurs. Il s’agissait d’une combinaison de trois prises de vue successives en noir et blanc avec un filtre coloré différent ajouté à chaque prise. On obtenait trois sélections de couleurs primaires, fondamentales dans la perception colorée de l’œil humain : rouge, vert, bleu (RVB). Ensuite chacune des photos noir et blanc étaient tirées et un colorant était ajouté. Il était difficile mais nécessaire d’obtenir trois prises de vue identiques pour être idéalement superposables. La photo trichrome combinée à la sensibilité des émulsions noir et blanc de l’époque, excluait donc totalement la spontanéité d’un mouvement et exigeait de tenir la pose d’une prise de vue à l’autre, y compris pendant le changement du filtre coloré.

La trichromie par Clément Darrasse (graine de photographe). Pour en savoir plus sur cette technique et ce photographe

L’autochrome de Louis Lumière

L’intérêt de l’autochrome résidait donc, bien évidemment, dans l’obtention du cliché en une seule prise de vue, plutôt que trois. Il s’agit en fait d’une émulsion noir et blanc déposée sur une couche de granules de fécules de pomme de terre de trois couleurs différentes, permettant de capter et filtrer la lumière. Après un procédé chimique d’inversion, l’image négative en noir et blanc devient une image positive, juxtaposée aux « pixels » de fécules colorées. Par le jeu des couleurs, l’objet apparait comme une image positive couleur. La plaque était vendue prête à l’emploi avec ses différentes couches et son développement, identique au procédé noir et blanc de l’époque, nécessitait uniquement une inversion en positif de l’image négative. La plaque s’exposait à la lumière à travers la fécule mais l’image s’observait ensuite de l’autre côté.

Les grains de fécules sur la plaque autochrome

 

Les archives de la planète, musée départemental Albert Kahn

Louis Lumière a tout simplement réutilisé le principe de la trichromie. Mais son invention lui a demandé près de 10 ans de travail. La première difficulté a été d’obtenir des granules de fécules aussi fines que possible et de tailles homogènes. Pour cela, il les tamisait de façons successives jusqu’à obtenir une taille de 10 à 20 micromètres (millième de millimètres)! Après coloration en orange, vert et violet, il les mélangeait dans des proportions précises pour qu’il n’y ait pas de dominante de couleur (voir plus bas la recette originale). A ses débuts, Louis Lumière les étalait à l’aide d’un blaireau. Plus tard, il inventa une machine capable d’écraser (le laminoir) les grains de fécule sur la plaque sous une pression très forte de 7 tonnes par centimètre carré.

Gros plan sur un portrait en plaque autochrome, Les archives de la planète du musée départemental Albert Kahn

Il obstruait les interstices qui restaient libres avec de la poudre de noir de charbon finement pulvérisée. Malheureusement, cette poudre de charbon réduisait considérablement la quantité de lumière impactant la gélatine photosensible (la plaque autochrome transmettait seulement 7.5% de la lumière incidente). Les plaques autochromes étaient vendues prêtes à l’emploi, pour saisir une photographie en couleurs en une seule prise de vue. Après développement et inversion (voir plus bas), la photographie sur plaque de verre était souvent recouverte d’une deuxième plaque de verre pour protéger l’émulsion et s’observait en la regardant à la lumière.

Stéréoscope Richard pour visualiser les plaques autochromes

Durant une trentaine d’années, le procédé Autochrome connaitra de multiples perfectionnements et la sensibilité sera améliorée afin de s’adapter aux nouveaux appareils photographiques qui emploient des films souples de petit et moyen formats. Ces évolutions seront néanmoins  limitées par la dimension invariable des particules de fécule de pomme de terre composant le réseau coloré, ce qui rendra le procédé inadaptable au film cinéma 35 millimètres. En 1931 la société Lumière commercialise le “Filmcolor” sur support souple en nitrate de cellulose, destiné à remplacer l’Autochrome. Initialement conditionné en plan-films, le “Filmcolor” est disponible en rouleaux, à partir de 1933, pour les appareils de moyen format sous l’appellation “Lumicolor”. Mais deux ans plus tard, 1935, le “Kodachrome” puis, en 1936, l“Agfacolor” vont progressivement supplanter l’Autochrome.

Filmcolor

Lumicolor

Albert Kahn et « Les archives de la planète« 

« La photographie stéréoscopique, les projections, le cinématographe surtout, voilà ce que je voudrais faire fonctionner en grand afin de fixer une fois pour toutes des aspects, des pratiques et des modes de l’activité humaine dont la disparition fatale n’est plus qu’une question de temps ». Albert Kahn, janvier 1912.

Albert Kahn, né Abraham Kahn à Marmoutier en Alsace le et mort à Boulogne-Billancourt le , est un banquier et philanthrope français, animé par un idéal de paix universelle. Sa conviction : La connaissance des cultures étrangères encourage le respect et les relations pacifiques entre les peuples. Il perçoit également très tôt que son époque sera le témoin de la mutation accélérée des sociétés et de la disparition de certains modes de vie.

Il crée alors les Archives de la Planète, fruit du travail d’une douzaine d’opérateurs envoyés sur le terrain entre 1909 et 1931 (comme Leon Gimpel, Auguste Leon, Stephane Passet et Georges Chevalier) afin de saisir les différentes réalités culturelles dans une cinquantaine de pays. L’ambition du projet l’amène à confier sa direction scientifique au géographe Jean Brunhes (1869-1930), un des promoteurs en France de la géographie humaine.

Deux inventions des frères Lumière sont mises à contribution : le cinématographe (1895) et l’autochrome (1907). Les Archives de la Planète rassemblent une centaine d’heures de films et 72 000 autochromes, soit la plus importante collection au monde. Pour la première fois, les images du musée départemental Albert Kahn, s’exposent sur la toile. Après une campagne de numérisation et de documentation de près de 10 ans, les collections numérisées sont désormais accessibles à tous.

Plaque autochrome musée départemental Albert Kahn

Image numérisée

Conservation des autochromes sous atmosphère contrôlée en température et humidité

La diffusion de la collection des Archives de la Planète sur la plateforme Open data départementale permet de mettre gratuitement à disposition des utilisateurs, à des fins strictement informationnelle, pédagogique, culturelle et scientifique, la reproduction numérique en basse définition de ce fonds iconographique et cinématographique. Le choix d’une diffusion en Open data inscrit le musée dans une démarche d’ouverture des données et de connaissance partagée autour des collections.

La recette originale

Les plaques autochrome sont un ensemble de couches : plaque de verre, résines, fécules, laque, émulsion gélatineuse… En 1990, Jean-Paul Gondolfo et Bertrand Lavédrine travailleront sur la préparation d’autochromes selon la recette de l’époque (la référence de leur livre est à la fin de cet article). Voyons ici ensemble les composés traditionnels.

Première couche : la plaque de verre. Celle-ci était de format classique, par exemple 18×24 cm, pour être utilisée dans une chambre photographique. Elle devait certainement être bien nettoyée pour lui enlever toutes ses impuretés.

Le premier vernis. Sur cette plaque était d’abord étalé un vernis collant permettant l’adhésion des grains de fécules. Il s’agissait de latex dissout dans du benzène (composé cancérigène). Cette solution était préparée à l’avance car il faut plusieurs jours pour dissoudre une quantité importante de latex. Une solution à 10 % de résène était ensuite ajoutée pour donner au vernis un caractère collant. Le résène est une cire qui constitue la fraction insoluble de la résine Dammar dans de l’acétate d’éthyle.

La résine dammar est une résine naturelle utilisée en peinture pour fabriquer des vernis et des médiums à peindre dits « maigres ». Elle est sécrétée par un type d’arbre caractéristique des îles indonésiennes. La variété la plus prisée, la dammar Batavia, est obtenue en incisant une variété de Shorea, qui pousse sur Java et à Jakarta (d’où le nom de Batavia, ancien nom de Jakarta). Une autre variété, plus courante, est tirée de l’Hopea.

Résine Dammar

Les fécules de pommes de terre. Dans un récipient en verre, 100g de fécules de pomme de terre sont mises en suspension dans 4L d’eau et agités vigoureusement. La suspension obtenue est laissée au repos pendant 15 minutes. Puis les fécules les plus petites restées en suspension sont récupérées. Les fécules sont ensuite lavées à l’alcool à 90° (sur Büchner couvert de papier filtre). Les grains sont placés à l’étuve pendant plusieurs heures à 50 °C. Les fécules sont ensuite délicatement dissociées dans un mortier puis triées sur des tamis dont les mailles ont des diamètres successifs de 50, 30, 25 et 20 microns. Comme ce processus est long, des petites billes en inox de 1 cm de diamètre sont placées sur les tamis pour accélérer le passage, la pression sur les grains limitant l’engorgement des mailles. Les fécules récupérées ont un diamètre inférieur à 20 microns. Enfin les grains sont passés sur tamis de 10 microns pour enlever les grains trop petits.

Coloration des fécules de pommes de terre. Historiquement, les colorants étaient dissous par agitation dans de l’eau maintenue à 50-60°C dans un bain-marie puis filtrés sur papier. La fécule était ajoutée à la solution de teinture et mélangée pendant 30 minutes à 1h à température ambiante pour la teinte orangée ou verte et à 30°C pour la teinte violette. Les fécules étaient ensuite étalées sur des toiles puis séchées à l’étuve pendant 3h. Les fécules étaient rincées après leur séchage (pour éviter qu’elles ne décolorent sur d’autres) puis séchées. Elles étaient ensuite introduites dans un tonneau rotatif qui contenait une solution alcoolique et des billes de porcelaine en vue de casser les agglomérats. Les lots de fécules étaient ensuite filtrés et rincés sur filtre avec de l’alcool absolu puis séchées à l’étuve à 70°C. La proportion de chaque couleur de fécule dans le mélange était calculée de manière à obtenir un réseau de couleur gris neutre. La plaque laminée et vernis devait présenter une tonalité neutre (ordre d’idée : pour 100 g de fécule, 32 g orange, 27 g violette, 41 g verte).

Les colorants utilisés étaient :
• violet : violet cristallisé et bleu de méthylène en proportion 3/1.
• vert : tartrazine et bleu de carmin en proportion 5/1.
• orangé : tartrazine, éosine et rose bengale en proportion 5/1/1.

Pour les plaques les plus anciennes, les colorants suivants étaient utilisés :
• vert : thioflavine et vert brillant.
• orangé : rhodamine 6G et phosphine 2J.
• violet : violet cristallisé.

D’autres mélanges de colorants ont aussi été utilisés comme : le rose bengale, l’érythrosine et la tartrazine pour le rouge orangé, le bleu patenté et la tartrazine pour le vert, le violet cristal et la sétoglaucine pour le violet.

Formule chimique de la tartrazine : colorant jaune E102

Saupoudrage et laminage des fécules de pommes de terre. Les fécules colorées sont ensuite saupoudrées et les interstices sont comblés avec du noir de charbon. Ce dernier doit avoir une granulométrie fine et est préparé par dispersion de charbon de bois dans de l’eau avec des billes d’acier que l’on fait tourner pendant plusieurs jours. Les grains ont, à la fin du traitement, une dimension de l’ordre du micron. Deux passages avec du talc sont effectués afin d’éliminer l’excès de noir de charbon. Il facilite également l’opération de laminage en « lubrifiant » la surface. Les fécules sont ensuite laminées avec un rouleau de petit diamètre pour augmenter la pression.

Deuxième vernis. Celui-ci était constitué de résine Dammar dissout dans de l’acétate d’éthyle et filtrée (séparation de la résène). Un peu d’huile de ricin était ajouté comme plastifiant.

Gros plan sur une plaque autochrome

L’émulsion photographique : gélatino bromure d’argent. L’émulsion historique des Frères Lumière était réalisée de la manière suivante. Ils commençaient par préparer 3 solutions :
• A : 300 g de gélatine dure dans 5 L d’eau.
• B : 200 g de gélatine dure, 200 g de bromure d’ammonium, 6 g d’iodure de potassium dans 2 L d’eau.
• C : 300 g de nitrate d’argent, 1 à 2 g d’acide nitrique dans 1250 g d’eau.
Lors de la réalisation des solutions, le laboratoire était éclairé, mais toutes les étapes ultérieures étaient effectuées dans l’obscurité ou à la lumière rouge. Ils préparaient l’émulsion en versant peu à peu la solution de nitrate d’argent C dans celle contenant le bromure d’ammonium et la gélatine B à 40°C. La gélatine était alors encore liquide. Il y avait ensuite formation de bromure d’argent et de nitrate d’ammoniaque. Le liquide devenait alors laiteux. Ils ajoutaient la solution A de gélatine et pendant 1h, ils agitaient régulièrement à 40°C. Le mélange se teintait alors d’une couleur bleue/verte. Dès que la couleur apparaissait, ils laissaient le mélange refroidir. L’émulsion se solidifiait ensuite. Ils la faisaient passer à travers une mousseline ou une toile métallique d’argent et ils obtenaient des vermicelles. Ces derniers étaient placés dans l’eau. Toutes les 5 minutes, l’eau était changée (ce lavage permettait d’enlever les sels produits). L’émulsion était ensuite mise en pot puis laissée pendant 5-6 jours dans le noir complet. L’émulsion était ensuite passée au bain marie puis était prête à être couchée. La granulation de l’émulsion devait être fine pour que la taille des cristaux soit très inférieure à la taille d’une fécule de pomme de terre. Le diamètre d’un grain d’argent était environ de 0,6 micromètre. Des colorants sensibilisateurs comme l’orthochrome T (pour vert), érythrosine (pour le jaune), le violet d’éthyle (pour le rouge orangé) pouvaient être ajoutés.

Prise de vue, développement et inversion. La plaque sensible était ensuite placée dans la chambre photographique grâce à un châssis et exposée à la lumière à travers la fécule de pomme de terre (agissant comme un filtre). Il se forme une image latente négative. L’inversion permet d’obtenir directement des images positives. La plaque exposée est d’abord développée, ce qui forme une image argentique négative. Cet argent formant l’image négative est ensuite dissout dans un bain de blanchiment. Le film contient alors le complément de l’image négative, formé d’halogénures d’argent. Il suffit d’exposer à la lumière uniformément ces halogénures d’argent pour former l’image positive lors d’un second développement (pour en savoir plus sur la chimie à utiliser).

Pour en savoir plus :

Pellicules noir et blanc W 25 iso et V 100 iso de Film Washi

Film Washi V 100 iso – Lomo LC-A 120

Voilà maintenant quelques années que je suis le travail remarquable et original du plus petit fabriquant de films : Film Washi. Lomig Perrotin, ancien de chez Nation Photo, commercialise son premier film, le W, en 2013. En couchant une gélatine photo-sensible sur un papier traditionnel japonais, le Washi, Lomig a créé un nouveau type de film. Après plus d’un an de tests, les films sont aujourd’hui distribués dans le monde entier (y compris chez Lomography). Facile à manipuler et à développer, les films Washi sont conditionnés aux formats classiques de la photographie argentique : 135, 120 ou 4×5, mais aussi sur mesure, permettant ainsi au plus grand nombre de découvrir ce film. Après le lancement des films Washi « W », la petite entreprise a élargit sa gamme de produits en proposant à ses clients une gamme de pellicules 35 mm sur support polyester, fabriquées en Europe et initialement destinées à un usage audiovisuel ou aérospatial. Elles sont roulées et conditionnées manuellement en cartouches recyclées afin de permettre au grand public de les découvrir. Pour ma part, j’en ai déjà testé quelques-unes : la Washi F, la Z, et puis les : D, X, A, S … Mais ils me manquaient les deux plus originales : la W et la V dont les émulsions ortho et panchromatique sont couchées à la main sur papiers japonais ! Si vous cherchez des effets originaux pour vos photos, vous allez être servis!

W – 25 iso/15° – Film orthochromatique sur papier Kozo

Le papier traditionnel Tosa Washi (Kozo) est fabriqué par Moriki au Japon. Tous les films Washi W sont fabriqués à la main. Le conditionnement de ces films fait qu’il est donc possible de les utiliser sur tout appareil standard. Très sensible au bleu, peu sensible au vert et insensible au rouge, ce film donne les meilleurs résultats en portrait, nature morte ou photographie urbaine. Le Film « W » est disponible en plan-film, 35mm, mais aussi 120 et 620. Retrouvez la documentation technique des films W ici. Le film « W » est de sensibilité 25 iso et orthochromatique. Ce papier offre l’alliance de grandes qualités techniques avec l’esthétique exceptionnelle de ses longues fibres entremêlées. Il est à la fois souple, solide et transparent. Les films 120 se chargent normalement. En format 135, il est important d’utiliser doucement le levier d’armement et de ne jamais dépasser 16 vues, au risque de déchirer les perforations. Le film « W » en 135 ne convient pas au appareils à entrainement automatique (vous trouverez la liste des appareils compatibles sur le site de Film Washi). Les plan ­­films, très souples, doivent se charger en lumière rouge, du bas vers le haut l’encoche placée dans le coin supérieur droit du châssis. Vérifier que le bout du film est bien passé sous le rebord du châssis et que le volet peut aller et venir librement sans froisser le film.

Papier Kozo de Moriki

Le film « W » se développe dans un révélateur papier, en cuvettes ouvertes, sous éclairage inactinique. Les films en bobines doivent être manipulés avec des pinces plates et trempés dans les bains, par un mouvement régulier de va et vient, dans l’ordre suivant : pré­mouillage dans une cuvette d’eau claire, immersion dans le révélateur (2 à 3 minutes), rinçage à l’eau claire, pas de bain d’arrêt acide, immersion du film dans le fixateur jusqu’à totale dissolution de l’émulsion résiduelle (blanchâtre), lavage à l’eau claire et froide pendant 15 minutes minimum, pas de jet d’eau directement sur le film, et enfin suspension du film pour séchage.

Le W existe en pellicules 120 et en 35 mm alors j’ai essayé les deux versions! Pour la 120 avec mon Rolleiflex, j’ai été frileuse et j’ai laissé le développement à Nation Photo. Ils ont aussi effectué la numérisation du négatif. Résultat? Des photos très contrastées : à tel point que l’on perd beaucoup dans les détails.

Les négatifs du Film Washi W 120

Film Washi W 120 – Rolleiflex

Film Washi W 120 – Rolleiflex

Film Washi W 120 – Rolleiflex

Pour mon deuxième essai, j’ai choisi une pellicule 35 mm avec perforation et mon Canon A1 pour armer tout doucement sans déchirer le papier. Le film W est peu sensible et j’ai malheureusement sous-exposé mes photos. Cette fois, j’ai tenté le développement en cuvette dans ma salle de bain sous lumière inactinique. J’ai utilisé un révélateur Ilford universel. Aucun problème. Et quelle magie de voir les images apparaître sur le film ! Entre temps, Lomig a mis à disposition des photographes un tuto de développement (voir en bas de page).

J’ai ensuite utilisé mon Lomoscanner pour mon téléphone (pas vraiment l’idéal mais pour cette fois-ci, ça a fait l’affaire). Et voilà le résultat! Mon verdict? Un effet fusain très original. Personnellement, je préfère la  version  120.  

V – 100 iso/21° – Film panchromatique sur papier Gampi

Le Film V est sorti en 2017 avec une présentation au stand de Nation Photo, au Salon de la Photo, Porte de Versailles. Nouveau film artisanal, plus transparent que le W, il est aussi plus sensible et avec une plus grande latitude de pose. L’émulsion, couchée à la main sur un papier artisanal Gampi fabriqué par Awagami Factory au Japon, donne aux photos un aspect dessiné grâce aux fibres horizontales visibles. Sensible à tout le spectre, ce film est un très bon choix pour les paysages auxquels il apporte un effet pictorialiste unique. Il se développe dans le noir complet et non sous lumière inactinique. Pour cela, il faut se munir d’une bobine et d’une bande gaufrée pour une cuve Paterson (disponibles sur le site de Film Washi).

Effet pictural du Film V (Salon de la photo 2017)

Le Gampi original (Salon de la Photo 2017)

Premier essai pour moi sur un Film V 100 iso en 120 avec mon appareil Lomo LC-A 120 à Bergame en Italie. J’ai une nouvelle fois laissé mes amis de Nation photo faire un développement manuel et une numérisation (24 euros le tout et des mois de délai, mais faut ce qu’il faut).

Lomo LC-A 120 – Film Washi V – Bergame

Lomo LC-A 120 – Film Washi V – Bergame

Lomo LC-A 120 – Film Washi V – Bergame

Lomo LC-A 120 – Film Washi V – Bergame

Je ne me suis pas arrêtée là pour autant. J’ai tenté le tirage noir et blanc chez Tizozio Labo sur format 18×18 ! Pour ce faire, le négatif est placé entre deux plaques de verre du porte-vue. Pas facile de bien le maintenir sans qu’il gondole. Le papier (Ilford perlé multigrade) est assez sensible. J’ai travaillé sur des temps de 20 secondes environ. Pour le contraste, j’étais sur du 2,5. Résultat bluffant : on voit bien les fibres !

Négatif entre deux plaques de verre

Le film Washi V se tire très facilement. Détail agréable : plus le format est grand et plus on peut apprécier les fibres du papier.

Bandes test du tirage

Tirage terminé!

Pour aller plus loin

  • Développer le film W en cuvette : 
  • Développer le film V en cuve Paterson :

Le tirage argentique noir et blanc avec Tizozio Labo Photo

TIZOZIO LABO PHOTO est un laboratoire associatif dédié à la photographie argentique en noir et blanc. Tizozio organise des ateliers, des stages de développement de films n&b, d’initiation au tirage, et propose l’accès au labo pour tous ceux, photographes amateurs ou éclairés, qui recherchent un lieu où réaliser leurs développements et tirages. Echange, partage et enseignement y sont les maîtres-mots.

La salle dédiée au tirage noir et blanc

J’ai fait la connaissance de Tizozio lors de mon stage de cyanotype chez Papier Sensible. Tizozio démarrait alors son projet de laboratoire photographique associatif aux Grands Voisins. Ensemble de structures, installées temporairement sur le site de l’ancien hôpital Saint-Vincent-de-Paul (600 places d’hébergement à des personnes en situation de vulnérabilité, 250 associations, startups, artisans et artistes), les Grands Voisins doivent maintenant quitter les lieux pour laisser place à un futur éco-quartier en 2023. Paris & Métropole Aménagement (P&Ma), l’aménageur et propriétaire des lieux, a déjà commencé les travaux dans la partie occupée par les Grands Voisins en saison 1 (2015-2017) et rendue au propriétaire avant la saison 2 (2018-2020). Tizozio a donc déménagé et se trouve maintenant installé dans de nouveaux locaux, entre Notre-Dame de Lorette et Opéra, dans le 9ème. A son arrivée, le nouveau labo était brut, tout était à faire. Peinture, revêtements de sol, plomberie, électricité, aménagement et installation. L’association à but non lucratif, avec peu de revenus a assumé seule et grâce aux dons tous les travaux. Mais quelle installation réussie !


C’est quoi Tizozio ? L’association TIZOZIO est née en 2007 à l’initiative d’anciens étudiants des Gobelins – l’école de l’Image. Elle a pour objet la production, la promotion et la diffusion d’images fixes ou en mouvement et plus particulièrement la photographie. C’est dans ce cadre que des photographes sont intervenus en milieu scolaire, périscolaire et dans des associations de quartier via entre autres la production et la réalisation d’un documentaire, des résidences d’artistes et l’encadrement d’ateliers photo. L’association est devenue le collectif TIZOZIO, qui permet aux photographes d’échanger sur leurs pratiques via des réponses à des appels à projet ou encore la tenue d’ateliers de découverte de la photographie argentique. A travers ces événements, il s’agit pour Ti Zozio de devenir un pôle d’échange et de valorisation des savoir-faire.

TIZOZIO LABO est soutenu par le département photographique des Gobelins – l’école de l’image, dirigé par Jérome Jehel, Ricardo Moreno et Denis Rebord. Ce partenariat s’inscrit dans une démarche de soutien de la pratique de la photographie argentique, qui a toujours été le point fort de ses formations. L’école envisage des collaborations axées sur la découverte ou le perfectionnement de la pratique de la photographie argentique dans le futur.


Les locaux

Le labo dispose de plusieurs espaces : une salle inactinique pour le tirage n&b, une salle noire pour le tirage couleur et une salle de rinçage et de séchage. Le laboratoire permet de travailler les formats de négatifs du 24×36 au 4×5, les tirages du 13×18 au 40×50, ainsi que de développer des négatifs à bain perdu. En RC ou en Baryté, il est conçu pour permettre à la fois l’apprentissage du développement et du tirage, mais également réaliser des tirages professionnels.

La salle de rinçage et de séchage

LE MATERIEL DE TIZOZIO LABO PHOTO

  • 8 agrandisseurs du 24×36 au 4×5
  • Optique Nikkor et Rodenstock du 50mm au 150mm
  • Scoponet
  • Margeurs 2 et 4 lames
  • Lampe à sodium
  • Grands évier Deville
  • Laveuses verticales
  • Claies de séchage
  • Développeuse et sécheuse RC
  • Presse à chaud
  • Table lumineuse
  • Cuves Jobo
  • Sécheuse film

C’est parti !

Grâce au père Noël (et surtout à mon papa que j’embrasse), me voici inscrite pour 10 cours de tirage n&b de trois heures. Youpi! Premier cours et déjà premier tirage. Tom nous fait visiter le labo et nous explique de manière claire et compréhensible quelles sont les étapes d’un tirage, comment développer le papier photo, quels sont les paramètres sur lesquels nous devrons jouer. Nous sommes trois et chacune d’entre nous a son propre agrandisseur pour s’exercer. Très confortable. Pour cette première séance de 3h, nous allons travailler avec du papier RC surface perlée 18 X 24 cm (entre mat et brillant, 25 feuilles, environ 27 euros, ref MGD44M). Un très joli papier RC, que je vous recommande.

Les papiers multigrade permettent de moduler les contrastes obtenus avec des filtres de couleurs chaudes légèrement différents. Il en existe 12 en tout du plus faible contraste : 00 au plus fort : grade 5. Un négatif tiré avec un grade 0 ou 1 donnera un tirage peu contrasté avec des ombres peu prononcées et des zones claires tendant vers le gris. Le même négatif tiré avec un grade à fort contraste (4 ou 5) donnera des ombres plus noires et des zones claires très blanches avec des transitions très tranchées.

Les émulsions couchés sur ces papiers sont composés de chlorobromure d’argent, sensibles à la lumière. Le papier est en fait enduit de deux ou trois couches d’émulsion d’égal contraste et sensibles à la lumière bleue mais de sensibilités différentes à la lumière verte. Exposées à la lumière bleue, toutes ces couches s’additionnent et le contraste est maximum. Mais lorsque la lumière est légèrement verte, toutes les couches ne vont pas réagir de la même manière et il est alors possible de moduler le contraste. Les filtres fonctionnent par opposition de couleur : la couleur opposée au vert est le magenta. Donc un filtre de couleur magenta laisse passer le magenta mais pas le vert. Nous aurons alors un contraste important (le bleu fait réagir toutes les couches) : grade 5. La soustraction d’une couleur fait apparaître l’opposée. Par exemple un filtre jaune bloque le bleu. Le filtre jaune correspondra donc au contraste minimum.

La complémentarité des couleurs


Papier RC ou FB? Quésako? 

  • Les papiers dit RC (Resin Coated) : l’émulsion sensible est enfermée entre deux couches de plastiques, appelée aussi résine : du polyéthylène (PE). Ainsi lors du développement, la chimie ne rentre pas dans le papier. Le papier ne gondole pas au séchage. Ce papier est bon marché.
  • Les papiers dit barytés ou FB (Fiber Base) : ils sont entièrement constitués de fibres de cellulose. Ce papier nu est recouvert de sulfate de baryum. La fonction du sulfate de barium est double : il empêche les impuretés du papier de migrer dans la gélatine et la lumière est réfléchit ce qui vous donne une image éclatante. Avantages: noirs profonds, absence de matières plastiques et nature du papier en font un support considéré comme « archivable » et stable dans le temps. Inconvénients : Le papier n’étant préservé des chimies lors des étapes du développement il doit être rincé très longtemps afin de laver tous les résidus de produits qui pourraient détériorer le support au cours du temps. Il gondole au séchage. Il est plus onéreux que le papier RC.

1- Choix du négatif

A l’aide de la table lumineuse et d’une loupe, nous commençons par choisir notre premier négatif à tirer. Pas de poussière. Nous le plaçons donc dans le passe-vue, coincé si besoin avec un bout de scotch. Le côté brillant vers le haut et le mat vers le bas (côté émulsion) avec de préférence, l’image à l’envers pour qu’elle se présente à l’endroit sur le papier.

le négatif dans le passe-vue

2 – Réglage de l’agrandisseur

Allons maintenant dans la salle de tirage. Nous allons travailler avec des agrandisseurs couleur M 670 Color. Sur la tête de l’agrandisseur se trouvent trois roulettes : magenta, jaune et cyan. La combinaison de ces couleurs nous permettra d’obtenir des filtres de différents grades : 00, 0, 0.5, 1, 1.5, … 4.5, 5. Le petit tableau que vous voyez à gauche sur la photo nous donne les combinaisons. Nous commençons par un contraste moyen : 2.5.

agrandisseur color M670

Une fois le négatif bien fixé, je remets le passe-vue dans l’agrandisseur. Maintenant, nous allons régler les marges avec le margeur et une feuille modèle avec des marges au crayon : 1.6 cm en haut/bas et 1 cm droite-gauche. Nous pouvons passer ensuite en lumière inactinique (rouge ou orange). J’allume la lumière de l’agrandisseur et je vois maintenant mon image se former sur la table. Sur la droite, en baissant ou en levant la tête de l’agrandisseur, je change la taille de l’agrandissement. Je vérifie que l’image dépasse d’un mm la marge. Cela me permet de la même façon de recadrer une image s’il le faut.

L’image projetée par l’agrandisseur

Maintenant, nous allons régler les marges avec le margeur : 1.6 cm en haut/bas et 1 cm droite-gauche. Il est temps de faire le point de façon précise et d’utiliser le scoponet (petite loupe pour vérifier le point). Le petit bouton à droite des filtres vous permet de les enlever pour avoir plus de lumière et ainsi mieux faire le point. On peut aussi ouvrir l’objectif à fond. Je règle ensuite mon objectif à une ouverture de f/8.0.

scoponet

3 – Les bandes test

J’éteins mon agrandisseur. Je vais maintenant utiliser des petits bouts de papier sensible : des bandes tests. A l’aide d’une sorte de cache qui ressemble à un piano, je vais exposer progressivement toute la bande par intervalle de 5 secondes en levant chaque volet. Je place mon papier sensible à l’emplacement de l’image, bien au centre, sous les volets du piano. Je lève le premier volet de droite. J’allume l’agrandisseur : exposition de 5 s. Puis le deuxième 5 sec supplémentaire… Ainsi à la fin, lorsque j’aurai levé tous les volets, j’aurai une exposition chronologique de 5, 10, 15, 20 et 25 sec.

Les volets pour exposer ma bande test.

4 – Révélation de ma bande test

Toujours sous lumière rouge, je me dirige vers les bains et je vais développer ma bande test. 1 minute dans le révélateur, 15 s dans le bain d’arrêt puis 1 min dans le fixateur et une minute dans l’eau claire pour le rinçage. Je change de salle et je vais pouvoir apprécier le résultat et choisir le meilleur temps d’exposition.

Il semble qu’entre 5 et 10 s, l’exposition est bonne. Maintenant je vais pouvoir affiner mon réglage : 5s, 6, 7, 8, 9, 10s en utilisant une nouvelle bande test. Un temps de 8 secondes semble parfait. Ma dernière bande test me permettra de vérifier sans utiliser de cache que 8 secondes est le bon temps d’expo sur une plus grande surface. Dernière bande : le contraste me semble un peu juste alors, sur les conseils de Tom, je fais un test avec un contraste de grade 3 plus poussé.

Mes bandes test

5 – Tirage de test 18 x 24

Afin de mieux apprécier l’image, je la tire cette fois-ci sur une feuille entière 18X24. Sur la photo ci-dessous, du haut vers le bas, vous pouvez apprécier les différentes bandes tests et tout en bas nos débuts dans le maquillage.

Comparaisons des tests

Voyez-vous les différences entre les deux tirages 18 X 24 ? Dans mon cas, tout à droite, je trouvais que les zones noires (les vêtements) de mes personnages étaient trop noir. J’ai perdu des détails en augmentant le contraste. J’ai voulu alors légèrement éclaircir cette zone en utilisant un plumeau noir pour légèrement cacher cette zone pendant l’exposition et moins l’exposer à la lumière pendant le tirage. Il est bien entendu possible d’assombrir une zone avec un papier « à trou » comme vous voyez ci-dessous. C’est ce que mes collègues ont utilisé pour assombrir leurs ciels (en bas au centre et à gauche sur la photo au-dessus).

Les outils pour maquiller

Revenons à ma photo. Voici mon tirage scanné. La zone apparaît bien trop blanche entre les deux personnes! J’ai dû rester trop fixe pendant l’exposition. Loupé pour cette fois. Voici un autre exemple de tirage. Encore un portrait. Tout d’abord, l’image originale ci-dessous, densité et contraste réglé. Qu’observez-vous? Le ciel est trop blanc et la zone de l’écharpe et du manteau sont trop denses. L’exposition est ok. Je suis déjà sur un diaph’ de 16 et un temps de 8s.

Me voilà donc à réutiliser mon plumeau pour éclaircir la zone du manteau. J’en profite également pour exposer une nouvelle fois 8 secondes pour redonner un peu de gris au ciel. Voici le premier maquillage :

C’est ok pour le manteau mais pas encore assez gris pour le ciel. Les marges ne se distinguent pas du ciel. Je tente alors deux passages sur les conseils de Tom. Et voilà! Le ciel est plus gris et le manteau plus clair! Vous pourrez voir également le résultat plus bas, pris en photo cette fois.

Un temps de 8 s, en étant déjà à f/16, est très court. Il est difficile de nuancer le maquillage. Cela s’explique par la plus grande densité du nouveau papier multigrade ilford comparativement à son prédécesseur. Rien de très grave, mais des ampoules moins puissantes pourraient résoudre le problème.

6 – Rinçage et séchage

Nos tirages et nos bandes tests sont rincés 2 minutes. A peine essorés, ils sont ensuite placés dans une sécheuse pour papier RC : une sorte de tapis roulant séchant.

sécheuse papier RC

sécheuse papier RC

Bilan

Apprendre à tirer c’est vraiment génial : hyper facile et hyper ludique. Tom est vraiment un super encadrant : patient, pédagogue et de bon conseil. J’avoue que maintenant que je suis capable d’apprécier les différences après maquillage, mais surtout les réglages du tirage je me demande un peu comment j’ai pu me contenter des scans de négatifs des labos photos qui ont tendance à vous faire croire que c’est votre négatif qui est sous-ex, sur-ex ou bien trop contrasté …. alors qu’en fait, un vrai tirage ça se travaille! Pour illustrer mon propos, voici une petite comparaison : le scan brut du négatif qui sort du labo et le tirage que j’ai fait et ensuite scanné. Vous voyez la différence? Vous en pensez quoi?

Je trouve que c’est frappant : le scan du labo est sous-ex. On ne distingue les détails de la barbe. D’ailleurs, il n’y a pas de délimitation. Pour le tirage : beaucoup plus d’équilibre!!!!

Allez, un petit dernier pour la route (en m’excusant du scan de mauvaise qualité)…

Premier tirage avant maquillage

Premier tirage avant maquillage

Pour en savoir plus :

le site internet de Tizozio : http://www.tizozio.fr/index.html

Adresse : 40, rue Laffitte, 75009 Paris

tizoziolabo@gmail.com

Sally Mann

Sally Mann s’expose au Jeu de Paume à Paris du 18 juin au 22 septembre 2019 pour une rétrospective en cinq parties nommée « Mille et un passages ». Photographe américaine née en 1951 à Lexington aux Etats-Unis, Sally Mann réalise des photos à la chambre, essentiellement en noir et blanc sur les thèmes de la famille, la mémoire, l’identité américaine, l’histoire du Sud des Etats-Unis. Elle travaille le collodion sur verre de façon très expérimentale et joue des erreurs des sels d’argent. Elle crée ensuite des épreuves gélatino-argentique ou bien utilise directement les plaques de verre. Son oeuvre se caractérise par un ancrage fort dans sa région natale. Obsédée par sa terre et son passé tumultueux (esclavage et guerre de Sécession), elle explore tour à tour : la candeur des jeux d’enfants et les liens familiaux, les paysages qui conservent les cicatrices du passé et la question du racisme dans le Sud. Bienvenue dans son monde à la fois mystérieux et féerique. Ne loupez pas l’exposition du Jeu de Paume, jusqu’au 22 septembre.

Sally Mann et ses débuts

Sally Mann est née à Lexington dans l’Etat de Virginie, aux Etats-Unis. La pratique de la photographie lui vient de son père qui lui enseigna le grand format sur une chambre 5X7. Elle devient photographe vers 16 ans. Elle est diplômée de la Putney School en 1969, d’un BA de Hollins University en 1974 et d’un MA (Master of Arts) en écriture créative en 1975. Elle commença la photo à Putney avec un nu d’une camarade de classe. Après son diplôme à Hollins, Sally Mann devient photographe pour Washington et Lee University. Au milieu des années 70, elle photographie la construction d’une école de droit (Lewis Hall) et fait sa première exposition solo. Elle publie ensuite son premier livre « Second Sight » (second regard) en 1984 dans lequel elle explore la variété des genres. Elle approfondira le thème avec « At Twelve : Portraits of Young Women » (Aperture, 1988).

A travers ses clichés noir et blanc Sally Mann traite de l’adolescence des jeunes filles avec provocation. Emotions confuses, vulnérabilité, enfance, sexualité, liberté, Mann traite du changement qui opère chez les adolescentes. Dans la photo ci-dessous, Mann raconte que la jeune fille était particulièrement réticente à se rapprocher du petit ami de sa mère pour la photo. Pourtant, c’est leur complicité particulière qui l’avait amené à les associer sur ce cliché. Quelques mois plus tard, la mère de la jeune fille a tué d’une balle en plein visage son petit ami. Au tribunal elle s’est justifié en disant « lorsque je travaillais la nuit à un relais routier, il faisait la fête avec ma fille et la harcelait ».

Sally Mann se fait mondialement connaitre grâce à sa série « Immediate Family« , exposée pour la première fois en 1990 à Chicago puis publiée en 1992 dans une monographie. Le livre est constitué de 65 photographies noir et blanc de ses trois enfants tous âgés d’une dizaine d’années et leur quotidien dans la maison de famille en pleine nature. Les clichés traitent de différents thèmes de l’enfance : les jeux de cartes, les déguisements, les baignades, les siestes…. Mais ils abordent aussi des sujets plus profonds : la solitude, la sexualité, la mort et l’insécurité. A sa sortie, la controverse est immense avec notamment des accusations de pornographie enfantine et de mise en scènes des tableaux. Pat Robertson de Christian Broadcasting Network, un de ses détracteurs disait : « la vente de photographies d’enfants nus pour le profit est une exploitation du rôle parental et je pense que c’est mauvais ». Beaucoup des séries de nus sur l’enfance furent critiqués. 

La famille

De 1985 à 1994, alors qu’ils séjournent dans leur chalet d’été dans la vallée de Shenandoah, Sally Mann photographie ses trois enfants : Emmet, Jessie et Virginia. Elle crée des images qui évoquent la liberté et la quiétude des jours paisibles au milieu de la nature. Baignades nus dans la rivière, déguisements et jeux de cartes. Délaissant la petite chambre, Mann utilise alors une chambre 8X10 pouces (20X25 cm). Ses portraits reflètent la beauté, la sensualité et la tendresse des enfants mais aussi leur colère, leur honte, leur perplexité. Mann métamorphose le quotidien de l’enfance et donne à ces clichés des côtés enchantés. Parfois, elle travaille en collaboration avec ses enfants pour la mise en scène. Plus tard, devenus adultes, les enfants raconteront que ces mises en scènes montées de toute pièce les amusaient et faisaient partie de leurs habitudes.

La terre

Au début des années 1990, Sally Mann cesse peu à peu de photographier sa famille pour se consacrer au paysage environnant. Elle entreprend alors de photographier ces collines, ces forêts et crée des images puissantes. Elle s’évadera ensuite jusqu’en Géorgie, Louisiane et Mississipi : cherchant à montrer comment la terre conserve les cicatrices du passé : guerres, morts, souffrances et injustices.

L’ultime et pleine mesure

La ville de Lexington (Etat de Virginie) est enracinée dans le passé, façonnée par l’histoire de l’esclavage et de la guerre de Secession. Près d’un tiers des batailles de ce conflit ont été livrés dans cet Etat. Mann s’est alors interrogée « La terre s’en souvient-elle? ». De 2000 à 2003, cherchant à répondre à cette question, elle photographie « les recoins ordinaires » des champs de batailles. Elle crée des négatifs à l’aide du procédé collodion humide, en vogue au XIXème siècle. Les imperfections du procédé lui offrent le moyen de suggérer la manière dont la mort « a modelé ce paysage enchanteur et […] fera valoir ses droits sur lui de toute éternité ».

Demeure avec moi, Abide with me

Au début des années 2000, Mann entreprend une réflexion introspective et s’emploie à examiner la manière dont la question raciale, l’histoire et la structure sociale de l’Etat de Virginie ont façonné non seulement le paysage mais également sa propre enfance et adolescence. S’efforçant de franchir « l’abîme apparemment insurmontable entre Blancs et Noirs », elle désire méditer sur le courage dont les Afro-Américains ont fait preuve. Elle réalise quatre séries de photographie : les rivières et les marécages, les Afro-Américains eux-mêmes, les églises, et enfin Virginia « Gee-Gee » Carter (une femme qui a travaillé 50 ans pour la famille Mann).

Ce qui reste

Sally Mann fait observer que c’est aussi la mort qui modèle ce paysage enchanteur. « La mort est l’élément catalyseur d’une appréciation plus intense de ce qui nous est offert ici et maintenant ». Mann achève en 2004 une série de portraits de ses enfants intitulées « Faces » et réalisées en pose longue. Plus tard elle réalise des auto-portraits faisant allusion à la décomposition, à la douleur et au vieillissement. Elle braque également son objectif sur son mari, Larry, atteint d’une forme tardive de dystrophie musculaire. Elle entreprend de saisir les changements dans son apparence physique provoqués par la maladie.

En savoir plus

Pellicule Noir et Blanc Washi F 100 iso (35 mm)

Washi « F » : film radiofluorographique 100 iso – Canon EOS 1V

Lomig Perrotin, le créateur et unique employé de Film Washi est loin d’être à court d’idées! Cet été, en 2018, il présentait son nouveau film noir et blanc 100 iso : le « F »! Une nouvelle pellicule qui s’ajoute à la longue liste de films originaux : A, D, S et Z. Il sera bientôt en rade de lettres dans l’alphabet. Ces films spéciaux sont couchés industriellement. Ils ne sont donc pas fabriqués artisanalement par les petites mains de Lomig, comme le V ou le W par exemple. Néanmoins ce sont des films qui ne sont pas destinés à la photographie classique. Ils ont été conçus pour une exposition en machine, comme les films de son ou d’amorce de cinéma, ou bien ne sont pas faits pour la lumière visible, comme les films de radiographie. D’autres encore sont réservés à des usages administratifs ou militaires. Film Washi les convertit en formats standards pour les rendre utilisables dans les appareils photo classiques et les détourner de leurs usages premiers dans un but ludique ou artistique. Vous cherchez un film original? Allez donc taper dans cette réserve merveilleuse! Aujourd’hui, je vous présente le « F », film radio fluorographique noir et blanc sans couche anti-halo d’une sensibilité de 100 iso.

Les promesses : « F » est un film polyester couché industriellement de radiographie médicale utilisé pour les diagnostics de maladies pulmonaires. C’est la première fois que ce type de film est disponible en format 135. Un film vraiment unique qui, n’ayant pas de couche anti-halo, offre un effet de diffusion très fort et un grain très marqué. Cet effet peut être plus ou moins marqué en fonction de l’angle de l’éclairage et il est beaucoup plus marqué en 120 qu’en 135. Il est orthochromatique, ce qui veut dire qu’il peut se développer à la lumière rouge. Il est important de le charger à l’ombre et de prendre 6 vues vides avant de commencer les prises de vues pour les 135 (pas besoin pour les 120). Il est contenu dans des cartouches recyclées sans code DX.

Où est-ce que je l’ai trouvée? Vous la trouverez chez Nation photo et comme la totalité des pellicules photos de Film Washi chez ses revendeurs partout dans le monde.  Elle est également disponible sur le site internet de Film Washi. Chez Nation, elle coûte 9 euros. Seulement 24 poses. Un peu chère, mais c’est le prix de l’originalité. Sa cartouche ne contient pas de code DX, car Lomig recycle! Rien n’est perdu! Vous devrez donc l’utiliser dans un appareil photo où vous fixez manuellement la sensibilité de la pellicule (iso).

Nom Film Washi “F”
Type Film noir et blanc orthochromatique 24×36 radio fluorographique
Sensibilité 100 iso
Nombre de poses 24
Fabricant Film Washi
Où est-elle disponible? Film Washi, Nation Photo, les ateliers de Marinette
Caractéritiques Forte diffusion, beaucoup de grain, fort contraste

Et le traitement dans tout ça? Ce film se développe dans les révélateurs classiques comme une Ilford FP4. Mais si vous cherchez la structure du film, allez faire un tour sur la fiche technique.

Maintenant les résultats!

Pour du surprenant et de l’original, ça en est! J’ai testé deux pellicules : une en Bretagne l’été dernier (trop de soleil, sisi je vous assure) et une autre à Stockholm en octobre. Une bonne partie de mes clichés de la première pellicule ont donné des résultats médiocres : photos surexposées. J’ai été déçue. D’autant plus que c’est une bobine que Lomig m’avait gentiment demandé d’essayer. J’ai racheté immédiatement une pellicule. J’ai voulu recommencer dans les ruelles de la capitale suédoise : des ombres et du soleil voilé, moins direct, moins intense. Et là, bim ! Tellement mieux! Je conseillerai donc de légèrement sous exposer. Parmi les premières personnes qui l’ont testés, beaucoup ont des images trop blanches. Évitez une lumière directe trop forte. Prenez plutôt des objets faiblement éclairés, ou pas directement. Vous verrez la différence ci-dessous. Les photos sont assez représentatives de ce que l’on peut obtenir comme résultat de diffusion. Vous aurez également des résultats intéressants en la poussant à 800 iso. Pour d’autres exemples (et aussi d’autres références) allez voir le Forum de Film Washi sur Facebook où se retrouvent les photographes qui utilisent ces pelloches. Echanges de trucs et bonnes astuces mais aussi un bon éventail des résultats obtenus avec des appareils et des environnements différents. Il arrive que Lomig réponde aussi aux questions directement.

Washi « F » : film radiofluorographique 100 iso – Canon EOS 1V

Washi « F » : film radiofluorographique 100 iso – Canon EOS 1V

Washi « F » : film radiofluorographique 100 iso – Canon EOS 1V

Washi « F » : film radiofluorographique 100 iso – Canon EOS 1V

Washi « F » : film radiofluorographique 100 iso – Canon EOS 1V

Washi « F » : film radiofluorographique 100 iso – Canon EOS 1V

Washi « F » : film radiofluorographique 100 iso – Canon EOS 1V

Washi « F » : film radiofluorographique 100 iso – Canon EOS 1V

Washi « F » : film radiofluorographique 100 iso – Canon EOS 1V

Retrouvez les pellicules Film Washi dans un nouveau packaging : ROUGE !

Pellicule Adox HR-50 noir et blanc 35 mm

Décidément la marque Adox a tout pour nous plaire. De nouvelles pellicules noir et blanc avec du contraste et de la finesse, voilà, exactement, c’est ce qu’on cherchait. Après la Silvermax et la Scala au contraste bluffant, Adox se lance dans la haute résolution façon grain ultra ultra fin (à essayer bientôt la CMS 20 II de 16 iso). La pellicule ADOX HR-50 en 35 mm est dérivée d’une émulsion à grain ultra fin et à sensibilité super panchromatique (donc à développer dans le noir absolu et à utiliser avec filtre IR pour des résultats encore meilleurs). Le film a une sensibilité de base de 50 ISO avec une résolution de 280 lignes par millimètre et un niveau de contraste de 1000:1. Il est utilisable avec filtre infra rouge et autres filtres orange, rouge ou vert. Ce film est parfait pour la photo de rue et de paysages. Pour les portraits, il est conseillé d’utiliser le révélateur HR-50 pour des détails et une meilleure résolution. Vous la trouverez chez Nation Photo (à 5,90 euros) et j’espère que comme moi, vous serez content du travail : développement et scans. Toujours nickels! 

La petite Note de Réponse Photo (oct 2018):

Rappelons que ADOX, est une société allemande fondée en 1890 et qui a racheté en 1998 l’ensemble des branches de fabrication et des procédés chimiques d’AGFA, qu’elle produit dans ses usines de Berlin et de Marly en Suisse, avec une troisième usine en construction à Bad Saarow près de Berlin. Nous n’avons donc pas affaire à un petit industriel « retraitant » des lots de pellicules. La pellicule ADOX HR-50 est dérivée d’une émulsion à grain ultra fin et à sensibilité super panchromatique. La production se divise en trois formats à partir du rouleau d’émulsion original. Le 135 (le 24×36 classique), le 120 (pour le 6×6) et le 4×5 pour les chambres professionnelles. La HR-50 ira rejoindre dans le dernier trimestre 2018 les Silvermax 100 et Scala 160 (disponibles chez Arka Photolab, Digixo et MX2 en France).

Nom Adox HR-50
Type Négative Panchromatique Noir et Blanc 35 mm
Sensibilité 50 iso
Nombre de Poses 36 poses
Fabricant Adox
Où l’acheter ? Nation Photo
Caractéristiques Grain ultra fin
Développement Révélateur HR-50

La pellicule HR-50 bénéficie d’une technologie d’émulsion « SPEED BOOSTED »  avec un grain ultrafin qui permet des résultats encore meilleurs avec filtre IR 715 et de très bons résultats avec des révélateurs classiques.

Les résultats 

Me voilà partie avec mon film 50 iso, la première semaine de janvier et en Bretagne : même pas peur! J’ai pris mon Canon EOS 10, un 50 mm f/1.4 au cas où je n’ai pas assez de lumière et surtout pour les portraits et hop! allons-y! Première remarque : mais quelle finesse! Du grain, il n’y en a pas et le contraste est juste magique (surtout pour les paysages). Je n’ai malheureusement pas utilisé de filtres IR ou rouge, mais je réessaierai bien volontiers cet été avec plus de lumière.

St Malo – Adox 50-HR – Canon EOS 10 – 24-105 mm f/4.0

St Malo – Adox 50-HR – Canon EOS 10 – 24-105 mm f/4.0

St Malo – Adox 50-HR – Canon EOS 10 – 24-105 mm f/4.0

St Malo – Adox 50-HR – Canon EOS 10 – 24-105 mm f/4.0

St Malo – Adox 50-HR – Canon EOS 10 – 24-105 mm f/4.0

 

St Malo – Adox 50-HR – Canon EOS 10 – 50 mm f/1.4

St Malo – Adox 50-HR – Canon EOS 10 – 24-105 mm f/4.0

St Malo – Adox 50-HR – Canon EOS 10 – 50 mm f/1.4

Les filtres « SNAP ON » d’Adox en gélatine

Les filtres *SNAP ON* sont l’autre nouveauté d’Adox. Le nouveau film HR-50 d’Adox vous donnera encore plus d’effets pour vos photos de paysage si vous ajoutez un filtre rouge (ou même IR). En effet ce film absorbe légèrement en infrarouge et ajouter un filtre va vous permettre de mettre en valeur la verdure et assombrir les ciels pour magnifier les nuages. C’est le cas pour tous les films super panchromatiques, rien de nouveau. Plus innovant, Adox, commercialise depuis peu des filtres « SNAP ON ». Quésako? Alors que les filtres sont généralement des lentilles en verre que vous vissez sur votre objectif et qui vous coûtent la modique somme de 40 à 75 euros, Adox propose cette fois des filtres en gélatine pour 7 euros qui adhère sur votre lentille d’objectif. L’intérêt? Pas besoin d’acheter (cher) un filtre pour chaque objectif, un seul vous suffira.

Adox 50-HR sans filtre

Adox 50-HR avec filtre rouge (et exposition + 1)

La technologie « SNAP ON », que l’on peut traduire par « accrochage » en français vous permet de placer le filtre directement sur le verre de l’objectif ou celui de votre filtre UV. Pas besoin d’outil! Dans la vidéo ci-dessous (même si elle est en allemand) vous pouvez voir à quel point il est facile d’ajouter le filtre et les résultats sur quelques photos avec et sans filtre. Ces filtres sont brevetés et contiennent des colorants Cibachrome qui résistent dans le temps à la lumière. Enduits à Marly, en Suisse, par une machine Ilford-Suisse, ils bénéficient d’un traitement qui les rend imperméables à la pluie et au lavage à l’eau (froide). Ils existent en plusieurs versions : Filtre jaune, Filtre infrarouge 2X et Filtre de conversion 85B. Adox ne garantit pas les mêmes résultats que des filtres optiques classiques mais au moins de pouvoir s’initier à la photographie noir et blanc super panchromatique optimisée. Si vous photographiez au soleil, protégez votre objectif d’un pare-soleil. 

Pellicule négative Kosmo Foto Mono 100 35 mm

Chez Analog You, avouons-le, on adore l’idée de tester de nouvelles pellicules et cela pour deux raisons : d’abord pour l’excitation que procure la découverte des photos dont on ne connait pas à l’avance le rendu et ensuite, parce que tester une nouvelle pellicule signifie que « oui » le marché de l’argentique reprend du poil de la bête! Et ça, c’est super! C’est donc avec grand plaisir que j’ai testé cette petite « nouvelle ». Un moit-moit avec mon ami JB (trop merci! coeur coeur paillettes) et me voilà repartie avec deux pellicules 100 iso noir et blanc à tester. Je n’ai même pas regardé à quoi elle ressemble… C’te déglinguo! Hop direct dans mon Canon EOS 10. C’est après avoir récupéré mes scans et mes négatifs chez Nation Photo, que je me suis intéressée de près à cette petite bête. Et vous allez voir, c’est le vrai feuilleton de l’été : polémique à souhait!

La fin de l’année 2017 se marquait par une nouvelle tendance : les blogs de photos argentiques qui se mettaient à produire/vendre leur propre film. Nous avions d’ailleurs discuter ensemble du blog et de la chaîne You Tube de OnFilmonly et de sa pellicule Street Candy issue des appareils de surveillance des distributeurs de billets. Kosmo Foto Mono en fait partie. D’abord dénommé Zorki Foto Mono (voir photo ci-dessous du blog Zorki Photo), la petite pellicule noir et blanc 100 iso du blog Zorki Foto (dont le créateur est Stephen Dowling) s’est vite fait retirer son nom d’usage pour cause évidente de copyright avec la marque Zorki. N’empêche, une nouvelle pellicule noir et blanc de 100 iso et 36 poses est née en juin 2017 : pour appareils 24X36.

Made by a leading film producer with many decades of film-making experience, Zorki Photo is a tried-and-trusted panchromatic emulsion with a traditional feel. It has biting contrast and a traditional grain structure that gives a pleasing, classic black-and-white film look. It’s a film I’ve used for some years, and I love it.

While rated at 100 ISO, the film can also be pulled to 50 or pushed to 400 ISO, (with a corresponding change in development times).

You can either take your films into a lab offering black-and-white development or develop at home – it can be developed in all common developers, including Kodak Xtol, Ilford Perceptol and Tetenal.

Un lecteur du Phoblographer, Joshua Fast, tout excité de la nouvelle découvrit alors que sous l’étiquette Kosmo Foto se trouvait une étiquette Foma. Hein hein… Est-il possible que le blog Zorki Photo, qui rappelons le, ne donne que très peu d’informations techniques sur les origines de cette nouvelle émulsion ait juste rajouté une étiquette colorée pour vendre sa propre pellicule noir et blanc? Le doute s’installe dans les blogs et les forums argentiques. Suspens.

Photo de Joshua Fast, un lecteur du Phoblographer

Le Phoblographer s’est mis à scruter les blogs et les commentaires en attendant une réaction de Stephen Dowling. Réaction qui ne s’est pas fait attendre très longtemps.

« I was always very clear that Kosmo Foto Mono was not a new emulsion – I said it was a film that I’d used for a long time and loved.

I understand people go into detective mode and want to find out what it is, and that people might think that the fact I haven’t stated explicitly what the film is means I’ve got something to hide – like that it’s expired stock, for instance. But this is new stock made by Foma – the reason why the film is currently unavailable in my shop right now is because the factory is still making the second batch. This isn’t stuff that’s been sitting in a warehouse for two years.

Whenever someone has emailed or messaged me asking directly what the film I’ve always told them.

So why buy repackaged film from Kosmo Foto? Because I’m putting my money where my mouth is and creating a new film brand. Kosmo Foto Mono, a repackaged film, is the start of things but very definitely not the end. »

Traduction : j’ai toujours été clair sur le fait que Kosmo Foto Mono n’était pas une nouvelle émulsion – j’ai dit que c’était un film que j’avais utilisé pendant longtemps et que j’adorais. Je comprends que les gens se mettent en mode détective et veulent savoir de quoi il s’agit, qu’ils pensent que si je n’ai pas explicitement expliqué de quel film il s’agissait c’est forcément que j’avais quelque chose à cacher, comme le fait que ces stocks sont expirés pour le moment. Mais ce sont de nouveaux stocks fabriqués par Foma, raison pour laquelle cette pellicule est justement en rupture de stock sur mon site car l’usine est en ce moment même en train de fabriquer le deuxième lot. Ce ne sont pas des films qui sont restés dans un entrepôt pendant deux ans. Chaque fois que quelqu’un m’a envoyé un e-mail ou m’a envoyé un message me demandant directement de quel film il s’agissait, je lui ai toujours dit. Alors, pourquoi acheter un film reconditionné de Kosmo Foto? Parce que je mets mon argent là où je pense qu’il est bon de le mettre et que je crée une nouvelle marque de film. Kosmo Foto Mono, film reconditionné, est le début de nouvelles choses mais certainement pas la fin.

Avec un peu de recul, on se rend compte, que oui, il n’a pas menti. Effectivement, sa description était claire : ce n’est pas un nouveau film et ce film est fabriqué par une industrie européenne. On peut juste se poser la question : pourquoi ne pas avoir directement été claire sur la provenance : Foma tout simplement. A vrai dire, cette histoire n’est pas très originale.

Beaucoup de revendeurs de pellicules aposent leur marque alors qu’ils ne sont pas les créateurs de l’émulsion.

Lomography utilise des films couleurs Kodak, des Fomapan pour ses pellicules négatives noir et blanc et des Rollei pour ses diapositives. Seule la Lomochrome Purple est réellement leur création. La pellicule Japan Camera Hunter’s Street Pan est un vieux film de surveillance… Quant à la CineStill c’est un film cinématographique Kodak dont on a enlevé la couche Remjet pour un usage en 35 mm ou 120. Film Washi récupère des films audio … Je continue… ? Non, non, ne soyez pas déçu. Il faut un temps avant que les grands industriels se penchent enfin sur la question de la R&D de nouvelles pellicules et qu’ils soient convaincus que le retour de l’argentique n’est pas une fausse alerte. Et il faut y croire! Alors? Longue vie à Komo Foto Mono, à ses cousines, et aux blogs photos argentiques! En attendant d’explorer d’autres horizons et surtout de nouvelles émulsions!

Goodies – A little teaser for something Kosmo Foto will be offering in the coming weeks. Art by Martin Duncan

Vous aviez remarqué que beaucoup de pellicules disparaissaient mais aussi que plein d’autres sortaient sur le marché… puis disparaissaient de nouveau. 🤔 Mais c’est que vous êtes fin détective! Pour savoir à qui vous avez vraiment à faire, et vous aider dans vos enquêtes, je vous conseille le super site qui vous dira ce qui se cache derrière l’étiquette : http://industrieplus.net/dxdatabase/

Essais de la Kosmo Foto Mono 100

Assez discuté, blablaté, passons aux choses sérieuses… Tout d’abord, mauvaise nouvelle, les photos que j’ai prises avec le Neptune et mon appareil Canon EOS 10 sont toutes surexposées. De la difficulté de manier des objectifs entièrement manuels ma petite dame. Les photos ci-dessous ont été prises avec un objectif zoom 24-105 mm f/4.0 et un 50 mm f/1.4. Vous allez voir certaines sont très contrastées voire même surex. Certainement une histoire d’exposition pondérée eu centre ou pas. Je vous les livre brut, sans correction.

Lisbonne – Canon EOS 10 – Kosmo Mono Foto 100

Elevador De Santa Justa, Lisbonne – Canon EOS 10 – Kosmo Mono Foto 100

Lisbonne – Canon EOS 10 – Kosmo Mono Foto 100

Votre serviteur.e à Calvi – Canon EOS 10 – Kosmo Mono Foto 100

La baie de Calvi – Canon EOS 10 – Kosmo Mono Foto 100

Mon modèle favori en mode Loïc Perron – Canon EOS 10 – Kosmo Mono Foto 100

Le phare de Calvi – Canon EOS 10 – Kosmo Mono Foto 100

Direction : le phare de Calvi – Canon EOS 10 – Kosmo Mono Foto 100

La baie de Calvi – Canon EOS 10 – Kosmo Mono Foto 100

Alors, qu’en pensez-vous?

Pour aller plus loin

 

Le tirage au palladium

Tirage au palladium

Le procédé alternatif au palladium est le tirage par contact que j’affectionne le plus et pour cause : le rendu est tout simplement unique. J’apprécie la qualité de l’image : finesse des détails, contraste et nuances des bruns mais aussi l’aspect mat dû à l’imprégnation des particules de palladium dans le papier. On croirait presque du dessin au fusain. J’ai mis du temps à l’essayer : la chimie du palladium nécessite rigueur et patience et les produits chimiques ne sont pas accessibles à toutes les bourses : comptez entre 70 et 100 euros pour un kit de démarrage (sans compter l’achat de papier de qualité supérieure). Ne prenez pas peur : le jeu en vaut la chandelle! Vous obtiendrez des tirages uniques aux tonalités variant du noir froid au brun roux et qui se conserveront aussi longtemps que le support. Le procédé platine-palladium est considéré actuellement comme la technique de tirage photographique la plus stable . 

Un peu d’histoire

En 1883, le capitaine William de Wiveleslie Abney (1843-1920) rendit un service considérable aux photographes anglophones en publiant dans The Journal of The Photographic Society (devenu The Photographic Journal de la Royal Photographic Society of Great Britain) une traduction d’un mémoire primé de deux officiers de l’armée autrichienne : le captaine Josef Pizzighelli et le baron Arthur von Hübl. La brochure nommée « Die Platinotypie » avait été publiée en Autriche quelques années plus tôt et présentait un platinotype original d’une taille de 4X5 pouces (à partir d’un négatif du photographe Viktor Angerer). Le mémoire a également été traduit et publié en français en 1883 mais malheureusement ce platinotype original n’y figurait plus. Le manuscrit décrit brièvement leurs premiers travaux sur les propriétés de sensibilité à la lumière de certains sels de platine et le rôle clé de William Willis, junior (Kent, Angleterre).

« Die Platinotypie »

Mais remettons nous dans le contexte de l’époque. Le monde de la photographie n’utilise l’action de la lumière et plus exactement de l’énergie radiante et les propriétés réductrices de certains sels métalliques que depuis 1839. C’est en 1763, que le Dr. William Lewis, l’un des premiers chercheurs travaillant sur le platine a continué et approfondi les travaux de Johann Heinrich Schulze qui découvrit en 1727 les propriétés de certains sels d’argent à réagir à la lumière. Quand Lewis mourut, c’est Josiah Wedgwood qui racheta ses carnets de notes. Alexander Chisholm, l’ancien assistant de Lewis, commence à travailler avec Wedgwood comme chimiste assistant. Il enseignera directement son savoir-faire à Thomas Wedgwood (l’un de ses fils). Thomas publiera la première méthode de reproduction de dessins sur des plaques de verre à partir de sels d’argent : chlorure d’argent et nitrate d’argent. En parallèle, en 1776, Torbern Olof Bergman, professeur de chimie à l’Université d’Uppsala, celui-là même qui donna le nom de « Platinum » à l’élément, découvrait le sulfate d’argent et l’oxalate d’argent.

Platinotype original contenu dans « Die Platinotypie »

Les premiers travaux sur le platine

Les premiers travaux décrivant la sensibilité à la lumière de certains sels de platine et d’uranium sont attribués à Adolf Ferdinand Gehlen en 1804. Connu pour ses travaux sur les propriétés catalytiques du platine, le célèbre chimiste Johann Wolfgang Döbereiner était également très investi dans la recherche en photochimie. En 1826, il réduit des sels de platine (plus exactement, le chlorure de platine PtCl2) par l’action de la lumière. Et deux ans plus tard, il décrit la sensibilité à la lumière du chlorure de platine en solution dans de l’alcool et de la potasse (KOH). Ses observations sur la sensibilité des sels de fer oxalate contribuera largement au développement du procédé platine basé sur la réactivité des sels de platine avec de l’acide oxalique. Il découvrira également les propriétés du salmiac d’iridium (salmiac ou salammoniaque est en fait le chlorure d’ammoniaque obtenu sous sa forme de crystal naturel).

En 1832, Sir J. W. Hershel travaille sur la dissolution du platine par de l’eau régale (mélange d’acide nitrique et d’acide chlorhydrique) pour donner d’abord de l’acide chloroplatineux (H2PtCl4) puis du chlorure nitrosoplatinique (NO)2PtCl4. Cette solution exposée à la lumière donnera du platine métallique.

Platine dissout dans de l’eau régale (Wikipedia)

William Willis et « The Platinotype Company »

Considérée comme l’un des summums de la photographie alternative, la platinotypie est un processus de tirage photographique qui a finalement été breveté par William Willis, junior, en 1873. Les premiers procédés étaient longs et fastidieux. Trois opérations de couchage étaient nécessaires : d’abord le chlorure de platine, puis du nitrate d’argent et enfin de l’oxalate de fer. Après exposition, l’image était ensuite développée avec de l’oxalate de potassium, puis rincée avec de l’acide dilué et fixée avec de l’hyposulfite de sodium. Entre 1878 et 1880 Willis écrivit plusieurs brevets avec dans chacun des améliorations significatives du protocole. En 1881, Willis reçut la médaille du progrès de la Société Photographique pour son invention du procédé de platinotypie avec Herbert Bowyer Berkeley, l’un des plus anciens employés de l’entreprise « The Platinotype Company » créé par Willis.

William Willis fondateur du procédé de platinotypie et de l’entreprise « The Platinotype Company« 

Durant la première guerre mondiale, l’augmentation du prix du platine, alors utilisé comme catalyseur de produits explosifs, encourage la plupart des photographes à se tourner vers d’autres procédés photographiques, dont l’argentique, jusqu’à faire complètement disparaître les papiers de platine du marché. Redécouvert en 1960-70, ce procédé alternatif est apprécié notamment pour sa gamme étendue de tonalités et l’unicité qu’il offre à chaque image. Il s’agit d’un procédé alternatif utilisé par une minorité d’artistes photographes dont, au début du 20ème siècle, Alfred Stieglitz, Edward Weston et, plus récemment, Irving Penn.

Retrouvez toute l’histoire de la platinotypie dans : Platinum and Early Photography, Some aspects of the evolution of the platinotype par Ian E. Cottington, The Johnson Matthey Group, Platinum Metals Rev. 1984, 28(4), 178. 

Comment ça marche? 

Le procédé platine-palladium est une méthode de tirage par contact passablement lente, qui nécessite une forte lumière UV et des négatifs de la taille de l’image souhaitée (on parle de technique POP pour Print Over Paper, ou tirage contact en français). La lenteur du procédé s’explique par le fait que les ions ferriques sont sensibles uniquement aux Ultra-Violets (UV). La qualité du papier est très importante pour plusieurs raisons : le métal formé sera incrusté dans les fibres du papier et celles-ci assureront la longévité du tirage. De plus, l’usage de papiers traités avec des solutions oxydantes ou acides doit être évité pour minimiser les réactions parasites avec les métaux sensibles. On se tournera préférentiellement vers des papiers coton de haut grammage.

Preparation-solution-sensible par Laurent Lafolie

Ce procédé utilise des sels de palladium et/ou des sels de platine. Les sels de platine étant beaucoup plus chers que leurs analogues au palladium, la recette utilisée aujourd’hui n’utilise que du chlorure de palladium. Mais sachez qu’il existe des solutions contenant un mélange des deux métaux nobles ou bien uniquement du platine. Le papier est sensibilisé par un mélange d’une solution d’oxalate ferrique Fe(III)(C2O4)33− et d’une solution de tetrachloropalladate de sodium (K2PdCl4). Le tetrachloropalladate de sodium peut être obtenu en mélengeant in situ, en mélangeant du chlorure de palladium (PdCl2) avec un excès de NaCl dans de l’eau.

C’est le composé palladium qui rend le procédé très cher. A titre indicatif, le chlorure de palladium (PdCl2) coûte entre  30 et 60 euros le gramme en fonction de sa pureté contre 160 euros/g pour son analogue de platine (PtCl2) et 50 euros/g minimum pour le tetrachlroroplatinate (PdCl42−).

L’oxalate ferrique est lui plutôt bon marché à côté du palladium (17 euros/g). Il peut se trouver sous forme de poudre verte de potassium d’oxalate ferrique anhydre ou hydratée. Dans cette molécule, l’atome de fer est au degré d’oxydation (+3 ou III) et est entouré de trois anions oxalates. Sous sa forme solide et dissout dans l’eau, il est vert. Sous l’action de la lumière, l’oxalate ferrique Fe(III)(C2O4)33− en solution dans l’eau devient oxalate ferreux Fe(II)(C2O4)22−. C’est à dire que l’atome de fer absorbe un photon de la lumière et se décompose instantanément en Fe(II)(C2O4)22−, en CO2 et en ion ferreux oxalate. On parle de photoréduction car l’atome de fer gagne un électron et passe du degré d’oxydation +3 à +2.

Source : « New Insight Into Photochemistry of Ferrioxalate », J. Phys. Chem. 2008, 112, 8316.

La solution devient orange. L’oxalate ferreux réagit alors avec le palladium au degré d’oxydation +2 et le réduit. On voit alors apparaître l’image légèrement  sur un fond orange. Mais elle n’a pas encore ses tons définitifs. Après action du révélateur (citrate de potassium par exemple), le palladium est réduit complètement. On forme alors du palladium au degré d’oxydation 0, du palladium métallique de couleur noire. Le bain clarifiant à base d’EDTA permet d’éliminer les ions fer de notre papier qui s’oxyderait avec le temps et donnerait une couleur jaune/orange à notre tirage.

La platinotypie et le tirage platine-palladium a fait l’objet d’un dossier dans le magazine « Chasseurs d’images » de 2014 que je vous invite à consulter, ainsi que les travaux de Laurent Lafolie (merci Patrick pour ce tuyau).

Dossier sur le procédé platine-palladium de « Chasseur d’images » N°367 de octobre 2014

Allons-y !

Attention, le procédé palladium est couteux et demande de la rigueur. Je vous conseille fortement de travailler avec le plus de propreté possible et de ne pas oublier de faire de nombreux essais pour obtenir le rendu le plus satisfaisant possible. N’hésitez pas à suivre les conseils de Paul ALLAIN sur les méthodes utilisées pour les procédés anciens.

Kit Palladium S de chez Disactis

Pour mon premier essai, j’ai choisi de travailler avec un kit de chez Disactis. Il permet de faire environ 30 tirages 10X12 cm ou 15 tirages 13X18. J’ai aussi acheté du papier de haute qualité BERGGER Cot 320 (disponible aussi chez Disactis).

papier Bergger COT 320


Le kit Disactis contient :

  • une solution d’oxalate ferrique préparée à 27% 15ml : solution A
  • une solution de tetrachloropalladate de sodium ou de potassium à 17% de 15ml (Na2PdCl4), obtenu en mélangeant du chlorure de palladium (PdCl2) avec un excès de NaCl : solution B. Attention, la solution est toxique et corrosive (gants obligatoires et pas de rejets dans les égouts)
  • du chlorate de potassium (KClO3) 5ml (pour augmenter les contrastes) : solution contrastante C
  • du citrate de sodium en poudre 250gr : révélateur
  • de l’EDTA en poudre 250gr : bain clarifiant

En plus du kit et du papier, vous devrez vous munir de :

  • votre/vos négatif(s) sur papier transparent jet d’encre ou tout autre négatif (plaque de verre) bien résolus
  • de une voire deux cuvettes en plastiques pouvant recevoir vos tirages
  • un châssis presse ou un cadre photo
  • un pinceau de bonne qualité (mousse)
  • d’eau déminéralisée (5 litres) que vous pourrez trouver au supermarché

Inutile de vous dire qu’il faudra être extrêmement vigilant sur la propreté du papier, du matériel, des cuvettes…

Deux cuvettes en plastique

  • Préparation des solutions de développement et de clarification

Avant tout, il va nous falloir préparer nos deux solutions de traitement : révélateur et bain clarifiant. Pour cela, il vous faudra juste dissoudre 100g par litre d’eau déminéralisée chacune des poudres dans des récipients différents. Ces solutions sont réutilisables pour la totalité des tirages du kit. 250 ml ou 500ml sont suffisants pour être utilisés dans chacune des cuvettes.

Révélateur du kit palladium

Mes deux solutions préparées de révélateur et bain clarifiant

  • Préparation du papier sensible

Sous un faible éclairage électrique (éviter les néons qui envoient des rayons UV), et dans le petit gobelet fourni, mélanger les solutions A et les solutions B en proportions exactement égales. Pour cela, comptez bien le nombre de gouttes que vous utilisez grâce au bouchon pipette.

Ensuite, à l’aide de votre pinceau mousse que vous aurez préalablement mouillé avec de l’eau déminéralisée et essoré, étalez la solution que vous venez de préparer en couche bien uniforne et très fine. Pour éviter que votre papier ne gondole, je vous conseille de le fixer avec du scotch sur une surface qui ne craint pas (papier journal, plastique). Vous pouvez également ajouter du scotch à peintre sur les bords pour obtenir un rendu bien rectangulaire et que l’on ne voit pas les traces de pinceaux.

Vous pouvez maintenant laisser sécher vos papiers sensibilisés (une nuit) dans un endroit obscur.

Etendre la solution sur la feuille sèche sans surplus

Séchage des papiers sensibilisés dans un endroit obscur

  • Préparation du négatif

Choisissez des photos de très haute résolution et imprimer les en négatif sur du papier transparent avec une imprimante jet d’encre. Surtout veillez à la grande qualité de votre négatif. Pour cela, il vous faut tout d’abord retourner l’image puis la transformer en négatif. Le procédé palladium est un procédé de tirage contact. La taille de votre tirage sera de la taille de votre négatif. Durant l’exposition à la lumière le négatif est maintenu sur la surface sensible. Pour éviter un effet de diffusion de la lumière qui rendra votre image moins nette à cause de l’épaisseur du transparent, il vous faudra appliquer la surface imprimée contre la surface sensible. En palladium, vous n’aurez pas besoin d’augmenter ou de diminuer les contrastes de votre photo d’origine. C’est un procédé assez fidèle.  Pour ma part, j’ai choisi des portraits au format A4 car je souhaitais juger de la finesse du procédé en appréciant le grain de la peau.

Photo originale

Négatif à tirer sur papier transparent

  • Exposition à la lumière

Pour connaitre votre temps d’exposition, rien de tel que de vous faire un étalonnage du temps d’exposition. Pour cela rien de plus simple. Tracez des lignes avec un crayon papier sur votre papier sensible et décider d’une intervalle de temps : 5 min par exemple début novembre à Paris. Placez ensuite quelquechose pour recouvrir toutes les bandes sauf une et exposez à la lumière. Toutes les 5 minutes, vous pourrez découvrir une bande supplémentaire. Réalisez le reste du protocole et laissez bien sécher votre papier. Vous aurez ainsi une idée de la profondeur des noirs que vous pourrez obtenir et le temps d’exposition correspondant.

Papier sensible séparé en bandes

Traitement de la feuille étalon

Résultat après séchage de la feuille étalon d’exposition lumineuse

Maintenant, on ne rigole plus. Placez votre cliché négatif en contact direct avec la surface de votre papier sensible émulsion contre face sensible. Placez ensuite votre plaque de verre et veillez à maintenir le tout de façon ferme. Un cadre photo ou un châssis-presse fera l’affaire.

Laissez agir la lumière en choisissant d’exposer soit à la lumière du soleil directement, soit sur un banc UV en fonction des premiers essais que vous avez réalisés ou votre mesure test étalon.

Exposition à la lumière sous un cadre photo : 40 minutes

  • Développement et clarification

Une fois votre temps d’exposition terminé et de retour sous lumière atténuée, sortez votre papier et placez le dans une des larges cuvettes en plastique bien propre. Versez d’un coup et rapidemant la solution de révélateur. L’image apparait alors instantanément et se stabilise au bout de quelques secondes.

Après exposition à la lumière

Ajout du révélateur

Rincez maintenant votre tirage à l’eau claire 2 à 3 minutes. Récupérez le révélateur qui servira pour d’autres tirages.

Versez maintenant la solution clarifiante sur votre tirage dans la deuxième cuvette. Cette étape a pour but d’éliminer les restes de sels de fer qui pourraient modifier le rendu de votre tirage avec le temps. Agitez la cuvette de temps en temps et laissez le tirage dans la solution de 10 à 15 minutes. La teinte jaune disparait et les blancs deviennent bien blanc. Récupérez la solution clarifiante et laver votre tirage à l’eau claire au moins 5 minutes.

Ajout de la solution clarifiante qui devient jaune

Récupération de la solution clarifiante pour un autre tirage

Rinçage à l’eau claire

Résultats après rinçage

Résultat après rinçage

Résultat final après séchage

Résultat final après séchage (temps d’exposition trop long)

Pour aller plus loin : 

Dossier sur le procédé platine-palladium de « Chasseur d’images » N°367 de octobre 2014

Dossier sur le procédé platine-palladium de « Chasseur d’images » N°367 de octobre 2014

 

Gloire et déboire des appareils photos jetables

Le tout premier appareil photo jetable présenté le 15 mars 1982 par Fuji

Toi aussi tu fais partie du club des « c’était mieux avant »? Les dieux de la photo ont entendu tes prières petit scarabée car… roulement de tambours… oui… oui… les bons vieux appareils photos jetables de nos colonies de vacances qui finissaient cassés, gluants ou perdus ont fait le voyage des années 90 à nos jours. A vrai dire, ils n’ont jamais vraiment quitté le marché, ils attendaient que les projecteurs reviennent sur eux! Et voilà! Tintin! Tu vas pouvoir te (re)mettre à shooter du jetable! Ne plus te poser de questions! Mais alors plus du tout! Dans une poche en soirée (si tu as pris l’option luxe avec flash et qu’il rentre dans ta pochette en lamé), sous l’eau (pour prendre en photo les fesses de Jeannot, ton pote bourré), dans ton cartable de rentrée (pour faire des selfies vintage), dans ton sac de randonnée (avec tes tee-shirts en gore-tex, le bracelet anti-moustique et les cachets anti-tourista), tu pourras rester BO-BO et argenteux. Ton Leica ne posera pas sa démission quand tu en as le plus besoin, hypothéquant un de tes reins par la même occasion. Alleluia! Faisons le tour de ce qui se (re)fait sur le marché et posons nous les bonnes questions : Nicolas (Hulot), si tu nous entends, nous donneras-tu ton point de vue?

Gloire au 90’s : quand plastique rimait avec pratique et non avec polémique

Les années 80 et 90 ont vu fleurir une multitude de petits appareils jetables, pas chers et performants.  Légers, solides (du moins suffisamment pour aller au bout des 27 ou 36 poses). Ils répondaient à une problématique bien précise : vous ne souhaitez pas acheter ou bien emporter avec vous votre appareil photo argentique pour des raisons diverses : peur de le perdre, de le casser (trek dans la savane?) ou bien parce que vous n’en avez pas. L’appareil jetable était très facile à utiliser, pas de réglage à faire, juste à armer. Un singe attardé de 4 ans savait l’utiliser! Et d’ailleurs, les enfants étaient aussi la cible! Car le maître mot était bien : le FUN! Aux antipodes de la photo professionnelle, maîtrisée, aux couleurs fidèles et au cadrage parfait, le jetable était surtout FA-CILE.

Oui, les enfants pouvaient en emporter en colonie de vacances… Bien entendu! N’est-ce pas ce que vous avez fait? Immortaliser les premiers souvenirs, créer ainsi nos premières addictions à la photo et par la suite devenir de futurs clients potentiels, non? Oh magie de la stratégie marketing. Le résultat au développement? Mais on s’en fichait bien! Bien-sûr que les photos étaient floues, mal cadrées et les sujets inintéressants (si vous saviez le nombre de pots de fleurs du jardin de ma grand-mère que j’ai pu prendre en photos… bref, passons).

Le BIBI bien cadré et bien frais

Mais est-ce que cela avait beaucoup d’importance? Et bien non ma petite dame! Avouons-le, le plaisir était là quand même au moment précis où en entendait clic! Où on demandait « le flash a marché? ». C’est dans la boîte! Clic! Clac! Merci Kodak! Kodak justement était le roi aveugle au royaume des borgnes. Tellement aveugle, que, ne l’oublions pas, il n’avait pas non plus eu de nez pour le numérique. Mais il existait également d’autres marques, Fujifilm par exemple. Faisons le tour de ceux qui ont résisté malgré la tornade pixels.

William en mode selfie vintage

Kodak, tiens, tiens, a su garder une ou deux références dont le Fun Flash version 27 poses et 39 poses. Le design est… disons… résolument moderne… Vous vous souvenez de la Ford K ou bien de la Fiat Multipla? Des boursouflures un peu partout dont on ne voit pas bien l’utilité. On va dire que la tendance fin des années 90-début 2000 est passée par là. Des formes, des rondeurs! Soit! En attendant, cela reste l’un des appareils jetables du commerce les moins chers.

Appareil jetable Kodak Fun avec Flash 27 poses = 7,80 et 39 poses = 8,90 euros

Appareil jetable Kodak Fun avec Flash 27 poses = 7,80 et 39 poses = 8,90 euros

Quicksnap Marine de Fuji – 11,90 euros – 800 iso, 27 poses et étanche

La révolution GoPro, très peu pour moi. Ok, ok c’est cool de se coller un cube sur le casque de moto quand on est sur le périph, mais à minimum 400 euros… je dis NEIN! Mais ça va pas la tête??? Fuji et Kodak, eux, avaient déjà compris que le succès viendraient des appareils photos étanches avant même le numérique. Personnellement, tu me donnes un joujou à 12 euros étanche et solide, je vais de suite prendre des cours de natation synchronisée déguisée en dauphin. Et là… là… c’est la classe!

FUJI QUICKSNAP MARINE 800 ASA 27 POSES à 11,90 euros

Quicksnap Marine de Fuji – 11,90 euros – 800 iso, 27 poses et étanche

Quicksnap Marine de Fuji – 11,90 euros – 800 iso, 27 poses et étanche

Quicksnap Marine de Fuji – 11,90 euros – 800 iso, 27 poses et étanche

Les nouveautés

Ouvrez les yeux. Vous êtes bien en 2017 et pourtant! De nouveaux appareils jetables font leurs apparitions. Lomography ne boude pas son plaisir d’être dans la vague. En effet, la marque bobo argentique lance trois nouveaux appareils jetables munis de flash baptisés : simple use film camera. Les versions couleurs sont dotés de petits filtres en plastique de couleur à mettre devant le flash. Ils possèdent une focale 31 mm, vitesse de 1/120s, ouverture f/9 et mise au point de 1 m à l’infini. En boutique et dans le shop en ligne, vous trouverez donc :

  • un film noir et blanc 400 iso (16,90 euros, pellicule Lomography Lady Grey ISO 400)
  • un film couleur (16,90 euros, chargé avec un film Color Negartive 400 iso)
  • et la fameuse lomochrome purple 200-400 iso (photo ci-dessous, 21,90 euros, 100-400 iso, 36 poses)

 

Paris – Lomochrome Purple 400 iso – appareil photo jetable

Rouen – Lomochrome Purple 400 iso – appareil photo jetable

Ces jetables ne sont pas vraiment « jetables » puisque vous pouvez vous amuser à les recharger avec une nouvelle pellicule. C’est ce qu’a fait Michael Raso de Film Project Photography avec une pellicule infrarouge couleur. A vos risques et périls… 🙂

Finalement, c’est quoi l’intérêt de ces nouvelles bestioles? Et bien tout simplement vous remettre à l’argentique en douceur. Vous n’avez pas d’appareil et vous crevez d’envie de shooter argentique sans investir dans un Diana F+ ou autre? Vous avez la solution. Je trouve que c’est une excellente idée de pouvoir proposer un film aussi emblématique que la purple en jetable. Dommage qu’il soit si cher!!! Pour la version noir et blanc et la version couleur, je ne vois pas trop l’intérêt… Mettre le pied à l’étrier de la bobo-lomo-titude? Faire croire aux incultes de l’argentique que les appareils jetables n’existent plus sauf chez lomography? Les petits filtres de couleur pour flash, avouons-le, c’est seulement du gadget, vous auriez pu les faire vous mêmes, hein, on est d’accord. Si vous cherchez un appareil jetable couleur ou noir et blanc, vous aurez un meilleur rapport qualité/prix chez Kodak, Fuji ou Ilford.

Simple use film camera Noir et Blanc de Lomography pour 16,90 euros (eh oui quand même)

Rappelons le … même si vous faites l’économie de l’appareil photo, il vous faudra compter quand même 10 euros minimum de développement en labo. Soit presque 1 euro la photo. Fun, fun, mais appliquez-vous quand même …

Loin loin, très loin des bobos, vous trouverez l’un des jetables couleur le moins cher : le Novocolor. 27 poses, un flash, garantie 2 ans et 400 iso pour 6,90 euros!!! Celui-ci, je ne sais pas si il est nouveau… A vrai dire, j’attribuerai son année de naissance à 1988, quand c’était encore la mode des K-Way de toutes les couleurs que l’on portait en banane non?

NOVOCOLOR 27 poses, un flash, garantie 2 ans et 400 iso pour 6,90 euros

Le K-Way revient aussi à la mode : se réjouir?

En version noir et blanc, vous trouverez également la cultissime HP5 plus en jetable. Design sobre, boitier compact. Pas de superflu. 27 poses pour 10,90 euros, c’est moins cher que les lomo. D’autant plus que la pellicule Ilford HP5 est vraiment un film de qualité.

Ilford HP5+ jetable pour 10,90 euros 400 iso

Film Washi aussi, se met à faire du jetable. Voyez-vous ça! Oui oui! Vous pourrez trouver la pellicule Washi Z pleine de contraste (24 poses)ou bien la pellicule Washi D 500 iso (36 poses) en version plastique. Comptez 12,90 euros. Mais c’est tout de même un grand plaisir de shooter en Film Washi.

Film Washi Z, 36 poses, 400 iso et 12,90 euros

Parmi les moins chers des appareils noir et blanc, vous retrouverez le Fujifilm Quicksnap. Il est disponible au prix de 15,90 euros pour deux appareils de 27 poses à 400 iso. Fujifilm propose un nouveau Quicksnap Fashion. Un produit simple et efficace qui séduira le plus grand nombre grâce à son design ultra-classe noir laqué, voyez-vous ça! Qualité irréprochable. Chargé du film Supéria X-TRA 400 ISO. Ce produit est recyclable car Fuji s’engage à recycler tous ses Quicksnap. Le Quicksnap version couleur existe aussi chez Fuji pour 6,90 euros.

Le quicksnap fashion de Fujifilm : le moins cher des jatables et recyclable!

Les mariages et la photo jetable

Depuis quelques années, l’appareil photo jetable a fait sa réapparition là où on ne l’attendait pas : dans les mariages! Oui oui! Laissés au centre de la table où les invités vont dîner, c’est une jolie façon d’inciter vos proches à se prendre en photo en étant quasi certains de récupérer les photos. Photos de groupe, photos de couples, photos de tables. Et en plus, vous pourrez personnaliser chaque boitier et l’assortir avec votre déco. Il existe des tutos très bien faits à ce sujet.

Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

Bien-sûr, il peut arriver que vos invités partent avec l’appareil, une fois la soirée terminée et vous fasse la délicatesse de vous payer le développement, mais soyons honnêtes, ça arrive rarement. Ou alors, vos amis sont vraiment très généreux. Pourquoi mettre des appareils jetables sur les tables? Les photos du photographe pro sont jolis (quoique) mais parfois un peu trop posées (surtout s’il s’agit uniquement de vos photos de couple). Vos invités shootent de partout mais avec leur téléphone… autant dire que vous ne verrez jamais les photos. L’appareil jetable, lui, vous assure des photos naturelles, parfois même rigolotes ou bien carrément décalées.

Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

Le concept a ses limites et cela peut coûter cher. Surtout si les invités alcoolisés ne pensent jamais à allumer le flash (les boulets), à enlever le doigts des objectifs (ça devient pénible), ou qu’ils ne prennent que des photos de fleurs (je crois qu’ils vous haïssent en secret). Il peut également arrivé qu’ils ne sachent pas cadrer, et si ils combinent tout à la fois, c’est évident : changez d’amis. Contrairement à ce que dit cette dame, le numérique ne changera rien : ils vous détestent ou sont de sombres idiots, dans tous les cas : cessez de les voir, c’est tout.

Oups ! Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

La réalité se situe certainement entre ces deux extrêmes : bien entendu que certains invités oublieront le flash et que vous n’aurez pas 36 clichés réussis sur 36. Et bien entendu qu’il y aura des photos décadrées et des clichés du plan de table ou de la déco. Cependant, vous allez forcément rigoler en voyant des oncles ou des tantes oser le selfie en douce et les réussir aussi bien que les ados ou bien tomber sur des photos de groupe très réussies.

Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

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Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

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Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

Mariage d’Emeline et Pierro – 18 août 2012 – Kodak Fun Flash

Et les ours polaires dans tout ça?

Non ce n’est pas de la déformation professionnelle que de penser à l’avenir de tous ces petits boîtiers en plastique… Alors ok, Fujifilm recycle (et encore, ça reste à vérifier) mais les autres? Que peut-on dire de tous ces déchets qui vont s’accumuler eux-aussi dans nos décharges? Bah c’est pas jojo tout ça. Oui le polypropylène, polyéthylène et autres plastiques du quotidien se recyclent mais encore très mal et de manière sporadique. Encore faut-il les récupérer dans les centres de tris. En 2017, j’attendais de lomo et des autres, un peu plus disons de … conscience environnementale? Peut-on réellement parler d’innovation lorsqu’il s’agit d’une régression en matière d’écologie? Peut-on encore fermer les yeux sur notre impact environnemental lorsque l’on lance un nouvel objet sur le marché? Je ne crois pas. Et ne me faites pas croire que l’on ne pourrait pas faire les mêmes objets mais en carton recyclé! Elle serait là la nouveauté! Kodak, Fuji, et les autres… au boulot! J’ai bien réussi avec un sténopé alors pourquoi pas vous?

Parenthèse, Ikea lui, sort des appareils en papier/carton recyclé mais numérique! Encore loupé! 😉 Par contre, avoir choisi le sosie de Philippe Katerine pour la publicité, j’avoue, ça, c’était une bonne idée.

Film Rollei RPX 25 iso

La citadelle de Calvi en Corse – Canon EOS 100 – Rollei RPX 25 iso

Vous êtes au soleil, en plein été, beaucoup de luminosité et pourtant vous rêver de faire des portraits (donc de travailler à grande ouverture) ou bien de shooter avec des vitesses lentes (pour créer des flous de bougé, des poses longues)? Problème : avec autant de lumière c’est impossible avec une pellicule de 100 iso. Déjà beaucoup trop rapide! Pas de problème, n’ayez pas peur de descendre carrément à 25 iso. Testez la Rollei RPX 25 iso avec sa vitesse très lente et son contraste très élevé, vous ne serez pas déçus! En plus, elle n’est pas très chère, entre 5 et 6 euros la pellicule de 36 poses.

La rollei RPX 25 iso vous offrira des contrastes très élevés et un grain très fin. L’intérêt est forcément la possibilité qui s’offre à vous de pouvoir agrandir vos clichés sans perte de résolution. Idéal pour des portraits ou des paysages version grand format. Mais attention son très faible iso n’est pas forcément réglable sur tous les appareils argentiques (certains ne descendent pas en dessous de 50 iso). Il vous faudra également shooter uniquement à très forte luminosité pour des clichés usuels.

Nom Rollei RPX 25 iso
Type Film noir et blanc
Sensibilité 25 iso (très lent)
Nombre de poses 36 poses
Fabricant Rollei
Où l’acheter ? MX2 (5,40 euros), boutiques photos
Développement Conseillé avec révélateur Rollei RPX-D
Caractéristiques Très fort contraste

Les résultats

Place des platanes, Ile Rousse, Corse – Canon EOS 100 – Rollei RPX 25 iso

Ile Rousse, Corse – Canon EOS 100 – Rollei RPX 25 iso

Ile Rousse, Corse – Canon EOS 100 – Rollei RPX 25 iso

Ile Rousse, Corse – Canon EOS 100 – Rollei RPX 25 iso

Ile Rousse, Corse – Canon EOS 100 – Rollei RPX 25 iso

Ile Rousse, Corse – Canon EOS 100 – Rollei RPX 25 iso

Ile Rousse, Corse – Canon EOS 100 – Rollei RPX 25 iso

Ile Rousse, Corse – Canon EOS 100 – Rollei RPX 25 iso

Ile Rousse, Corse – Canon EOS 100 – Rollei RPX 25 iso

 

Verdict

Excellente pellicule pour les amateurs de contraste et à petit prix. Pour ma part, je dois dire qu’il y a un peu trop de contraste à mon goût. Mais le contraste c’est comme les couleurs, cela ne se discute pas! Si vous développez vous-même, n’oubliez pas le site Massive Dev Chart, pour trouver les bons temps de développement